Le Seigneur m’a mis à coeur un passage que je ne lis pas souvent, mais je crois qu’il veut que nous le lisions ensemble: les chapitres 6 et 7 du Livre des Actes, qui relatent l’histoire du premier martyr de l’Eglise primitive. Les choses qui étaient au commencement se retrouvent toujours à la fin. Ce principe, je pense, vous est familier. Si vous voulez avoir un aperçu des constantes divines, il vous faut considérer ce qui a été donné au début, la manifestation originelle, première, et authentique. Ainsi on comprend mieux ce qui doit se manifester à la fin, et on fait abstraction de toutes les choses indécises et confuses de la période intermédiaire. Car ce qui se trouve au commencement est non seulement originel, mais encore pur et véridique.
« Vous serez mes témoins », a dit Jésus, et non « vous rendrez votre témoignage ». Mes amis, c’est une façon d’être. Tout se joue sur la qualité de notre vie ; c’est là ce qui détermine tout. Etre, voilà ce qui coûte. Si notre faire ne découle pas de notre être, il n’a rien d’apostolique. Il n’a pas non plus valeur de témoignage. Aujourd’hui je vous invite à être des témoins, à être des martyrs ; et ce, dès aujourd’hui.
Frères et soeurs, la gloire du Saint Esprit a été donnée pour quelque chose de bien plus grand. Je me demande bien si nous avons reçu cet Esprit en plénitude : II est, justement, l’Esprit du martyre, l’Esprit éternel par Lequel Jésus en Personne a offert au Père Sa vie immaculée. Ce que nous avons reçu, c’est quelque chose d’autre, qui me fait souvent me demander s’il s’agit bien de l’Esprit de Dieu. C’est quelque chose qu’on obtient trop facilement, à trop bon compte, et les signes de sa présence ne montrent pas des vies transformées, des hommes qui dans l’Eglise primitive auraient eu le calibre qu’il fallait pour servir aux tables.
Si nous ne sommes pas pleins du Saint Esprit, c’est qu’à des degrés divers nous sommes ouverts à l’esprit de ce monde, qui s’est emparé de la place qui devrait revenir exclusivement à l’Esprit de Dieu. Il nous faut nous examiner périodiquement pour savoir si nous sommes bien dans la foi. Ces choses ont été écrites pour notre instruction. Que Dieu nous garde de penser qu’Etienne était quelque surhomme extraordinaire, fait d’une étoffe héroïque dans laquelle vous et moi ne sommes pas taillés. Etienne était un homme de chair et d’os tout comme nous, mais c’était un homme sanctifié, un homme mis à part. Il était plein de sagesse et d’Esprit Saint. Et s’il fallait un homme de cette trempe rien que pour servir aux tables au début de l’histoire de l’Eglise, que ne nous faut-il pas à la fin de son histoire, quand les puissances des ténèbres entreront en collision avec les puissances de lumière dans un ultime accès de fureur apocalyptique, où il est dit que la prostituée de Babylone sera ivre du sang des martyrs ? Et ceux qui auront été décapités à cause du Seigneur crieront « Jusqu’à quand, Seigneur, tarderas-Tu à nous faire justice ? »
Savez-vous ce que je dis à l’Eglise dans le monde occidental, depuis des décennies ? Honte à nous ! L’absence de persécution est un scandale. Honte à nous, car notre vie chrétienne est si timide, si mécanique, si anodine, que beaucoup d’entre nous pouvons être chrétiens pendant toute une vie, sans jamais rencontrer d’opposition, ni de scandale, ni d’opprobre, ni de persécution, ni de souffrance. Or la nature même de la foi apostolique nous garantit une réaction de la part du monde. Si cela n’a pas été le cas jusqu’à ce jour, cela ne plaide pas en notre faveur : c’est bien plutôt une honte. Nous vivons au-dessous de la norme apostolique, sinon nous aurions suscité cette réaction depuis longtemps.
Il y a exactement un an, j’ai eu également le privilège de me trouver au Zimbabwe en Afrique, pour prendre la parole pendant un culte d’actions de grâce en souvenir de seize chrétiens qui avaient été mis à mort, là, à coups de hache. Ces gens vous auraient tous surpassés, tant que vous êtes, par leur beauté, leur connaissance des langues, leur profession, tout leur savoir-faire et leurs qualifications. Le monde n’était pas digne d’eux. Il ne s’agissait pas d’anciens drogués dépenaillés, un peu déséquilibrés, qui se seraient tournés vers Jésus-Christ. C’étaient des gens qui auraient pu réussir, avoir de très belles situations; mais ils avaient choisi de renoncer à tout cela pour aller vivre dans un coin reculé de l’ancienne Rhodésie du Sud ; c’était une région troublée, sortant de huit années de guerre civile. Un gouvernement noir avait été formé. La plupart des blancs s’étaient enfuis par peur de ce qui allait arriver. Les blancs qui étaient restés étaient des chrétiens pour la plupart. Ils restaient parce que le Saint-Esprit les y poussait; ils désiraient contribuer à l’avenir de cette nation, et voulaient bien se soumettre au gouvernement noir, au risque de perdre leurs terres, ou de perdre la vie, car la tribu qui avait perdu le pouvoir se répandait dans la campagne, essayant de renverser le gouvernement en place et s’attaquant aux agriculteurs blancs. Ces chrétiens se sont établis dans cette région afin de fonder une communauté de la réconciliation. Ils n’étaient pas armés, ayant décidé de faire confiance à Dieu pour leur vie et leur sécurité. Au bout de sept années dans cette région, ils avaient remarquablement bien réussi. Ils faisaient de la pisciculture et ils élevaient des volailles, ce qui relevait considérablement le niveau de vie de la région, qui avait connu une longue période de dépression économique.
La réussite était à son comble, quand les événements survinrent inopinément. C’est toujours ainsi que cela arrive, au moment où l’on s’y attend le moins. La réaction qui est la nôtre, quand nous sommes ainsi pris au dépourvu, montre tout simplement la mesure de notre foi. Celle-ci ne se mesure pas à nos « Amen ! » ni à nos « Alléluia ! » : ce qui compte, c’est ce que nous sommes, au moment ultime, au moment suprême. Tout est mis au jour à ce moment-là. Et nous, comment réagirons-nous quand nous serons pris au dépourvu, quand tout à coup notre vie même sera gravement menacée ? Voilà ce qu’ont vécu les gens dont je vous parle. Ils n’ont pas été dignement mis à mort par un peloton d’exécution, mais tués à coup de trique et de hache, un à la fois. On les a emmenés, les poignets attachés avec du fil de fer barbelé en guise de menottes. On les a emmenés dans un bâtiment, et là, toute la nuit, on n’a entendu que les coups de hache. Pas un seul hurlement, pas le moindre cri ni le moindre gémissement. Aucun n’a supplié les meurtriers de lui laisser la vie sauve. Une chose est certaine : c’est que les racistes fanatiques noirs qui les ont tués ont reçu un témoignage, le témoignage suprême. Quand il paraîtra devant Dieu, pas un seul d’entre eux ne pourra soutenir qu’il n’a jamais vu la gloire de Dieu dans le visage de ses saints.
J’ai donc eu le privilège de revenir sur ces lieux pour ce culte du souvenir. J’ai revu les bâtiments, à présent calcinés, que j’avais visités bien des années auparavant, quand j’avais rendu visite à ces frères avec lesquels je correspondais. Cette question du martyre n’avait plus rien de théorique : j’avais correspondu avec ceux qui étaient morts ainsi; nos vies s’étaient touchées. Quand j’ai appris ces événements, j’étais à New York, prospectant pour le Seigneur, et craignant que mes propres frères juifs ne m’ôtent la vie dans ma ville natale, cette grande Babylone. J’ai dit au frère qui était à mes côtés, quand la nouvelle nous est parvenue : « Le prochain récit ne viendra pas de si loin ». Ce n’est pas toujours derrière le rideau de fer ni en Afrique, ni dans des endroits réputés ténébreux que cela se passera. Désormais on le verra arriver dans les rues d’Honolulu, de Manhattan, et de San Francisco, dans tous les lieux où ces immondes et féroces puissances de l’enfer ne peuvent supporter la gloire qui rayonne des enfants de Dieu sanctifiés.
J’ai été reçu à Johannesburg dans la demeure d’un riche médecin, dont l’épouse, une chrétienne, était parente des martyrs du Zimbabwe. Sept membres d’une de ces familles avaient été mis à mort le même jour ! Ce médecin, un inconverti, était l’un des leaders de la communauté juive. Il incarnait toutes les valeurs éthiques, tous les accomplissements que les juifs exaltent, mais il restait inconverti. Il m’a dit : « Ces gens m’agaçaient. Il y avait parmi eux un de mes meilleurs amis, qui avant sa conversion était un type épatant, drôle au possible. On allait au bar ensemble, on buvait un bon coup. Lui, c’était un don juan et un bon vivant. Mais après sa conversion il est devenu insupportable. Il n’arrêtait pas de me raconter son témoignage et de dire, en pointant l’index vers moi : « Tu as besoin d’être sauvé ! ». Je n’arrivais pas à le supporter, et je regrettais notre amitié perdue. Mais vers la fin, Art, me dit-il, ces gens avaient changé. Vers la fin, ils avaient le visage rayonnant. Ils ne me travaillaient plus comme au début, mais leur silence en disait bien plus long que leur attitude initiale au moment où ils me cassaient les pieds. » Quand il m’a dit qu’ils avaient le visage rayonnant, j’ai pensé au chapitre que nous lisions tout à l’heure : « Tous ceux qui siégeaient au sanhédrin fixaient les regards sur Etienne et virent son visage comme celui d’un ange. » (Actes 6:15).
Vous voulez éviter le martyre ? Conservez la même tête qu’aujourd’hui. Nous sommes bien gentils, mais pas rayonnants. Si vous permettez à Dieu de vous donner un visage angélique, il ne se passera pas longtemps avant que nous ne rencontriez l’opposition et la persécution. Le monde est encore ennemi de Dieu ; les ténèbres haïssent toujours la lumière et voudraient toujours l’éteindre. Ce matin, nous pouvons choisir jusqu’où nous voulons aller avec Dieu, et à quel point nous voulons réellement être remplis de Son Esprit. Savez-vous dans quel lieu la gloire de Dieu est présente et rayonne sur le visage des siens ? C’est dans l’Eglise. Mais pas dans une église où l’on se rend simplement pour occuper une chaise. Pas dans l’église composée d’individualistes qui condescendent, le dimanche, à s’asseoir les uns à côté des autres: dans l’église où le peuple est un. L’église dont les membres vont chaque jour de maison en maison pour y rompre le pain. L’église dont les membres reçoivent la Parole de Dieu, et où l’on se dit la vérité dans l’amour, où l’on s’exhorte réciproquement chaque jour tant qu’il est possible de dire « aujourd’hui » ; l’église dont les membres s’admonestent et s’exhortent les uns les autres, avec sévérité s’il le faut. En effet dans ce monde souillé où la femme de Potiphar ne cesse de susurrer : « viens, couche avec moi ; tu vas voir comme c’est bon », pas un seul d’entre nous ne peut tenir à lui tout seul, et rester debout devant Dieu, avec l’oeil en bon état, demeurant pur et propre, s’il ne reçoit pas la force, l’encouragement, les exhortations, la prière et l’exemple que nous donne, au sein du Corps, un peuple uni dans une même pensée et avançant dans une même direction.
Quelle sorte d’église voulons-nous être ? Croyez-moi, mes amis, on ne passe pas sans souffrance du régime « culte dominical avec une étude biblique en semaine » à la réalité apostolique. Cette réalité apostolique est en soi une souffrance ; elle est humiliation. Elle consiste à se laisser dépouiller de ses masques. Quoique Dieu n’explique pas comment Etienne en est venu à avoir un visage semblable à celui d’un ange, il vous faut savoir que les chapitres 6 et 7 du Livre des Actes ne relatent pas des faits qui se sont produits au lendemain de la Pentecôte. Si trois ou quatre chapitres seulement nous séparent de la Pentecôte, du récit de la descente de l’Esprit, il a pu se passer six ou sept ans dans l’intervalle. L’oeuvre sanctificatrice de Dieu s’est poursuivie dans l’Eglise, dans le Corps, pour faire paraître des hommes tels qu’Etienne, tellement remplis de l’Esprit de Dieu et de vie céleste qu’ils ressemblaient à des anges ; et cela, pas quand ils étaient assis sur des bancs d’église, mais au moment où ils étaient face à leurs destructeurs, à des gens prêts à leur citer la vie. Le visage d’Etienne était « comme celui d’un ange ». Quand cet homme à Johannesburg a dit : « Art, ils avaient le visage rayonnant », j’ai répondu : « C’est donc cela. Maintenant, je sais pourquoi ils ont été assassinés. »
Si nous voulons éviter la voie du martyre, il nous suffit de continuer à être ordinaires, à nous satisfaire d’un christianisme dans lequel les cultes succèdent aux cultes, où l’on prend plaisir à entendre une bonne parole bien biblique, à louer et à adorer un peu le Seigneur, puis on rentre chez soi vivre une vie médiocre. Mais si nous voulons donner gloire à Dieu et être ses témoins (et Dieu permettra aux forces anti-christiques à la fin des temps de faire la guerre aux saints et de les vaincre), alors il nous faut vivre tout autrement dès maintenant, parce que c’est en étant vaincus que nous vaincrons. C’est ce que nous manifesterons au dernier moment, au moment suprême, qui donnera la mesure de notre foi, et toutes les années, toutes les journées qui précèdent ce moment nous y préparent. Vous souvenez-vous de Jésus sur la croix ? Et de ce centurion pas très fin, un meurtrier professionnel, qui avait crucifié des gens en grand nombre ? Cet homme était resté là, à observer l’agonie douloureuse de Jésus au plus fort de sa souffrance sur la croix. C’est alors que ce centurion a vu quelque chose qu’il n’avait encore jamais vu chez qui que ce soit, quand Jésus rendit l’esprit, quand II pria pour ceux qui L’avaient conduit à la mort, quand II refusa de rendre la pareille à Ses frères juifs qui l’accablaient d’injures, lui disant : descends de la croix, et nous te croirons ; tu en as sauvé d’autres, et tu ne peux pas te sauver toi-même ? » Ces gens disaient plus vrai qu’ils ne croyaient. Jésus ne pouvait pas, ne voulait pas se sauver Lui-même ; et quand II est mort de cette manière extraordinaire, ce centurion obtus, ce non-juif qui n’avait jamais fréquenté d’école rabbinique, qui ne savait rien des Ecritures ni du Messie eut une révélation. Tout ignorant qu’il était, devant une manifestation si glorieuse, il s’écria: « Vraiment, cet homme était le Fils de Dieu. »
Et maintenant, écoutez-moi bien. D’ici peu, nous allons nous retrouver dans la même situation que l’Eglise primitive. Il y aura une manifestation finale de même nature. Cette fois, c’est l’Eglise qui va se retrouver sur la croix. Cette fois, c’est le Corps de Christ qui suivra le Maître partout où II ira. Nous connaîtrons le même affrontement final, la même souffrance, la même mort que le Maître. Ce que nous manifesterons alors en cette extrémité révélera la qualité réelle de notre vie entière. Crier, hurler, dire « mais pourquoi moi…? », se tordre les mains de désespoir, ce sera perdre.
Si vous ne retenez qu’une chose parmi toutes celles que j’ai dites ce soir, retenez ceci : c’est que Katz a prédit que dans les temps de la fin, il n’existera que deux sortes de chrétiens : les apostats, qui constitueront la majorité de ceux qui se diront chrétiens, et qui se satisferont de cultes n’amenant jamais de surprises, et un autre groupe, bien plus restreint, un reste qui s’appellera « le peuple de Dieu ». Le premier groupe haïra, persécutera, et cherchera à détruire le second. Ils nous mettront à mort, assurés qu’en ce faisant ils rendent service à Dieu. Nous ferions bien d’aligner notre vie sur ces vérités-là plutôt que sur les choses visibles. Je vous le déclare: si nous ne nous livrons pas sans retour au pressoir de Dieu, afin de ressembler journellement un peu plus aux Etienne de notre génération, nous allons nous retrouver, dans le camp de ceux qui vont les lapider. Il n’existera pas de position neutre, intermédiaire entre les deux camps. Il n’y aura que deux possibilités parfaitement tranchées. Chaque jour qui passe, chacune de nos décisions, chacun de nos choix nous rapproche soit de l’un, soit de l’autre de ces pôles. A la fin il y aura deux catégories de gens. L’une portera le Nom du Seigneur Dieu et de l’Agneau, et l’autre, la marque de la bête. Je ne crois pas qu’il s’agisse d’une marque qui n’interviendra qu’au dernier moment, mais que jour après jour, acte après acte, nous nous soumettons soit à l’Agneau, soit à la bête. Le Jour de Dieu révélera quelle identité nous nous serons donné, en fin de compte.
Peut-être connaissez-vous l’histoire des martyrs, et les conversations qu’ils avaient entre eux dans leurs cellules, quand ils disaient : « Quand on te fera monter sur le bûcher, et qu’on allumera le feu, s’il y a une grâce divine qui te permet de supporter la douleur, alors fais-nous signe. » Savez-vous ce qui arrivait quand ces chrétiens étaient liés au poteau, quand le feu cruel se mettait à crépiter et la fumée à monter, quand la chair humaine encore vivante se mettait à sentir, quand le feu brûlait les cordes qui retenaient les bras ? Les martyrs levaient les mains et donnaient gloire à Dieu, au paroxysme de leur souffrance. Quand les principautés et les pouvoirs de l’air voient un tel spectacle, c’en est fait d’eux ! Que peuvent-ils faire de plus pour intimider et menacer, lorsque les gens se mettent à louer Dieu au plus fort de la souffrance que leur a valu leur foi dans le Seigneur ? En revanche, nous ne les intimidons pas le moins du monde en ce moment, car de louer Dieu quand on est dans le bien-être, quand on est repu, quand on est environné de toute cette beauté et qu’on ne risque rien, c’est une chose ; c’en est une autre de Le louer au milieu des souffrances et de l’affliction. C’est en cela que consiste le témoignage suprême, non seulement à la face des hommes, mais encore à la face des pouvoirs de l’air, qui ne peuvent pas le supporter, car cela les détruit.
Rendrons-nous un tel témoignage à notre dernier jour ? Cela dépendra de notre vie actuelle. « Etienne, rempli d’Esprit Saint, fixa les regards vers le ciel… » (Actes 7:55). Il n’a pas levé les yeux seulement à ce moment-là : il levait constamment les yeux. Il voyait constamment la souveraineté de Dieu. Il ne se considérait pas comme une victime. Lui qui était rempli d’Esprit Saint et de sagesse, qui faisait tant de bien dans l’Eglise, qui opérait des signes et des prodiges, ne réclamait pas d’explications au sujet de cette fin abrupte survenant alors qu’il était encore si jeune. « Quel gaspillage ! dira-t-on peut-être. Dieu n’aurait-Il pas pu se servir davantage de lui ? Pourquoi a-t-il fallu qu’il soit emporté comme cela ? » Etienne ne pose pas la question. Mais il y avait là un homme qui avait gardé les vêtements de ceux qui lapidaient Etienne. C’était un juif amer et tourmenté, hébreu né d’hébreux, l’élève le plus brillant du rabbin Gamaliel, et un persécuteur qui ne respirait que meurtre et menaces envers l’église. Ce jour-là, Saul eut la vision de quelque chose qui surpassait de loin la religion. Ce fut un aiguillon si douloureux qu’il ne pouvait le supporter; au point qu’il ne dormait plus, mais voyait sans cesse le visage angélique d’Etienne qui disait : « Ne leur impute pas ce péché ».
Qu’aurions-nous dit, nous, à nos derniers instants, au moment où les pierres fracturent les os de la face, où le sang coule dans les yeux, où dans la bouche on a le goût de son propre sang ? Aurions-nous la magnanimité de dire: « Ne leur impute pas ce péché » ? Ou bien dirions-nous : « Punis-les, Seigneur, ces brutes, ces espèces de salauds! » Mais non. Les dernières paroles d’Etienne furent : « Seigneur, ne leur impute pas ce péché. » Après avoir dit cela, il s’endormit. Voilà comment Dieu raconte la mort d’Etienne. Il n’a pas été tué, mes amis, Dieu l’a pris. Il avait atteint le but que Dieu lui avait assigné sur la terre.
« En effet, si nous croyons que Jésus est mort et qu’il est ressuscité, nous croyons aussi que Dieu ramènera aussi par Jésus, et avec lui, ceux qui se sont endormis. Voici, en effet, ce que nous vous déclarons, d’après une parole du Seigneur: nous les vivants, restés pour l’avènement du Seigneur, nous ne devancerons pas ceux qui se sont endormis. Car le Seigneur lui-même, à un signal donné, à la voix d’un archange, au son de la trompette de Dieu, descendra du ciel, et les morts en Christ ressusciteront en premier lieu. » (1 Thessaloniciens 4:14-16)
Quel privilège ! Quelle couronne ! Quelle récompense céleste ! Nous serons les premiers à ressusciter et à aller à la rencontre du Seigneur dans les airs, pour être toujours avec Lui, alors que ceux qui se seront contentés du « christianisme du dimanche » dormiront pendant mille ans.
Mes frères et soeurs, gloire à Dieu ! Que choisissez-vous ce matin ? Jusqu’où voulez-vous aller ? Voulez-vous être remplis du Saint-Esprit, de sagesse et de puissance ? Voulez-vous avoir le visage qui rayonne comme celui d’un ange ? Un visage qui garantit que les puissances des ténèbres s’élèveront contre vous ? Voulez-vous que Dieu vous envoie sur les terrains d’affrontement, pour prononcer des paroles qui feront qu’ou bien les hommes se repentiront et tomberont devant vous, ou bien ils grinceront des dents contre vous, et ils n’auront pas le choix de la neutralité ? Voulez-vous être au nombre des persécuteurs, ou des persécutés ? Voulez-vous être remplis du Saint-Esprit, séparés de l’esprit de ce monde ? Voulez-vous ne rien toucher d’impur, pour que Dieu vous accueille ? Inclinons-nous devant le Dieu d’Etienne. Prenons une décision, scellons une transaction dès aujourd’hui. Frères et soeurs, scellez cette transaction maintenant. Voyez en quoi consiste la foi, et à quelle vocation nous sommes appelés. Il est très, très proche, le moment où sera ôté le voile qui dissimule l’hostilité, la haine et la brutalité de ces pouvoirs invisibles qui ont crucifié Jésus. Il leur reste très peu de temps, et ils sont sur le point de déchaîner au grand jour, en ces temps de la fin, toute leur rage contre l’Eglise et contre les juifs. Dans quel camp serez-vous ? Décidez-le maintenant. Accueillez la discipline et les épreuves que Dieu envoie. C’est ainsi qu’il donnera forme à Sa nature en vous. Vivez dans l’Esprit. Soyez remplis de l’Esprit, de cet Esprit éternel par lequel Jésus a offert au Père Sa vie immaculée.
Alléluia ! invoquez le Seigneur. Faites-Lui connaître votre décision. Sans conditions. Sans conditions. Sans conditions. Seigneur, qu’avec persévérance je puisse lever les yeux vers le ciel. Que je sois rempli de l’Esprit. Que je voie sans cesse le ciel ouvert. Que je voie toujours Jésus à la droite du Père. Que je reconnaisse que toutes choses procèdent du gouvernement de Dieu et du Trône céleste; que rien n’est fortuit, et qu’il n’y a ni hasard ni accident. Toute souffrance, toute épreuve vient de Toi, pour Ton bien éternel, pour ta gloire, pour la louange de Ton Nom. Remplis-moi de Ton Esprit, et que je puisse m’abandonner à Lui sans réserve. J’ôte de mon corps, de ma pensée, de ma maison tout ce qui vient du monde, tout ce qui attriste Ton Esprit. Je ne veux pas être un chrétien « dans le vent » qui cherche à profiter de ce qu’il y a de meilleur dans les deux mondes: je veux être entièrement consacré à Toi. Je renonce à toute inspiration qui donne la mort, afin que tout ce qui doit venir me vienne par la souveraineté de Dieu, qui nous aime d’un amour éternel, et dont la grâce est suffisante pour tout.
Priez maintenant, de votre place. Faites une déclaration devant les hommes, devant les anges, devant Dieu, devant la nuée des témoins invisibles, devant ces principautés invisibles qui vous ont, par le passé, menacés, tentés, intimidés et manipulés à plaisir. Brisez leur pouvoir immonde par la parole qui sortira de votre bouche, en disant :
« Oui, Seigneur ! Cet appel est pour moi. »
Arthur Katz
Source: Vox Dei (extraits d’un message) – 04. 01. 2006