- Ma traduction élargie du texte hébraïque pour faire sortir le sens et la portée de l’original:
« Au commencement (quand) Jahvé parla par l’intermédiaire d’Osée et Jahvé dit à Osée, ‘Va prends pour toi-même en mariage une femme d’adultères ‘et fais’ (une ellipse syntactique, voir e, ci-dessous) des enfants (de la femme de caractère adultère) résultant de relations adultères, parce que le pays est coupable de fornication, commettant fornication habituellement en se séparant de Jahvé. » (Osée 1/1)
- L’explication :
- Le terme « femme d’adultère » (femme-adultère) ne décrit pas l’état sexuel de Gomer avant son mariage. L’hébreu met l’accent sur son caractère = Gomer avait un esprit intérieur d’infidélité invétérée avant de se marier! Extérieurement, elle semblait pure, mais Jahvé connaissait son cœur d’infidélité ; donc Jahvé est en train de prophétiser sur l’avenir adultère de Gomer. Cette situation familiale et sociale a été toujours l’histoire du peuple de DIEU dans l’Ancien Testament. La nation a été pure au début à la sortie d’Égypte, puis elle s’est prostituée spirituellement avec d’autres dieux et s’est prostituée physiquement par la suite (Deut 5.18 ; Nom 25.1 – 5 ; 1 Rois 14.22, 24 ; Jér 5.7 – 9 ; 7.9 – 10 ; 13.26 – 27). Si le « professant » n’a DIEU comme centre dans sa vie, il/elle va aller lentement à la dérive spirituelle puis à la dégradation sexuelle. Ceci a été le cas en le peuple ancien de DIEU. et trop souvent à travers l’histoire « chrétienne » on a vu pareil !
- L’Éternel avait déjà averti la nation contre ce dérapage d’immoralité et comment la traiter (Lév 20.10 et Nom 5.12 – 21); donc il est évident que Jahvé ne tolérait pas l’adultère. Il est d’une logique morale qu’IL ne pouvait pas commander à un des Siens, Osée en particulier, de commettre volontairement un péché détestable et interdit dans la LOI, car Jahvé est Saint (Josué 24.19 ; 1 Sam 6.20 ; Pro 9.10 ; Es 40.25). Jahvé n’aurait jamais obligé Osée de se marier avec une femme adultère : une opposition flagrante à Sa parole !
- Selon Osée 2.2 – 3.5 l’infidélité ignoble de Gomer et aussi celle d’Israël sont amplement détaillées à travers tout l’Ancien Testament. Ainsi pouvons-nous comprendre le texte de 1.1 – 5 selon le sens de la manière suivante, « Va, prends maintenant pour toi-même une femme pour épouse qui prouvera par la suite son infidélité à toi, car elle a un caractère inné d’infidélité morale et spirituelle qui va causer son infidélité maritale à une période après le mariage. » Quelle épreuve pour un homme de DIEU qui sait d’avance que son mariage tôt ou tard va à la poubelle. Osée a dû être d’abord un homme puis un prophète hors pair. Seulement la grâce exceptionnelle a pu le soutenir en attendant l’inévitable.
- Les voies de DIEU sont impénétrables. Un exemple : IL a demandé à Ézéchiel (4.1 – 17 ; 5.1- 4) — plus d’un siècle après le ministre d’Osée — d’aller au-delà, semble-t-il, de l’appel « normal » du devoir !
- Quant aux enfants (v. 2), l’hébreu contient une ellipse [« Omission syntactique ou stylistique d’un ou plusieurs éléments dans un énoncé qui reste néanmoins compréhensible. L’ellipse du verbe est courante en français (ex. chacun son tour pour chacun doit agir à son tour) », Le Petit Robert, page 734.] après le « et », il faudrait ajouter un deuxième verbe : le verbe hébraïque «עֲשִׂי = fais » à l’impératif au présent, c-à-d., être inséré entre le « et » et « des enfants » du verset 2. Cela nous donne : « Va, prends à toi-même une femme d’adultère et « fais » des enfants ‘d’une femme de’ prostitution… ». Les enfants mentionnés sont ceux dans des v. 1.3 – 9. Notez bien : c’est le mauvais caractère (connu seulement à Jahvé avant le mariage) de Gomer qui est accentué, non celui des enfants innocents. Ainsi, semble-t-il, que les enfants d’Osée sont nés de Gomer, mais pendant sa période d’infidélité. Les enfants sont véritablement ceux d’Osée (pas d’autres hommes libertins), parce qu’ils ont déjà reçu, en avance, leurs noms prophétiques de la part de Jahvé.
- Résumé.
Jahvé reconnaissant le caractère infidèle intérieur de Son peuple, lequel était constamment exprimé par l’éloignement des prescriptions strictes de sainteté pratique dans chaque domaine de la vie, Il décida de passer un message « vivant » à Israël à travers de la vie de Son prophète Osée.
Ce message véhiculait deux vérités importantes :
- Jahvé considérait Israël pure et fidèle à Lui lors de leur sortie d’Egypte en 1441 av. J-C. lors de l’acte « signé » (Ex 19.1 – 9) par Jahvé et la nation à Sinaï. Ce fut un « mariage » spirituel avec ramifications physiques – sociétales – morales dans le quotidien.
- OR, l’histoire de la nation prouve amplement que la nation choisissait constamment le chemin de l’infidélité dans tous les domaines de la vie personnelle et nationale. Elle fut adultère pendant ces périodes.
- Toutefois, Jahvé les faisait revenir à l’obéissance à Sa Parole, par la discipline des jugements répondant à la nature du péché. Il n’a jamais abandonné Son peuple, mais pendant les époques de désobéissance, Il avait l’habitude de rester en retrait, rester à l’écart.
- Toujours, Jahvé est revenu au secours de Son peuple lors de leur repentance conduite par Sa discipline sévère.
- Jahvé demanda à Osée de jouer un rôle marital imitant le rôle spirituel et personnel de Lui-même et la nation.
- Mariage de pureté au début pour Jahvé – Israël et Osée – Gomer.
- L’infidélité de la nation Israël envers Jahvé, et pareil pour Gomer envers Osée.
- Jahvé fidèle à Israël ; Osée demandé dans le futur à être fidèle à Gomer malgré la rupture du contrat de fidélité par Gomer.
- Malgré la période d’infidélité future par Gomer prophétisée par Jahvé, elle a eu 3 enfants d’Osée (1.3 – 9).
- Schéma du reste de l’histoire :
- 1 – 3, prophétie de la restauration future du « mariage Jahvé – Israël » qui prévoit pareil pour Osée – Gomer ».
- 3 – 15, plainte de Jahvé contre la nation et les moyens à être employés pour faire revenir la nation, donc le parallèle entre Jahvé travaillant le cœur et la vie de Gomer.
- 16 – 18, le processus de la restauration après la période de châtiment dont un parallèle touchant les « deux couples ». Gomer va se repentir à cause d’une période terrible de difficultés et va retourner à Osée pour vivre normalement leur mariage. Pareil pour Israël et Jahvé.
- 19 – 20, le Millénium qui sera le vrai et final rétablissement de la nation comme « épouse » de Jahvé.
- 21 – 3.5, Le processus employé par Jahvé pour restaurer Israël pour l’expérience future du « mariage parfait » entre Jahvé et Israël. Depuis le premier siècle Israël est encore dans sa phase « adultère ».
- L’histoire pathétique d’Osée et Gomer occupe 1.1 – 3.5 et révèle le cœur, la sainteté contre le péché, et l’amour de Jahvé pour son peuple terrestre. La demande de Jahvé, en révélant le futur du couple, est un cas extrême, mais cette histoire future, dès son début, met en évidence le besoin de se fier à Lui, même lorsque nous ne comprenons rien du sens du « tuile » qui tombe sur notre tête. DIEU laisse entrer dans nos vies des choses que nous ne comprendrons peut-être jamais. La vie chrétienne est un chemin de foi.
Scott McCarty
Avril 2016
Note du Sarment : Nous sommes entrés dans une époque où, dans bien des endroits, Dieu est dépeint désormais comme Celui qui n’est préoccupé que par le désir de faire du bien à Ses créatures. La théologie est parfois mise au service d’une compréhension sentimentale d’un Dieu de bonté et d’amour dont les yeux sont trop purs pour voir le mal. Le seul soucis des auditeurs de tels messages, c’est d’accepter que Dieu les aime, que Dieu les visite, que Dieu obtienne de leur part la permission de venir dans leur vie et dans leur cœur, pour les conduire au bonheur. Sous un certain angle, c’est l’évangile du mieux-être, duquel on a extrait la part ancienne des exigences de Dieu.
Cette réflexion sur Osée nous rappelle que Dieu souffre à cause des croyants qui ne croient pas. Car Israël est une image de l’Église, et donc du christianisme au cours de l’Histoire. Et nous sommes tous concernés. Notre nature charnelle, si elle est aux commandes de notre existence, nous entraîne dans l’adultère spirituel : car nous avons été fiancés à un seul époux et nous sommes destinés, DE NOTRE VIVANT, à lui donner notre vie, notre destin, comme une femme le fait avec son mari.
Et Dieu a voulu qu’Osée prenne conscience du fardeau de souffrance qui est le Sien, parce que la restitution du message prophétique devait s’effectuer par un cœur en souffrance. Pas seulement le messager d’une prophétie. Osée a découvert, de l’intérieur, l’affliction profonde d’un homme qui épouse une femme au coeur partagé, amoureuse d’elle-même, attachée à sa vie, avec des sentiments sans consécration. Osée a connu l’humiliation du mari à qui l’honneur de mari n’est pas accordé.
Cette réflexion sur le prophète Osée vient opportunément nous dépeindre un Dieu qui n’est pas inaccessible à la souffrance, et qui nous appelle à Lui rendre ce qui lui revient, c’est-à-dire l’honneur et la louange, l’adoration en Esprit et en vérité. Avec consécration. Il a tout donné pour nous racheter : comment apporterions-nous un sacrifice qui ne coûte rien ? Gomer doit renoncer à elle-même, et offrir sa vie comme en sacrifice vivant car elle est appelée à servir l’Éternel.
2 comments On Prends en mariage une femme adultère
Il est regrettable que Scott McCarty n’ai pas consulté le chapitre 20 du prophète Ézéchiel avant d’écrire son article ! Il y aurait appris que sa théorie de « l’adultère anticipé » n’avait rien de biblique. Car il y est clairement écrit que Israël était déjà adultère à son Dieu au pays d’Égypte et que Dieu a même eu la pensée de le détruire là, mais qu’Il ne l’a pas fait à cause de son Nom. Le prophète Osée ne fait que reprendre ce constat.
L’Alliance de la Loi que Dieu a établie avec ce peuple au Sinaï ne l’était donc pas avec un peuple clean qui aurait seulement été « potentiellement infidèle », mais cette Alliance s’est faite avec des gens qui n’avaient malheureusement pas abandonné les « idoles de l’Égypte » avec lesquelles ils se prostituaient déjà quand Dieu est venu les libérer pour faire alliance avec eux… Malgré le sang de l’Agneau sur les linteaux des portes, malgré le baptême dans l’eau de la mer rouge et dans l’Esprit de la nuée (voir 1 Cor. 10 : 2 et suivants…), le peuple de Dieu n’était pas « juste » au départ avec seulement un « potentiel de péché », mais il a été gracieusement « justifié » des fautes qu’il commettait encore et il est mis en marche dans une sanctification au désert qui fera mourir peu à peu « le vieil homme qui se corrompt par les convoitises trompeuses » et permettra à « l’homme nouveau, créé selon Dieu dans une justice et une sainteté que produit la vérité. » (Eph. 4 : 22-24 et Col. 3 : 10.) d’entrer victorieusement dans le pays promis. La sortie de la « maison de servitude » va apprendre au peuple de Dieu que la domination abusive du Pharaon n’était que la conséquence des péché, mais que le véritable ennemi dont il a besoin d’être libéré est à l’intérieur de son cœur. Et pour y arriver il faudra plus que dix plaies. Il lui sera nécessaire de cheminer 40 ans dans le désert pour que soit éradiqué ce « vieil homme » incapable d’entrer dans la pays promis.
Non, décidément cette « élection négative » à la Scott McCarty n’a rien à voir avec la pensée biblique. Dieu fait alliance avec des hommes injustes qui deviennent juste en croyant et en suivant Celui qui les amène dans un cheminement de vie et de vérité que les théologiens appellent la « sanctification ». C’est précisément la vérité sur leur état de pécheurs sauvés par grâce qui permet à cette Oeuvre Divine de s’accomplir quotidiennement dans la vie des croyants en Christ. Il n’est évidemment pas question de s’installer dans l’état de pécheur, mais d’en sortir par le dépouillement et le renouvellement si bien expliqués par Paul dans ces versets de 1 Corinthiens 10, d’Éphésiens 4 et de Colossiens 3. Le But Divin étant que Christ soit formé en vous (Galates 4 : 19.) dans tous ses aspects d’amour, de justice et de sainteté.
Merci Jean-Luc pour la contribution.
Je transmets à l’auteur, qui répondra s’il le souhaite.
Cet article a pour but de traiter d’une question délicate, et récurrente : Dieu peut-il demander à un homme de transgresser sa loi (devenir adultère en épousant une femme adultère), et à plus forte raison à un prophète ? Tel est le fond du sujet.
En corolaire, il rappelle que Dieu voulait délivrer ce message-là (si particulier) à ce peuple-là dans ce temps-là, en l’appelant à revenir à Lui, à Le craindre, tout simplement. Dans cette perspective, l’auteur considère Israël sous un certain angle, celui d’un peuple sanctifié par Dieu, conformément à de nombreux passages bibliques.
En ce qui te concerne, tu adoptes un point de vue plus global, sur l’inéligibilité « par nature » du peuple de Dieu (Israël) et a fortiori : de tout homme. Dans tout ce que tu dis, tu as raison (sauf la première phrase, qui n’était pas utile à mon avis).
Mais je ne crois pas pertinent d’opposer les deux, car les deux sont vrais. L’auteur dit : «Jahvé considérait Israël pure et fidèle à Lui lors de leur sortie d’Egypte», … parce qu’ils étaient au bénéficie de la justification par le sang de l’agneau pascal, puis par le baptême dans la mer, puis par le don de la Loi.
L’analogie avec la nouvelle alliance est frappante (voir Jean 15/3), car comme tu l’évoques, cette voie qui était pourtant balisée par la présence de Dieu (dans le désert) devait démontrer l’incapacité de l’homme, perdu par nature. Cette génération est donc morte dans le désert, comme le dit Paul dans 1 Cor. 10, et n’est pas entrée dans le salut terrestre, le repos dont parle l’épître aux Hébreux. Pour nous, c’est un enseignement puissant.
De tout cela, je retiens qu’Osée est entré dans une incarnation vivante des sentiments de Dieu pour son peuple, et qu’il n’est sans doute pas possible de nous rendre compte pleinement du niveau de souffrance que ça impliquait. Voilà un prophète qui était bien éloigné de l’image que renvoient certains ministères modernes, sur lesquels je ne ferai pas ici de commentaire déplaisant :).
Fraternellement/JP