Vision de Babylone, de Patrick Fontaine

« Lors de ma rencontre avec Jésus, Il a « massacré » ma vision du ministère, ma vision de moi-même, ma vision de la vie chrétienne, et il a « massacré » ma vision de l’église.
Savez-vous ce que c’est Babylone ? Je vais vous donner des petites pistes de ce que Jésus m’a dit au Ciel à propos de Babylone. Vous savez, qu’il est écrit : Ils partirent de l’Orient, des hommes partirent de l’Orient. Puis ces hommes ont dit : “Bâtissons”, alors que Jésus a dit : “JE bâtirai.”

Les hommes s’imaginent qu’ils peuvent bâtir quelque chose pour Dieu, alors que Jésus a dit : “JE bâtirai.” Eux disent : “Bâtissons.” Et il est écrit qu’ils ont bâti dans la plaine, par sur une montagne, pas sur les hauteurs. Ils ont bâti dans la plaine. Ils ont dit : “Bâtissons-nous une ville.” C’est la cité d’en bas, la Jérusalem d’en bas. Puis ils ont dit : “Bâtissons-nous une tour dont le sommet touche au ciel”, littéralement : “dont la tête touche au ciel”, dont le chef touche au ciel. Et là, on a l’église humaine, des hommes qui bâtissent, ils ne laissent pas Jésus bâtir, ils bâtissent eux-mêmes pour Jésus. Ils ne bâtissent pas sur les hauteurs de la révélation, ils bâtissent dans la plaine. Ils bâtissent une structure-cathédrale, avec un pasteur, avec une équipe qui touche le ciel, et eux-mêmes ils sont intouchables.

On pense parfois que Babylone correspond au Catholicisme. Je vais vous dire : les catholiques, ils ont juste un pape, les protestants ils en ont parfois un par église. Amen ? La tête qui touche au ciel. C’est un système babylonien. Avec des briques, pas avec des pierres, avec des briques. On rend conforme tout le monde, on casse la personnalité. Jésus bâtit avec des pierres vivantes, pas avec des briques. Il ne veut pas qu’on soit tous des photocopies les uns des autres. Des pierres vivantes, pas des briques.

“Avec du bitume” ! Ils ont bâti avec le bitume, c’est la corruption. Alors que Jésus veut que nous bâtissions avec le ciment de l’amour, de la vraie communion.

Puis le but de leur construction, c’est : “Afin que nous ne soyons pas dispersés sur la face de la terre.” Ça, c’est l’église des hommes. On essaie de rassembler tout le monde au sein d’une église. C’est la force centripète. Plus ça tourne, plus ça se rapproche du centre. C’est l’inverse de la Bible ! Alors que Dieu a dit : “Allez, remplissez la terre !” Les Babyloniens, eux, c’est : “Bâtissons, afin que nous ne soyons pas dispersés.” Et il y a beaucoup d’églises, c’est une structure humaine. On s’imagine que l’évangélisation, c’est entre les quatre murs de l’église. On veut amener le monde dans l’église, alors que c’est à l’église d’aller dans le monde, et d’envahir … Dieu veut une force centrifuge : plus ça tourne, plus ça va vers l’extérieur, et plus ça envahit !
Et puis après, c’est : “Faisons-nous un nom.” C’est pour la gloire humaine, pour la gloire personnelle.

Quand Jésus m’a parlé de cette église des hommes, il m’en a parlé en me faisant visiter en vision toutes les églises. Cela n’arrive pas souvent, ce genre d’expérience. Heureusement, on ne meurt pas comme ça plusieurs fois de suite (PF était en état de quasi mort clinique). Mais il m’a fait marcher dans une vision, je pouvais marcher, je côtoyais des gens. Il y avait des anges qui pouvaient m’expliquer. Je pouvais marcher, je pouvais m’arrêter, je pouvais faire des zooms, je pouvais poser des questions, et on répondait à mes questions. C’était une grande ville. Et puis j’ai dit : “C’est quoi cette ville ?” Je posais des questions. Et le Seigneur m’a dit : “Cette ville, c’est Babylone.” C’est la cité d’en bas, c’est la cité que les hommes bâtissent. Et là ; je suis entré dans cette ville. J’ai regardé tout ce qui se faisait. C’était terrible.
Et c’est dans cette vision que j’ai eu l’enseignement sur “comment les hommes bâtissent” et “comment Jésus veut bâtir”. Il y a tellement de différence, c’est une différence énorme. Et là, je continuais à marcher, et pendant que je marchais … Ah, je voyais le quartier catholique, – je savais bien qu’ils y étaient dans la Babylone -, mais il y avait aussi le quartier évangélique, puis le Charismatic Park. Eh, je voyais tout le monde ! Il y avait de grandes églises, et vous savez quoi ? il y avait des réveils religieux dans la Babylone ! J’ai dit : “Seigneur, je ne comprends pas. Tu mets ta bénédiction, il y a des réveils dans des structures humaines ?” Et le Seigneur m’a dit : “Il y a bien des réveils de l’Islam. Est-ce que j’y suis pour quelque chose ?”

Est-ce que vous me suivez ? Il y a bien des réveils de l’Islam. “Est-ce que j’y suis pour quelque chose ?” dit Jésus. Il y a des techniques humaines pour produire des réveils aussi. Amen ? Et là, j’étais en train de marcher dans cette ville, il y avait des quartiers riches, des quartiers pauvres. Et puis là, d’un seul coup, au tournant d’une rue, qu’est-ce que je vois ? Notre église de Poitiers ! …
Vous, ça vous fait rire. Moi, j’étais déjà mort, je ne pouvais pas mourir une fois de plus. Mais là le coup était fatal. J’ai été complètement déchiré. Juste avant, le Seigneur m’avait dit que ce qu’on avait démarré à Poitiers ça venait de lui, j’étais loin de m’imaginer qu’en fait le démarrage venait de lui, et puis j’avais pris la suite des travaux. Et j’avais bâti une église des hommes. J’étais un Babylonien pratiquant. Et je peux vous dire que c’est terrible au niveau de la désillusion. C’est terrible. J’avais parcouru pas mal de pays, J’avais fait l’Argentine, le Canada, j’avais vu des églises qui marchaient, j’avais cherché les structures qui marchaient. Et j’avais fait un peu un milk-shake de tout ce que j’avais vu de bon. Et puis notre église, elle marchait pas mal, franchement.
Franchement, on n’était pas dans les quartiers les plus pauvres. On était quand même dans les beaux quartiers de Babylone. Mais on était à Babylone quand même. Et ça, c’est terrible. Et là, c’était la désillusion. J’ai dit : “Notre église, une église d’hommes, des Babyloniens.” Voilà ce que j’ai fait de mon ministère. J’ai fondé une tour de Babel. J’ai converti des personnes à la religion de Babylone. Et là j’ai été encore plus déchiré. … Et dans la Babylone, vous savez aussi ce qu’il y avait ? Il y avait des prophètes, des ministères prophétiques. Ah ! ils en distribuaient des ministères, ils en annonçaient des réveils !

Vous savez que Babylone a ses prophètes ? Il y a toutes sortes de ministères à Babylone, des ministères humains. Il y a de super prédicateurs, de super enseignants, des gens vraiment compétents, mais qui sont restés à l’autre bord. Ils sont restés à Babylone. Et en fait, passer de l’autre bord, ça se dit autrement dans la Bible. C’est : “Sortez du milieu d’elle. Fuyez du milieu d’elle mon peuple.” Sortez de Babylone. Et ne pensez pas que Babylone, c’est chez les autres. Amen ? Cela a cassé ma vision de l’église.
Et maintenant, je crois une chose. S’il y a une chose dont je suis sûr, il n’y a plus grand chose dont je suis sûr, mais il y en a une dont je suis sûr, c’est que Dieu, là, ce n’est pas un réveil qu’il va amener sur le pays. Pas un réveil, mais une réforme. Ce n’est pas un réveil. C’est une réforme. Avec un réveil, on serait capables d’interpréter que Jésus bénit nos vieilles structures et nos vieilles façons de penser. Il n’est pas intéressé par cela. Ce qu’il est intéressé, c’est par une réforme. Amen ? Par une réforme. J’ai entendu ce mot-là au Ciel. La réforme.
Et il m’a montré que, en fait, il y avait eu plusieurs réformes dans l’histoire de l’église. Il y a eu une réforme théologique, du temps de Luther. Après, on ne l’a pas appelé réforme, mais du temps de Wesley, c’est quand même une réforme, il y a eu une réforme surtout par rapport à la piété personnelle et à l’évangélisation de masse. Puis, quand il y a eu le réveil pentecôtiste, c’était quand même aussi quelque part une réforme. La relation avec le Saint-Esprit, la compréhension par rapport au Saint-Esprit a été complètement réformée.

Et la réforme qui vient, c’est à la fois une réforme théologique, à la fois une réforme de piété, et il y a une réforme de structure. Dieu veut changer, en une génération, l’expression du Christianisme sur terre. Amen ? En l’espace d’une génération.
Ça sera avec nous, ou sans nous. Ecoutez, je n’ai pas besoin de dire : “Ainsi parle le Seigneur”. Je n’ai pas besoin de jouer au prophète. Je sais qui j’ai vu, je sais où j’ai été. Et là, je suis juste un perroquet. Je vous répète ce que j’ai entendu. Il n’y a pas de réveil prévu pour la France. N’écoutez pas toutes ces prophéties bidons. Il n’y a pas de réveil prévu pour la France. C’est une réforme qui est prévue. Ce n’est pas un réveil. C’est une réforme.
Un réveil, ça ne demande rien. Une réforme, ça demande tout. Amen ? Un réveil, il y a juste la foi qui doit être mise en action, puis du temps dans la prière, on doit l’amener sur terre. Une réforme, ça demande aussi qu’on abandonne des choses, qu’on se rende vulnérable à l’Esprit. Voilà ce que ça demande une réforme ! Arrêtez de prier pour un réveil ! Il ne veut pas. Je sais que ça en déçoit quelques-uns.

C’est d’abord la réforme. Puis avant de réformer l’église, ce qu’il veut, c’est qu’on réforme nos cœurs, qu’on ait une complète réforme dans notre conception de la vie chrétienne.

Ecoutez, il est tellement grand. Il est tellement réel. Il est tellement vivant. Vous pensez que c’est juste des petites paroles comme ça, des petites louanges qui vont le satisfaire ? Trois petits tours et puis s’en vont. Vous pensez que c’est ça qui lui plait ? Ce qu’il veut, c’est des vies. Ce qu’il veut, c’est tout. Ce n’est pas un compartiment dans nos vies. Moi, avant, je pensais que j’étais évangéliste, mais je n’ai plus l’impression d’être évangéliste. Le Seigneur m’a demandé d’appeler maintenant à la conversion les Babyloniens, à la conversion des cœurs. Il m’a demandé de prêcher l’Evangile aux Chrétiens maintenant. Et ça, c’est terrible pour moi. C’est terrible ».

Extrait du témoignage de Patrick Fontaine

Note de la rédaction (8 juin 2008):
La personnalité parfois controversée de Patrick Fontaine provoque un certain nombre de réactions négatives dans l’Église, et la diffusion de ce témoignage par le Sarment a fait l’objet de demandes insistantes afin que cette ressource soit ôtée du site.

En dépit des reproches que certains peuvent faire à Patrick Fontaine, sur le fond ou la forme de son message, ou encore à propos de certains choix de manifestations/conventions dans lesquelles il se produit, il nous apparaît cependant que cet extrait de son témoignage contient une révélation importante.

Interrogé au sujet de contradictions apparentes de son ministère, Patrick Fontaine explique que « la mission qu’il a reçue est de parler à TOUS de sa vision de Babel », c’est pourquoi il ne refuse pas certaines invitations : « Comment entendront-ils sans quelqu’un qui prêche? » (Romains 10:14). Ces occasions, qu’il considère comme « données par Dieu », lui permettent, frontalement ou pas, « de partager sa révélation » et « de mettre au service de l’Église le don de guérison qu’il a reçu ». Patrick Fontaine déclare que son message ne souffre d’aucune altération, quel que soit l’environnement dans lequel il le délivre.

Cet article sera donc maintenu, car nous ne le considérons comme un témoignage véridique, dont le corps de Christ a grand besoin aujourd’hui.

1 Thessaloniciens 5:21 « éprouvez toutes choses, retenez ce qui est bon« .

29 comments On Vision de Babylone, de Patrick Fontaine

  • Malheureusement lui aussi est tombé dans le new age et l’apostasie, c’est bien triste.

  • Aujourd’hui malheureusement Patrick Fontaine à totalement dévier dans des enseignements totalement anti-biblique .
    Il ne croit pas à la réalité du jardin d’éden ! Et son message sur l’apocalypse (apocalypse now) nie le retour de Jésus et son règne sur terre . En plus toutes ses vidéo viennent du site You Tube : « Terres d’amours » qui est on ne peut plus new age…

  • Bonjour Pascal,
    Patrick Fontaine s’inscrit visiblement dans une approche différente de celle qui était la sienne au moment de la vision décrite dans cet article (sur Babylone). C’est un fait avéré. Il s’est affranchi du cadre évangélique qui était le sien, raison pour laquelle il remet aujourd’hui en question beaucoup de choses.

    Qu’on le veuille ou non, les croyants qui se veulent disciples (ou qui désirent le devenir) se retrouvent normalement dans une compréhension commune d’un récit reconnu comme inspiré (constitué d’un ensemble de témoignages, d’enseignements et de révélations): la Bible. Selon le mot d’Augustin, ils sont appelés à l’unité de pensée sur l’essentiel, et sont libre de penser sur ce qui est secondaire. Toute la question est de savoir ce qui est essentiel.
    Il existe différentes écoles de compréhension des Écritures, comme par exemple le littéralisme : certains veulent croire que le monde a été créé en 6 jours de 24 heures, d’autres estiment que ces 6 jours sont des temps-périodes beaucoup plus longs. Les uns et les autres s’accordent sur le fait que Dieu est le Créateur, mais chaque interprétation comporte des enjeux plus ou moins essentiels, ce qui suscite des querelles.

    On pourrait citer d’autres sujets de divergence : en réalité ils sont innombrables, ce qui a provoqué des schismes, des divisions, et de multiples dénominations à l’intérieur du christianisme. Et une constellation d’églises, puisque dans le monde évangélique, chaque pasteur exerce dans une certaine indépendance.
    Difficile de ne pas penser que l’orgueil est pour quelque chose dans ce grand brassage, qui ne peut pas être au service de l’unité prônée par Jésus : soyez uns, comme je suis un avec mon Père. Ce phénomène s’oppose donc à une des volontés de Dieu. Mais pour être UN avec les autres, il est nécessaire d’abandonner la tension intérieure qui nous pousse à amener tout à soi.
    Un article va être édité par LE SARMENT dans les prochains jours à propos d’un thème développé par Patrick Fontaine (mais pas seulement) : l’intériorité.

  • Jérôme, je suis toujours en phase avec cette vision du 1er mars 2002, je ne m’en suis pas écarté d’un iota.
    La réforme théologique, la réforme de piété et la réforme de structure amène forcément un changement dans ces domaines. Qui es-tu pour dire que je m’en suis écarté et que c’est un fait avéré ? Es-tu dans ma tête plus que moi ?
    Je continue, comme tu le mentionnes dans la note de rédaction (de 2008), de saisir les occasions que Dieu me donne, peu importe les lieux, peu importe l’avis des bien-pensants, il faut que Christ soit annoncé (et pas forcément comme chacun voudrait qu’il le soit). Plusieurs ne connaissent pas le fruit de ces vidéos, on juge la semences alors que c’est aux fruits qu’il faut regarder.
    Voici un petit lien où je donne des mises à jours, ça m’évite de tout retaper
    https://patrickfontaine.org/mise-a-jour-et-mise-au-point/
    C’est vrai que je suis affranchi du cadre évangélique, mais ça ne date pas d’hier, ça c’est passé le 1er mars 2002 lors de mon expérience décrite dans cette article. Jésus avait prévenu, vous connaîtrez la vérité et la vérité vous affranchira (y compris du cadre évangélique) et les gardiens du temple ne m’y ramèneront pas, c’est trop bon de gouter la liberté. Quand je partage, je ne passe pas un casting, je suis complètement étanche si des juges n’apprécient pas, je rends des compte à mon Seigneur.
    Il me semble qu’à cette lumière, la cohérence voudrait que tu supprimes cet article de ton site, tu ne peux pas écrire d’un sens que c’est véridique et dès que c’est mis en pratique, crier au loup, au nom du discernement et de l’incompréhension.
    Si c’est véridique, quelles ont été les choses qui ont été réformées dans tes croyances, dans ta piété et dans l’expression de ta foi ? (En fait, c’est purement rhétorique, ça te regardes, ne me réponds pas, je ne cherche pas des échanges sans fin avec toi).
    En tout cas je trouve navrant ce style d’interventions, sans rancune de ma part, je suis juste triste pour toi.
    Et d’après ce que je comprends (tu annonces un article sur l’intériorité, j’espère que tu y a gouté pour en parler) comme dirait Cabrel : « Et ça continue encore et encore, c’est que le début d’accord d’accord ». Rien de nouveau sous le soleil.

    • Salut Patrick
      Merci pour ton commentaire, qui est plutôt une interpellation ! Tu me reproches de dire que tu t’es écarté du cadre évangélique qui était le tien, ce qui semble te mettre en colère, et tu me dis au 3è paragraphe « c’est vrai que je me suis affranchi du cadre évangélique ». Alors je ne comprends pas trop le sujet de l’irritation.

      En revanche tu me reproches de publier cet (ancien) article qui raconte ta vision de Babylone et en même temps « de crier au loup dès que c’est mis en pratique ». Mais si tu mets en pratique des choses qui s’éloignent du cadre de la révélation contenue dans la Bible, il ne faut pas t’étonner que des personnes pensent que tu as glissé, tu ne pourras pas l’empêcher. Il faudra bien vivre avec ! Alors peut-être que pour toi il n’y a plus vraiment de cadre biblique : peut-être que tu es parvenu à un endroit où l’hérésie n’existe plus ? Tu parles d’une réforme théologique et j’aimerais bien savoir ce que tu entends par là.

      Toi tu es évidemment libre d’explorer et de vivre ce que tu veux, personne n’a rien à dire là-dessus. Mais si tu publies des enseignements qui préconisent, directement ou indirectement, de s’affranchir (par ex) de la tutelle de la Bible, ou qui la décrédibilisent (genre comme tu le fais d’invoquer l’impuissance des mots, la trahison des traductions, etc), alors tu me trouveras probablement là, à défendre une position différente. Ça n’est pas de l’opposition à Patrick Fontaine, mais à des idées, que je ne peux pas faire autrement que combattre. Et je suis triste que ça te rende triste, et navré que tu trouves ça navrant.

      Bon je ne vais pas faire plus long, je tiens à te dire que j’ai une vraie considération pour toi, mais que ces choses ne doivent pas parasiter l’exercice (inévitable) de notre discernement (approbation ou désapprobation spirituelle des enseignements). C’est comme ça, il faut l’accepter et ce n’est pas moi l’inventeur du concept. Alors je ne pense pas que ce soit une bonne idée de qualifier tes contradicteurs de « gardiens du temple » ou de « bibliolâtres » ou autres noms d’oiseaux. L’insulte, le mépris ou la condescendance ne sont jamais productifs. Pour moi c’est une forme de pression qui en définitive conteste à l’autre son droit ou son devoir (ou même son désir) « d’éprouver les esprits » (les inspirés et leurs inspirations-1 Jean 4/1). Ce qui signifie — au passage — qu’il existe des critères pour les approuver ou les désapprouver. Alors conseil d’ami : L’enseignant qui est sûr de son enseignement laissera sans doute son Maître s’occuper de ceux qui lui savonnent la planche, parce que ce n’est pas à lui qu’on la savonne, mais à Celui qui l’envoie. Donc : tranquillité. C’est le moment de mettre en pratique la voie de l’hésychia ;).

  • Oui Jérôme, c’était une interpellation, mais qui ne portait pas sur le cadre évangélique mais sur l’affirmation de ne plus être en phase avec la vision citée.
    L’allusion concernant le cadre biblique est limite, c’est ton point de vue, je rappelle juste que j’ai aussi le devoir, le droit et le désir de méditer les textes et que le mot grec d’où sort le mot « hérésie » signifie simplement « choix ». Un survol de l’histoire de l’église des premiers siècle montre qu’un dogme est une hérésie qui a gagné et que ce que ce qu’on appelle hérésie est juste un choix qui n’a pas été retenu par une majorité à un moment donné. Toi-même, il y a des dogmes historiques auxquels tu n’adhères pas, et tu fais bien ( mais pour ceux qui y croient encore tu es aussi un hérétique). Nous sommes tous, quelque part l’hérétique de quelqu’un, et ce quelqu’un est sûr d’être dans la vérité.
    Et si la réforme théologique consistait, aussi, à interroger les « choix » qui nous ont été légués par les générations précédentes, ce qu’on appelle aussi la tradition ou sainte doctrine ( qui selon les lieux, les confessions et les époques diffèrent). Il a promis une réforme, pour ma part si je cherchais à mettre des pierres réformées sur un fondement (je ne parle pas du fondement qu’est Jésus-Christ) qui a aussi besoin de l’être ça ne serait pas cohérent, ça serait mettre un morceau de tissu neuf sur un vieux vêtement.
    Une autre clarification, Le terme « gardiens du temple », je ne le réserve pas aux contradicteurs mais à ceux qui font pression et qui menacent (ils se reconnaîtront), tu n’es donc pas concerné, quand au terme « bibliolâtre », je me le suis appliqué en premier pour une partie de ma vie et personne n’est l’abri de cette séduction. Ce n’est pas mon style de réagir avec des noms d’oiseaux, ou par l’insulte, désolé si mes paroles ont pu être interprétées comme cela mais ça ne reflète pas mon coeur.
    Je ne m’étendrai pas plus, je n’aurai pas du réagir, ça ne sert à rien, j’ai compris, pardon.
    J’arrête là et je vais suivre ton conseil avisé, je retourne à l’hesychia. Après tout ce n’est pas mon combat.

    • Salut Patrick
      Avec ton post j’ai mieux compris le malentendu : si tu me relis, je n’ai jamais écrit (à Pascal) que tu n’es plus en phase avec la vision reçue en 2012, mais j’ai dit que tu étais dans une approche évangélique différente auparavant. Si ma phrase a manqué de clarté (ce que je ne trouve pas), elle ne peut quand même pas être lue à l’envers de ce qu’elle dit.
      Et de mon côté j’ai sans doute mal compris tes réactions (dans ta « mise au point » sur ton site), mais on sent bien quand même que tu considères le système évangélique dont tu es sorti comme « sectaire » — qui est lui aussi un mot à double sens, dans la même démonstration que tu fais pour le mot « hérésie »…

      Mais bon, au-delà de la sémantique, toujours intéressante, il faut faire attention de ne pas diluer le sens des choses, parce qu’une hérésie, c’est une hérésie, et ce n’est pas parce que nous sommes toujours l’hérétique de quelqu’un (tu cites Michel Serres) que ça enlève la force du sens de ce mot. Une hérésie, c’est une erreur à propos de la vérité. Une grave erreur. Et malheureusement je pense que ça existe, et que l’ensemble de ceux qui aiment la vérité veillent (normalement) les uns sur les autres.

      Par exemple pour moi quand j’entends dire que toutes les religions ou les spiritualités peuvent mener à Dieu, je trouve qu’on est en train de flirter avec une hérésie, parce que dans ma culture spirituelle, dans mon expérience avec la vérité qui m’a sauvé, Jésus dit qu’il est le chemin, la vérité et la vie et que nul ne peut venir au Père que par lui. Et je le crois. Et en le croyant, je ne place pas ma foi dans la Bible, mais dans la vérité que la Bible rapporte, et je n’ai pas besoin (ici) de connaître le grec ou l’hébreu pour comprendre le sens. Je crois que cette parole de Jésus, qui m’est rapportée par la Bible, est vraie. Ses implications sont immenses. Et ce n’est pas une question de dogme ou de religion, même si les religions se sont emparées de tout ça, malheureusement. C’est une question de révélation (qui s’accepte, ou pas). Je ne suis peut-être pas capable de saisir toutes les implications de l’essentialité de Jésus, notamment par rapport à toutes les philosophies, spiritualités et religions, et ça ne va peut-être pas répondre à toutes mes questions, mais j’ai choisi de l’accepter. Et je sais que je crois dans une vérité qui, en se déployant en moi, va creuser une profondeur et produire des racines qui vont bien plus loin que moi. Et alors, quand j’entends une affirmation qui altère cette vérité, ou qui la contredit, il y a quelque chose qui se met en mouvement en moi. Qui me fait bouger et réagir. Certains vont penser que je défends un dogme, une religion ou je ne sais quoi d’autre. Peu importe. On pourra me dire que je prends position pour une vérité que je n’ai pas complètement comprise. Peu importe : il faut suivre les inclinations intérieures de l’Esprit, je pense que c’est un article important de l’école de l’intériorité.

      Pour le reste, je n’ai pas la même définition que toi de la réforme. Tu parlais dans ton post précédent de « réforme théologique, réforme de la piété et réforme de structure ». Je te souhaite bon courage. Pour moi, la seule vraie réforme utile est celle du cœur. On n’a besoin de toucher ni à la structure, ni à la piété, ni à la théologie, pour vivre un réveil personnel. Pas besoin de quitter les églises, ou de se creuser une caverne dans le désert. Il faut simplement plier le genou, et renoncer aux choses qui encombrent et qui font obstacle, quel que soit le coût, et le reste suivra. Et alors la théologie se transformera, et la piété se transformera.
      C’est pourquoi je ne crois même pas à une école qui enseignerait ça, parce que j’ai constaté au cours des années que la plupart du temps, les gens que Jésus recueille (j’ai envie de dire : ramasse) et qui vont rester avec Lui, sont des gens à bout, des gens cramés, des gens qui sont tombés, des épis mûrs, et non des gens qui cherchent le dernier nouveau truc pour essayer d’y arriver. Pour trouver Jésus, il faut être perdu, et le savoir. Tous ceux pour lesquels l’Esprit est un moyen de s’accomplir personnellement resteront dans une impasse spirituelle, même si c’est mieux d’y chercher Dieu que de regarder des séries.

  • 1 er paragraphe
    j’ai mieux compris… j’ai sans doute mal compris… c’est là qu’est tout le problème.

    2ème paragraphe
    1° je ne connais pas Michel Serres, je pensais avoir mis au goût du jour « on est tous le c.. d’un autre », bon je vois que je n’ai pas innové.
    2° Je me permet d’insister, le mot hérésie (ou secte) dans le sens que tu expliques n’est pas dans la Bible, c’est le langage de la tradition qui détourne le sens du mot grec qui signifie « choix ». Mais bon, ce n’est que de la sémantique.
    Ton silence sur ta non-adhésion à certaines hérésie élevé au nom de dogme est éloquent.

    3 ème paragraphe
    C’est ton droit, comme c’est le mien de ne pas être en accord avec tes conclusions.

    4ème paragraphe
    La preuve que tu ne me connais pas, quand je parle de réforme, je ne parle que de réforme de coeur qui aurait un impact sur ce que l’on croit (à moins d’être infaillible), sur notre piété (à moins qu’il n’y ait rien à changer) et sur l’expression personnelle et collective de la foi (à moins que ce soit vraiment flagrant et que régulièrement des non croyants soient interpellés par notre foi et nous interroge dessus et à moins que l’église que nous formons soit prise au sérieux et non plus en dérision).
    Quitter les églises (je n’en parle jamais) ou creuser une caverne dans le désert (j’ai bien écrit un article sur El-Maskine mais c’était clairement pour le citer et non l’imiter dans le désert) est littéralement hors sujet.
    Un jour il faudrait que tu écrives sur la réforme de coeur et ce que ça a changé quand tu as plié le genoux et renoncé à ce qui fait obstacle, il y a tellement de gens, dont moi, qui ont essayé ce vieux messages sans parvenir à du concret, il faut toujours que notre enseignement ne soit pas théorie mais vécu (je ne doute pas que tu vives quelques choses et ça serait vraiment édifiant de ne pas juste savoir « ce qui ne faut pas faire » mais aussi avoir des solutions, des directions concrètes et incarnées) sinon c’est impasse spirituelle assurée.

    5ème paragraphe
    Je ne crois pas non plus à ce type d’école, maintenant je ne pense que tu faisais pas allusion à notre école Cap-Hesychia, car là ça serait ridicule tellement on est loin de la réalité, nous sommes tout sauf un stage de développement personnel ou un mouvement de mode et « se réaliser » n’est vraiment pas la cible. Ça ferait rire les participants. Ça serait « discerner » sans connaître le programme, ni l’enseignement, ni le public, ni le fruit, ça serait comme jouer au critique de film sans jamais aller au cinéma, ou donner des avis sur des restaurants juste en jugeant les cartes mais sans jamais goûter les plats, mais je suis sûr que ce n’était pas le cas ici.
    Jérôme, c’est ici ma dernière intervention sur cet article, je m’étais déjà dit ça lors de mon dernier commentaire, mais là, quoique t’écrive, c’est sûr.
    Il est clair que nous avons du mal à nous trouver dans le dialogue et je ne suis pas fan des polémiques sans fin.
    Tu as surement des bonnes raisons de penser comme tu fais, de mon côté, ce n’est pas non plus une lubie, ni un cheval de bataille
    Donc voilà, je te laisse le dernier mot.
    Chacun sa route, chacun son chemin. Seul le Seigneur sonde les coeurs.
    Bon vent.

    • Patrick,
      C’est sympa de me tendre la perche pour le dernier mot, et je vais faire comme toi et laisser les argumentaires de côté. On se reparlera, peut-être sur ton site.
      En lisant ce que tu as dit sur mon « silence éloquent », je ne résiste pas à la tentation de te citer, comme ça, je te laisse le dernier mot : « On fait parler les silences et on pense à ma place. Tout ça au nom d’un pseudo discernement. Ça fait sourire ceux qui me connaissent réellement et parallèlement ça retire tout crédit aux auteurs ».;)

  • Bonsoir à tous

    Pouvons nous dire que la réforme est intervenue depuis tout ce temps en France ? 😔

    Bénédictions

    • Hello Jonathan
      Tu as posé la question : Pouvons-nous dire que la réforme est intervenue depuis tout ce temps en France ? Devant l’absence de réponse de l’intéressé, et à cause de l’intérêt de la question, je me lance … Et la réponse (ma réponse en tout cas) est non, évidemment.

      La prophétie de Patrick Fontaine date de mars 2002 (c’est ce qu’il confirme dans un commentaire en bas d’article du 30 août 2020). Et donc ça fait 22 ans. Mais bon avec les prophéties, le temps ne compte pas, dirons-nous … Pour l’instant en tout cas, on ne voit pas le début du commencement d’un frémissement, je dirais « au contraire » hélas. Et c’est un peu pour ça que je réagis, parce que je fais partie de ceux qui ne croient pas dans un « mieux » avant le retour du Seigneur, mais qui croient dans un « pire ». Comme tu sais, ce sont deux courant d’interprétation eschatologique : préterisme et futurisme. Les premiers envisagent une fin positive, glorieuse pour l’Église, une sorte d’apogée (ce sont ceux qui appellent ou même annoncent un réveil, généralisé ou pas, ou une réforme – ce qui revient au même quant au résultat) et les seconds, ne voyant pas dans les prophéties bibliques de la fin le moindre espace pour une embellie, croient, s’attendent et annoncent une fin qu’on peut qualifier de spirituellement catastrophique.

      Ta question m’a fait réfléchir au référentiel du mot « réforme » que Patrick utilise : est-ce qu’il l’a compris dans le sens d’une réforme globale du christianisme, ou dans le cadre plus restreint du christianisme occidental, c’est-à-dire le nôtre ? J’imagine que c’est plutôt de celui-là dont il est question, vu l’état d’apostasie. Si j’ai bien compris la prophétie et ce que PF nous rapporte de ses échanges avec Jésus, c’est que c’est le Seigneur qui va le faire, et là, on doit normalement s’incliner : la perspective ne dépend pas de l’Église ni des croyants, comme ce fut le cas dans les autres mouvements « de retour » de l’Histoire, qui sont la plupart du temps des embrasements ayant démarré au pied de l’autel de la prière, de la sainteté, et de la consécration absolue.

      Ce qui est extrêmement délicat, quand on fait parler le Seigneur, c’est que ce sont des déclarations normalement définitives. Les commentaires sont malvenus. Et si on s’y livre, ça nous fera inévitablement passer pour des audacieux, voire même des prétentieux. Pourtant nous sommes exhortés à éprouver les esprits (1 Jean 4/1), et à avoir cette attitude des disciples de Bérée, qui ne remettaient pas en question ce que disait Paul, mais qui confrontaient les enseignements Bible en main-Actes 17/11 (enfin ce qu’ils avaient à l’époque).

      Alors comment ne pas penser au mouvement évangélique américain de la Nouvelle Réforme Apostolique (NAR en anglais) de Peter Wagner, dont j’ai parlé dans mon enquête « le nouvel évangile du dominionisme », en lien avec cette prophétie de la Réforme ? En cherchant, on découvre que la fameuse phrase de Jésus « je vais changer l’expression du christianisme en une génération » avait déjà été reçue par le prophète américain Mike Bickle … en 1982 dans une réunion publique au Caire. Depuis, ce ministère est malheureusement tombé en discrédit à cause de comportements sexuels inappropriés, selon la formule tristement habituelle. Pas terrible pour un prophète qui a parlé avec Jésus.

      En attendant, l’idée d’une nouvelle réforme apostolique a gentiment fait son chemin, et s’est répandue sur notre continent. Elle continue d’être alimentée par certains courants prophétiques évangéliques américains qui y travaillent (… et c’est là que Eliane Colard nous manque, elle qui était une observatrice de tout ce mouvement, et qui avait un regard prophétique précieux).

      Est-ce que le fait que cette vision/prophétie de Jésus annonçant une nouvelle réforme est altéré parce qu’elle a été donnée à plusieurs ? Non bien sûr. Est-ce qu’il existe un risque qu’elle soit cependant fausse ? Malheureusement oui. D’abord par le fait qu’elle ne concorde pas avec les visions prophétiques bibliques de la fin, et aussi parce que le précédent de 1 Rois 22/22 établit clairement que l’Esprit de Dieu peut tromper les prophètes (et là on va me dire : ok, mais alors ça devient très très compliqué !^^). Effectivement, d’où l’importance de connaître les Écritures. Et de conserver une prudence à l’égard des mouvements qui se compromettent avec des influences non-bibliques. En fait, c’est la faiblesse du cœur humain, et notre séductibilité, qui nous condamnent à la prudence.

      Dernier point qu’on pourrait évoquer: PF dit dans son témoignage :
      « Il n’y a pas de réveil prévu pour la France. N’écoutez pas toutes ces prophéties bidons (je suis bien d’accord). Il n’y a pas de réveil prévu pour la France. C’est une réforme qui est prévue. Ce n’est pas un réveil. C’est une réforme. Un réveil, ça ne demande rien. Une réforme, ça demande tout. Amen ? Un réveil, il y a juste la foi qui doit être mise en action, puis du temps dans la prière, on doit l’amener sur terre. Une réforme, ça demande aussi qu’on abandonne des choses, qu’on se rende vulnérable à l’Esprit. Voilà ce que ça demande une réforme ! Arrêtez de prier pour un réveil ! Il ne veut pas. Je sais que ça en déçoit quelques-uns. C’est d’abord la réforme. Puis avant de réformer l’église, ce qu’il veut, c’est qu’on réforme nos cœurs (je suis bien d’accord), qu’on ait une complète réforme dans notre conception de la vie chrétienne ».

      On pourrait trouver dommage d’opposer le réveil et la réforme – qui sont un peu la même chose en terme de résultat, et qui ont donc comme point d’origine un retour aux fondamentaux divins, pour les appliquer avec sérieux et rigueur dans tous les fonctionnements, à commencer par la maison de Dieu – néanmoins je me sens en accord avec l’interpellation finale. Et c’est d’ailleurs ce que nous partageons ici régulièrement les uns et les autres, dans les commentaires et les articles.

      Au-delà de tout ça, ce qui me dérange le +, c’est que l’idée d’une réforme nous amène à envisager un relèvement du christianisme, ce qui est contredit, à mon avis, par les prophéties de Paul et sa mise en avant de l’apostasie généralisée précédant le retour du Seigneur. De plus, l’idée d’une réforme réussie et durable (tout comme un réveil réussi et durable) ne concorde pas avec la réalité historique et spirituelle : ces deux mouvements ont malheureusement prouvé qu’ils sont solubles dans le temps (et l’époque, la société, en un mot : le monde).

      Pour conclure, on pourra préférer penser (c’est mon cas) que c’est plutôt la venue de la Jérusalem céleste (Apoc. 21) qui représente LA réponse spirituelle à l’échec de tous les systèmes humains, toutes les idéologies, toutes les philosophies et toutes les religions (y compris le christianisme) à établir un royaume de paix. La Jérusalem céleste (ville de paix), c’est la société de l’Esprit, c’est le règne de Christ en tant que Fils ayant tout reçu, mais aussi en tant que Corps unifié en ceux qui croient, et qui ont fait de lui non seulement leur Sauveur, mais leur Seigneur.

      C’est-à-dire qu’ils ne sont plus leur propre maître (le but de la vraie réforme : Dieu en premier en tout). C’est ce qui les rend libres, libérés de quelque chose de plus grand que leur liberté, et leur indépendance, par l’amour qui est venu et qui a grandi, lorsqu’ils ont envisagé de prendre ce chemin, et qu’ils y sont entrés. Je n’en vois pas d’autre. On ne marche pas pour marcher, on n’avance pas pour accomplir une mission, mais on court pour saisir l’objet de notre espérance profonde, l’amour de Dieu en nous, pour pouvoir aimer comme lui Il aime.

  • Hello, je tiens à donner des précisions.
    Pourquoi une opposition « apparente » entre réveil et réforme ? Dans le sens souvent compris, un réveil c’est l’approbation de Dieu marquée par un engouement pour le christianisme, un succès et une croissance de l’église, chose inconcevable dans l’état actuel. La réforme , elle, est une réforme de coeur que Dieu initie mais que chacun doit accepter. C’est un retour aux fondamentaux (le pluriel est intéressant car il peut induire deux sens : les fondamentaux car il y en a plusieurs, mais aussi différents fondamentaux (ceux perçus par les hommes (et dont on peut avoir plusieurs versions et les fondamentaux selon Dieu).
    Concernant les temps d’une prophétie, c’est toujours délicat. Quand j’ai reçu cette Parole en 2002 il n’y avait pas de top départ au niveau temps. De plus je n’ai su que quelques années plus tard qu’elle avait déjà été prononcée en 82, même si on peut déplorer la conduite du canal, le discernement préconisé par Paul se situe plus au niveau des paroles que du canal. Que celui qui est debout prenne garde de ne pas tomber (j’ajouterai, s’il tombe, ça n’enlève rien à ce que Dieu a fait au travers de lui).
    Le fait qu’il était impliqué dans un mouvement ne fait pas de la parole une prophétie du mouvement.
    Maintenant honnêtement j’ignore le temps du top départ.
    1982? très peu probable au vu de ce que l’on peut voir actuellement.
    2002? j’en sais rien, je sais juste que le processus va prendre une génération.
    Maintenant une question s’impose : où regardons-nous pour jauger l’avancée de la réforme?
    l’état de l’église des homme? surtout pas là !!! je ne crois pas non plus à une embellie.
    Pour moi l’Ekkesia que Jésus bâtît n’est pas l’église des hommes.
    Par contre il est évident qu’à la fin de l’histoire il y a des vainqueurs. Je ne pense pas qu’on puise être vainqueur sans réforme du coeur. Et si le nombre de vainqueurs augmentait?
    D’où je suis je ne vois pas que de l’apostasie, ni que des résistants, je vois des coeurs se réformer, des personnes qui deviennent du sel et de la lumière, des vies transformées, des personnes qui ne fantasment pas leur communion avec Dieu. La plupart n’ont plus leur place dans l’église des hommes et pour les autres, ils sont surement sur le point d’en être vomis.
    Donc je répète, où regardons-nous?
    J’aime ta conclusion donc je n’y change rien: « ils ne sont plus leur propre maître (le but de la vraie réforme : Dieu en premier en tout). C’est ce qui les rend libres, libérés de quelque chose de plus grand que leur liberté, et leur indépendance, par l’amour qui est venu et qui a grandi, lorsqu’ils ont envisagé de prendre ce chemin, et qu’ils y sont entrés. Je n’en vois pas d’autre. On ne marche pas pour marcher, on n’avance pas pour accomplir une mission, mais on court pour saisir l’objet de notre espérance profonde, l’amour de Dieu en nous, pour pouvoir aimer comme lui Il aime.
    A toutes fins utiles

    • Merci Patrick pour les précisions utiles, c’est une discussion intéressante.
      Pour prolonger l’échange sur le concept de la réforme : ce n’est pas tout à fait le même raisonnement si on parle de réforme en tant que mouvement chrétien (comme celui connu avec Luther) ou si on parle de réforme personnelle des cœurs. La réforme personnelle des cœurs peut mener à un mouvement, mais l’inverse n’est pas forcément vrai. Le début d’un mouvement de réforme (qui serait juste et authentique) est plus ou moins condamné à se dénaturer parce que beaucoup le rejoignent en n’étant pas réformés eux-mêmes. Donc ça devient vite religieux.

      J’ai compris que toi tu parles de la réforme des cœurs, et ce que tu rapportes de ta vision avec le Seigneur doit donc être pris dans la même perspective : « je vais changer la perception et la compréhension du christianisme en une génération » implique à la fois une réforme des cœurs ET un mouvement, qu’on comprend comme quelque chose de plus grand que la première réforme, et de plus grand qu’un réveil. Et je reste un peu sur ma faim, si Jésus nous dit qu’il veut faire une réforme du christianisme à l’échelle macro, parce que c’est contredit (entre autres) par « … quand le fils de l’homme viendra, trouvera-t-il encore de la foi sur la terre ? ».

      Sinon, je suis d’accord avec toi quand tu dis qu’une réforme personnelle est « initiée par Dieu mais que chacun doit l’accepter », parce que finalement, Dieu est à l’origine de tout Bien. Mais il me semble qu’on peut dire aussi que la réforme personnelle est un mouvement de retour à Dieu (et à ses fondamentaux) qui nous appartient sans que Dieu ait à l’initier. Je m’explique : nous avons la Parole de Dieu, les prophètes, l’Alliance et le sang, nous avons la réconciliation, et nous savons tout ce qu’il faut savoir sur le péché, les péchés, et tout ce qui concerne la vie et la mort. Tout est accompli. Certains pensent même que le Saint-Esprit a été répandu sur toute chair, ou qu’il préexiste en chaque être humain de manière innée ;).

      Dieu attend donc et même désire que les croyants refroidis, religieux ou rétrogrades, se réforment en utilisant la vérité et toutes les armes de l’Esprit, pour ça. CQFD.

      Pour prolonger cette pensée qui dit que Dieu a largement fait sa part, je crois que la réforme personnelle est un miracle bien sûr, mais que, comme pour la foi, ça doit être notre œuvre en quelque sorte. C’est pourquoi sans doute on rencontre si souvent l’exhortation : « revenez à l’Éternel ». Vu de ma fenêtre (dont le champ de vision est forcément limité, hein), je crois que la réforme du cœur est le produit d’une frustration spirituelle personnelle, une soif suffisamment forte pour qu’on soit prêt à envisager de couvrir le chemin qui nous sépare de la source, quel qu’en soit le coût. Parce qu’il y a un coût. On appellait ça dans le temps « payer le prix ». C’est aussi le produit d’une fatigue, d’une déception, d’une désillusion (de nous-même, de notre « foi » humaine, et aussi des systèmes si nous avons placé trop de confiance en eux et pas assez en Dieu), d’une usure, d’une solitude intérieure, d’une langueur et parfois d’une détresse, d’un brisement (comme Job ou le fils prodigue), c’est pourquoi il y a forcément une profonde et authentique repentance personnelle dans l’ADN d’une réforme. Je crois que le brisement est essentiel dans la réforme, comme dans le réveil.

      Ça ne peut donc PAS être un produit de l’homme (je sais qu’on est d’accord), parce que dans l’homme, nous sommes tous religieux. Il faut qu’il y ait toute une phase pour que les écailles tombent et si j’insiste un peu, c’est parce que je crois que nous devons nous opposer à un mouvement de réforme charnelle, ou pseudo-spirituelle. Plus précisément, je crois que les appels à sortir des églises par exemple, à rejeter les systèmes religieux, pour entrer dans une réforme, produisent plus d’imitations charnelles qu’on ne pense, chez des gens qui aspirent à être spirituels, mais qui n’ont pas encore traversé leur désert intérieur, et qui ne sont pas encore arrivés au point de brisement qui seul, peut déclencher une réforme personnelle. Et malheureusement (ou heureusement), on ne peut pas ouvrir une formation pour la réforme, ou une école du brisement.

      On ne dit pas assez, je trouve, que lorsqu’un croyant a placé sa confiance dans un système, une église, plutôt qu’en Dieu — plutôt que de mettre Dieu à la première place — hé bien le problème ce n’est PAS le système ou l’église ! « Les scribes et les pharisiens sont assis dans la chaire de Moïse. Faites donc et observez tout ce qu’ils vous disent; mais n’agissez pas selon leurs œuvres » (Matt. 23/3)

  • L’église bâtiment n’est peut-être pas le problème, mais visiblement n’est pas la solution, à en juger par l’absence de fruits. Je ne vois pas l’intérêt d’y aller si l’Esprit Saint n’y va pas non plus. Les églises de maison pourraient être une alternative mais l’attachement aux rituels semble inamovible 😳

    • Hello Marc
      Oui tu as raison, l’église-bâtiment n’est pas la solution. Allons encore plus loin, et disons même carrément que la logistique spirituelle n’est PAS la question principale, et passons à autre chose : bâtiment, pas bâtiment, système, pas système, mais plutôt à notre positionnement spirituel personnel, à l’égard du Seigneur, de la vérité, du mensonge, de l’orgueil de l’égocentrisme et du péché. À quoi me sert de tout savoir sur ce qu’il faut et ne faut pas faire, si je ne suis pas une nouvelle création ?

      Absence de fruit dans l’église-bâtiment ? Franchement ça dépend de ce qu’on entend par fruit. Si on adopte une perspective spirituelle pragmatique (dans un cadre charismatique évidemment), on aspire à une église efficace, efficiente, visible, et surtout : en mesure de provoquer la reconnaissance – voire l’admiration – du monde. Il faut donc qu’elle soit ointe du Saint-Esprit avec des manifestations de puissance, comme dans les Actes. S’il n’y a rien de tout ça, on dira que cette église est morte et que tout ce qui s’y passe est charnel intellectuel, religieux, donc vain.

      Mais si on adopte une perspective spirituelle néo-testamentaire un peu plus large, dans laquelle l’onction du Saint-Esprit peut avoir sa place, c’est le changement de cœur et la transformation du caractère qui est l’objectif principal de Dieu : ayez en vous le sentiments qui étaient en Jésus-Christ (Phil. 2/5), soyez transformés par le renouvellement de votre intelligence (Rom 12). Ça mérite qu’on s’y arrête un moment ! Chaque disciple accepte et adopte les enseignements du maître pour lui-même, parce que c’est un désir et une aspiration personnelle. Un miracle donc.

      L’école des disciples peut se passer de miracles ostensibles pour former les cœurs. Jésus n’a pas dit « j’étais malade et vous êtes venus me guérir », mais « j’étais malade et vous êtes venus me visiter ». J’en conclus que lorsque je m’inscris dans un service/ministère invisible et improductif selon les critères du succès de la chair et du monde, je suis autant à ma place qu’en chassant les démons. Il y aura des saisons : mais si j’enterre mon talent dans la saison 1, en attendant la saison 2, je crains qu’il n’y ait quelques mauvaises surprises. Pour conclure courtement, nous devons nous défier de cette idée typiquement humaine et charnelle que nous sommes des investisseurs pour le royaume de Dieu et la cause de Christ, parce que c’est une séduction. Nous sommes des offrandes, ce qui comporte certains désagréments pour la vie propre il faut bien en convenir, mais qui présente l’avantage de nous débarrasser du calcul. Et donc du jugement. Pete Scazzero explique ça très bien dans son livre « devenir un disciple émotionnellement sain ». Penser comme une offrande, ça doit être quelque chose ! Peut-être que c’est comme ça que le Saint-Esprit transformera notre perception et notre compréhension du christianisme ;).

      • Le souci c’est qu’on trouve difficilement des personnes transformées, même après plusieurs dizaines d’années de fréquentation d’une église, et ça ne gêne personne. Au contraire, le fait de fréquenter régulièrement une église donne l’illusion d’être pardonné par Dieu: ne sommes-nous pas tous pêcheurs ? Exit le ministère du Saint-Esprit dans la sanctification.
        Dans un tel cadre, on ne risque pas de voir des guérisons et des délivrances, ou d’un réveil.

    • Hello Marc,
      À te lire, on te sent à deux doigts d’inventer quelque chose de nouveau 😉
      Ou de chercher/trouver quelque chose de nouveau, en tout cas.
      Je ne vais pas te surprendre en te disant que je suis persuadé que la recherche d’un truc nouveau pour dynamiser la foi est un leurre. Et ce n’est pas non plus en dynamitant le formalisme et les rituels qu’on fera émerger un nouveau christianisme. On peut s’inspirer de l’exemple de Jésus, qui aurait pu dire d’entrée de jeu que le temple c’était fini, et que tous les fonctionnaires religieux allaient finir au chômage. Il aurait pu éviter d’aller au temple mais il y est allé et je crois que contrairement à ce qu’on pourrait penser, le Saint-Esprit continue lui aussi d’aller à l’église … parce que ce n’est pas le succès et la visibilité du christianisme qu’il cherche, ni la puissance, ni la force.
      Je ne crois pas à une nouvelle approche parce que le principe fondamental biblique c’est de revenir à la source, à l’essentiel et souvent, les choses anciennes conviennent très bien. On aura compris que je ne plaide pas pour le retour de l’orgue dans la louange, ce qui va sans dire va mieux en le disant. Et je ne cherche pas non plus à essayer de faire passer quelque chose de mort pour vivant. Je dis juste que Jésus vise la formation de disciples, et que je suis le premier concerné. Pas besoin d’un nouvel évangile, pas besoin d’une nouvelle traduction, pas besoin d’une nouvelle église, avec de nouveaux rituels, et probablement pas besoin d’un troisième temple. En revanche, on a besoin d’un nouvel homme. Et si on trouve ça, alors ce n’est plus un problème d’adorer et de servir avec ou sans chants, dedans ou dehors, avec des bâtiments ronds ou pointus. Toutes choses sont pures pour ceux qui sont purs.

      Peut-être que ce que tu déplores, et je suis d’accord avec le constat, ne vient pas un problème de système, mais d’un problème de cœur, quelque chose de plus universel, qui se traduit dans les milieux chrétiens par une baisse généralisée de niveau d’engagement et de consécration personnelle, agissant sur plusieurs générations, qui finit par dénaturer le parfum original, comme Olivier le montre dans son commentaire. Un abaissement du centre de gravité, de moins en moins céleste et de plus en plus terrestre. Dans notre champ de vision occidental de sociétés consuméristes, il y a une raréfaction de conversions radicales et une augmentation de conversions culturelles, ou religieuses, comme on veut. L’erreur du diable se déploie avec toujours plus de succès, depuis le début, nous poussant à être plus que ce que nous sommes, particulièrement quand nous sommes appelés à devenir des enfants de Dieu. Ce qui signifie que la plus grande révélation est probablement à trouver dans nos limites : d’abord des adorateurs d’un Dieu tout-Puissant, mais surtout d’un Père.

  • Je ne crois pas que cela implique une réforme ET un mouvement, la réforme qui m’a été révélée n’est pas un mouvement. Concernant le changement de compréhension et d’expression du christianisme, j’ai compris maintenant que c’est un changement complet de paradigmes concernant ce qu’on a compris de l’enseignement de Christ, pas de la religion que les hommes en ont fait. NON je ne suis pas optimiste concernant le christianisme qu’on devrait plutôt appeler l’églisianisme.
    Je n’aime pas l’expression « payer le prix » car Un seul a payé le prix pour tout cela, et le prix fort !!! et ça met l’effort et le mérite du côté humain. Le plus dur pour moi n’est pas de faire mais de défaire, de se défaire et de le laisser faire.
    J’ai quitté les œuvres méritoires qui sont comme une surenchère sur le prix déjà payé pour moi. Je ne crois plus la proposition du serpent qui me propose une transaction pour ce que j’ai déjà en héritage. Mes œuvres ne peuvent être à l’origine de ce que je suis en Christ.
    Si quelqu’un pense que c’est passif, c’est qu’il n’a jamais essayé. C’est difficile de passer par cette porte étroite (surtout quand on a lui type de profil au mien).
    Comme la réforme de cœur n’est pas un mouvement mais « un travail profond » je n’ai pas encore été témoin d’imitation, je suis plutôt témoins de brisements et de repentances authentiques, d’amour qui se réchauffe et d’émerveillement envers Dieu, et de gens qui n’ont plus besoin de pression de groupe ou de lois extérieures pour vivre selon Dieu car ils sont pressés de l’intérieur par l’amour.
    Tu écris :« Et malheureusement (ou heureusement), on ne peut pas ouvrir une formation pour la réforme, ou une école du brisement ». Complètement d’accord, c’est l’Esprit qui opère des convictions et qui œuvre.
    Concernant ta conclusion, je ne recherche pas où sont (ou ne sont pas) les problèmes, je cherche les solutions, j’avoue que j’ai du mal à en trouver dans l’état actuel du système ecclésiastique humain.
    Voilà ma petite contribution à cette discussion intéressante.

    • Salut Patrick
      Merci pour la contribution. Je ne te cache pas que je reste un peu sur ma faim, mais c’est pas grave, on n’est pas obligés de prolonger indéfiniment dans cette direction. Je dis juste qu’ il y a toujours quelque chose qui me chiffonne dans l’idée d’une réforme qui va changer la perception et la compréhension du christianisme, parce la réussite de cette vision mène bel et bien à une perspective globale. Sinon Jésus ne parlerait pas « du christianisme » — qui est un concept difficilement récupérable, je pense qu’on est d’accord. Encore une fois, les prophéties concernant la fin s’inscrivent en contradiction. Je préfère presque la vision de la femme assise sur la Bête de l’Apocalypse : au moins on comprend d’une manière définitive que la religion (c’est-à-dire l’administration humaine du divin, y compris un certain christianisme) est une abomination. Là au moins, avec une météorite de cette taille dans mon jardin, je dois entrer dans une nouvelle perception et une nouvelle compréhension du christianisme.
      Et si le message consiste à dire que Jésus va se révéler d’une nouvelle manière, (ou d’une ancienne), pour que chaque cœur touché vive une révolution, alors on parle simplement … de vraie conversion. Donc pas un nouveau concept. Je referme ma boîte à questionnement, et c’est bien sûr de l’Esprit qu’on attend la lumière ;).

      Je te fais un autre message sur l’expression « payer le prix ».

    • Patrick, suite de l’échange : tu dis /
      « Je n’aime pas l’expression « payer le prix » car Un seul a payé le prix pour tout cela, et le prix fort !!! et ça met l’effort et le mérite du côté humain … J’ai quitté les œuvres méritoires qui sont comme une surenchère sur le prix déjà payé pour moi. Je ne crois plus la proposition du serpent qui me propose une transaction pour ce que j’ai déjà en héritage.Mes œuvres ne peuvent être à l’origine de ce que je suis en Christ ».

      « Mes œuvres ne peuvent être à l’origine de ce que je suis en Christ », on est bien d’accord. Mais demeurer en Christ m’incombe (Jean 15/4), c’est donc mon œuvre. De même que la conversion est une œuvre de ma foi : en nous convertissant, nous choisissons Dieu et nous laissons le reste. Et c’est de cela qu’on parle, lorsqu’on emploie cette expression de payer le prix, ou, en élargissant la métaphore, sur le conseil d’acheter de l’or éprouvé par le feu, et un vêtement blanc (Apoc. 3/18).

      Pourquoi acheter ce que nous aurions déjà ? C’est une pièce à deux faces : d’un côté nous l’avons virtuellement en Christ (parce que nous avons été bénis de toute bénédictions dans les lieux celestes en Christ) et de l’autre côté il nous incombe de le prendre et d’y entrer : vous avez reçu le pouvoir (ou le droit) de devenir enfants de Dieu (Jean 1). La conquête de Canaan en était une image : je vous l’ai donné, maintenant il faut le prendre.
      Et si Paul parle des bébés en Christ versus les hommes faits (1 Cor. 14/20), ou que Jésus parle des vierges folles qu’il oppose aux vierges sages (Matthieu 25), c’est parce qu’une catégorie a acheté quelque chose avec quelque chose. Et l’autre non. Je sais que ces verbes « acheter » ou « payer » peuvent être choquants, et on peut être tentés d’euphémiser, mais je crois au contraire qu’ils sont importants, au moins autant que ceux de « manger » ou de « boire », quand Jésus parle de son corps et de son sang.

      On peut croire à l’absolue sanctification, à laquelle il n’est nul besoin de rajouter quoi que ce soit et en même temps, comme Paul, s’armer de courage pour affronter une opposition intérieure ET extérieure (Galates 5), et tout faire pour vaincre, en regardant toutes choses comme de la boue, en menant durement son corps (1 Cor. 9/27), en prenant sa part de souffrances comme un bon soldat de Christ (2 Tim. 2/3), en un mot : en combattant le bon combat de la foi (2 Tim. 4/7), en luttant pour garder une foi vivante et une conscience pure (1 Tim. 3/9). Pour que la pratique de notre christianisme ne se dénature pas, et que les gens du dehors en aient une bonne perception et une bonne compréhension

  • Je comprends que tu restes sur ta faim.
    Quand, en 2002, Jésus emploie le mot « christianisme » il s’abaisse à mon niveau, il me rejoint pour que je comprenne sur le moment. Depuis cette révélation et tout ce qui c’est passé autours ne cessent de me parler, ne cesse de s’approfondir et de prendre du relief. A l’époque c’était pour que je me reconnaisse sur la photo, là oú j’étais engagé. Aujourd’hui je comprends qu’il ne parle pas de la religion chrétienne mais de ce qu’on a compris et de ce qu’on exprime. Donc je ne le vois pas comme un impact sur l’église globale. Mais comme une réforme de cœur, indispensable pour être compté parmi les vainqueur. Si le but de Jésus avait été d’initier une nouvelle religion, j’oserai cette pensée un peu provoquantee que le christianisme n’a pas encore commencé .
    Ce 1 et mars 2002 a été ma météorite dans mon jardin !
    Je suis OK si tu veux appeler cette réforme…une vraie conversion. On pourrait parler aussi de conversion progressive, d’approfondissement. Maintenant et maintenant fois j’ai eu, malgré ma conversion radicale, l’impression de me convertir de nouveau. En fait c’est la conversion initiale qui s’approfondit. Je ne suis pas à cheval sur les mots mais au niveau expérience, Jérôme, je suis sûr que tu connais (as connu) ce type d’expérience.
    Je tiens à signaler que j’apprécie l’état d’esprit dans lequel nous partageons, merci.

  • Pour la suite « payer le prix »
    Je comprends ta position, elle s’entend.
    C’est un thème qui est trop profond et trop vaste pour être abordé dans des commentaires.
    Je ne vais pas faire une bataille d’escrime avec toi mais juste te dire quelques versets qui ont pris vie en moi.
    Je suis ce que je suis par la grâce de Dieu
    Celui qui nous appelle est fidèle, c’est lui qui le fera
    C’est par la grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi
    Moïse a apporté la vérité, Jésus a apporté la grâce et la vérité ( la capacité d’accomplir et de vivre selon cette vérité.
    Je vis, non plus moi, Christ vit en moi …
    Pour résumer même ce que je « dois » faire m’est montré par sa grâce, sa grâce me donne le vouloir et le faire, mieux elle m’en donne la capacité.
    Je me suis vraiment approprié : ma grâce est suffisante pour toi.
    Pour moi vivre c’est Christ, je n’ai pas tiédi.
    Je n’ai pas cité ces pensées pour t’enseigner mais pour montrer ce qui m’anime aujourd’hui.
    Je n’ai jamais vécu ce que je vis ces dernières années, et ça me parait tellement plus facile.
    Même si je n’y crois pas mais qu’en même temps je ne renie pas ces années de sanctification plein pot, Peut-être certains diront que c’est la conséquence du prix payeé pendant des années.

    • Oui, le débat entre « l’agir » et « l’être » est à la fois trop vaste et complexe pour se tenir dans le cadre de commentaires, et en même temps il est somme toute très simple : la vérité est équilibrée. Et tout équilibre est le résultat de tensions entre des forces contraires. On ne devrait pas avoir à choisir entre « l’agir » et « l’être », la Loi et la Grâce, les œuvres et la foi, mais comprendre et accepter que la vérité intègre les polarités pour être complète.
      D’ailleurs si on fait une lecture du Nouveau Testament qui s’amuse à cocher les deux tendances, on se rend compte d’un volume très largement majoritaire (écrasant, même) d’exhortations, d’injonctions et de commandements à « l’agir », tout simplement parce que la Bible parle davantage à des gens qui sont supposés évoluer dans l’être. L’épître aux Ephésiens est un bon exemple.

      C’est à cause de ce que je viens d’écrire que je trouve dommage (et dommageable) de penser ou de dire que les enseignements qui s’inscrivent dans la perspective de « l’agir » peuvent être considérés comme culpabilisants et que ceux qui s’inscrivent dans la perspective de « l’être » sont considérés comme spirituellement supérieurs. Parce que comme tu le dis, des années de sanctification plein pot peuvent mener au bon endroit. Je crois que ces considérations supposément spirituelles sont plus charnelles qu’il n’y paraît.
      Sans développer davantage, je crois qu’on peut dire que « l’agir » peut mener à « l’être », comme dans le cas de Corneille par exemple, même si c’est toujours mieux quand « l’agir » suit « l’être ».

      • Bonjour,
        Effectivement : la poule ou l’œuf en premier ?
        L’agir par la foi dans la volonté de Dieu va nous mener dans des situations où il faudra être changé dans notre être (selon Christ) pour continuer selon Christ et notre être sanctifié selon. Christ va nous faire agir en conséquence pour faire la volonté de Dieu qui veut nous mener à être de plus en plus tel que Christ (donc Il nous mènera dans ses situations où nous devrons agir par la foi pour continuer à le suivre). Etc, etc,…
        Il n’est donc pas utile de se battre pour la poule ou pour l’œuf seulement…

  • Merci !
    L’ânerie apocalypse now est restée sans suite depuis 2015. Dommage.

    • Oups…je voulais dire « la série » bien sûr 😉

      Oui dommage, j’aurais bien aimé continuer d’échanger sur la vision Post-Trib de l’auteur.

  • Décidemment c’est pas bon d’écrire quand on est pressé…la première fois c’était la correction auto, mais la c’est ma faute.
    Je voulais parler de la vision post-millénium de Patrick Fontaine, et non pas post-trib (c’est un peu différent)

    Dans cette vision de la fin des temps, Jésus revient après le millenium, ce qui à mon avis pose problème bibliquement.
    Si certains ici sont de cet avis et veulent bien développer leurs idées, je suis preneur.

    Bonne journée !

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