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Christchurch, deuxième ville de nouvelle Zélande, a été frappée mardi 22 février 2011 par un tremblement de terre qui a causé plusieurs dizaines de morts et fait d’importants dégâts. Le séisme, de magnitude 6,3, s’est produit à cinq kilomètres de la ville et à une profondeur de seulement quatre kilomètres, selon l’Institut de géophysique américain (USGS). Christchurch, 350.000 habitants, avait déjà été secouée le 4 septembre 2010 par un séisme de magnitude supérieure (7), qui n’avait pas fait de mort mais causé des dégâts considérables.
Plusieurs secteurs de la ville sont aujourd’hui en ruines. Au moins un tiers des bâtiments doivent être rasés et reconstruits, selon des ingénieurs. Le bilan provisoire s’élève à 145 morts et 220 disparus.
La Nouvelle Zélande enregistre chaque année près de 15 000 secousses, car elle est située sur la ceinture de feu, à la frontière des plaques australienne et pacifique. Ce séisme est néanmoins le plus dévastateur depuis 80 ans.
Certains chrétiens voient dans cet évènement dramatique un signe prophétique orienté, car le nom de cette ville est lourd de sens. Un pasteur chrétien messianique exerçant en Israël dit la chose suivante :
« Christchurch… l’Eglise de Christ ?
Une interrogation est celle-ci, constatant le cataclysme de Christchurch : y a-t-il une relation à faire, un sens à donner au fait que cette ville au bout du monde des nations s’appelle Christchurch = Eglise de Christ ? Quelle réponse par exemple donne l’Eglise à ce qui se passe actuellement, a-t-elle une explication ?… La destruction de la ville au nom symbolique en Nouvelle-Zélande – Christchurch – pourrait-elle suggérer que D.ieu en a après « cette Eglise » – une Eglise qui, au lieu de bénir Israël, fait tous ses efforts pour boycotter les produits israéliens, condamner l’Etat hébreu, affréter des bateaux pour Gaza, et accepter le diktat de l’Islam ? C’est juste une pensée qui doit nous faire réfléchir… mais en attendant, nous prions pour les victimes des ces « tremblements de terre » ainsi que pour leurs familles. Que D.ieu nous parle et bénisse Sa création[1] . Si vous désirez soutenir directement le Ministère du pasteur G. F. en Israël».
Le lien établi entre une ville frappée par un désastre naturel et une punition divine est régulièrement effectué par ceux qui pensent pouvoir récupérer les évènements au profit de la cause qu’ils défendent, ou de la perception personnelle qu’ils ont de la vérité.
Ce genre de mise en relation provoque toujours un certain malaise et comme il serait trop audacieux de s’inscrire dans l’affirmation du jugement divin, on avance à l’abri derrière des points d’interrogation, posant de fausses questions qui véhiculent en réalité nos messages plus ou moins subliminaux.
D’autres croyants considèrent ces évènements dramatiques au travers de leur propre prisme, ce qui donne à peu près ceci :
“Christchurch, comme par hasard qui ne doit pas en être un, si on traduit en français : église du Christ, est-ce un nouvel avertissement si L’Eglise catholique continue de nier et de rejeter les Apparitions et le Message de Jésus Christ à Dozulé, en France, c’est ce qui risque de se produire, certaines étoiles qui brillent dans le ciel de l’Eglise terrestre risquent de sombrer, et de tomber de leur piédestal , de s’écrouler , « ils » refusent de comprendre, « ils » ne font pas la relation entre les évènements terrestres et le rejet du Christ à Dozulé, c’est grave, c’est plus que grave ce qui se passe . « Ils » qui sont-ils : le Pape, les évêques, les prêtres qui continuent de rejeter Jésus Christ à Dozulé”[2].
Il existe d’autres exemples de la même veine. Comme chacun pourra le constater ici, le principe de “récupération” obscurci le jugement et réduit sévèrement notre champ de vision.
Commentaire : de la distorsion à l’analyse
“Et voici, l’Eternel passa. Et devant l’Eternel, il y eut un vent fort et violent qui déchirait les montagnes et brisait les rochers: l’Eternel n’était pas dans le vent. Et après le vent, ce fut un tremblement de terre: l’Eternel n’était pas dans le tremblement de terre. Et après le tremblement de terre, un feu: l’Eternel n’était pas dans le feu. Et après le feu, un murmure doux et léger. Quand Elie l’entendit, il s’enveloppa le visage de son manteau, il sortit et se tint à l’entrée de la caverne. Et voici, une voix lui fit entendre ces paroles: Que fais-tu ici, Elie?” (1 Rois 19/11)
La voix de Dieu n’est pas dans le tremblement de terre, mais dans un murmure imperceptible, qui nécessite que nous tendions l’oreille, une écoute plus fine et plus intense qu’une simple “lecture” du bruit et de la surface des choses, qui est la cause de toutes nos conclusions hâtives.
On trouve dans la Bible un exemple de cette interrogation sur les causes spirituelles des malheurs du monde. Jésus dut un jour s’exprimer à propos d’une telle question : « En ce même temps, quelques personnes qui se trouvaient là racontaient à Jésus ce qui était arrivé à des Galiléens dont Pilate avait mêlé le sang avec celui de leurs sacrifices. Il leur répondit: Croyez-vous que ces Galiléens fussent de plus grands pécheurs que tous les autres Galiléens, parce qu’ils ont souffert de la sorte? Non, je vous le dis. Mais si vous ne vous repentez, vous périrez tous également. Ou bien, ces dix-huit personnes sur qui est tombée la tour de Siloé et qu’elle a tuées, croyez-vous qu’elles fussent plus coupables que tous les autres habitants de Jérusalem? Non, je vous le dis. Mais si vous ne vous repentez, vous périrez tous également » (Luc 13/1 à 5).
L’exercice “spirituel” qui consiste à rebondir sur les catastrophes naturelles en les interprétant à la manière prophétique est extrêmement périlleux.
Car il se produit des évènements, dramatiques ou heureux, qui se présentent à nous comme des signes évidents. Je me souviens que dans les premiers jours de janvier 2004, une vague de froid brutale avait touché la France, contrastant brutalement avec des températures inhabituellement clémentes pour la saison. Plusieurs personnes, qu’on appelle «sans abri» sont mortes de froid, parmi lesquelles un homme de 51 ans, qui a succombé, en plein cœur de la capitale, rue de l’évangile, dans le 18è arrondissement. On peut effectivement penser qu’un tel drame est porteur d’une sorte de message, le niveau de coïncidence étant très élevé.
Nous préférerions que cette rue soit médiatisée à l’occasion d’une naissance, par exemple, ou d’un miracle : le signe serait plaisant à tous, rassurant, et nous nous sentirions peut-être comme approuvés par un clin d’œil du ciel. Mais voilà, c’est un homme mort, et un homme mort de froid qui s’est pour ainsi dire adressé à l’ensemble de la nation, au moment du journal télévisé, à l’heure du repas du soir, depuis la rue de l’évangile…
N’est-ce pas aussi un peu notre «adresse» à tous, nous chrétiens rachetés et régénérés qui nous réclamons de la Bonne Nouvelle : rue de l’Evangile ? Cette histoire de vie (et de mort) est très probablement porteuse d’une pensée forte, qui s’adresse à chacun de ceux qui l’entendront.
De même, en entendant l’annonce d’un tremblement de terre meurtrier à Christchurch, beaucoup peuvent percevoir dans leur cœur une sorte d’écho spirituel, parce que là encore, le niveau de coïncidence est troublant.
La Bible n’annonce-t-elle pas que “le jugement commence par la maison de Dieu”[3] ? Il est donc assez simple de faire le rapprochement avec certaines visions exprimées par la Bible (dans certaines des annonces qui concernent la venue de Jésus, il est dit qu’il nettoiera préalablement son aire[4]), et par lesquelles le corps des croyants est directement concerné. Et nous avons le choix entre une posture, et une attitude.
Nous devons continuer de nous élever contre les récupérations simplistes qui ne peuvent que brouiller la lecture d’un éventuel message divin, en réduisant dangereusement sa portée. Jésus renvoie ses auditeurs à une réflexion personnelle et à un besoin de repentance : c’est-à-dire une attitude et non une posture. Et surtout à ne pas se laisser aller à des interprétations/instrumentalisations qui trahiraient notre esprit de parti[5].
Jérôme Prekel
[1] http://messianisite.over-blog.com/article-67980982.html, repris sur certains blogs (http://elihu-mission.euro-talk.net/t292-la-revolte-d-ismael)
[2] http://viens-seigneur-jesus.forumactif.com/t2861-un-tremblement-de-terre-de-63-devaste-christchurch-en-nouvelle-zelande
[3] 1 Pierre 4/17 : “Car il est temps que le jugement commence par la maison de Dieu; or [s’il commence] premièrement par nous, quelle sera la fin de ceux qui n’obéissent point à l’Evangile de Dieu?”
[4] Matthieu 3/12 : “Il a son van à la main; il nettoiera son aire, et il amassera son blé dans le grenier, mais il brûlera la paille dans un feu qui ne s’éteint point”.
[5] Philippiens 1/17 : “ceux-là annoncent le Christ par esprit de parti, non pas purement, croyant susciter de la tribulation pour mes liens”, 2/3 : “Ne faites rien par esprit de parti ou par vaine gloire, mais que l’humilité vous fasse regarder les autres comme étant au-dessus de vous-mêmes”.