Le 13è signe : le Serpentarius

Le monde fascinant de l’astrologie connaît de temps à autres quelques soubresauts, comme ce fut le cas récemment avec ce rappel provenant d’un site internet américain (LiveScience), qui réactualisait certaines observations astronomiques bien connues et selon lesquelles il existerait un 13è signe astrologique dans le zodiaque.

Ce signe existait chez les Babyloniens [1] mais il a semble-t-il été abandonné quelque part entre leur civilisation et la nôtre. Voilà bien longtemps que les astronomes sont au courant, mais les astrologues n’ont jamais voulu intégrer ce signe dans le zodiaque, malgré les évidences (13 lunes, par exemple). Sans doute la peur du chiffre 13 ! Pourtant, on dit qu’il ne faut pas être superstitieux (ça porte malheur).

On nous explique donc que l’écliptique du soleil [2] traverse treize constellations dans le ciel, et non pas douze, et que l’une d’entre elles, le Serpentaire (“l’homme qui tient un serpent”), devrait logiquement faire partie du zodiaque traditionnel de l’astrologie.

Celui-ci a été divisé au Ve siècle av. J.-C. en douze parties égales (une pour chaque mois de l’année) auxquelles on a donné le nom de l’astre le plus proche : le Bélier, le Taureau, le Gémeaux, le Cancer, le Lion, la Vierge, la Balance, le Scorpion, le Sagittaire, le Capricorne, le Verseau et le Poisson. Chaque constellation occupe une portion de 30° dans ce parcours (12 x 30° = 360°). Les signes astrologiques ont été déterminés par la période de l’année où le soleil passe à travers chaque cadran (balance 22 septembre/22 octobre). Mais le système a pris de l’âge (+ de 2000 ans). Depuis, la Terre s’est déplacée sur son axe de rotation, imputable paraît-il à la force gravitationnelle de la lune, et cela devrait modifier notre perception de la position des astres.

La carte astrologique actuelle est donc (et depuis longtemps) légèrement incomplète, ce qui la rend … complètement inexacte. Et les amoureux des calculs planétaires les plus précis possible vont devoir réviser leur copie : TOUT LE MONDE doit reculer d’un signe, et se faire à l’idée que les Vierges sont en fait des Lions — ce qui n’est probablement pas un mince changement de caractère ! Les Taureaux deviennent des Béliers, ce qui sera nettement moins traumatisant en terme de transition de caractère … mais pour les Sagittaires, qui doivent se transformer en Serpentaires, c’est le bouquet. Notez qu’il n’y a que la première lettre qui ne change pas : on pourra donc conserver son porte-clés, c’est toujours ça de gagné.

Face à cette perspective — cette révolution — on est donc partagé entre l’incrédulité et … un énorme éclat de rire jubilatoire (pour ceux qui n’y ont jamais cru, évidemment !). Car si tous les signes sont faux, alors les espoirs quotidiens d’une très grande majorité de personnes sont singulièrement mal placés : d’après un sondage Yahoo, huit personnes sur dix reconnaissent consulter un horoscope. Il y a donc cent pour cent de chances que la totalité de ces huit personnes soient déstabilisées par cette nouvelle, à laquelle les médias ne laissent pas suffisamment de place, vu la gravité des enjeux !

L’astrologie est omniprésente dans la vie de tous les jours : presse, télé, radio… Certaines personnes étant très sensibles à l’influence des astres, parfois même incapables de prendre une décision importante si leur horoscope le déconseille :

« J’ai besoin d’être rassurée par ces prédictions… Mon horoscope  est un peu comme une boussole… Dès le matin, j’écoute mon émission radio favorite pour savoir ce que me réserve ma journée… Si ces prédictions sont négatives et qu’elles sont confirmées par une autre source comme internet ou le journal métro : ma journée démarre sous de mauvais auspices… » raconte une fan d’astrologie parmi tant d’autres.

La dépendance à l’horoscope est beaucoup plus répandue qu’on le pense, et cette addiction peut entraîner à chercher à se rassurer à propos de notre avenir en explorant d’autres domaines, plus sombre quoiqu’ayant des prétentions lumineuses, comme la voyance par exemple [3]. C’est une étape supplémentaire qui nous entraîne dans des zones sur-naturelles, dans lesquelles officient une forte proportion de charlatans. Mais ce ne sont pas les plus dangereux (sauf pour le porte-monnaie, bien sûr). Astrologie et voyance sont des portes ouvrant sur l’occultisme et la mort : il est préférable de s’abstenir de les emprunter car si certains se targuent de savoir les ouvrir, nul ne sait véritablement comment les refermer.

Que pense le chrétien de tout ça ? Ceux qui connaissent Dieu  et qui reconnaissent autorité à la Bible savent que l’astrologie est clairement réprouvée par les Écritures :

Deutéronome 18/14 : “Car ces nations que tu chasseras écoutent les astrologues et les devins; mais à toi, l’Eternel, ton Dieu, ne le permet pas”.

Deutéronome 18/9 : “Dieu dit :

« Lorsque tu seras entré dans le pays, que l’Eternel ton Dieu te donne, tu n’apprendras pas à imiter les abominations de ces nations-là : Qu’on ne trouve chez toi personne qui fasse passer son fils ou sa fille par le feu, personne qui exerce le métier de devin, d’astrologue, d’augure, de magicien, d’enchanteur, personne qui consulte ceux qui évoquent les esprits ou disent la bonne aventure, personne qui interroge les morts. Car quiconque fait ces choses est en abomination à l’Eternel ; et c’est à cause de ces abominations que l’Eternel, ton Dieu, va chasser ces nations devant toi. Tu seras entièrement à l’Eternel, ton Dieu. Car ces nations que tu chasseras écoutent les astrologues et les devins ; mais à toi, l’Eternel, ton Dieu, ne le permet pas ».

Tous ceux qui croient en l’existence de Dieu doivent entendre clairement que l’astrologie est non seulement incompatible avec une adhésion, même intellectuelle, mais éliminatoire pour ceux et celles qui conserveraient ces pratiques dans le secret de leurs cœurs. Il FAUT abandonner complètement ces choses — ou alors abandonner Dieu. Car la conservation de l’une entraîne le détachement de l’autre.

« Celui qui n’est pas avec moi est contre moi, et celui qui n’assemble pas avec moi disperse » (Matthieu 12/30)

Jérôme Prekel-avril 2011


[1] Et il était paraît-il bien connu des Mayas, puisque les prophéties provenant de leur « Bible », le Popol Vuh, relient son apparition à la fin du monde prévue pour le 12 décembre 2012. Selon certains calculs, lorsqu’on relie la pointe de la flèche du Sagittaire et le bout de la queue du Scorpion, la ligne droite ainsi créée croise un point de la galaxie appelé Dark Rift (fissure noire), sorte de centre de la Voie Lactée et qui servirait, selon les Mayas, de porte vers le royaume des morts. Or, le 12 décembre 2012, le pied d’Ophiuchus (le Serpentaire), situé juste au-dessus, viendra se poser sur l’équateur galactique au moment précis où le soleil, la Terre et le centre de la galaxie entreront en alignement, ce qui ne se produirait qu’une fois tous les 25 800 ans.

[2] La trajectoire du Soleil sur la voûte céleste est l’écliptique

[3] Il faut se souvenir que jusqu’à la fin du xxe siècle, en France, le Code Pénal comportait dans sa partie règlementaire l’article R. 34-5°42 sanctionnant « les gens qui font métier de deviner ou de pronostiquer ». Cet article a été supprimé par la réforme du code pénal, sous la présidence de François Mitterrand, lui-même amateur connu de consultations astrologiques. Voilà comment on ouvre des boîtes de Pandorre et voilà pourquoi l’astrologie, la divination (et ses salons d’arts divinatoires) ont envahi la société française de leurs sollicitations et de leurs mensonges.

 

Leave a reply:

Your email address will not be published.

Site Footer