Je n’ai pas connu de crise particulière, diront quelques uns d’entre nous. Ce fut pour moi une chose très, très simple que de devenir chrétien. J’ai simplement été enseigné, lorsque j’étais un enfant, ou bien, à un moment donné, j’ai simplement exprimé ma foi personnelle dans le Seigneur Jésus, d’une manière ou de l’autre, et, à partir de ce moment-là, j’ai appartenu au Seigneur; je suis un chrétien !
S’il en est ainsi, votre chemin est-il comme la lumière brillante, dont l’éclat augmente de plus en plus, jusqu’au jour parfait[1] ? Avancez-vous dans la plénitude grandissante de la révélation du Seigneur Jésus ? Oui ? Avez-vous un ciel ouvert ? Dieu en Christ se révèle-t-il à vous dans une merveille et une plénitude toujours plus grandes ? Oui ?
Je ne dis pas que vous n’appartenez pas au Seigneur Jésus, mais je dis que la base inaltérable d’un ciel ouvert, c’est une tombe, et une crise par laquelle nous arrivons à la fin de notre propre vie personnelle. C’est la crise où nous faisons l’expérience réelle de notre identification avec Christ dans Sa mort, non pas maintenant pour nos péchés, mais en ce que nous sommes par nous-mêmes. C’est de cela que dépend notre ciel ouvert. C’est une crise. Et cette crise a été l’expérience de plus d’un ou deux d’entre nous.
La vérité, c’est que nous étions des enfants de Dieu; nous connaissions Christ, nous étions sauvés, nous n’avions aucun doute à cet égard. Mais le moment est arrivé où le Seigneur, la Lumière de la Vie, nous a montré qu’Il était mort non seulement pour porter nos péchés en son corps sur le bois, mais que, en sa personne, Il montat sur la croix comme notre représentant, dans la totalité entière de notre vie naturelle, pour la mettre de côté. Ce fut l’homme, et non seulement ses péchés, qui alla à la croix en Christ. Cet homme c’est vous, cet homme c’est moi; et nombreux sont ceux qui, après avoir été chrétiens durant des années, sont arrivés à cette crise terrible de leur identification avec Christ, comme hommes, comme femmes, comme une partie de la race humaine; non seulement comme des pécheurs, mais comme une partie de la race; en tant qu’hommes naturels, bien que régénérés, mais hommes naturels, tout ce que nous sommes par notre vie naturelle.
Nous sommes arrivés à cette crise, plusieurs d’entre nous, et à partir de ce moment, tout a été sur un plan beaucoup plus vaste qu’il ne l’avait jamais été dans notre vie chrétienne. Il y a eu un ciel ouvert, la vision élargie, dans un sens beaucoup plus grand.
Comment cela se fait-il ? Tout simplement ainsi : cette crise est nécessaire pour chacun d’entre nous. Si nous ne l’avons pas traversée, demandons au Seigneur de nous y amener. Mais remarquons-le bien, si nous voulons réellement que la croix agisse dans notre vie, nous demandons (sans le savoir) une expérience de réelle détresse; car, comme nous venons de le dire, cet homme naturel meurt difficilement. Il se raccroche avec ténacité, il n’aime pas être mis de côté. Regardons le grain de blé, lorsqu’il est tombé en terre, sa vie naturelle est brisée, désagrégée, oui, c’est là ce que fait la mort.
Cette mort de Christ, à mesure qu’elle s’accomplit en nous, brise notre propre vie naturelle. Elle la désintègre, elle la désagrège, elle en enlève toute la beauté. Nous commençons à découvrir que, somme toute, il n’y a rien en nous que corruption[2]. C’est la vérité. En tombant en terre, nous perdons toute cette beauté qui était là peut-être, au point de vue naturel et comme la voyaient les hommes.
“Si nous sommes morts avec lui, nous croyons que nous vivrons avec lui” (Romains 6/8). Nous partageons alors sa vie, nous recevons une autre vie et une forme nouvelle lui est donnée; c’est une vie nouvelle, ce n’est plus la nôtre, c’est la sienne. C’est une crise. Je vous en supplie, plaçons-nous réellement en la présence du Seigneur à cet égard. Mais si nous le faisons, attendons-nous à ce que nous venons de dire : attendons-nous à ce que la beauté que nous croyions avoir disparaisse entièrement; attendons-nous à découvrir que nous sommes beaucoup plus corrompus que nous ne l’avions jamais pensé; attendons-nous à ce que le Seigneur nous amène à un point où nous nous écrierons : Malheur à moi, je suis perdu !
Mais alors, la bénédiction qui suivra sera celle-ci : Oh Seigneur, la meilleure chose qui puisse m’arriver maintenant, c’est que je meure !
Et le Seigneur dira : C’est précisément là que j’ai voulu t’amener; je ne puis pas glorifier cette corruption. Or “il faut en effet que ce qui est corruptible revête l’incorruptibilité” (1 Cor. 15/53) et cette incorruptibilité, c’est le germe de la vie divine. Dieu ne glorifiera pas cette humanité. Il nous rendra semblables au corps glorieux de Christ. Nous devons donc traverser cette crise pour arriver à la gloire, au but de Dieu.
Ensuite il y aura une marche.
T.A. Sparks, extraits de L’ÉCOLE DE CHRIST
[1] Proverbes 4/18
[2] Romains 7/18 : “Car je sais qu’en moi, c’est-à-dire en ma chair, il n’habite point de bien”