«Celui qui vaincra, je lui donnerai de s’assoir avec moi sur mon trône, comme moi aussi j’ai vaincu, et je me suis assis avec mon père sur son trône » (Apoc. 3/21).
«Je vous ai dit ces choses, afin que vous ayez la paix en moi. Vous aurez des tribulations dans le monde; mais prenez courage, j’ai vaincu le monde» (Jean 16/33).
C’est le Seigneur lui-même qui prononce ces paroles, lesquelles définissent la récompense suprême, destinée à tous ceux qui remplissent les conditions pour l’obtenir. Plusieurs se demandent peut-être : «Pourquoi faut-il constamment combattre combattre contre les puissance du Mal dans la marche en avant ? » Par les Écritures, nous comprenons que c’est de cette manière que le Seigneur prépare ceux qui régneront avec lui, ceux qui doivent partager son trône. Dans ses messages aux églises, il incite à la victoire en signalant la récompense. L’apôtre Paul y fait de constantes allusions dans ses épîtres.
Christ n’est pas encore assis sur son trône. Lors de son ascension, Dieu lui dit : «Assieds-toi à ma droite, jusqu’à ce que j’aie mis tes ennemis pour marchepied tes pieds» (Hébreux 1/13; Actes 2/34). «Il s’est assis à la droite de la majesté dans les lieux très hauts» (Hébreux 1/3, 8; Hébreux 10/12 et 12/2). Il attend l’instant de s’assoir sur son trône avec ceux qui doivent le partager avec lui.
Un dessein éternel
Le trône pour les vainqueurs ! Est-ce possible ? Le trône du Fils de Dieu. Ah ! Nous discernons maintenant, à mesure que nous entrons dans les derniers jours de l’Âge, pourquoi le combat devient acharné, pourquoi le prince des ténèbres attaque tout enfant de Dieu qui veut remporter la victoire. C’est la dernière épreuve et l’ultime préparation pour partager le trône du Seigneur et régner avec lui.
De quel trône est-il question pour Christ ? De celui qui commence à son avènement (appelé aussi Millenium). Alors il régnera sur les nations de ce monde. Lorsque le règne et le gouvernement lui ont été remis, une voix retentit dans le ciel : «Les royaumes du monde sont devenus les royaumes de notre Seigneur et de son Christ» (Apoc. 11/15). Ce trône lui fut promis dans les temps d’éternité, lorsqu’il fut promu héritier de toutes choses (Hébreux 1/2). Le prophète Daniel en eut la révélation. Il dit : «Je voyais dans les visions de la nuit, et voici quelqu’un comme un fils d’homme vint avec les nuées des cieux, et il avança jusqu’à l’Ancien des jours, et on le fit approcher de lui. Et on lui donna la domination, et l’honneur, et la royauté, pour que tous les peuples, les peuplades et les langues, le servent. Sa domination est une domination éternelle, qui ne passera pas ; et son royaume est un royaume qui ne sera pas détruit» (Daniel 7/13, 14).
Les conditions
Ce trône de son avènement, Christ le partagera à certaines conditions («…à celui qui vaincra …» Apoc. 3/21). L’apôtre Paul fait allusion à l’héritage proposé dans l’épître aux Romains : «Si nous sommes enfants de Dieu, nous sommes aussi héritiers ; héritiers de Dieu, cohéritiers de Christ, si du moins nous souffrons avec lui, afin d’être aussi glorifiés avec lui» (Rom. 8/17). De cela aussi, Daniel eut la révélation. Il dit : «Le temps arriva où les saints possédèrent le royaume» (Daniel 7/22 et 27). Le fait que le trône de Christ doit être partagé par des vainqueurs qui, par la volonté de Dieu, seront cohéritiers de Christ – lui-même héritier de toutes choses – ce fait est clairement établi.
Le partage du règne : l’autorité
Des aperçus nous sont aussi accordés de ce temps où ceux qui partageront le trône avec Christ régneront. L’apôtre écrit : «Ne savez-vous pas que les saints jugeront le monde ? … Ne savez-vous pas que nous jugerons les anges ? » (1 Corinthiens 6/2,3). De quels anges s’agit-il ? Evidemment, de ceux qui sont tombés et dont il est question dans l’épître de Pierre : «les anges qui ont péché» (2 Pierre 2/4). Satan, et toute la hiérarchie des puissances mauvaises, seront jugés par ceux qui régneront avec Christ, et partageront son trône. En bref, ceux qui auront vaincu le monde et Satan, maintenant dans cette vie, jugeront les légions du mal et ils seront glorifiés.
Partager le trône de Christ ! C’est à cause de cette vocation céleste, de cet appel, que l’apôtre considérait toutes choses comme une perte : «Toutes ces choses qui étaient pour moi des gains, dit-il, je les ai regardées comme une perte … comme de la boue, afin de gagner Christ … et d’être trouvé en lui … afin de connaître Christ, et la puissance de sa résurrection, et la communion de ses souffrances, en devenant conforme à lui dans sa mort, pour parvenir SI je puis à la résurrection d’entre les morts. Ce n’est pas que j’aie déjà remporté le prix … mais je cours pour essayer de le saisir, puisque moi aussi j’ai été saisi par le Christ … Je cours droit au but, pour le prix de l’appel céleste de Dieu dans le Christ Jésus» (Philippiens 3/10-14).
Tout croyant qui cherche à atteindre le prix du Trône doit passer par la croix comme son Seigneur. «Devenant conforme en lui en sa mort, écrit l’apôtre, pour parvenir si je puis, à la résurrection d’entre les morts».
Remarquez le mot : SI. «Si je puis». L’apôtre avait l’assurance parfaite de son salut éternel, don de Dieu, à cause de la mort expiatrice de Christ (Romains 4/4 et 6/24) et bien d’autres passages de ses lettres le prouvent. Mais il parle constamment d’un prix qu’il n’est pas certain d’obtenir. «Cohéritiers de Christ, SI du moins nous souffrons avec lui, afin d’être aussi glorifiés avec lui» (Rom. 8/17). Encore le SI à propos du même sujet. Et dans la lettre à Timothée : «SI nous souffrons avec lui, nous régnerons aussi avec lui» (2 Timothée 2/12).
La préparation, et la pression qui l’accompagne
Christ a obtenu la vie éternelle, don gratuit, pour tous ceux qui croient en lui. Mais lorsqu’il s’agit de partager son trône et de gouverner les royaumes de ce monde, repris à Satan, il a besoin de ceux qui auront suivi le même chemin que lui : « quoiqu’il fût Fils, il a appris l’obéissance par les choses qu’il a souffertes; et qui, après avoir été élevé à la perfection, est devenu pour tous ceux qui lui obéissent l’auteur d’un salut éternel » et « Celui qui dit qu’il demeure en lui, doit vivre comme Jésus-Christ lui-même a vécu» (1 Jean 2/6 Martin).
Dans ce combat contre Satan, lequel combat ira en s’intensifiant jusqu’à la fin de l’Âge, ce qui est proposé au croyant, c’est le dessein du Trône de l’avènement de Christ, c’est de partager le règne avec lui. Pour ceux qui sont entrés dans ce combat contre Satan et le monde, il importe de maintenir les victoires acquises, afin de ne pas perdre la couronne. Car il est évident que les attaques du diable vont se multipliant sur ceux qui doivent juger les légions mauvaises. Le prix du trône, partager le trône de Christ, son autorité, régner avec lui, ce sont là des récompenses individuelles destinées aux seuls vainqueurs.
À Son image, selon sa ressemblance : la base de la victoire
«Comme moi-même j’ai vaincu», dit le Seigneur. Si nous lisons attentivement les textes, nous voyons que sa victoire fut sur le monde et sur Satan. Il ne peut être question, pour le Seigneur, de victoire sur le péché. Pour partager le trône de Christ, il n’est pas non plus question de victoire sur le péché. Celle-ci est considérée comme acquise. Dans les Écritures, la victoire sur le péché est considérée comme l’apanage des enfants de Dieu, la vie normale. Non pas comme un BUT à atteindre.
La victoire de Christ est sur Satan et sur le monde : il a vaincu le diable au désert. À la veille du crucifiement, il est déjà vainqueur (il n’a rien en moi) et il dit à ses disciples : «Vous aurez des tribulations dans le monde; mais prenez courage, j’ai vaincu le monde» (Jean 16/33).
Prenons garde de bien comprendre, et revenons à Romains 6, véritable base de la vie chrétienne. «Nous qui sommes morts au péché, comment vivrons-nous encore dans le péché ? » (Romains 6/2). Le croyant n’est pas exhorté à faire mourir le péché, mais à se reconnaître (sur le terrain de la mort de Christ) comme mort au péché. Sur ce terrain de mort, il est exhorté à ne pas laisser le péché régner sur lui. Il doit maintenir une attitude de mort (lire Colossiens 2/5, Galates 5/24, Ephésiens 4/22). Il ne lui est pas dit de vaincre le péché. Voici les mots que l’apôtre emploie : «Mortifiez donc vos membres … Ceux qui sont du Christ ont crucifié la chair … Ayant dépouillé le vieil homme … Considérez-vous comme morts au péché … Que le péché ne règne donc pas dans vos corps… ». La position concernant le péché, c’est celle de la séparation par la mort.
Il est donc évident que lorsque le Seigneur dit : «Celui qui vaincra, je lui donnerai de s’assoir avec moi sur mon trône », il ne s’agit pas de victoire sur le péché. Lisez les messages du Seigneur aux Églises, il n’en est pas question. Dans l’épître de Jean, nous avons deux appels à vaincre qui jettent une vive lumière sur Apocalypse 3/21. L’un exhorte à remporter la victoire sur le monde, et l’autre, la victoire sur Satan. Il n’est rien dit d’une victoire sur le péché, ce qui est évidemment déjà acquis (1 Jean 3/9 et 1 Jean 2/1) «Celui qui est né de Dieu ne pratique pas le péché, ayant en lui la semence de Dieu. [C’est moralement impossible]. Il peut tomber dans le péché; et Dieu a pourvu la propitiation pour le péché : Jésus-Christ, le Juste ».
«Si quelqu’un a péché, nous avons un Avocat auprès du Père». Le SI montre qu’il ne peut y avoir l’habitude de pécher pour celui qui est né de Dieu, mais un accident.
Le croyant n’a donc pas à passer son temps à combattre le péché; s’il se tient fermement sur le terrain de sa mort avec Christ, il doit remporter la victoire sur le monde et Satan.
«Tout ce qui est né de Dieu est victorieux du monde, et la victoire qui a vaincu le monde, c’est notre foi » (1 Jean 5/4). «Qui est celui qui est victorieux du monde, sinon celui qui croit que Jésus est le Fils de Dieu ?» (1 Jean 5/5). Satan, avec ses ruses, ne manque pas d’essayer de séduire l’enfant de Dieu. Il sait que vous ne remporterez pas la victoire sur le monde, et sur les légions du mal, s’il peut vous garder tournant autour de vous-même pour remporter la victoire sur votre caractère, sur votre irritation et les autres aspects du péché que vous découvrez en vous. Qu’est-ce donc que la victoire sur le monde ?
C’est avoir le dessus sur vos ciconstances; ce n’est pas les laisser vous écraser; c’est avoir la victoire sur votre environnement sans vous laisser briser par lui. C’est avoir la victoire sur tout ce qui veut tirer vers le bas. Cette victoire sur le monde résulte de la foi, laquelle a saisi le Christ vivant, le Fils de Dieu. Dans l’énergie de la force du Christ, dont il s’empare par la foi, et par la puissance de l’Esprit, l’enfant de Dieu remporte la victoire sur son environnement, et tout ce qui est dans le monde : la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie (1 Jean 2/16). Il remporte la victoire sur les séductions du monde, sur sa fascination; sur le monde spirituel, et sur tout ce qui, dans le monde, s’oppose au Père. Par la foi en la puissance de Christ, il doit avoir la victoire sur ce qui s’oppose à Dieu dans son foyer. La victoire sur l’atmosphère mondaine de son église; sur les conversations mondaines, les épreuves mondaines; oui, sur toutes choses qui appartiennent à ce présent siècle.
Avez-vous la victoire sur toutes les choses qui vous environnent ? La victoire par une foi inébranlable dans le Christ vivant ?
Je ne demande pas : Est-ce que vous changez toutes choses dans votre entourage ? Non, vous ne le pouvez pas. La victoire sur toutes choses consiste en ceci, qu’elles cessent d’affecter, d’atteindre l’esprit victorieux. Avoir vaincu le monde, c’est ne plus avoir besoin de tuteur, de soutien; c’est avoir une foi tellement enracinée dans le Christ vivant, que vous n’avez plus besoin de personne, ni de quoi que ce soit, pour rester debout.
J. Penn-Lewis (suite à venir)