Les idées gouvernent le monde ou le plongent dans le chaos (Auguste Comte)
Le «Gender» ou «théorie du Genre» a pour objectif déclaré de lutter contre les stréréotypes de genre (le sexisme, le machisme …) qui génèrent des discriminations du féminin par le masculin : c’est à la base une noble cause, car il a existé et il existe encore, malheureusement, bien des abus et des injustices. Ce phénomène est issu du courant féministe.
Depuis toujours, le sexe renvoie au corps (biologie) et le genre renvoie au rôle social (sociologie). Le «Gender» ou «théorie du Genre» est une approche sociologique de cette question, cherchant à établir l’égalité des deux genres dans l’espace social. Ceux qui y adhèrent considèrent que les genres masculin/féminin sont des constructions sociales qui servent en réalité à justifier l’oppression des femmes. Ils veulent donc procéder à la déconstruction de ces genres, afin de libérer le féminin de la domination du masculin.
Pour opérer cette déconstruction, et atteindre l’objectif d’une réelle égalité sociale, il est nécessaire de redéfinir le concept de la famille traditionnelle, c’est à dire de libérer la femme de la reproduction-devoir. Puis d’entrer en contestation avec la biologie, en tentant d’établir que le sexe ne détermine pas obligatoirement le genre, afin de pouvoir renverser la norme restrictive de l’hétérosexualité, devenue un obstacle à la liberté individuelle.
La contestation de la réalité sexuelle biologique (homme-femme) doit amener à égalité juridique et morale les différentes préférences sexuelles — homosexualité, hétérosexualité, transsexualité. Le concept du «Gender» considère que les sociétés hétéro-centrées, d’influence judéo-chrétienne, produisent une discrimination à l’égard des groupes qui souhaitent vivre selon d’autres pratiques sexuelles. Et que le temps est venu de lutter contre cette injustice. Il s’agit donc d’offrir, par exemple, aux homosexuels les mêmes droits que les hétéro-sexuels (le mariage pour tous, le droit à l’adoption, le droit à la procréation médicalement assistée et à l’utilisation de mères-porteuses), mais également de faire la promotion de ce nouveau modèle socio-culturel, dès le plus jeune âge, en intégrant cette vision dans les programmes éducatifs.
L’apparition de ce concept est récente. Son installation, qui est en cours dans notre société et plus largement dans la plupart des sociétés des pays développés, est perçue par les uns comme un progrès social et culturel, et par les autres comme une manifestation d’apostasie[1]. C’est cette seconde perception qui sera développée ici. Il ne s’agira pas de parler simplement d’une menace qui pèserait sur un modèle de société judéo-chrétien, mais d’une offensive caractérisée, à l’échelle de toutes les nations modernes, et qui veut transformer le fonctionnement de la société, en installant dans son cœur même ce que la Bible appelle une «abomination[2]».
Cet article cherchera à dévoiler l’esprit qui est en action actuellement au travers de ce phénomène, dans une perspective chrétienne. De nombreuses ressources sont accessibles, sur internet notamment, dont certaines références seront données en fin d’article, pour ceux qui souhaiteraient sonder la question plus en détail. On s’intéressera ici plus particulièrement à la genèse du phénomène, qui s’inscrit dans un vaste changement sociétal, qu’on appelle également un nouveau paradigme[3].
1. La genèse du «Gender»
Quelques groupes universitaires américains, dans la décennie 60-70, ont commencé à produire des études sur les différences sociales entre les hommes et les femmes. Elles répondaient à l’émergence du Women’s Lib (Mouvement pour la Libération de la Femme[4]) qui questionnait déjà la société sur les notions de «genre» et de «sexe», dans le but de modifier le positionnement du féminin par rapport au masculin. Cette période a été marquée par une intense activité de théorisation de la condition féminine. C’était là l’effet de ce que les sociologues ont appelé la seconde vague du féminisme, qui remettait en question le modèle patriarcal[5] historique en affirmant que le domaine de la reproduction — maternité, corps, famille, travail domestique…— était un espace d’exploitation des femmes. On comprend la portée de ce genre d’affirmation, fondamentalement opposée à la vision biblique. Le féminin «moderne» convoite la même liberté que le masculin, ce qui conduit forcément à percevoir la maternité (et la famille) comme un obstacle sur le chemin de la liberté et de la réalisation personnelle. Ce déplacement de « la borne ancienne[6] » provoquera une cascade de conséquences funestes, dans le sillage de cette soif de liberté qui est un leurre. C’est à cette époque qu’a été élaboré le concept de sexisme[7]. Nous sommes ici dans la genèse du «Gender», dont le cœur est constitué par les tensions croissantes entre le féminin et le masculin. Une contestation des positionnements issus de la Chute, à cause du péché. C’est là le point d’origine du phénomène qui déploie aujourd’hui ses effets dans nos sociétés.
Selon la vision biblique, peu perméable aux arguments féministes ou de type «Gender», le déplacement des identités masculin-féminin, et à plus forte raison leur modification, est à proscrire : «Une femme ne portera point un habillement d’homme, et un homme ne mettra point des vêtements de femme ; car quiconque fait ces choses est en abomination à l’Eternel, ton Dieu» (Deutéronome 22/5). C’est une vision qui va évidemment bien plus loin que la simple question du cadre vestimentaire. La revendication à l’égalité des sexes, née de la contestation du féminin contre le masculin, a entraîné la réparation de nombre d’injustices dont souffraient les femmes, mais certains dommages ont été produits, qui représentent un prix terrible pour les libertés acquises. Le corps de la femme n’est pas devenu moins marchandisable depuis qu’elle s’est libérée de la tutelle du masculin, c’est même le contraire. De même, la famille ne s’est pas mieux portée à la suite de l’acquisition d’une plus grande liberté de la femme : l’accès facilité au divorce a été la cause d’un bouleversement sans précédent de la famille, impactant en profondeur le développement des générations suivantes.
Seuls les épanouissements sexuels semblent avoir progressé, mais à quel prix : on peut attribuer au culte de la liberté sexuelle le nombre approximatif de 50 millions d’avortements annuels dans le monde aujourd’hui[8]. Si ces actes légalisés sont de simples gestes chirurgicaux sur des amas cellulaires, c’est un moindre mal, mais si ces foetus sont des êtres humains, il s’agit alors du plus grand génocide de toute l’histoire de l’humanité.
D’une manière globale, la société «des hommes sans Dieu» se trompe en cherchant à rétablir les déséquilibres induits par la Chute : ils sont le résultat du péché, et ne peuvent être redressés, car personne ne peut établir à partir de cette base-là une société idéale, c’est-à-dire juste. L’humanité ne peut retrouver la justice et la paix qu’en revenant à Son Créateur, et en reconnaissant l’autorité de Sa pensée.
2. Le «Gender», cheval de Troie de la légitimation homosexuelle[9]
Les études féministes produites dans les années 70 ont pénétré dans le monde universitaire, qui irrigue la vie intellectuelle du monde : l’ancrage le plus fort a eu lieu aux États-Unis où ont été créés alors des départements[10] dont l’approche était souvent interdisciplinaire. Avec le développement de l’usage du concept de Genre se développèrent par la suite des départements d’études du Genre[11]. En 2003, on dénombrait ainsi 600 départements de ce type aux États-Unis[12].
Une des figures emblématiques du «Gender» est une femme, Judith Butler[13], professeur de Rhétorique et de Littérature comparée à l’université de Californie à Berkeley. Judith Butler est lesbienne. En 1990, elle a écrit le livre qui est a contribué à la médiatisation de la «théorie du Genre», rencontrant un certain succès aux États Unis : Gender Trouble, Feminism and the Subversion of Identity (Confusion dans le Genre, le féminisme et le renversement de l’identité : noter que les médias, lorsqu’ils évoquent ce livre, citent rarement son titre en entier).
Que dit ce livre ? Il s’agit de repenser l’organisation sociale en légitimant des pratiques que le modèle hétérosexuel marginalise (homosexualité ou transsexualité). Il reprend les grandes lignes des travaux et études produits par les Women‘s studies : l’auteur y explique que le sexe ne devrait pas déterminer le genre : ce n’est pas parce que je suis né avec un sexe masculin que je dois obligatoirement devenir un garçon et rejoindre la communauté masculine. Le sexe doit devenir une détermination culturelle, et non naturelle. On comprend bien l’intention sous-jacente : c’est la liberté individuelle qui est élevée plus haut que les lois naturelles — que les croyants reconnaissent venir de Dieu. Il s’agit donc d’une contestation du divin, consciente ou inconsciente. Le genre doit y déterminer le sexe, et non le contraire : si ce concept pouvait parvenir à s’imposer, il conduirait à la normalisation de l’homosexualité, dont il faut rappeler qu’elle était considérée à l’époque de la rédaction de ce livre comme une maladie mentale[14]. Pour Judith Butler, l’hétéro-normativité (la norme socio-culturelle du couple homme-femme) doit être combattue et vaincue car elle marginalise l’homosexualité (entre-autres). Dans l’introduction de son livre, elle affiche d’ailleurs clairement ses intentions : «…le but à atteindre est défini par une volonté de déstabiliser l’hétérosexualité obligatoire». C’est donc l’ensemble du modèle de société qui doit être remis en question, afin de pouvoir y intégrer une nouvelle dimension, interdite jusqu’alors par des tabous hérités de la religion : le «Gender» montre ici son véritable visage qui est spirituel, c’est une contestation du modèle mis en place lors de la Création.
«Comme tous les concepts postmodernes, le «Gender» opère une double déconstruction : d’une part celle du dessein de Dieu, et d’autre part celle des abus de la modernité. Le «Gender» tente de répondre aux désordres réels du machisme, de l’autoritarisme, du cléricalisme, du paternalisme, de la domination de l’homme sur la femme qui est une conséquence du péché originel, comme nous le révèle le récit de la Genèse : « Ton attente te poussera vers ton mari et lui dominera sur toi. » (Gen. 3, 16). Le «Gender» … est une révolte et une prise de pouvoir de la femme (empowerment) qui cherche à devenir l’égale de l’homme en termes de pouvoir social. Plaisir, pouvoir, possession de « connaissance » : ces tentations ont été les grands thèmes de la révolution féministe et sexuelle occidentale qui s’est aujourd’hui mondialisée[15]».
3. Où conduit le «Gender» ?
Comme dit au point 1, le concept du «Gender» considère que les sociétés hétéro-centrées (d’influence judéo-chrétienne) produisent une discrimination à l’égard des groupes qui souhaitent vivre selon d’autres pratiques sexuelles. Il devient donc nécessaire d’offrir, par exemple, aux homosexuels, les mêmes droits que les hétéro-sexuels (le mariage pour tous, le droit à l’adoption, le droit à la procréation médicalement assistée et à l’emploi de mères-porteuses), mais également de faire la promotion de ce nouveau modèle socio-culturel, dès le plus jeune âge : il s’agit d’opérer une modification des programmes éducatifs afin de lutter contre les stéréotypes de genres, de développer l’éducation sexuelle le plus tôt possible — en enseignant la normalité de toutes les pratiques sexuelles — et de banaliser les changements de sexes. Le ministre de l’Éducation nationale Vincent Peillon s’est engagé à enseigner les principes fondamentaux du «Gender» dès la primaire[16]. Et il n’est pas impossible que les associations LGBT (Lesbiennes, Gays, Bisexuels, Transsexuels), très militantes, revendiquent — et obtiennent — d’être intégrées au dispositif d’information des enfants.
Lors d’un sondage récent[17], 65% des personnes interrogées se déclaraient opposées à ce que des associations LGBT puissent être incluses dans un dispositif d’information à la sexualité dans les écoles. Néanmoins, il est probable que ces choses arriveront, étant donné la pression exercée par ces lobbies. Sous l’influence de ces enseignements directs, et de la profusion des témoignages légitimés, on peut prédire que les enfants admettront dès leur plus jeune âge que l’homosexualité (par ex.) est normale, ce qui s’inscrit en contradiction avec les articles fondamentaux du christianisme, et de l’ensemble des religions monothéistes[18].
Il est à craindre que d’autres étapes «progressistes» nous attendent encore, comme la dépénalisation graduelle de la pédophilie (pour le moment, l’âge légal de majorité sexuelle est fixé à 15 ans[19]), voire même de l’inceste[20]. En effet, l’image de l’enfant a subi de graves déformations au sein de la société post-moderne (depuis la révolution sexuelle) : on peut considérer par exemple aujourd’hui que l’enfance a perdu son innocence puisqu’elle peut être jugée et emprisonnée. Un nombre croissant d’affaires criminelles impliquent des responsables de plus en plus jeunes, et si le Droit des majeurs peut désormais s’appliquer au Droit des mineurs[21], alors cela signifie que la séparation du monde de l’adulte et de l’enfant est tombée.
Dans le domaine sexuel, l’enfance (et même la petite enfance) est soumise à un bombardement d’images stéréotypées (publicité et culture[22]) à caractère sexuel basées sur le rêve et l’illusion. « Les influences sont nombreuses, de la mode vestimentaire aux contenus médiatiques en passant par la musique, les vidéoclips et la pornographie facilement accessibles sur le net [23]».
L’hypersexualisation des enfants[24] est la preuve dramatique de ce qui est avancé ici, depuis que la sphère médiatique les représente (ou qu’elle les pousse à se présenter) comme des êtres sexuels. Ce phénomène finira lui aussi par établir que les enfants peuvent avoir une vie sexuelle assumée, comme l’ONU s’y emploie : dans une déclaration publiée récemment[25], le Secrétaire général Ban Ki-Moon affirme : « les jeunes, comme toutes les autres personnes, partagent un droit humain à la santé qui inclut les droits à la santé sexuelle et procréative ».
En clair, cela signifie que la commission de l’ONU sur la population et le développement est en train d’étudier un document visant à donner accès à la contraception aux enfants à partir de 10 ans.
A l’heure actuelle le Droit International ne reconnaît pas un « droit » à la santé sexuelle procréative, et ne reconnaît certainement pas ce droit aux mineurs. Cette notion a fait son apparition publique en 2012, lors de l’intervention du Rapporteur général de l’ONU pour la santé Anand Grover, qui pour la première fois a évoqué le projet des droits sexuels et procréatifs pour les enfants.
Le 5 Juillet 2013 (les choses vont très vite), c’est au tour de l’UNICEF de prendre position en faveur des droits à l’enfance pour un accès à des services confidentiels en matière de pratiques sexuelles : « les nations liées par le droit international doivent reconnaître aux enfants un droit à l’accès aux informations et aux services liés à la vie sexuelle, et ce, sans nécessairement d’autorisation parentale[26]».
La sexualisation de l’enfance est donc une réalité. L’impact de mesures officialisant, à l’échelle mondiale, un droit à l’ivg et à la contraception dès l’âge de 10 ans, sera très grand. Sera-t-il possible d’éviter une «évolution» des mœurs dans le domaine de la pédophilie ? La perception de ce phénomène ne peut que changer, et conduire à une forme de légitimation que les lambeaux de la morale interdisent encore aujourd’hui. Mais pour combien de temps ?
4. Stratégie d’application
En France, le projet d’intégration du «Gender» dans les manuels scolaires date de 2011 (le ministre de l’Éducation nationale était Luc Chatel) et il a provoqué des réactions négatives immédiates parmi certains députés, ainsi que dans l’opinion publique. Puis le gouvernement socialiste l’a repris en 2012, parce qu’il ne s’agit pas à la base d’une question de bord politique, contrairement à ce qu’on pourrait penser. Il s’agit d’une question spirituelle dont l’ampleur est beaucoup plus vaste et dont le politique est désormais l’instrument. Les États obéissent à deux autorités qui se sont emparées du sujet : l’ONU et le Conseil de l’Europe.
a. L’Organisation des Nations Unies
Le projet «Gender» a été repris et intégré en 1995 par ONU Femmes[27], à la conférence internationale de Pékin. ONU Femmes est une organisation interne à l’ONU, qui déploie de grands moyens pour l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes. 189 gouvernements et 2100 Organisations Non Gouvernementales (ONG) ont participé à cette conférence qui a pris des engagements planifiés mondiaux. Ce texte est très important :
«Les Gouvernements et Nations Unies se sont accordés pour promouvoir « l’égalité des sexes » tant au niveau politique qu’au sein des programmes de chaque nation. Les moyens consacrés en faveur de l’autonomisation de la femme et de la lutte contre les violences, les discriminations, sont importants et justifiés.
La mise en application du Programme d’Action est une responsabilité principalement gouvernementale, mais aussi institutionnelle, à la fois dans les secteurs privés, publics et non gouvernementaux, que ce soit au niveau communautaire, régional mais aussi sub-régional et international. Le Programme reconnaît qu’un progrès significatif dépend à la fois de partenariats stratégiques et de l’implication de tous les actionnaires dans l’effort vers le changement.
Le 15 septembre 1995, la Déclaration et le Programme d’Action de Beijing (Pékin) sont adoptés par consensus. La Déclaration reflète l’implication de la communauté internationale dans la lutte pour la promotion de la femme et la mise en application du Programme d’Action. Elle est aussi l’assurance que sur le plan régional, national et international, une perspective de Genre est envisagée en politique et dans les programmes. Le Programme d’Action établit une liste de mesures afin que des actions nationales et internationales en faveur de la promotion de la femme soient menées durant les cinq années qui suivent la Conférence.
S’il est mis en application, le Programme d’Action doit permettre d’améliorer l’autonomisation sociale, économique et politique de la femme, sa santé et son accès à l’éducation et doit promouvoir ses droits génésiques (relatifs à la génération, à la procréation). Le plan d’action établit des objectifs au délai imposé, invitant les nations à mener des actions concrètes dans des domaines comme la santé, l’éducation, la prise de décision et les réformes légales. Le but de ce plan d’action est d’éliminer toute forme de discrimination envers les femmes, en public comme en privé.
Le concept de « gender mainstreaming » (dimension de genre) a été développé dans la communauté du développement des Nations Unies[28] et formellement présenté en 1995 lors de la quatrième conférence mondiale des femmes. Le terme de « Genre », dont l’acception actuelle est d’origine anglo-saxonne (Gender), a ainsi fait l’objet d’une définition lors de cette conférence, explicitement inspiré des gender studies : « Le Genre se réfère aux relations entre hommes et femmes basées sur des rôles socialement définis que l’on assigne à l’un ou l’autre sexe ». Cette définition, clairement inspirée du vocabulaire du Genre, entend substituer, comme concept pertinent, le Genre au sexe. Cette influence a été d’autant plus insistante que l’anglais est la langue principale des instances internationales, rendant plus aisée la promotion du terme de Gender[29].
b. Le Conseil de l’Europe
C’est la plus ancienne des organisations européennes, qui comprend la Convention Européenne des Droits de l’Homme, ainsi que la Cour Européenne des Droits de l’Homme qui applique la Convention. C’est auprès de cette Cour que tous les individus, ressortissants ou non des États signataires de la Convention, peuvent introduire des requêtes s’ils estiment qu’un État faisant partie de la Convention a enfreint leurs droits. Les activités du Conseil de l’Europe intéressent beaucoup de domaines et ont pour but de favoriser le progrès économique et social.
Le concept du «Gender» s’est invité dans les institutions européennes par le biais de la très juste cause de la lutte contre les violences faites aux femmes.
Les 47 Etats membres du Conseil de l’Europe ont adopté en 2011 une nouvelle Convention sur la prévention et la lutte contre la violence à l’égard des femmes et la violence domestique[30]. Le rapport rappelle que la violence à l’égard des femmes, y compris la violence domestique, représente en Europe l’une des plus graves violations des droits de la personne fondées sur le genre. Dans son préambule, la Convention intègre la lutte contre «le Genre» au titre de la prévention contre la violence à l’égard des femmes. Elle précise que :
«La réalisation de l’égalité entre les femmes et les hommes est un élément-clé dans la prévention de la violence à l’égard des femmes; la violence à l’égard des femmes est une manifestation des rapports de force historiquement inégaux entre les femmes et les hommes ayant conduit à la domination et à la discrimination des femmes par les hommes, privant ainsi les femmes de leur pleine émancipation. Enfin, la nature structurelle de la violence à l’égard des femmes est fondée sur le Genre, et la violence à l’égard des femmes est un des mécanismes sociaux cruciaux par lesquels les femmes sont maintenues dans une position de subordination par rapport aux hommes».
Au travers de cette Convention, c’est la toute première fois qu’un texte supra-national d’une portée juridique contraignante, définissait le «Genre», après l’adoption de la Résolution 1728 du Conseil de l’Europe du 29 avril 2010[31]. Les institutions européennes peuvent donc, à partir de ces textes adoptés, peser sur les pays afin d’établir des dispositions nouvelles, qui sont les germes d’une véritable révolution socio-culturelle : en luttant contre des excès discriminatoires qu’il faut dénoncer, on renverse des principes identitaires spirituels originels.
À noter que ces textes définissent des délits dont seuls les hommes sont capables. Les Etats membres doivent mettre en place des dispositifs de dénonciation anonyme et peuvent relever les médecins du secret professionnel dès le moindre soupçon d’actes de violence psychique (et à plus forte raison physique).
La Recommandation CMRec (2010) du Conseil des Ministres du Conseil de l’Europe stipule quant à elle : « aucune valeur culturelle, traditionnelle ou religieuse, ni aucun précepte découlant d’une « culture dominante » ne sauraient être invoqués pour justifier les discours de haine ou toutes autres formes de discrimination, y compris celles fondées sur l’orientation sexuelle ou l’identité de Genre ».
Ces textes pourraient très bien servir de base pour une restriction à venir des libertés religieuses. Ils sont vraisemblablement les signes avant-coureurs d’une condamnation de la perception chrétienne des pratiques sexuelles, telle que l’homosexualité par exemple. On comprend bien ici que la stratégie de légitimation de toute pratique sexuelle quelle qu’elle soit vient s’opposer frontalement aux fondements spirituels chrétiens, en imposant le silence à des articles bibliques que le christianisme considère comme inspirés. Sera-t-il encore possible de défendre un point de vue biblique en disant que l’homosexualité est considérée comme une pratique sexuelle réprouvée par Dieu ? Ou que dans la création initiale, la femme a été formée à partir de l’homme et pour l’homme ? Dès à présent, ces lignes sont susceptibles d’entraîner des conséquences juridiques pour ceux et celles qui les écriront et les enseigneront.
Ces deux points nous montrent que les États doivent maintenant appliquer les contraintes que les organisations mondiales imposent. Et s’il s’agit de lois iniques qui démultiplient les accès au péché, selon des considérations chrétiennes, alors il s’agit d’une généralisation de ce que la Bible appelle «l’iniquité». D’un point de vue spirituel, cette configuration est décrite à maintes reprises dans les Écritures, notamment dans le livre de l’Apocalypse (ch. 13) : l’ennemi de Dieu donne son pouvoir à une « Bête », qui est un système ou un ensemble de systèmes englobant toutes sortes d’influences et de pouvoirs : politique, économique, législatif, social, moral, culturel … à seule fin que le Mal augmente et égare les peuples de la terre. Et cette «Bête» profère de grands blasphèmes contre Dieu, contre son nom, son temple … et mène une guerre contre les saints. Ce que nous voyons aujourd’hui.
«Le Gender n’est pas à proprement parler une idéologie, mais un phénomène culturel, un processus subtil de déconstruction culturelle et anthropologique. Le Gender considère la vocation de la femme en tant que mère et épouse comme une construction sociale contraire à l’égalité, comme un «stéréotype» à déconstruire. La déconstruction se fait prioritairement par l’éducation des enfants (à l’insu des parents), mais aussi à travers les média, les législations, les politiques, etc. Cette nouvelle culture favorise la promotion des divers droits des lesbiennes, homosexuels, bisexuels et transsexuels. Une nouvelle éthique mondiale du « libre choix » ainsi compris menace de remplacer les cultures traditionnelles non-occidentales et l’éthique judéo-chrétienne. On peut dire que le Gender a déjà créé une culture mondiale dans laquelle parler de complémentarité homme-femme est devenu discriminatoire et contraire à l’éthique[32]».
5. Réactions dans le domaine scientifique
Les domaines de la Biologie et de la Génétique font figure d’arbitres dans un débat scientifique restreint, car le terrain privilégié de la «théorie du Genre» est idéologique et culturel. Cependant, il existe quelques scientifiques parmi les penseurs du «Gender», comme Anne-Fausto-Sterling[33] par exemple : ses travaux et prises de positions ont eu beaucoup d’influence, non seulement parce qu’elle est biologiste, «mais aussi parce qu’elle est une biologiste féministe et homosexuelle, qui a engagé un combat (un « duel » comme le souligne le titre du premier chapitre de son livre cité ici en note) face à un quotidien (social et biologiste) opprimant»[34].
C’est elle qui est à l’origine du concept des cinq sexes : mâle, femelle, «merm», «ferm», et «herm» [35], qui est davantage un moyen de brouiller le débat que de l’éclairer.
Les réactions opposées au courant de pensée défendu par les scientifiques pro-Gender sont nombreuses.
Dans le quotidien Le Figaro daté du 10 juin 2013[36], Martine Perez, journaliste, publie une chronique dans laquelle elle affirme : «la théorie du Genre, n’en déplaise à ses théoriciens, s’oppose inévitablement à la réalité biologique et à la génétique. Rappelons que les théoriciens du Genre veulent s’affranchir du réel et laisser la place à une vision totalement idéologique de l’humain en éliminant toutes les particularités qui fondent le féminin ou le masculin et imposer une nouvelle révolution culturelle pour faire émerger l’être nouveau, libre de tout choix, professionnel, culturel, sexuel. Pourtant 20 ans après avoir imposé la théorie du Genre dans les écoles et les crèches, les constats établis dans certains pays d’Europe du Nord[37] sont sans appel : 80% des infirmières sont toujours des filles et 80% des ingénieurs toujours des garçons».
Ce dernier point est très important et semble démontrer la vacuité du dispositif du «Gender» dans ses effets socio-culturels. Mais qu’en est-il de son impact identitaire profond ? Nous ne disposons d’aucune étude statistiques sur les troubles identitaires qui auraient été générés parmi les enfants enseignés dès leur plus jeune âge à considérer l’homosexualité comme une norme, contrairement à ce qu’enseigne la Bible. Cette évaluation est sans doute impossible à réaliser, or elle est déterminante.
Un peu plus loin, Martine Perez recentre la question et rappelle : «le débat sur le Genre mobilise presque exclusivement des théoriciens, sociologues, philosophes, psychologues faisant fi des biologistes, des généticiens ou des endocrinologues. Or, biologiquement, la réalité est la suivante : la différence entre l’embryon fille (XX) et garçon (XY) existe déjà au niveau chromosomique. Des études en imagerie du cerveau ont montré l’influence que peuvent avoir les hormones : l’hormone mâle, la testostérone est à l’origine de la pilosité, de la voix, de la musculature mais aussi de l’agressivité et de la libido. Les femmes, quant à elles, n’ont pas de testostérone (ou très peu), un élément qui fait toute la différence en matière de comportement. En effet, elles sécrètent des oestrogènes qui façonnent leur féminité et de la progestérone qui aurait un impact sur le comportement. Par conséquent, le cerveau serait sous influence hormonale…».
Les chercheurs en neurobiologie, en génétique ou en psychologie cognitive sont partagés quant à l’idée que le Genre serait indépendant du sexe biologique. Des travaux récents insistent sur les « différences dues à l’action des gènes, des hormones, voire à une organisation neuronale sexuée [38] ».
Le chercheur australien Frank Salter précise que les faits biologiques de la différenciation sexuelle contredisent l’idée que le genre est indépendant du sexe. « La biologie détermine si une personne est mâle ou femelle, par ses organes reproducteurs et correspond habituellement à la sexualité, la structure du cerveau et aux préférences. Aucun changement de coutumes, de lois, de croyances, d’endoctrinement ou de pratiques n’a ces effets ». Selon lui, les études de Genre font preuve d’une prévention contre la biologie (anti-biological bias)[39].
Lise Eliot, neurobiologiste, précise que le processus de différenciation sexuelle s’enclenche dès le milieu du premier trimestre de grossesse, que « garçons et filles sont influencés dans l’utérus par différents gènes et différentes hormones qui leur sont propres », notamment par la testostérone. Cela lui permet d’avancer que «longtemps avant qu’ils n’entrent en contact avec notre culture très codifiée entre masculin et féminin, leurs cerveaux sont préparés à ne pas réagir tout à fait de la même manière à certains aspects de notre environnement[40] ».
6. Réactions opposées au «Gender» dans le domaine législatif
Le Comité des Ministres du Conseil de l’Europe a été saisi le 4 juin 2013 d’une question écrite[41] mettant en cause la volonté du gouvernement français de «déconstruire les stéréotypes de Genre» au moyen de l’école et ce, dès l’âge de 6 ans. Cette initiative est citée ici pour démontrer que toutes les réactions sont importantes, surtout lorsqu’elles dénoncent la violation des droits des parents, notion qui est au centre de l’intention du «Gender».
«Des organisations internationales comme International Planned Parenthood (IPPF) ou IPAS, grands lobbys favorables aux droit sexuels et procréatifs pour les mineurs aux Nations Unies, ont déjà publié plusieurs rapports officiels auprès du bureau de la conférence, qui soutiennent un projet favorable au droit à la contraception et à l’avortement. Ils utilisent aussi la conférence comme une tribune permettant d’attaquer l’engagement des parents dans la santé sexuelle de leurs enfants.
Selon les organisations comme IPPF, les parents sont le plus grand obstacle dans l’accès des mineurs à des services comme l’avortement ou la contraception, c’est pourquoi elles travaillent à faire admettre un projet officiel qui marginaliserait leur rôle.
Dans sa déclaration officielle, IPPF affirme « les législations qui restreignent l’accès des jeunes aux services de santé sexuelle et procréative, et même celles qui prévoient un consentement obligatoire des parents ou du conjoint » doivent être soit abrogées, ou rester inappliquées. IPAS va encore plus loin et affirme que les jeunes doivent être considérés comme des acteurs indépendants et libres de tout obstacle qui ignorerait leurs propres « capacités à prendre des décisions informées ».
Leur but principal à cette conférence consiste à marginaliser l’engagement parental et à encourager les Etats qui soutiennent leur position à augmenter la pression favorable à ce type de langage, déjà avalisé par le Secrétaire Général [42]»
7. Réactions dans le domaine spirituel et leur traduction pratique
Tout chrétien normalement constitué ressentira dans son esprit la gravité de l’heure dans laquelle nous sommes entrés. Bien qu’une apostasie généralisée soit prophétisée dans la Bible[43], il est impossible au croyant véritable de se cantonner à un rôle d’observateur, ou de spectateur. Nous avons un premier appel au niveau de l’intercession et de la prière, auquel répondront ceux et celles qui prendront conscience de la situation.
«Le peuple qui connaît son Dieu sera fort et agira» (Daniel 11/32).
Le concept de «la théorie du genre» a investi les institutions internationales pour ensuite pénétrer les exécutifs des pays, afin d’imposer un nouveau modèle de société, planétaire, qui conteste la vision divine du monde, de l’homme, de la femme et de la famille.
Le peuple de Dieu ne peut y souscrire, ce serait accepter une marque infâme dans nos mentalités (le front) et nous entraîner à tolérer (c’est-à-dire participer de manière passive à) des actions que nous réprouvons (la main droite)[44].
Du temps de Lot (Genèse 13), Sodome et Gomorre étaient deux villes perverties, mais isolées; à la fin des temps, après la légitimation qui est en cours, c’est le monde entier qui devient comme Sodome en diffusant sa mentalité à grande échelle dans toute la création habitée.
Beaucoup de réactions populaires se sont produites, sous forme de manifestations de protestation, d’activation de réseaux, de prises de positions médiatiques, et il faut continuer. Mais nous sommes appelés à semer des réponses moins éphémères, à dresser des projets qui s’élèveront durablement pour défendre les valeurs auxquelles nous tenons et que nous estimons indispensables à la formation, à l’équilibre et au bonheur de l’être humain.
« Je veux leur faire entendre mes paroles, afin qu’ils apprennent à me respecter tout le temps qu’ils vivront sur la terre; et afin qu’ils les enseignent à leurs enfants ». (Deutéronome 4/10).
Le moment est sans doute venu, pour les chrétiens qui ont les yeux ouverts, d’examiner la possibilité de s’impliquer de manière sérieuse et engagée, en marge d’une Éducation nationale qui est devenue complètement dévoyée, et qui fait du péché (selon la vision biblique) une norme à enseigner. L’école chrétienne hors contrat avec l’Éducation nationale est une des réponses, elle doit se relever[45].
Car ce qui est semé dans le cœur et l’esprit des enfants, jeunes ou moins jeunes, à l’insu de leurs parents et en opposition à leurs valeurs, germera.
La cellule familiale, cœur du plan divin, n’a jamais été aussi éprouvée qu’à notre époque. Les chrétiens ne sont pas épargnés, et dans bien des foyers, l’enseignement et l’engagement font malheureusement défaut, parce que les rythmes de vie, les responsabilités et la multitude des occupations ont augmenté. Les distractions aussi, dont l’offre n’a jamais été aussi généreuse.
Puisque c’est le cœur de chaque foyer qui est maintenant visé et touché, alors c’est de chaque foyer qu’une réponse spirituelle est appelée à germer : l’école à la maison est par exemple une alternative.
Puisque nous constatons aujourd’hui que les appareils font défaut, que les institutions sont corrompues et que les États vendent leur âme et celles de leurs peuples à la «Bête», il faut donc que chaque famille et chaque église devienne, encore plus qu’hier, une cellule de résistance spirituelle, pour former un seul corps dans lequel l’Esprit et les valeurs de Christ continuent d’être invitées à présider.
Pour conclure, il est important de rappeler ici que la Déclaration universelle des droits de l’homme reconnaît que « la famille est l’élément naturel et fondamental de la société » (art. 16.3) et que « les parents ont, par priorité, le droit de choisir le genre d’éducation à donner à leurs enfants » (art. 26.3).
En ratifiant le Pacte international relatif aux droits civils et politiques, les Etats membres de la Communauté Européenne se sont engagés « à respecter la liberté des parents de faire assurer l’éducation religieuse et morale de leurs enfants conformément à leurs propres convictions » (art. 18.4). De façon plus explicite encore, la Convention européenne des droits de l’homme énonce que « l’Etat, dans l’exercice des fonctions qu’il assumera dans le domaine de l’éducation et de l’enseignement, respectera le droit des parents d’assurer cette éducation et cet enseignement conformément à leurs convictions religieuses et philosophiques » (Protocole additionnel, art. 2). Le champ est donc largement ouvert, pour une réponse spirituelle chrétienne à une offensive spirituelle anti-chrétienne.
La Parole de Dieu contient une promesse : «quand l’ennemi viendra comme un fleuve, l’Esprit de l’Éternel lèvera un étendard contre lui» (Esaïe 59/19). Nous sommes cet étendard de Dieu parce que nous sommes la lumière du monde et le sel de la terre. N’attendons pas la réponse du ciel face à ceux qui réclament cette génération pour la perdre : nous sommes le corps de Christ, les yeux et la bouche de Dieu.
Plus loin, Esaïe continue : «Et quant à moi, c’est ici mon alliance avec eux, dit l’Éternel : Mon esprit qui est sur toi, et mes paroles que j’ai mises dans ta bouche, ne se retireront pas de ta bouche, ni de la bouche de ta semence, ni de la bouche de la semence de ta semence, dit l’Éternel, dès maintenant et à toujours».
Telle est la promesse de Dieu pour ceux qui croient, pour ceux qui demeurent dans Sa Parole, et pour leurs enfants.
«Et j’entendis du ciel une autre voix qui disait: Sortez du milieu d’elle, mon peuple, afin que vous ne participiez point à ses péchés, et que vous n’ayez point de part à ses fléaux» (Apocalypse 18/4).
———————————————
Références et sources de lecture
-Le genre démasqué : Homme ou femme ? Le choix impossible… Elizabeth Montfort, ex vice-présidente du Conseil Régional d’Auvergne, député européen jusqu’en 2004, présidente de l’Assoc. pour un Nouveau Féminisme Européen.
– Le siècle des féminismes, ouvrage collectif, éd. de L’Atelier
– La mondialisation de la révolution culturelle occidentale Marguerite A. Peeters, journaliste.
– La nouvelle éthique mondiale, défis pour l’Église, Marguerite A. Peeters, journaliste
– www.Wikipedia.org
– www.huffingtonpost.fr/2013/06/27/identite-de-theorie-du-genre_n_3504739.html?utm_hp_ref=france
– www.fiamc.org/bioethics/gender/
Dr Patrick Theillier (Fédération Internationale des Associations de Médecins Catholiques)
– www.youtube.com/watch?v=PfsJ5pyScPs
La théorie du genre expulsée de Norvège : le paradoxe de l’égalité des sexes
Site dirigé par Margerite A. Peeters, journaliste, fondatrice d’Interactive Information Services (ISS), un réseau d’informations privé, devenu un observatoire des grands changements culturels et politiques mondiaux.
Association loi 1901, fédérée à NWFE (New Women for Europe) en 2008.
– www.nouveaufeminisme.eu/
Le Nouveau Féminisme Européen est un Institut d’analyse et de proposition sur l’implication des femmes dans la vie sociale, professionnelle et politique.
Entité des Nations Unies pour l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes
Liberté Politique a pour but d’affirmer la présence des chrétiens dans les débats politiques et sociaux : agir pour promouvoir des mesures politiques concrètes dans le respect des valeurs fondatrices de la société.
Premier site francophone d’information et d’analyse de l’actualité en bioéthique lancé en 2000 par Jean-Marie Le Méné, magistrat à la Cour des Comptes et membre de l’Académie Pontificale Pour la Vie.
site de la Ligue des Droits de l’Homme
– http://www.creer-son-ecole.com/index.php
Catholic Family & Human Rights Institute
[1] Apostasie (du grec ancien ἀπόστασις (apostasis), « se tenir loin de, s’éloigner ») signifie ici l’abandon de la foi dans les principes hérités de la morale judéo-chrétienne.
[2] À l’origine «tow`ebah» : une chose dégoûtante, abomination, abominable. Lévitique 18/22 : «Tu ne coucheras point avec un homme comme on couche avec une femme. C’est une abomination.» Lévitique 20/13 : «Si un homme couche avec un homme comme on couche avec une femme, ils ont fait tous deux une chose abominable [tow`ebah]; ils seront punis de mort: leur sang retombera sur eux», Romains 1/27 : «… et de même les hommes, abandonnant l’usage naturel de la femme, se sont enflammés dans leurs désirs les uns pour les autres, commettant homme avec homme des choses infâmes, et recevant en eux-mêmes le salaire que méritait leur égarement».
[3] Un nouveau paradigme est une nouvelle représentation du monde, un modèle cohérent de vision du monde, qui va entraîner divers fonctionnements. Dans les sciences sociales, le terme est employé pour décrire l’ensemble d’expériences, de croyances et de valeurs qui vont déterminer un modèle, une vision, une philosophie.
[4] Le siècle des féminismes, ouvrage collectif, éd. de L’Atelier
[5] Le patriarcat désigne «une forme d’organisation sociale et juridique fondée sur la détention de l’autorité par les hommes». Dans l’entre-deux-guerres, le terme fut employé en Allemagne par les féministes proches du mouvement völkisch afin de mettre en avant la thèse antisémite d’un « complot judéo-patriarcal ». Depuis les années 1970, le concept de patriarcat est utilisé par le courant féministe radical et les universitaires féministes, pour désigner l’oppression systémique des femmes sous toutes ses formes, des plus ouvertes (violence contre les femmes) aux plus diffuses (Wikipedia).
[6] Proverbes 22/28 : « Ne recule pas la borne ancienne que tes pères ont faite».
[7] Le sexisme est un mot calqué sur «racisme», qui a pour vocation de dénoncer les croyances, valeurs et attitudes fondées sur un modèle stéréotypé : la construction genrée de la société. Le sexisme divise les rôles, habiletés, intérêts et comportements selon le sexe, avec des effets discriminatoires à l’égard de l’un des sexes.
[8] Le site de l’OMS indique que sur les quelques 211 millions de grossesses qui surviennent chaque année, 46 millions se terminent par un avortement provoqué, soit plus de 20 %. Ce chiffre est à majorer par tous les actes clandestins, qui ne sont donc pas répertoriés. http://www.who.int/whr/2005/chapter3/fr/index3.html
[9] Image empruntée à Monique Wittig, grande figure du mouvement lesbien en France. Pour elle, l’œuvre littéraire peut transformer le monde en devenant une « machine de guerre » qui va modifier notre vision du monde et les représentations qui sous-tendent notre compréhension du monde : « toute œuvre littéraire importante est, au moment de sa production, comme le cheval de Troie » car « son intention et son but sont de démolir les vieilles formes et les règles conventionnelles. Une telle œuvre se produit toujours en territoire hostile. Et plus ce cheval de Troie apparaît étrange, non-conformiste, inassimilable, plus il lui faut de temps pour être accepté. » (communication orale reproduite dans Vlasta n° 4). M. Witting a fortement influencé et inspiré une tendance des gender studies que l’on appelle le mouvement Queer ou Queer Theory.
[10] de Women’s Studies ou de Feminists Studies
[11] Les chercheurs refusent l’utilisation du terme «théorie du genre», préférant parler «d’études sur le genre», puisqu’il s’agit d’un vaste champ interdisciplinaire regroupant tous les pans des sciences humaines et sociales (histoire, sociologie, géographie, anthropologie, économie, sciences politiques…).
[12] Éliane Elmaleh, « Les Women’s Studies aux États-Unis. Le féminisme et l’université [archive] », Transatlica, 1 | 2003.
[13] Judith Butler est issue d’une famille juive et a reçu une éducation religieuse. Elle se définit aujourd’hui comme « juive anti-sioniste ». Lors d’une interview en mai 2001 elle dit « Je suis devenue lesbienne à l’âge de quatorze ans. Et je ne connaissais absolument rien à la politique. Je suis devenue lesbienne parce que je voulais quelqu’un très profondément. Et ensuite je suis devenue politique à propos de ça, mais en tant que résultat. »
[14] En 1960 en France, l’Amendement Mirguet avait classifié l’homosexualité dans la catégorie des « fléaux sociaux », au même titre que l’alcoolisme, la tuberculose, la toxicomanie, le proxénétisme et la prostitution, contre lesquels le gouvernement était autorisé à légiférer par ordonnances. La France avait adopté en 1968 la classification de l’Organisation Mondiale de la Santé sur les maladies mentales, dans laquelle figurait, jusqu’en 1993, l’homosexualité.
[15] Marguerite Peeters, journaliste, auteur de «La mondialisation de la révolution culturelle occidentale» et directrice de Dialogue Dynamics (www.dialoguedynamics.com).
[16] « la lutte contre les stéréotypes de genre et l’homophobie doit être menée avec force, à tous les niveaux d’enseignement. Les stéréotypes de genre doivent être remis en question dès l’école primaire » page 128 du livre «Refondons l’école»
[17] Sondage IFOP réalisé le 12 juin 2013 pour l’UNI et l’observatoire de la théorie du genre.
[18] La majorité des grandes religions actuelles, dans leurs textes fondateurs ou leurs pratiques, attribuent des fonctions différentes à la femme et à l’homme. C’est le cas pour les trois religions monothéistes : christianisme, judaïsme, islam. Idem pour l’hindouisme, du bouddhisme, ou du confucianisme. (La femme et les religions, Wikipedia).
[19] Fixé depuis 1945 à 15 ans pour les relations hétérosexuelles — puis dans les années 80 pour les relations homosexuelles.
[20] Début 2013, le Conseil Fédéral de la Suisse a fait une proposition pour « dépénaliser » l’inceste, c’est-à-dire les rapports sexuels entre un adulte consentant et ses parents (père et fille, mère et fils, frère et sœur etc.). C’est une étape juridique qui ouvrirait la voie à de nouvelles modifications. C’est l’article 213 du code pénal suisse qui peut donc être supprimé. C’est la troisième fois, après 1981 et 1989, que ce Conseil Fédéral veut supprimer cet article.
[21] http://www.politis.fr/L-incarceration-des-mineurs,14066.html
[22] le sociologue Richard Poulin (Université d’Ottawa, Canada) avance que jusqu’à 14 000 références sexuelles par année seraient présentées à la télévision, en Occident (Richard Poulin, La Mondialisation des industries du sexe).
[23] Ulysse Bergeron, « De la jeune fille modèle »
[24] L’hypersexualisation, ou la sexualisation précoce, désigne le fait que les enfants du 21è siècle sont appelés à prendre des raccourcis vers l’âge adulte sur le plan de la sexualité. Jocelyne Robert, sexologue, résume l’idée en la qualifiant de « représentation de l’enfant comme une sorte d’adulte sexuel miniature ». Ce phénomène s’observe surtout dans les sociétés occidentales. Certains chercheurs s’entendent pour dire que l’hypersexualisation se définit par deux principaux volets : celui de la mode vestimentaire et celui des comportements sexuels des jeunes (Wikipedia)
[25] en 2012, voir le site www.c-fam.org
[26] http://c-fam.org/en/issues/un-organizations/3845-unicef-claims-children-have-right-to-confidential-sex-services
[27] http://www.unwomen.org/fr/
[28] The Origins of Gender Mainstreaming in the EU [archive] », Academy of European Law online [archive]
[29] Le texte en italique est extrait de la page : http://fr.wikipedia.org/wiki/Quatrième_conférence_mondiale_sur_les_femmes
[30] à Istanbul, le 11 mai 2011, source des deux paragraphes : Wikipedia
[31] Résolution qui incite les Etats membres à “adopter et à appliquer une législation antidiscrimination incluant l’orientation sexuelle et l’identité de genre” (http://assembly.coe.int/mainf.asp?Link=/documents/adoptedtext/ta10/fres1728.htm).
[32] Marguerite Peeters, journaliste, auteur de «La mondialisation de la révolution culturelle occidentale» et directrice de Dialogue Dynamics (www.dialoguedynamics.com).
[33] « Corps en tous genres. La dualité des sexes à l’épreuve de la science», La Découverte, 2012, écrit en 2000.
[34] www.contretemps.eu/lectures/compte-rendu-corps-en-tous-genres-danne-fausto-sterling
[35] A. Fausto-Sterling, « The Five Sexes: Why male and female are not enough » : divers stades entre l’hermaphrodisme et le masculin ou féminin.
[36] «Quand la théorie du genre fait face à la biologie»… Sources: Le Figaro (Martine Perez) 10/06/2013. Commentaire extrait de : www.genethique.org/?q=content/quand-la-théorie-du-genre-fait-face-à-la-biologie
[37] En 2008, la Norvège a été désignée comme le pays qui respectait le plus l’égalité des genres. Consulter le documentaire : «le paradoxe de l’égalité des genres» http://www.youtube.com/watch?v=PfsJ5pyScPs
[38] Y a-t-il un éternel féminin ? [archive] Sarah Chiche, scienceshumaines.com
[39] The War against Human Nature II: Gender Studies (Part 2) [archive], Frank Salter, quadrant.org.au, juillet 2012
[40] Lise Eliot, Cerveau rose, cerveau bleu : Les neurones ont-ils un sexe ?, éd. Robert Laffont, 2011
[41] Question écrite No. 638 au Comité des Ministres | Doc. 13222 | 04 juin 2013 Déconstruction obligatoire des « stéréotypes de genre » et violation des droits des parents par : M. Luca VOLONTÈ, Italie, PPE/DC. Voir le texte intégral sur le site https://sites.google.com/site/lesparentsdeleveslimousin/plainte-sur-le-gender-au-conseil-de-l-europe.
[42] http://c-fam.org
[43] 2 Timothée 3/1 : « Sache que, dans les derniers jours, il y aura des temps difficiles. Car les hommes seront égoïstes, amis de l’argent, fanfarons, hautains, blasphémateurs, rebelles à leurs parents, ingrats, irréligieux, insensibles, déloyaux, calomniateurs, intempérants, cruels, ennemis des gens de bien, traîtres, emportés, enflés d’orgueil, aimant le plaisir plus que Dieu, ayant l’apparence de la piété, mais reniant ce qui en fait la force. Eloigne-toi de ces hommes-là»; 1 Timothée 4/1 : «Mais l’Esprit dit expressément que, dans les derniers temps, quelques-uns abandonneront la foi, pour s’attacher à des esprits séducteurs et à des doctrines de démons»; 2 Timothée 4/3 : « Car il viendra un temps où les hommes ne supporteront pas la saine doctrine; mais, ayant la démangeaison d’entendre des choses agréables, ils se donneront une foule de docteurs selon leurs propres désirs, détourneront l’oreille de la vérité, et se tourneront vers les fables».
[44] Apocalypse 13/16, 14/9
3 comments On Gender et théorie du Genre : l’esprit qui est à l’œuvre
Que dire de + ? vous avez tout résumé dans cet article.
Très enrichissant
Merci pour votre réaction. JP
Très bonne expérience personnelle je béni le seigneur