Réflexions autour de l’apostasie

Par Jérôme Prekel 

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Rappel : la définition du mot grec « apostasia » est  « Action de s’éloigner de, défection, désertion ». Par extension : abandon d’une religion, d’une doctrine[1]. L’apostasie est prophétisée par l’apôtre Paul comme étant le signe précurseur de l’avènement de l’Antichrist, qui entraînera le monde dans sa chute finale.

2 Thessaloniciens 2

« 1Pour ce qui concerne l’avènement de notre Seigneur Jésus-Christ et notre réunion avec lui, nous vous prions, frères, 2de ne pas vous laisser facilement ébranler dans votre bon sens, et de ne pas vous laisser troubler, soit par quelque inspiration, soit par quelque parole, ou par quelque lettre qu’on dirait venir de nous, comme si le jour du Seigneur était déjà là. 3Que personne ne vous séduise d’aucune manière; car il faut que l’apostasie soit arrivée auparavant, et qu’on ait vu paraître l’homme du péché, le fils de la perdition, 4l’adversaire qui s’élève au-dessus de tout ce qu’on appelle Dieu ou de ce qu’on adore, jusqu’à s’asseoir dans le temple de Dieu, se proclamant lui-même Dieu. »

Comprendre l’apostasie : 3 principes

  1. pour apostasier de la foi, il faut avoir eu la foi : l’apostasie dont parle Paul concerne donc premièrement la sphère des croyants;
  2. l’apostasie n’est pas un évènement eschatologique, c’est un long processus, dont le registre est forcément assez large, puisqu’il est progressif, et qui regroupe des situations qui vont de la simple rupture de confiance au reniement complet, qui est un point de non-retour. En amont de ce point, le repentir est possible. En aval, dans son stade terminal, l’apostasie peut mener à la marque de la Bête.
  3. l’apostasie est une séduction : il est possible de conserver l’apparence de la piété, tout en étant dans un état de rejet des fondements, comme l’explique Paul à Timothée[2].

L’âge de l’apostasie

L’apostasie de la fin est l’apogée d’un phénomène qui est en action dans la sphère de la foi depuis le début, et qui consiste en un relâchement, un désintérêt ou une désaffection pour la Vérité. Sont révisées à la baisse : les exigences de la consécration, de la séparation du péché, du rejet du Monde, du renoncement à soi-même.

Ce sont des temps où la sainteté biblique diminue et le légalisme augmente. Ce recul qui précède un abandon transforme les attentes religieuses du peuple et les enseignements en sont impactés :

« Car il viendra un temps où les hommes ne supporteront pas la saine doctrine; mais, ayant la démangeaison d’entendre des choses agréables, ils se donneront une foule de docteurs selon leurs propres désirs, détourneront l’oreille de la vérité, et se tourneront vers les fables » (2 Tim. 4/3 et 4)

Les temps d’apostasie sont des temps de confusion et de mélange, où la religion prime sur la Relation, la crainte des hommes prime sur la crainte de l’Éternel, et où la psychologie et le développement personnel se substituent au conseil de l’Esprit. En toute logique, les faux prophètes prolifèrent, faux ouvriers, faux docteurs, faux apôtres[3], faux prophètes, faux frères, et même des antichrists, sont parmi les ouvriers de la moisson.

« Je sais qu’il s’introduira parmi vous, après mon départ, des loups cruels qui n’épargneront pas le troupeau, et qu’il s’élèvera du milieu de vous des hommes qui enseigneront des choses pernicieuses, pour entraîner les disciples après eux » (Actes 20/29)

« Car nous ne falsifions point la parole de Dieu, comme font plusieurs » (2 Cor. 2/17)

« Petits enfants, c’est la dernière heure, et comme vous avez appris qu’un antéchrist vient, il y a maintenant plusieurs antéchrists: par là nous connaissons que c’est la dernière heure » (1 Jean 2/18). 

On pourrait donner ici l’image d’un cancer qui se développe lentement et finit par se généraliser. 

Lorsque l’apôtre Paul dit qu’il faut que « l’apostasie » soit arrivée, il faut comprendre qu’il s’agit de « LA » apostasie, c’est-à-dire que le processus est arrivé à maturité complète. 

Le crépuscule prophétique du judéo-christianisme 

Ce qui fait toute la force de la description prophétique de Paul concernant la fin, c’est qu’elle s’inscrit à contre-courant de toute logique : si les chrétiens de son époque étaient plutôt enclins à penser que la fin était proche[4], elle s’inscrivait selon eux dans une glorification. Ils s’attendaient à ce que le Seigneur paraisse et détruise leurs ennemis. En gros : que le christianisme allait triompher.

C’est pourquoi Paul recadre cette vision au début de la deuxième lettre aux Thessaloniciens, en décrivant un état du christianisme crépusculaire : l’apostasie, c’est-à-dire tout le contraire de ce qui était imaginable.

Au cours de ses deux lettres à Timothée, l’apôtre Paul reviendra encore sur l’environnement de l’apostasie, et sur sa présence dans le cadre de la fin, sans forcément la nommer : 

  1. « Mais l’Esprit dit expressément quedans les derniers temps, quelques-uns abandonneront la foi, pour s’attacher à des esprits séducteurs et à des doctrines de démons, par l’hypocrisie de faux docteurs portant la marque de la flétrissure dans leur propre conscience, prescrivant de ne pas se marier, et de s’abstenir d’aliments que Dieu a créés pour qu’ils soient pris avec actions de grâces par ceux qui sont fidèles et qui ont connu la vérité » (1 Tim. 4/1).
  • « Sache que, dans les derniers jours, il y aura des temps difficiles. Car les hommes seront égoïstes, amis de l’argent, fanfarons, hautains, blasphémateurs, rebelles à leurs parents, ingrats, irréligieux, insensibles, déloyaux, calomniateurs, intempérants, cruels, ennemis des gens de bien, traîtres, emportés, enflés d’orgueil, aimant le plaisir plus que Dieu, ayant l’apparence de la piété, mais reniant ce qui en fait la force ».  (2 Tim. 3/2 à 5)

Ces déclarations reprennent fidèlement un aspect des déclarations prophétiques de Jésus, à propos de la fin :

  1. « Car plusieurs viendront sous mon nom, disant: C’est moi qui suis le Christ. Et ils séduiront beaucoup de gens. … Mais ce ne sera pas encore la fin. … 8Tout cela ne sera que le commencement des douleurs. … 11Plusieurs faux prophètes s’élèveront, et ils séduiront beaucoup de gens. 12Et, parce que l’iniquité se sera accrue, la charité du plus grand nombre se refroidira. 13Mais celui qui persévérera jusqu’à la fin sera sauvé ». (Mat. 24/5 à 13)
  • « Mais, quand le Fils de l’homme viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre? » (Luc 18/8 – il s’agit de la foi donnée en exemple de la veuve obtenant justice du juge inique, par son insistance)

Les partisans de l’eschatologie victorieuse (très présente dans le dominionisme) sont évidemment gênés par ce pan de la vision prophétique de la fin des temps. Et on les comprend. Ils préfèrent nous parler des vagues de réveil qui vont balayer le monde, de l’arrivée prochaine de la gloire de Dieu (qui va bien sûr remplir les églises), et nous annoncer de manière imperturbable, année après année, « le temps de la restauration », ou « la pluie de l’arrière-saison ». Ils feraient sans doute mieux de s’intéresser à l’apostasie, qu’ils ont reléguée dans un angle mort de leur programme de messages, et pour cause.

Un long processus

La prophétie confiée à l’apôtre Paul et transmise aux Thessaloniciens pourrait laisser penser que « l’apostasie » est un pur produit des derniers temps, et qu’elle fait son apparition juste avant une offensive généralisée de l’antichrist, comme une carte qu’il sortirait de sa manche pour une ultime tentative de contrôle généralisée. 

Mais rien n’est plus faux. « L’apostasie » décrite aux Thessaloniciens est l’aboutissement d’un processus qui a mis du temps à parvenir à son terme, comme un arbre qui arrive à maturation, qui plonge ses racines jusque dans les débuts du monde. Parce que finalement, ce qui s’est passé dans le jardin d’Eden relève du principe de l’apostasie : « Action de s’éloigner de, défection, désertion, abandon ». Peu importe la façon dont s’est matérialisée la rupture (par la tentation du serpent), la forme (la désobéissance), le moyen (le fruit défendu), ce qui compte c’est de retrouver cette divergence, cette défection et cet abandon d’une position qui était toute entière tournée vers Dieu et qui se tourne alors vers l’Homme. Et la mort est entrée dans le Monde (Rom. 5/12).

« Ainsi parle l’Éternel: Maudit soit l’homme qui se confie dans l’homme, qui prend la chair pour son appui, et qui détourne son coeur de l’Éternel! » .

Jérémie 17/5

L’influence de cette divergence d’avec Dieu tire probablement son origine du Diable, le père du mensonge, ayant lui-même apostasié comme le laissent entendre certains passages de l’Ancien Testament, qui nous disent par exemple que « Dieu a trouvé de la folie chez ses anges » (Job 4/18) et que l’iniquité s’est trouvée dans l’un d’entre eux (Ez. 28/15). 


Le principe de l’apostasie a été omniprésent dans toute l’histoire d’Israël, et c’est lui qui a fini par entraîner sa destruction. Et ce n’est pas un petit détail de constater que ce terrible résultat n’a pas été le fait d’ennemis extérieurs (pourtant nombreux) mais intérieur.

L’apostasie rampante traverse les périodes, et plus l’Homme place sa confiance dans l’Homme, et plus elle triomphe. La confusion de la fin des temps est une conséquence du recul de la vraie foi, de la foi originelle, et provoque comme toujours une démultiplication de l’idolâtrie. 

L’antidote

L’apostasie est un produit du religieux. Elle ne peut affecter que le corps des croyants qui adhèrent à des valeurs, mais pas à une Personne Toute-Puissante, car si c’était le cas, ils seraient prosternés devant Lui en tout temps, quelles que soient les circonstances.

L’apostasie ne peut PAS concerner une personne qui a reçu un cœur nouveau. En effet, cette expérience est la résultante de la vraie repentance, qui consiste moins à reconnaître une liste de péchés qu’à prendre conscience qu’on a depuis toujours usurpé la place du Créateur, que notre néant a nié sa réalité, ou encore qu’on a considéré que l’être humain est au même niveau que le Divin. Aussi longtemps que ces choses ne meurent pas, le cœur nouveau ne pourra se former. On prendra des expériences émotionnelles pour des onctions ou même des nouvelles naissances, mais ce ne seront que des nuées sans eau.

Le lit de l’apostasie, c’est la religion, c’est-à-dire une gestion humaine du divin (expression horrible mais hélas vraie), qui est une idolâtrie qui ne dit pas son nom. Parce que ce divin-là est au service de l’humain. Ceux qui abandonnent Jésus dans Jean 6/66 n’avaient pas fléchi le genou devant lui, mais admiraient sa puissance; ils n’avaient pas reconnu la voix du Père en lui.

La promesse du Dieu vivant, c’est de donner un cœur nouveau. Et ce cœur nouveau se forme en nous — vient à la vie — lorsque Jésus est reconnu comme le Sauveur ET le Seigneur de tout. Lorsque toutes les discussions, toutes les contestations du cœur naturel, tous les calculs de la chair, prennent un coup fatal. Le Père cherche des adorateurs en esprit et en vérité : ceux-là ne peuvent pas apostasier — ils seraient séduits … si c’était possible. Mais ça ne l’est pas. 

JeromePrekel2024©www.lesarment.com


[1] Encyclopedia Universalis

[2] 2 Timothée 3/5 : « les hommes auront l’apparence de la piété, mais reniant ce qui en fait la force. »

[3] 2 Corinthiens 11:13-15 : « Ces hommes-là sont de faux apôtres, des ouvriers trompeurs, déguisés en apôtres de Christ »

[4] 1 Pierre 4/7 : « La fin de toutes choses est proche. Soyez donc sages et sobres, pour vaquer à la prière. »

25 comments On Réflexions autour de l’apostasie

  • La promesse du Dieu vivant, c’est de donner un cœur nouveau par l’œuvre de Jésus et la puissance du Saint à ceux qui le désirent ardemment…..l’Esprit vient établir dans notre pensée sa gouvernance , quelle Gloire … Ce cœur nouveau n’appartient plus au monde naturel, nous ne sommes plus de ce monde , nous avons découvert la cité céleste et y sommes entrées pour toujours, nous ne pouvons plus être séparés de Jesus et du Saint Esprit , car ils nous habitent et nous dirigent …Quelle Gloire ! J’aime ton message Jérôme, un très grand merci pour ce travail spirituel…que le Seigneur te visite et te remplisse de toute sa joie par notre très cher Saint Esprit . (bon été dans sa présence )

  • et même des antichrists, sont parmi les ouvriers de la moisson. Merci d’approfondir…….comment peut-on être antichrists et en même temps amener de gens à Christ. Exemple actuel.

    • Bonjour Noumine
      « comment peut-on être antichrists et en même temps amener des gens à Christ » ?
      Bonne question.

      Le terme antichrist peut être interprété de plusieurs manières, et l’apôtre Jean clarifie sa pensée (1 Jean 2) : « Qui est menteur, sinon celui qui nie que Jésus est le Christ? Celui-là est l’antichrist, qui nie le Père et le Fils ».

      On pourrait penser que c’est tout simplement, l’incroyant qui nie le Père et le Fis, mais alors ce serait un peu court, puisque juste avant, l’apôtre dit « ils sont sortis de nous », c’est-à-dire de l’Église, c’est-à-dire du corps des croyants, qui est le corps de Christ. Les pires antichrists seraient donc des croyants.

      Plus précisément, nous savons que c’est le refus de la messianité de Jésus qui est le cœur de la mentalité antichrist, mais ce n’est pas si simple : il y a ceux qui suivaient Jésus parce qu’ils pensaient qu’il était un prophète, ou Elie, ou Jérémie, ou Jean-Baptiste, ou un faiseur de miracles, Mais pas le Fils. D’ailleurs, lorsqu’il s’est affirmé en tant que Fils ou en tant que l’Agneau, ils l’ont quitté. Et pendant tout un temps, ils pouvaient très bien dire autour d’eux : « venez, nous avons trouvé un grand prophète, il fait des miracles incroyables » et se trouver en position d’évangélistes, d’une certaine manière.

      Amener des gens à Christ, ce n’est pas la même chose que de les amener à l’église.

      Prenons un autre exemple : partout où on fait des formations au témoignage, pour pousser les chrétiens à être des témoins, alors que ces personnes ne sont parfois pas converties vraiment, n’ont pas eu d’expérience de la repentance, et n’ont pas fait de rencontre personnelle avec le Seigneur. De quoi sont-ils témoins ? De qui sont-ils témoins ? D’une religion, d’une église, mais pas du Sauveur et Seigneur de tout.

      Raison pour laquelle l’apôtre Paul parle ainsi de certains chrétiens : « il en est plusieurs qui marchent en ennemis de la croix de Christ, je vous en ai souvent parlé, et j’en parle maintenant encore en pleurant » (Philippiens 3/17). Il ne parle pas d’incroyants, parce qu’il n’y a rien de surprenant à ce que ceux-ci marchent en ennemis de la croix. On pense souvent à des judaïsants qui revenaient à la Loi, annulant le pouvoir de la croix, et c’est tout à fait juste. Mais il y a aussi autre chose : des croyants, des chrétiens, qui annoncent un christianisme sans sacrifice, sans la croix. Et non seulement sans la croix, mais contre la croix. Conclusion, il n’y a peut-être rien de plus antichrist que d’être anticroix.

      Et il n’y a peut-être rien de plus anticroix que de ne jamais en parler.

    • Jérôme oui oui oui c’est bien la croix qui pose probleme aux chretiens intellectuels aux grandes connaissances et au savoir théologique qui reste inintéressant, mais ne peuvent sauver et convaincre le cœur pour Jésus . Merci de dire clairement que l’anti christ est un chretiens sans foi en Jésus et son œuvre parfaite, pour nous délivrer des pensées charnelles sur l’œuvre de Dieu.

      • Bonsoir Martine
        Je ne sais pas si on peut dire que l’antichrist (avec article défini) est un chrétien sans foi en Jésus, mais une chose est sûre : il y a des critères qui entrent dans le champ de l’esprit antichrist, et ce que j’ai dit sur la croix (ou l’absence de la croix) en fait clairement partie.
        Bénédictions/JP

  • Bonjour,

    Je dirais même, pour continuer dans cette pensée, que si Pierre avait persévéré dans sa mentalité de « Jésus ne doit pas mourir » , alors il aurait été un anti-christ, anti-croix : precher Jésus mais sans comprendre qu’il faut que la chair (la mentalité de la chair) doit mourir, doit être crucifiée par le « Non pas ma volonté mais ta volonté Seigneur ».
    Voilà pourquoi Pierre devait passer par le crible face à la croix de Jésus.
    Ainsi un apôtre qui avait oeuvré à tant de miracles au nom de Jésus et à côté de Jésus , aurait pu basculer dans un enseignement de l’anticroix, si la croix n’avait pas fait son oeuvre dans la mentalité-même de Pierre (si Pierre n’avait pas voulu se repentir de sa mentalité, en niant, par exemple, que son reniement était un péché). Certe, pour Pierre, cela n’a pas été le cas, par la grâce de Dieu, mais du fait du libre arbitre de chacun, on peut très bien virer sur « du David » ou sur « du Saül » , face à la repentance vraie, devant Dieu, en reconnaissant pleinement le péché qui jallonne le chemin de la chair, ou en minimisant cela et en continuant alors selon la mentalité de la chair car on n’y trouve pas tant de raisons valables que ça , pour en arriver à devoir nous en extraire à tout prix (par le prix de la mort à la croix, par le prix que Jésus a accepté de payer).
    C’est quand on veut s’extraire de la mentalité de la chair, qu’on comprend qu’il fallait un sauveur qui le fasse pour nous, car on en est totalement incapable. Pour un fumeur, arrêter de fumer, certains pourraient le faire, par leur force humaine (si on a une forte force morale, comme Job, par exemple) mais arrêter d’aimer fumer (ne plus avoir d’attirance qui reste en nous pour la cigarette) : voilà où est la nécessité de la mort de la chair et c’est completement different : c’est toute la difference entre la religion (il faut. Il ne faut pas, de la Loi) et l’oeuvre de Jésus en nous (qui nous change selon ce que la Loi demandait de nous)

  • Bonsoir, merci pour cet excellent exposé.
    Pour l’antidote par contre je ne suis pas tout à fait d’accord.
    Si l’apostasie est l’éloignement de Dieu alors voici le remède :
    «Je conclurai pour eux une alliance perpétuelle, je ne me détournerai plus d’eux, je leur ferai du bien, et je mettrai ma crainte dans leur cœur, afin qu’ils ne s’écartent pas de moi.»
    ‭‭Jérémie‬ ‭32‬:‭40‬ ‭NBS‬‬
    La crainte de Dieu, la grande absente des églises actuelles, rempart contre l’apostasie !
    Et je crois que chacun pourra constater l’effet de balancier : plus la crainte diminue, plus l’apostasie augmente.

    • Et comment apprenons nous à le craindre véritablement ?
      J’ai souvent demandé ( peut-être pas assez sérieusement je ne sais pas.. ) à apprendre à craindre l’Éternel mais ma vie n’évolue pas dans le sens qu’elle devrait. Néanmoins je suis totalement d’accord avec toi Olivier.. s’il y avait la crainte, il y aurait moins de débordements, plus de sérieux dans nos réunions ( je parle d’une manière générale je n’ai pas forcément d’exemple), plus de communion et de partage.. bref très bon antidote.

      • Effectivement, la crainte de Dieu s’apprend :
        Venez, fils, écoutez-moi : je vous enseignerai la crainte de l’ÉTERNEL. PS 34 (et bien d’autres versets)
        Et de ce point de vue, la responsabilité des pasteurs est énorme.

        Témoignage personnel : peu de temps après ma conversion j’avais vu que je commençais gentiment à glisser (c’était l’été…) et j’avais prié Dieu en lui disant qu’il avait toute latitude pour mettre en place quelque chose pour que ça n’arrive plus.
        Et des expériences sont effectivement arrivées et ont développé cette crainte que j’ai encore aujourd’hui.
        Je parle d’expériences qui m’ont amené à un niveau de crainte proche de la terreur (j’entends déjà les réactions horrifiées…)
        Mon alliance de vie et de paix était avec lui ; et je les lui ai données, afin qu’il me révérât ; et il m’a révéré, et a été effrayé de la présence de mon Nom.
        Une autre traduction disait même : il a eu la terreur de mon nom…

        • 1Mon fils, si tu reçois mes paroles, Et si tu retiens en toi mes commandements,
          2Si tu prêtes une oreille attentive à la sagesse, Et si tu inclines ton cœur à la raison ;
          3Oui, si tu appelles l’intelligence, Et si tu élèves ta voix vers la raison,
          4Si tu la cherches comme l’argent, Si tu la recherches avec soin comme des trésors,
          5Alors tu comprendras la crainte de l’Éternel Et tu trouveras la connaissance de Dieu. Psaume 2

          Ce psaume nous dit bien tout ce qu’il faut mettre pour COMPRENDRE la crainte de Dieu, et c’est pas un petit travail apparemment…

        • Bonjour Oiivier, Jonathan et Jérôme

          Je suis d’accord avec vous au sujet de la crainte de l’Eternel qui, si elle disparaît, laisse porte ouverte à l’apostasie.

          Sur le mont Horeb, Dieu avait donné ses commandements en voulant inspirer aussi la crainte de lui, afin que les Hébreux ne soit pas enclins à lui désobéir. Pourtant, ils l’ont fait ensuite. Car la crainte, pour qu’elle soit efficace à long terme, ne doit pas être seulement une émotion du moment mais bien une vérité qui s’installera en nous par l’enseignement qui nous fera réaliser et accepter comme vrai que seul le chemin de Dieu (donc l’obéissance à sa SEULE volonté) est le chemin de la vie véritable et éternelle.

          C’est cette crainte dont il est effectivement parlé. à propos de l’alliance avec Lévi (vue en Moïse ), en :
          « Mon alliance de vie et de paix était avec lui ; et je les lui ai données, afin qu’il me révérât ; et il m’a révéré, et a été effrayé de la présence de mon Nom. »

          Et c’est cette crainte qui a manqué à Adam et Eve lorsqu’ils ont chuté : ils ont cru qu’un autre chemin était possible que l’obéissance à Dieu, tout en restant dans la vie. Ils n’ont donc pas craint de sortir du seul chemin de la vie, car ils n’ont pas cru que seul le chemin de Dieu était la vie.
          La crainte de ne pas être sur le chemin de Dieu car lui seul est la vie véritable et éternelle : c’est ce que l’enseignement doit nous emmener à comprendre par la révélation que c’est la vérité.
          Nous ne croyons plus forcément, dans le monde évangélique, que seul le chemin de l’obéissance à la volonté de Dieu est la vie véritable pour le peuple de Dieu. Nous croyons qu’on peut très bien trouver un chemin qui conciliera notre propre volonté et la vie veritable, voilà toute la séduction que Satan veut faire croire à des gens purifiés du péché, comme Adam et Eve étaient purs aussi avant de chuter : pas forcément besoin d’obéir à toute la volonté de Dieu, car il peut exister un autre chemin qui concilie vie et notre propre volonté d’homme qui n’est pas selon celle de Dieu !
          Satan n’avait pas remis en cause que Dieu est Dieu, que Dieu existe, qu’Il est le grand Dieu, etc… Mais Satan a remis en cause que seul le chemin de la volonté de Dieu pour nous (donc d’obeir à Dieu) était le seul chemin de la vie ! Si on ne croit pas ça, alors quand le chemin de Dieu ne nous conviendra pas, on se mettra alors à se dire qu’on peut quand-même essayer de trouver un autre chemin qui conciliera la vie veritable et notre volonté qui nous plaît plus que la volonté de Dieu. (Du coup, le chemin de la croix sera abordé différemment ce que Jésus a fait ; nous nous dirons qu’on peut faire autrement et nous ne connaitrons alors pas le seul chemin de la vie véritable).

          • Merci Brice, c’est toujours super édifiant les commentaires de ce site. Sois béni 😊

          • Merci Brice, je trouve un peu de temps pour relire ces commentaires et j’adhère tout à fait.
            Le plus drôle dans l’histoire (si l’on peut dire) c’est que ce qui me terrorise littéralement c’est de voir des chrétiens qui ont prit leur propre chemin et qui continuent comme si Dieu était avec eux alors que manifestement ils lui ont désobéi. Ils suivent un autre chemin et un autre Jesus sans paraître affectés. Se dire qu’on peut être trompé à ce point me terrorise.

        • Bonjour Olivier,
          Tu as raison d’insister sur le fait que la crainte de l’Éternel est au cœur de tout. On a envie d’ajouter évidemment qu’il existe une nuance importante entre la peur et la crainte spirituelle, et que Dieu n’a pas le désir que ses enfants aient peur de lui. Parce que leur relation est basée sur l’amour (Tu aimeras l’Éternel …), et que la peur ne fait pas partie de l’amour, elle n’y a pas de place, puisque l’amour parfait bannit la crainte-peur (car l’amour ne bannira jamais le respect et la révérence, au contraire).
          Dieu ne veut pas que ses enfants aient peur de lui, mais le respectent et l’honorent au-dessus d’eux-mêmes.

          La question de la nuance entre la crainte-peur et la crainte-respect est importante, parce qu’elle rejoint celle de la liberté : Dieu veut donner/rendre la liberté à ses créatures, justement parce qu’il ne peut pas y avoir d’amour réciproque sans liberté. De même qu’il ne peut pas y avoir de développement et de maturité de l’amour si la peur est présente. La peur aliène, et la crainte-respect libère. La peur est une émotion, la crainte-respect est un choix librement consenti, y compris l’obéissance qui va avec.

          Les incroyants, eux, sont dans l’ignorance de l’existence de Dieu et ne peuvent donc pas craindre-respecter ce qu’ils ne connaissent pas. Alors ils en auront peur, comme de quelque chose qui les dépasse, qu’ils ne comprennent pas, et c’est justement leur ignorance qui les y contraint. La peur va avec l’ignorance, tandis la crainte de l’Éternel va avec la connaissance. Plus la connaissance augmente, plus la crainte-respect augmente, et plus l’amour augmente.

          Mais on pourrait dire aussi, pour aller dans ton sens, que les enfants de Dieu évoluent au travers de divers stades de maturité, ce qui signifie qu’ils commencent par être immatures, et que dans ces étapes-là, il est assez évident que la peur de Dieu pourra les aider à résister à leur folie naturelle. Et c’est ce qui s’est passé à Horeb, comme le rappelait Brice : si Dieu a fait ce qu’il fallait pour marquer les esprits, et provoquer la peur, voire la terreur, c’est justement à cause de leur ignorance, et de l’état brut de leur nature : ils sont tellement charnels, tellement imprégnés de leur condition d’esclaves, qu’ils semblent incapables de croire, malgré miracle après miracle, plaie après plaie. La peur a donc fait partie de leur histoire, mais le but, c’était Christ.

          Nous ne serons donc pas les prophètes de la peur de Dieu, mais ceux de la crainte respectueuse, et librement choisie, de l’Éternel. Le Monde (et l’Église) n’a pas besoin d’un Dieu dont il faut avoir peur, il a besoin d’un Dieu Sauveur. Et si nous avons pu faire certaines expériences de la peur de l’Éternel, dans notre histoire personnelle, c’était forcément un effet de la grâce de Dieu pour nous, tout comme la discipline dont il fait usage pour ses fils n’est pas produite par sa colère, mais par son désir de nous protéger et de nous instruire. Parce qu’il est notre Père, et que son amour est l’explication de tout.

          • C’est bizarre on dirait une réponse de de l’IA… ou de Bayrou. Bien au milieu. Pleine de sagesse. Une vision de Dieu limitée et toute humaine finalement.

            Désolé mais ça ne me va pas du tout, ça ne correspond ni à mon expérience ni à ce verset qui parle bien de terreur (et il y en a d’autres, pas le temps de chercher ici)
            Je continue de penser que cette version « crainte respectueuse  » de la crainte de Dieu passe à côté de quelque chose, que c’est justement ce qui manque aujourd’hui à l’Eglise et ce que Dieu reprochera à ceux qui sont chargés de donner TOUT le conseil de Dieu.

            Pour l’anecdote, le jour ou ce verset m’a été révélé, j’étais au culte en train de lire ma bible. Et le pasteur se livrait à son jeu favori : »Avec la Bible je positive ». Il a donc trouvé et lu un verset contenant une promesse.
            Hélas comme bien souvent, il y avait un « si ». En l’occurence « si tu crains l’Eternel ».
            Alors il s’est vite empresser de dire « la crainte de Dieu c’est l’Amour de Dieu »

            Seigneur aie pitié de nous.

            « Ne me craindrez-vous pas, dit l’Eternel, Ne tremblerez-vous pas devant moi? » Jérémie 5:22

            « Quand la terreur vous saisira comme une tempête, Et que le malheur vous enveloppera comme un tourbillon, Quand la détresse et l’angoisse fondront sur vous. Alors ils m’appelleront, et je ne répondrai pas; Ils me chercheront, et ils ne me trouveront pas. Parce qu’ils ont haï la science, Et qu’ils n’ont pas choisi la crainte de l’Eternel,… » Proverbes 1

          • « on dirait une réponse de l’IA ou de Bayrou, une vision de Dieu limitée, toute humaine » … et donc qui n’est pas spirituelle …

            Je ne suis pas certain que cette intro était utile, mais je la crois sincère. Tu sais Olivier, la volonté de rabaisser l’autre dans un échange n’est pas une preuve … de la crainte de l’Eternel, qui jamais ne nous enseigne ce type de rapport, ni avec des incroyants, ni avec des frères. Je te renvoie donc à cette révélation de Dieu que tu nous décris comme supérieure, pour quelle te confirme si c’est juste ou pas.

            Maintenant sur le fond : j’ai présenté ma compréhension de la crainte de l’Éternel et je pense avoir dit des choses importantes sur la peur et la liberté, sur l’amour aussi, en expliquant que ce que tu apportais faisait effectivement partie de la crainte, mais qu’on ne pouvait pas la réduire à ça. Je ne vois pas en quoi cette position serait condamnable. Toi tu estimes qu’elle est relativiste et artificielle : je suis prêt à l’entendre mais je ne risque pas d’être convaincu par ton attitude, en tout cas. Et inutile de faire une recherche avec les mots « terreur » et « effroi », et de produire les versets concernés. D’abord parce que je sais qu’ils existent, mais je les explique au moyen de principes spirituels. Viens me rejoindre sur ce terrain, et il sortira certainement quelque chose d’édifiant de notre échange.

          • @ Jérôme,

            En me relisant effectivement on peut dire que c’était pas très fin. Mes excuses donc !
            Par contre juger de mon niveau de crainte de Dieu sur cette seule réaction un peu charnelle c’est aller un peu vite en besogne non ?
            De même, « ne pas être convaincu par mon attitude » qu’est-ce que ça veut dire ? Je ne cherche qu’à convaincre par la parole de Dieu sinon par quoi ? C’est l’Esprit qui convainc !
            Cherche bien je n’ai jamais réduit la crainte à la terreur comme tu le prétends, j’ai juste amené un angle différent qui manque cruellement à mon avis pour avoir la juste vision du cylindre comme le dit très bien Brice plus bas.
            En 15 ans d’Eglise, j’ai entendu des prédications sur la grâce jusqu’à la nausée. Jamais une seule sur la crainte de Dieu et au lieu de valider tu vas me faire un cours pour rétablir l’équilibre dont tu juges que je manque ?! C’est vous les prédicateurs qui manquez d’équilibre !

            Petit témoignage :
            avant-hier soir nous étions réunis à trois famille pour un pique-nique. Après le repas nous avons chanté et un frère m’a demandé de donner une courte exhortation. Comme je n’avais pas eu le temps de préparer, j’ai amené le sujet et les versets ci-dessus. A chaque verset, les frères et soeurs présents ont dit amen, puis nous avons longuement prié sur ces vérités. C’était le ciel sur la terre…

            Dieu est bon : AMEN !
            Dieu est grâce et miséricorde : AMEN !
            Dieu suscite parfois de la terreur (c’est confirmé dans sa parole) : AMEN aussi !
            Pas besoin d’en rajouter.

          • Salut Olivier

            La communication par les échanges écrits atteint parfois ses limites, surtout quand « on monte dans les tours » : entre ce que j’ai voulu dire et ce que tu as cru comprendre, il peut devenir nécessaire de préciser la pensée. Mais globalement, ce n’est pas un exercice facile, surtout lorsqu’on se lit vite et qu’on a le clic rapide.

            Par exemple tu as compris que j’ai jugé « de ton niveau de crainte de Dieu sur cette seule réaction un peu charnelle », alors que j’ai simplement dit que ton intro n’était pas une preuve de crainte. Ça ne signifie pas que je crois que tu n’en as pas, ou qu’elle est fausse. Mais elle est en défaut.

            Sinon, tu dis « c’est vous les prédicateurs qui manquez d’équilibre ». C’est malheureusement vrai, et c’est une tension à chaque fois que je prêche (avant et après, pas pendant). c’est quelque chose de très fort, qu’on soit devant un petit ou un grand auditoire. Je suppose que ta phrase signifie que tu sais de quoi tu parles (que tu sais ce que c’est que d’apporter un message équilibré).
            Tu vois, je pense qu’on pourrait tout à fait entendre un truc du genre : « certains prédicateurs manquent d’équilibre », mais pas « vous les prédicateurs », tout simplement parce que c’est une expression à l’emporte-pièce (=qui manque de nuance). Probablement parce que tu es en colère, d’où le côté excessif de ton propos, qui distribue des mauvais points (pour ne pas dire autre chose) à droite et à gauche. J’ai une question : est-ce que la crainte de l’Éternel pourrait te retenir d’accuser en bloc les serviteurs de Dieu, au nom de Romains 14, par exemple ? Ou est-ce que tu es au-dessus de tout ça ?

            Conclusion : je ne suis toujours pas d’accord avec ton approche, mais le Seigneur te connaît et il voit qu’il y a du zèle dans tout ça. Et je prie pour qu’il te conduise jusqu’à son but. Un petit verset pour la route : « la colère de l’homme n’accomplit pas la justice de Dieu » (Jac. 1/20). Devenir mesuré n’est pas un péché. À ne pas confondre avec la tiédeur.

  • Merci Olivier et Jonathan,
    Je crois que l’apostasie est le sujet principal des temps de la fin. Comme dit dans l’article, l’apostasie existe depuis toujours, puisqu’elle accompagne (elle est liée à) la foi et la révélation de Dieu. Et on voit bien dans les messages aux 7 églises que le recul de la foi était déjà une réalité … et que plusieurs antichrists étaient à l’œuvre. Mais Dieu n’abandonne pas, il continue de parler et d’appeler : il y a encore de l’espoir.
    Le temps de la fin doit être le moment (long ou court) d’une apothéose de l’apostasie, dans le sens qu’on sente sur l’Église mais aussi sur nos propres vies le poids du Monde et la force des vents contraires, qui pourraient faire baisser notre lumière, par toute sorte de moyens, directs et indirects. C’est pourquoi effectivement la crainte de l’Éternel est déterminante et salutaire.

  • Bonsoir,

    intéressant débat entre Olivier et Jérôme…

    Mais peut-être que ça nous rappelle cette expérience philosophique qui décrit la recherche de la vérité comme un objet cylindrique suspendu dans une pièce avec son ombre rectangulaire projetée sur un mur et son ombre sphérique projetée sur un autre mur perpendiculaire, et 2 observateurs qui voient chacun une des 2 ombres et se disputent sur la forme de l’objet parce qu’ils ne conçoivent pas encore qu’il s’agit d’un cylindre (et non pas d’un parallélépipède, ni d’une boule). C’est en réunissant les 2 observations qui sont vraies mais pas suffisantes à elles seules, et en acceptant de comprendre qu’on puisse observer une sphère et un rectangle en ombre, sans pour autant avoir tort sur notre observation, mais tout en réalisant qu’on ne peut fermer notre interprétation à notre seul point de vue, qu’on arrivera peut-être à comprendre qu’un objet peut effectivement réunir les 2 observations : un cylindre qui combine les 2 projections d’ombres.

    Alors peut-être que ça fait IA et consensuel, mais peut-être que c’est là que se trouve réellement l’avancée dans la vérité.

    Donc pour la crainte de Dieu, peut-être qu’il ne s’agit pas d’une étape figée, d’un état ne correspondant qu’à une seule position (terreur/ peur ou crainte respectueuse) mais qu’il s’agit d’une évolution au cours du temps ou plutôt au cours de notre avancée dans la maturité spirituelle. La peur pour les plus immatures car ça les aidera à ne pas dévier tout de suite, mais au fil de notre maturation spirituelle, cette crainte de Dieu se peaufine en crainte de ne pas être dans l’obéissance à Dieu, parce qu’on veut Lui obéir, car on ne croit qu’en Sa volonté pour notre vie et parce qu’on aimerait Lui donner cela (notre obéissance à Sa volonté, par la foi en Lui).

    En vrai, en Mal 2:4-7, dans l’alliance de Dieu avec Lévi qui a eu de la crainte à l’égard de Son nom, (et qui fait référence à Moïse, notamment) : peut-on réellement dire que Moïse était en permanence terrifié devant Dieu et que c’est la terreur, la peur qui a fait qu’il a suivi Dieu ? Ou était-ce parce que Moïse, au cours de son parcours avec Dieu, a de plus en plus adhéré à la mentalité de Dieu, parce qu’il y croyait et avait la crainte de ne pas être dans la volonté de ce Dieu qu’il comprenait de plus en plus, dans sa position de Dieu sur son peuple (et que Moïse s’est alors permis de dire NON à Dieu lorsque Celui-ci voulait exterminer le peuple désobéissant, parce qu’à ce moment-là, Moïse comprenait la position de Dieu, entre Sa colère à l’égard du peuple mais aussi Son devoir de fidélité à Sa Parole envers Abraham, afin de rester une Dieu de parole ?).

    Une crainte de voir le nom de son Dieu terni si Celui-ci n’était plus dans la fidélité à Sa promesse : était-ce de la terreur qui a emmené ainsi Moïse a alors vouloir le chemin que Dieu Lui-même avait dans Son coeur intime, ou était-ce une autre sorte de crainte : la crainte pour l’honneur du nom de Son Dieu que Moïse comprenait de plus en plus, lui qui réalisait la difficulté de diriger ce peuple mais qui comprenait aussi que la gloire du nom de Dieu résidait dans Sa fidélité à Sa parole ?

    Moi je crois que Moïse n’avait plus de la terreur (puisqu’il montera ensuite sur la montagne vers laquelle les enfants d’Israël avaient peur d’approcher, et même Moïse avait eu peur ; et puisque plus tard Moïse demandera à voir la gloire de Dieu) ; mais Moïse avait ensuite plutôt la crainte pour le nom de Dieu, la crainte de ne pas faire la volonté de Dieu qu’il voyait, elle seule, comme le bon chemin et l’unique chemin à suivre. C’est pour ça que Moïse a autant été fidèle à Dieu (pas parce qu’il est resté dans la terreur que Dieu le punisse).

    Enfin, c’est comme ça que je vois ça ….

    • Hello Brice,
      Merci pour les commentaires équilibrés. J’avais en stock l’illustration que tu évoquais, et je me suis dit qu’on pourrait l’intégrer dans les échanges. C’est une belle image, qui parle bien de la complétude, et elle ne vient pas de l’IA. C’est plus ancien;)
      On va dire que c’est la lumière de notre intelligence que nous projetons sur les choses, qui produit telle ou telle forme. Et plus nous sommes fixes, plus nos idées sont arrêtées, et moins nous avons de chance d’intégrer la compréhension de l’autre, et donc de nous enrichir. Et quand à la vérité en 3D, elle est alors totalement hors de portée. Une belle métaphore.
      la vérité

  • Bonjour Olivier,

    En vous lisant il y a une double question qui est venue à ma pensée :

    Est ce que la crainte de L’Eternel que vous avez expérimenté vous a installé dans une servitude qui supose un jugement en vous poussant à marcher dans vos propres résolutions ?
    Ou bien :
    Est ce que la crainte de L’Eternel vous a amener à haïr votre pêché et à découvrir et vivre en Christ la grâce de l’affranchissement ?

  • Pour répondre à Olivier,

    C’est sûr que la crainte d’être dans la séduction (s’égarer hors de Dieu et ne même plus s’en rendre compte parce qu’on est bien dans ce chemin qui convient à notre chair) est une réelle crainte de chrétien justement mature et qui cultive donc cette crainte de la maturité spirituelle : craindre de ne pas être dans la volonté de Dieu (plus que craindre que Dieu nous punisse : il existe une véritable nuance).

    Et c’est tout le combat de Jésus à Gethsemané : pour prendre pleinement le chemin de la croix, en le décidant de Lui-même, Jésus nous a bien montré ce combat de savoir si le chemin de la volonté de Dieu (quand ce chemin est dur comme celui de la croix) est bien le seul chemin et ensuite décider de l’accepter car on comprend qu’effectivement c’est le SEUL chemin possible.
    D’où la différence d’avec Adam et Eve qui se sont laissés convaincre qu’un autre chemin était possible que l’obéissance à la volonté de Dieu, tout en restant dans le chemin de la vie (car cet autre chemin les attirait).
    Si on relit ce combat de la prise de décision volontaire de Jésus à Gethsemané, on comprend que la question « est-ce le seul chemin possible ? » n’est pas anodine pour accepter le chemin de la croix, dans notre vie (renoncer à notre chemin qu’on pouvait penser être tout aussi bon, par notre propre discernement humain).
    C’est là que se jouera probablement le suivre Jésus jusqu’au bout ou prendre une bifurcation de notre préférence en pensant qu’on est alors toujours dans la course…

  • @ Brice : tout à fait d’accord.
    Un jour j’ai dit à Dieu sur ce chemin du renoncement à ma volonté propre : « Ce que tu me demandes c’est pas humain »
    Il m’a dit « Tu as raison c’est divin » 😉
    Sans crainte de Dieu j’aurai pas pu résister.
    Ca répondra peut-être à Mickaël.

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