Les pastèques carrées sont nées au Japon et contrairement à ce qu’on pourrait penser, elles ne sont pas le produit d’une mutation due à une ex-catastrophe nucléaire, mais proviennent de l’imagination débridée (!) de quelques agriculteurs nippons en mal de créativité. La méthode est simple : on fait grandir les fruits dans une boite en verre carrée de dix-huit centimètres de côté (pour que la lumière du soleil continue d’assurer leur croissance) jusqu’à maturité. Les cucurbitacées ainsi obtenues s’arrachent à prix d’or : plus de 300 fois le prix d’une pastèque « normale » ! L’une d’entre elle s’est même vendue à 2000€. À ce prix-là, on ne les mange pas : elles sont juste destinées à la décoration.

Rien de nouveau sous le soleil ? Pas sûr

Les agriculteurs japonais sont imaginatifs, mais pas au point d’inventer le fil à couper l’eau chaude. L’être humain est décidément épuisant : en tant de guerre il fabrique des bombes, et en temps de paix, des pastèques carrées … On se demande jusqu’où s’arrêteront-ils ? Ici, le seul véritable exploit finalement, c’est de trouver des consommateurs qui vont accepter qu’une pastèque qui normalement ne vaut pas un rond, leur coûte un bras, juste pour la regarder parce qu’elle est carrée. Et même si cette pratique ne se développe que dans le cercle très fermé du luxe alimentaire, on préférerait sans doute que le génie agronomique se mobilise pour une cause plus altruiste, dans un monde où un bon tiers de l’humanité peine à se procurer un minimum vital de subsistance.

Une parabole moderne 

La vérité a échappé aux nombreux commentaires sur le sujet : le Diable se cache dans les détails et c’est la forme du monde qui est en jeu. Mobilisons-nous donc pour protéger l’identité menacée de la pastèque traditionnelle : ne laissons pas se perdre l’héritage naturel, sous l’influence de quelques pastèques progressistes qui acceptent de se laisser défigurer – pour de l’argent – tout ça pour contredire un modèle créationnel qui a largement fait ses preuves. Stop à la discrimination du rond, parce qu’il est une signature divine. Stop aux tentatives d’inclusion du carré dans l’univers circulaire parfait. Pensons aux générations futures : sauvons la pastèque normale (voilà l’enjeu, prendre position et défendre ce qui est normal) et interdisons carrément la pastèque carrée (de 18 centimètres de côté, soit 3 x 6, comme par hasard), qui risquerait de semer le trouble dans une espèce menacée de confusion identitaire. Parce qu’une fois qu’une pastèque est devenue carrée, le retour en arrière est impossible.

Qu’on ne s’y trompe pas : le côté anecdotique est évidemment un leurre, qui cache une volonté qui dépasse largement la pastèque elle-même; si on laisse faire sans rien faire, c’est la forme du monde entier qui sera menacée par le révisionnisme progressiste : encore un peu, et on nous dirait presque qu’il est plat.

Unissons-nous pour la pastèque. Celui qui sauve la pastèque, sauve le monde.

Pasteur Jean Aymar©www.lesarment.com