Le Mal exerce une influence continuelle, une pression constante et finalement fait usage de violence sur tous les hommes, mais particulièrement sur ceux qui veulent vivre pieusement en Jésus-Christ (2 Timothée 3/12). L’Esprit parle de « persécution » (Dioko en gec), qui signifie littéralement « poursuivre, harceler, molester, faire s’enfuir ».
La pression peut être active et directe, comme pour 365 millions de chrétiens qui ont été persécutés en 2024, dans près de 78 pays. Et la pression peut être passive, par des injonctions sociales, par des lois défavorables, par des intimidations afin de faire reculer la pensée et les valeurs chrétiennes dans la société. Elle peut s’exercer aussi de manière indirecte pour accroitre le poids des soucis, ou distraire, dévorer le temps, la disponibilité d’esprit, et finir par stériliser le témoignage.
À cause des différentes manifestations de ce Mal spirituel, tout chrétien né de nouveau est appelé à devenir un résistant par nature, non seulement pour conserver la foi – « J’ai combattu le bon combat, j’ai gardé la foi » (2 Timothée 4/7) – mais pour triompher par la foi (1 Jean 5/4). Et le croyant sera plus que vainqueur (Romains 8/37), s’il accepte de combattre dans l’arène, ce qui implique une discipline et une vision : « Il n’est pas de soldat qui s’embarrasse des affaires de la vie, s’il veut plaire à celui qui l’a enrôlé » (2 Timothée 2/4).
Ceux qui comprennent cette vision savent qu’ils doivent accepter ce qu’elle entraîne : « S’ils m’ont persécuté, ils vous persécuteront aussi » (Jean 15/20). Parce que la vérité qui accompagne la bonne nouvelle, la vérité de la morale divine, s’inscrit en contradiction avec celle du Monde. Et ce n’est pas parce que nous ne sommes plus, en Occident, dans une société semblable à celle des premières églises que les principes spirituels changent : nous avons toujours besoin d’encouragement et d’exhortation, parce que c’est toujours par beaucoup de tribulations (et violence – Matthieu 11/12) que nous entrons et demeurons dans le royaume de Dieu (Actes 14/22).
Dieu appelle des hommes et des femmes faibles et impuissants à devenir des vainqueurs, par l’Esprit, en suivant un chemin qui est – et qui sera toujours – étroit et resserré : rien à voir avec un christianisme ludique dont le souci principal est de faire disparaître de l’Eglise ce qui est considéré comme des repoussoirs par cette génération. Rendre acceptable l’évangile par le Monde est une entreprise qui ne sera pas bénie à la fin, parce qu’elle implique nécessairement beaucoup de distractions religieuses, avec pour dogme cardinal de prendre soin de soi-même. Mais les Écritures disent expressément le contraire (Romains 13/14). La recherche du mieux-être est caractéristique de notre époque, et a pénétré dans certaines zones de l’Église. Mais les égards pour soi-même sont absents de la théologie et de la vie de Jésus, des disciples et de leurs propres disciples, et nous aurions tort de penser que c’est simplement contextuel.
Une bonne partie du message de l’Évangile de Dieu – de la bonne nouvelle – est un puissant avertissement contre le recul de la consécration, l’affaiblissement du témoignage de la sainteté et l’endormissement spirituel, tout en conservant les apparences intactes de la piété.
Les pressions exercées par les puissances spirituelles de méchanceté (Ephésiens 6) ont amené Israël à déchoir, de lui-même, de la grâce qui lui était réservée, en n’accordant pas à la Parole de l’Éternel l’attention et la crainte qu’elle méritait : ainsi en est-il de l’Église, et du croyant. Car l’apostasie est un mouvement de personnes, un recul de cœurs, et il faut donc que le réveil suive le même chemin. N’attendons pas que les autres bougent. Avant d’incriminer les responsables, les églises, le système, commençons par vivre nous-même le réveil. Si nous parlons contre la situation, alors nous avons le devoir – l’obligation – d’être impliqués dans la recherche du réveil. Sinon, taisons-nous. Acceptons plutôt de payer nous-même le prix personnel, prenons chacun notre part de souffrance liée à l’évangile, comme de bons soldats de Jésus-Christ (2 Timothée 2/3) et nous retrouverons la clarté de la voix intérieure de l’Esprit, et le collyre dont nos yeux ont besoin pour voir les choses comme il faut les voir.
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JérômePrekel2024©www.lesarment.com
2 comments On S’engager, combattre, résister : le chemin du réveil
Bonsoir Jérôme,
Merci pour ce partage qui est un important rappel du combat auquel notre Seigneur nous appelle et j’y souscris pleinement, bien sur.
J’y ajoute ma petite expérience pour dire qu’en effet, une apathie spirituelle n’est pas le fait de responsables, d’églises ou de systèmes, mais que pour vivre ce réveil personnel, il a fallu que le Seigneur me pousse au dehors de ses systèmes.
Quitter le confort de l’institution, de cette routine ecclésiastique, n’est pas chose facile. C’est comme retirer les petites roues du vélo du jeune enfant … on se sent sur le fil !
Mais je dois témoigner de la fidélité du Seigneur qui se glorifie dans nos faiblesses, et rappeler qu’il est avec nous sur le chemin resserré, et que c’est là que nous grandissons réellement et voyons paraittre le fruit qui est vraiment à la gloire de Dieu seul.
Je ne dis pas qu’il faut sortir des églises ou des systèmes. Certains sont sortie des systèmes mais les systèmes ne sont pas sortie d’eux …
Je dis qu’il faut être attentif à la direction du Seigneur **avant tout** … et que bien des fois le Seigneur nous fera quitter le confort du rivage et nous dira « avance en pleine eau » (Luc 5:4), là où nous n’avons plus d’attache, pour qu’il puisse faire sa peche miraculeuse.
He 13:13-14: « Sortons donc pour aller à lui, hors du camp, en portant son opprobre. Car nous n’avons point ici-bas de cité permanente, mais nous cherchons celle qui est à venir. »
Sortons de nos habitudes, du qu’en dira-t’on, etc ; si nous semons la même semence que l’an dernier, nous ferons la même récolte … mais si nous semons pour l’Esprit (même si c’est parfois dans les larmes), nous moissonnerons avec chants d’allégresse. Il l’a promis !
Regardons à Jésus et à son royaume, car il est à la porte.
Bénédictions à tous,
Bruno L.
Merci infiniment pour cette exhortation, à laquelle je dis amen.
Et en effet, que Dieu aide tous ceux qui prennent à coeur le sujet du réveil personnel et familial (« moi et ma maison, nous servirons l’Eternel ») à payer le prix qui vient avec – souvent une solitude accrue face à ceux qui ne comprennent pas (ou n’acceptent pas) nos choix radicaux de consécration (car la mise à part pour Dieu et la sanctification sont, à mon sens, toujours quelque chose de radical, car tranchant).
À tous ceux-là je me permets de dire avec Jérôme : COURAGE !!
« Fortifiez-vous, et travaillez ! Car [le Seigneur] est avec vous. » (Aggée 2.4)