Par Paul Washer
Depuis quelques décennies, une guerre fait rage au sujet de l’inspiration des Écritures. Vous n’y participez peut-être pas, mais bon nombre d’autres personnes de dénominations plus libérales sont impliquées. Nous livrons bataille pour la Bible.
Mais un autre problème se pose. Une communauté qui parvient à proclamer unanimement que la Bible est inspirée n’a gagné que la moitié de la bataille. Pourquoi ? Parce que la vraie question n’est pas de savoir si la Bible est innérante et inspirée de Dieu. La vraie question qui se pose est celle-ci : « la Bible est-elle suffisante, ou devons-nous y ajouter l’apport de toutes les prétendues sciences humaines pour savoir comment diriger une église ? » Voilà la grande question ! Les sciences humaines, à mon avis, ont pris le pas sur la parole de Dieu de manière insidieuse et difficile à discerner. Elles se sont infiltrées dans nos églises, notre évangélisation, notre missiologie, à tel point qu’on ne peut guère encore qualifier nos œuvres de « chrétiennes ». La psychologie, l’anthropologie, la sociologie sont aujourd’hui des sources d’influence majeures dans nos églises.
Nous en venons à penser qu’un homme de Dieu n’est capable de prendre en charge que certains aspects restreint de la vie église. Dès que les choses se compliquent, il doit se tourner vers les experts en sciences humaines. C’est complètement faux ! Dans la Bible, nous lisons que les Écritures nous ont été données « afin que l’homme de Dieu soit accompli et propre à toute bonne œuvre » (2 Ti. 3/17). Par la Bible, nous avons tous les outils nécessaires pour ce que nous avons à accomplir.
Tout ce que nous faisons doit être fondé sur la Parole de Dieu
Y a-t-il un seul point en commun entre Jérusalem et Rome ? Qu’avons-nous à gagner à nous appuyer sur les sciences humaines, alors qu’elles ont été créés dans le but de contester la parole de Dieu ? Comment se fait-il que l’évangélisation, la mission, la prétendue croissance de l’église soit modelées par les anthropologues, les sociologues, les experts en bourse et toutes les nouvelles tendances, plutôt que par les Écritures elles-mêmes ? Toutes les activités de nos églises doivent être fondées sur la Parole de Dieu. Tout ce qui est entrepris dans nos missions doit être fondé sur la Parole de Dieu.
Nous ne sommes pas appelés à être acceptés des hommes
Nos efforts missionnaires, nos activités d’église, et tout ce que nous faisons devrait découler de ce que disent les théologiens et les exégètes. Des hommes qui ouvrent leur Bible et ne se posent qu’une question : « Ô Dieu, quelle est ta volonté ? ». Pourquoi consulter l’avis de ceux qui vivent selon la chair, en leur envoyant par exemple des questionnaires pour savoir quel type d’église ils aimeraient fréquenter ? Une église doit accueillir ceux qui sont véritablement en recherche, mais il faut garder en tête qu’il n’y en a qu’un seul qui les cherche véritablement. Son nom est Dieu ! Si vous voulez être agréable à quelqu’un, si vous voulez vous adapter à quelqu’un, que ce soit à Lui, et à sa gloire, même si pour cela vous êtes rejeté des hommes. Nous ne sommes pas appelés à bâtir des empires. Nous ne sommes pas appelés à être acceptés des hommes. Nous sommes appelés à glorifier Dieu. Si votre objectif pour l’église n’est pas de voir un peuple distinct, saint, qui appartient au Dieu des cieux (Tite 2/14, 1 Pi. 2/9), vous n’êtes pas dans la volonté de Dieu.
À la Loi et au témoignage !
Écoutez ce que dit Esaïe : « si l’on vous dit : consultez ceux qui évoquent les morts et ceux qui prédisent l’avenir, qui poussent des sifflements et des soupirs, répondez : un peuple ne consultera-t-il pas son Dieu ? S’adressera-t-il aux morts en faveur des vivants ? » (8/19). Cette description conviendrait bien aux chercheurs en sciences humaines et aux gourous de la croissance de l’église, qui changent d’avis tous les deux ou trois ans. Ils trouvent une autre théorie pour expliquer qui est l’homme, et comment le réparer, ou pour expliquer ce qu’est l’Église et comment la faire croître. Tous les deux ou trois ans, il y a une nouvelle mode qui surgit pour la rendre plus attrayante aux yeux du monde. Il y a quelques temps, un expert en croissance de l’Église, bien connu, a annoncé qu’il reconnaissait que toutes ses théories étaient fausses. Toutefois au lieu de se tourner vers les Écritures, à genoux, repentant est en pleurs, il a adhéré à une autre théorie humaine !
De telles enseignants n’ont rien à dire ! Esaïe pose la question suivante : « si l’on vous dit : consultez ceux qui évoquent les morts et ceux qui prédisent l’avenir, qui poussent des sifflement et des soupirs, répondez : un peuple ne consultera-t-il pas son Dieu ? S’adressera-t-il aux morts en faveur des vivants ? À la loi et au témoignage ! Si l’on ne parle pas ainsi, il n’y aura point d’aurore pour le peuple » (Esaïe 8/19, 20). Nous qui sommes membres d’Église, et tous ceux qui sont pasteurs et prédicateurs, allons-nous consulter ceux qui sont morts spirituellement dans l’intérêt de ceux à qui le Saint Esprit a insufflé la vie ? Certainement pas !
Extrait du livre de Paul Washer «10 accusations contre l’Église d’aujourd’hui» Edition Impact février 2021
Commentaire du Sarment : Le message de Paul Washer à l’Église n’est pas facile à entendre pour tout le monde. Il parle comme un prophète. Il ne s’adresse pas seulement aux chrétiens de culture évangélique américaine, mais beaucoup plus largement à toute l’Église.
Ceux qui se convertissent sont passés des ténèbres à la glorieuse lumière, et sont entrés dans l’Église, le corps de Christ. Mais on comprend en le lisant que si le conflit spirituel contre le Mal a changé de sphère, l’antagonisme est toujours présent, même dans l’Église. La résistance est nécessaire parce que l’arsenal de séductions, destiné à réduire le témoignage et la puissance de l’Esprit, est complètement déployé. Le message du prophète est clair, à toutes les époques : séparez-vous de l’esprit de l’Homme et de l’esprit du Monde, ne mettez pas votre confiance dans l’homme pour servir Dieu, ne prenez pas les moyens du monde pour servir l’Éternel. Le Bien et le Mal sont continuellement devant vous : choisissez la vie, l’inspiration, la révélation. Il y a une guerre qui est menée contre les saints, et bien qu’ils soient victorieux en Christ, ils peuvent la perdre s’ils font un pas de côté et s’ils évoluent en dehors de lui.
6 comments On Un déni de la suffisance des Écritures
Merci au Sarment pour cet article et ce regard, tranchant mais précieux pour qui veut bien le recevoir.
Je dis toujours que Darwin et Freud ont sapé la puissance de l’Evangile en Occident plus sûrement qu’aucune des méthodes que le diable avait utilisées jusque-là.
« Dieu a-t-il réellement dit ? » reste la 1re et la plus efficace des attaques jamais utilisées par Satan pour détourner les hommes de la Vérité.
Amen. Comme dit l’auteur : il y a une bataille pour la Bible. Et c’est important de le rappeler, surtout dans l’époque qui est la nôtre, où le libéralisme tient le haut du pavé.
Bonjour Jérôme
Je suis moi-même assez réticent à utiliser d’autres sources que les écritures bibliques pour tout travail sérieux
Il y a quelques années (en fait pas mal d’années), un livre était assez répandu dans les milieux chrétiens.
Pour ma part, je l’avais parcouru …L’auteur (Tim La Yaye, je crois) disait que lorsque le peuple d’Israël était sorti d’Egypte, il avait « dépouillé les Egyptiens » et en déduisait que l’on pouvait se servir de certaines ressources humaines dans notre travail. Je pense que cet homme se trompait, mais il a ouvert une brèche en son temps, brèche qui n’a cessé de s’agrandir depuis.
En même temps et bibliquement, il est vrai que l’on s’appuie sur le fait que Dieu est notre Père pour (en principe) aider à transmettre une image positive de Dieu à celui où celle qui le découvre. Il est malheureusement très fréquent que la personne à qui nous annonçons cette vérité fasse un réel blocage en l’entendant (si ce n’est carrément s’enfuir) lorsqu’elle fait un transfert immédiat sur le père terrestre qui a été le sien.
Il s’avère que dans notre société actuelle, les exemples dont je parle sont très nombreux, et je dois plus ou moins admettre que la psychologie a été une aide précieuse dans l’explication de ce mécanisme
Alors, bien qu’étant d’accord sur le fond, ne jetons tout de même pas le bébé avec l’eau du bain.
Discernons, discernons ( Je reconnais que c’est de plus en plus difficile)
Bénédictions
Armand Fabre
Merci Armand, et entièrement d’accord. Je pense que l’auteur le serait aussi, qui dénonce le fait que les sciences humaines « ont pris le pas sur la Parole de Dieu » dans l’Église : c’est le cœur de la question. La psychologie est bonne lorsqu’elle apporte une explication de l’âme humaine, et va trop loin lorsqu’elle devient une solution. Une ministère comme Leanne Payne par exemple l’a très bien compris et intégré de manière exemplaire, je trouve : la psychologie est un moyen, une boîte à outil, à condition d’être éclairée par la vérité dans tous ses compartiments, et de mener à Christ. Le pire qu’on puisse reprocher à la psychologie chrétienne, c’est de mener les gens à eux-même, une sublimation d’eux-même, avec le but d’être heureux, en se servant de quelques trucs spirituels pour y parvenir.
« Christ reçoit encore maintenant ses blessures « dans la maison de ceux qui l’aiment » (Zach.13;6). Le Saint Livre du Dieu vivant souffre davantage à l’heure actuelle aux mains de ses partisans qu’à celles de ses adversaires. » Léonard Ravenhill
https://www.evangeliques.info/2024/12/20/le-pasteur-my-gospel-church-destitue-pour-faute-morale-grave/
Voilà un bel exemple qui montre où mènent les élaborations des spécialistes en missiologie, un domaine qui lie la théologie à une réflexion sur le monde contemporain. Dans l’Union des églises Perspectives, dont j’ai fait partie pendant de longues années, tout à coup, en 2019, est apparu le concept « d’église missionnelle », auquel personne n’y comprenait rien mais comme cela venait de la direction de l’Union, personne n’a cherché à réfléchir ou à débattre sur ce concept nouveau, mais la question qui s’imposait à tous était comment entrer dans cette nouvelle dynamique d’église pour le monde. Et l’église « My gospel Church » était effectivement citée en exemple et en modèle comme mentionné dans l’article : « C’était le modèle d’implantation d’Eglise « où l’on chemine à son rythme », « culturellement pertinente » et « innovante », régulièrement mise en avant dans le milieu évangélique autant par sa forme – une Eglise fondée par et pour des amateurs de musique gospel, croyants ou non – que par son lieu de culte – d’abord sur une péniche amarrée sur les quais de Seine en plein Paris puis dans un loft en banlieue proche.» Une église qui s’était parfaitement adaptée aux codes de cultures et de langages de ceux que l’on veut attirer et prendre au filet et pour justifier bibliquement cette adaptation de l’église à ceux qu’elle veut accueillir, on cite le verset fétiche de 1Cor9 « Je me suis fait tout à tous.»
Il faut que l’église s’adapte à des thèmes contemporains et qu’elle montre que l’évangile peut dire des choses intéressantes à l’homme d’aujourd’hui. On a oublié que l’église existe pour le Seigneur, elle est tournée vers le Seigneur et elle est pour le Seigneur. Elle a été tirée hors du monde, elle est le lieu où le Seigneur » tabernacle ». Et c’est la présence de Christ dans les frères et soeurs et au milieu d’eux qui fait l’église. Et là, on peut être fier d’y emmener un incroyant. Car là, il sera déconcerté et bouleversé : il sentira bien qu’à cet endroit, il est dans un autre lieu, un lieu qui n’existe pas dans son monde à lui, un lieu saint où l’atmosphère est de nature autre que ce qu’il connait. Et la Parole, prêchée dans les termes transmis par le Saint Esprit ayant inspiré les rédacteurs de la Bible (1 Cor 15 :2), fera son effet dans le coeur du croyant et de l’incroyant : car le monde de post-vérité dans lequel nous vivons ne lui a pas enlevé sa puissance comme le sous-entendent les missionnels, insistant sur le fait qu’il faut changer le langage spirituel pour réussir à atteindre le perdu. Et il sentira aussi l’amour véritable qui existe entre les frères et soeurs, un amour qui ne trouve pas son origine dans les capacités naturelles de bonté, d’altruisme, d’ouverture aux autres mais dans l’action de l’Esprit en chacun.
Alors que dans l’église missionnelle où tout est pensé pour créer une ambiance d’accueil, un sentiment d’appartenance à une communauté, où l’évangile est présenté dans des termes adaptés sous un aspect acceptable censé mettre l’incroyant en confiance, tout est finalement artificiel. Faut-il alors s’étonner si la vie de la chair reprend le dessus dans la vie des frères et sœurs ? La musique y est aussi pour quelque chose dans la chute de cet homme de belle prestance et bourré de talents. En chantant le Gospel, on se lâche, toute l’assistance est encouragée à danser, à se laisser aller à la joie et de là, on glisse facilement dans la sensualité. ( la chorale était aussi venue dans notre église faire de l’évangélisation et j’étais sortie de la salle tellement ça débordait d’émotions dans tous les sens).