«Ecris aussi à l’Ange de l’Eglise de Philadelphie : le Saint et le Véritable, qui a la clef de David, qui ouvre, et nul ne ferme; qui ferme, et nul n’ouvre, dit ces choses. Je connais tes œuvres : voici, je t’ai ouvert une porte, et personne ne la peut fermer; parce que tu as un peu de force, que tu as gardé ma parole, et que tu n’as point renoncé mon Nom. Voici, je ferai venir ceux de la synagogue de satan qui se disent Juifs, et ne le sont point, mais mentent; voici, [dis-je], je les ferai venir et se prosterner à tes pieds, et ils connaîtront que je t’aime» (Apocalypse 3/7-9).
On annonce ici ouvertement aux croyants de Philadelphie, mais également à tous les croyants, l’existence d’une synagogue de satan, de sa réalité. Qu’est-ce qu’une synagogue ? Et que signifie le fait que satan possède sa propre synagogue ?
Qu’est-ce qu’une synagogue ?
Le mot vient du grec Συναγωγή / Sunagôgê, qui signifie « assemblée » : c’est un lieu de culte juif. La synagogue était un endroit où on étudiait la Parole de Dieu, où on priait le Dieu éternel, où on chantait des hymnes à sa gloire.
À l’origine, la synagogue ne possèdait pas un caractère sacré, mais elle l’a acquit au fil du temps et des mutations que le judaïsme a subi dans son histoire. Son caractère est ici le même que celui que nous donnons au terme «église», dans son sens biblique, c’est-à-dire «rassemblement» (et non bâtiment).
Que signifie l’association de satan avec une synagogue?
Si nous remplaçons le mot “satan” par l’expression “principe du mal”, et le mot “synagogue” par l’expression “lieu de culte à Dieu”, cela restitue la question de la manière suivante : l’association du principe du mal avec un lieu de culte à Dieu pourrait-elle exister ?
Bien sûr, si nous pensons à priori que satan ne s’occupe que du mal absolu, et qu’il ne peut entrer dans une synagogue/église parce qu’il ne supporte pas les prières ou les cantiques, cela règle en quelque sorte la question : satan et la synagogue/l’église ne font pas bon ménage.
Mais les Écritures nous rapportent plusieurs cas qui nous disent le contraire. Paul dit par exemple aux Corinthiens : «Ces hommes-là sont de faux apôtres, des ouvriers trompeurs, déguisés en apôtres de Christ. Et cela n’est pas étonnant, puisque satan lui-même se déguise en ange de lumière. Il n’est donc pas étrange que ses ministres aussi se déguisent en ministres de justice. Leur fin sera selon leurs oeuvres» (2 Cor. 11/13). Le terrain spirituel est donc moins simple que ce que nous pourrions espérer. Satan chercherait à se faire passer pour un messager de la lumière (et donc de la vérité), dans le but évident d’égarer les vrais croyants. Et ce passage nous montre que certains hommes dévoués à cette cause (probablement inconsciemment) peuvent exercer des ministères religieux/spirituels influents, dans sa synagogue, à l’intérieur-même de la grande sphère des croyants dans le Dieu de la Bible.
Que peut signifier le fait que satan possède sa propre synagogue ?
La nature de la guerre qui oppose les forces spirituelles rebelles à Dieu à ceux qui sont nés de nouveau, revêt comme chacun sait deux formes principales : l’obstruction pure et simple, et le détournement du But (ralentir, distraire, détourner l’attention, égarer, séduire…).
La synagogue de satan est un moyen de séduction, à l’intérieur de la maison de la foi. C’est une idée effrayante, mais bien réelle. Dans cette synagogue/église, la présentation de Dieu peut être fidèle jusqu’à un certain point, mais son message s’oppose à Lui et à Son dessein : «les pharisiens et les docteurs de la loi, en ne se faisant pas baptiser par lui (Jean-Baptiste), ont rendu nul à leur égard le dessein de Dieu» (Luc 7/30).
L’objectif de satan peut donc consister à suivre de près, accompagner, parfois même à collaborer pour mieux tordre, non seulement l’expression de la vraie foi, mais également tous les moyens de son émergence. C’est pourquoi nous avons besoin du discernement de l’Esprit, et c’est pourquoi également ceux qui mettent leur confiance dans l’Homme (pour servir Dieu) sont si exposés au danger, et peuvent devenir si toxiques pour le Corps, et pour le témoignage du Seigneur face au monde.
On comprend donc aisément pour quelles raisons le secteur de l’enseignement de la foi est l’objet de son attention. Il est attentif aux éléments les plus importants, aux piliers essentiels de la foi et de la révélation (la croix, la résurrection de Jésus, la sanctification), qui sont l’objet d’une pression constante qui traverse les âges. Car les croyants qui marchent avec Dieu représentent un danger pour l’équilibre de ses forces.
Qu’est-ce que la synagogue de satan ?
À Philadelphie, les héritiers de la révélation du Dieu unique, tous juifs, protecteurs depuis des siècles de la thora donnée par Dieu à Moïse, responsables de la transmission scrupuleuse des messages prophétiques … ces croyants authentiques ont été piégés par leur propre enfermement. Ils ont élévé leur compréhension de Dieu au-dessus de Dieu. Ils se disent juifs, ils se disent amoureux du Dieu des Écritures, mais ils sont en réalité davantage attachés aux Écritures qu’à leur inspirateur. La synagogue de satan, c’est l’endroit (ou la sphère) au cœur de laquelle Dieu a été arrêté. Un Dieu enseigné, chanté, révéré, mais circonscrit. Un Dieu qui ne peut pas évoluer, qui ne peut pas faire progresser sa révélation comme il l’entend, prisonnier de ses prophètes : c’est la Lettre qui tue, alors que l’Esprit vivifie. Et nous devons nous garder de penser que ce phénomène ne concerne que les juifs du temps de Philadelphie.
La synagogue de satan est un espace religieux rempli de bonne intentions spirituelles (et d’un mélange d’œuvres bonnes et mauvaises), dans lequel peuvent s’exprimer les prières et les louanges au Dieu unique, le Dieu des Écritures, tel qu’Il s’est défini Lui-même dans ses différentes révélations délivrées aux hommes. Mais on ne donne pas droit à Dieu, à l’intérieur de cet espace, de faire évoluer sa propre révélation de Lui-Même. Pourquoi ? À cause de la sacralisation des choses. Dans le but de protéger la vérité des différentes attaques (dont les plus dangereuses viennent de l’intérieur), on a dressé un espace dogmatique sacralisé, une tente. Et cet espace devient Dieu au-dessus de Dieu.
Dieu n’a jamais demandé à être sacralisé, il a demandé à être écouté, et que cette écoute soit vivante et supérieure à tout. Et c’est là que nous “perdons” beaucoup de monde, dans l’exode spirituel vers le royaume de Dieu : lorsque ce qui a été sacralisé devient l’ennemi-même de Dieu. C’est ce qui s’est produit lors de la venue de Jésus : la sacralisation de la révélation du Yaweh de l’Ancienne Alliance (qui n’avait rien d’ancien à cette époque) s’est opposée à la demande d’écoute et de reconnaissance de l’Esprit de Dieu en Christ. C’est ce qui a conduit au rejet du Messie.
Le dessein de Dieu
La relation vivante que Dieu cherche à établir avec ses enfants les entraînera toujours à s’affranchir du légalisme (le respect des préceptes par contrainte, par règle), car il est générateur d’une accusation qui défigure la grâce de Dieu, et son amour. Satan est l’accusateur, qui tire toute sa force du légalisme religieux. Grâce à lui, il maintient dans une captivité intérieure (c’est-à-dire qu’il coupe du cœur de Dieu) tous les rachetés qui obéissent à Dieu dans le but d’être aimés de Dieu.
C’est pourquoi le Saint-Esprit conduira toujours à l’affranchissement du légalisme, pour faire naître une saine et sainte crainte de Dieu et de sa Parole. C’est à dire une confiance parfaite. Et la confiance donnera naissance à la vraie obéissance. L’obéissance ne conduit pas toujours à la confiance, mais la vraie confiance conduit toujours à l’obéissance.
Nous pouvons donc être amenés (par l’Esprit de Dieu lui-même) à apprendre à transgresser ce qui est sacralisé, au profit d’une relation vivante et confiante avec le Seigneur lui-même. Le serpent d’airain, le tabernacle, le temple … Dieu tient absolument à montrer qu’il n’est pas lié aux choses, fussent-elles suscitées par lui. C’est une pensée très importante. Parce que les hommes – à cause du péché – finissent toujours par se prosterner devant sa représentation, et non plus devant Celui qui l’a inspirée. Ils deviennent, en puissance, la synagogue de satan, ceux dont parle Paul sans les nommer et dont il dit « Car il en est plusieurs qui marchent en ennemis de la croix de Christ, je vous en ai souvent parlé, et j’en parle maintenant encore en pleurant» (Philippiens 3/18).
Jérôme Prekel®Le Sarment 2013
3 comments On La synagogue de satan
Puissant message, merci cher frère, je n’avais jamais fait la relation entre la synagogue de satan et Philippiens 3:18. Mais en y réfléchissant bien et après avoir lu ce texte, j’ai compris que ceux qui disent tout le temps : Seigneur Seigneur ! ou plus généralement ceux qui ont toujours dans la bouche le nom de Dieu ou celui de Jésus mais qui vivent loin de Lui,sans se préoccuper de Dieu ni de sa volonté, ceux qui sont imprégnés des reliques de leur passé qu’ils ont abandonné mais n’ont pas vraiment été régénéré par l’eau vive de la parole de Dieu ni sanctifié par l’Esprit, que ceux-là sont identifiés à l’assemblée de satan . Enfin c’est ce que je comprends !!!!!! j’espère ne pas me tromper et si je me trompe frère, corrigez-moi s’il vous plaît.
affectueusement en LUI.
Roseline,
Le but de cet article est de provoquer une réflexion de la part du lecteur, à propos de cette expression (interpelante) de «synagogue de satan».
Au premier degré, nous sommes encore dans une relation entre les juifs et la révélation du Messie et de son royaume. Refuser la révélation et le message de Jésus consiste pour eux à le combattre au nom de l’Éternel, ce qui est évidemment dramatique. C’est cela qui les constitue alors «la synagogue de satan». Il est intéressant de noter que Dieu a prévu de les amener devant Ceux qu’Il aime, pour une rédemption. Faire partie de la synagogue de satan n’a rien à voir avec la démonisation, et n’est pas sans retour possible. L’apôtre Pierrre a été tancé sévèrement par Jésus «arrière de moi, satan», sans qu’il ait été nécessaire de chasser des démons de sa vie …
Au second degré, la «synagogue/église de satan» peut adopter des variantes de formes au cours de l’Histoire, mais doit conserver son caractère principal : des croyants et des enseignants qui sont ouvertement contre Christ, (antiChrist) soit qu’ils le revendiquent, soit que leurs œuvres les trahissent. Puisqu’on reconnaît un arbre à son fruit.
Votre analyse m’interpelle fortement.. suite à une question ferme que j’ai posée au Seigneur Jésus. Il m’a répondu : apocalyse 3:12.
12]Celui qui vaincra /le vainqueur/ je ferai de lui une colonne dans le temple de mon Dieu, et il n`en sortira plus; j`écrirai sur lui le nom de mon Dieu, et le nom de la ville de mon Dieu, de la nouvelle Jérusalem qui descend du ciel d`auprès de mon Dieu, et mon nom nouveau.
[13]Que celui qui a des oreilles entende ce que l`Esprit dit aux Églises!