De Richard Bennett
Les 10 et 11 juillet dernier, les médias du monde entier ont largement fait écho à un document dans lequel le Pape s’élève contre les églises véritables. Le quotidien « Le Monde » du 11/07/07 a publié un article d’Henri Tincq intitulé: « Vatican: seule l’Eglise catholique possède la vérité du christianisme ». Le Times du Royaume-Uni affichait ce titre: « Message du Pape aux chrétiens: A moins d’être catholique et romaine, une église n’est pas authentique ».
Ailleurs on lisait: « Les protestants courroucés suite à la déclaration du Vatican » ou encore: « Pour le Pape Benoît XVI, le salut passe par l’Eglise catholique ». Ce décret papal signale une modification dans la politique vaticane; nous devons donc l’analyser et en examiner les conséquences pour les croyants véritables. C’est ce que nous nous attachons à faire dans ce nouvel article, En s’élevant contre les églises véritables, Benoît XVI démasque son propre système. Je vous prie de faire circuler cet article dans votre entourage, et de le mettre si possible sur un site Internet. Si vous souhaitez recevoir cet article sous forme de fichier Word, veuillez nous le signaler.
Bien à vous dans le Christ Jésus, au service de Son Evangile, Richard Bennett.
Le 10 juillet 2007, le Pape Benoît XVI a publié un nouveau décret (1) réaffirmant sa conviction selon laquelle l’Eglise catholique romaine serait l’unique Eglise fondée par Jésus- Christ. Toute autre église serait déficiente, ou n’aurait même pas le droit de s’appeler « église ». L’élément nouveau, dans ce document, c’est qu’il déclare catégoriquement que les « Communautés chrétiennes nées de la Réforme du XVIe siècle » ne peuvent prétendre être des « Eglises » au sens propre (2).
Déjà en septembre 2000, quand Benoît XVI était encore le Cardinal Ratzinger, Préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi (3), il avait déclenché des ondes de choc dans le mouvement oecuménique en s’élevant contre toutes les églises non catholiques dans le décret « Dominus Iesus », rédigé sous son autorité. Ultraconservateur, fidèle à la rigidité doctrinale d’avant Vatican II, tenant depuis longtemps les chrétiens bibliques pour des hérétiques et non pour des « frères séparés », le Pape Benoît XVI veut rectifier ce qu’il qualifie d’interprétation erronée des propos oecuméniques du Concile Vatican II.
Ce document de 2007 prend la forme de cinq questions suivies de la réponse, afin de corriger toute erreur concernant les intentions véritables de Vatican II. La mission de Benoît XVI est de rectifier les conclusions doctrinales de certains catholiques qui, influencés par les chrétiens bibliques, s’éloignent de la ligne dure caractérisant jadis le dogme catholique. La cinquième et dernière question de ce décret à visée catéchétique revêt une importance particulière: « Pourquoi les textes du Concile et du Magistère postérieur n’attribuent-ils pas le titre ‘d’Eglise’ aux communautés chrétiennes nées de la Réforme du XVIe siècle? »
Voici la réponse, qui sert de conclusion au décret:
« Parce que, selon la doctrine catholique, ces Communautés n’ont pas la succession apostolique dans le sacrement de l’ordre. Il leur manque dès lors un élément essentiel constitutif de l’Eglise. Ces Communautés ecclésiales, qui n’ont pas conservé l’authentique et intégrale réalité du Mystère eucharistique, surtout par la suite de l’absence de sacerdoce ministériel, ne peuvent être appelées « Eglises » au sens propre selon la doctrine catholique. »
LA VÉRITÉ BIBLIQUE MONTRE LA VRAIE NATURE DE CE DÉCRET PAPAL
En proclamant la primauté universelle de l’Eglise de Rome, et en niant la foi de la Réforme, le Pape s’élève contre toutes les Eglises et tous les chrétiens qui sont pleinement consacrés au Seigneur Jésus-Christ et à Son Evangile éternel (4). Benoît XVI est incapable de voir que ceux qu’il dénigre sont fondés sur le Roc, c’est-à-dire sur Christ Lui-même, « le Fils du Dieu vivant ». Ils constituent Son peuple, Son épouse, Son Eglise véritable. Ils adhèrent à Dieu seul et à Sa parole écrite; et ils sont sauvés par le Dieu Très Saint, par la grâce seule et par la foi seule, en Christ seul: toute louange et toute gloire reviennent à Dieu seul. Voilà l’épouse de Christ, le temple du Dieu vivant, le lieu où Il demeure pour toujours. La voilà, l’Eglise, que le Christ Jésus a aimée; les voilà, Ses disciples pour lesquels Il s’est donné Lui-même afin de les laver dans Son propre sang. Ils sont l’Eglise sanctifiée et purifiée par la Parole, « pour faire paraître devant lui cette Eglise glorieuse » (Ephésiens 5:25). Cette Eglise est « l’assemblée des premiers-nés inscrits dans les cieux » (Hébreux 12:23). En tant que catholique romain, Benoît XVI ne peut que rejeter l’Evangile que découvrit la Réforme au sortir des ténèbres de la papauté. L’ironie de la situation est qu’en cherchant à rétablir la ligne dure du catholicisme, il démontre que sa propre église est une contrefaçon apostate de l’Eglise biblique.
Benoît XVI fonde sa dénonciation sur la doctrine formulée dans la réponse à la deuxième question:
« Le Christ ‘a établi sur la terre’ une Eglise unique et l’institua comme ‘assemblée visible et communauté spirituelle’: depuis son origine, elle n’a cessé d’exister au cours de l’histoire et toujours elle existera, et c’est en elle seule que demeurent à jamais tous les éléments institués par le Christ lui-même…’ Cette Eglise, constituée et organisée en ce monde comme une société, subsiste dans l’Eglise catholique gouvernée par le successeur de Pierre et les évêques en communion avec lui. »
Benoît XVI présuppose que l’Apôtre Pierre est allé à Rome, et que chacun des papes est un successeur de Pierre: mais c’est un présupposé sans fondement. Il n’y a pas trace dans les Ecritures d’une visite de Pierre à Rome, pas plus que de successeurs de Pierre ou de quelque autre Apôtre. En revanche dans Actes 1:21-22, l’Ecriture fait connaître les critères de l’apostolat: ce ministère apostolique a été confié exclusivement aux Apôtres et à Paul. Tous ont été désignés par le Christ Lui-même, sans qu’il soit jamais question de successeurs. Dans le Nouveau Testament, les Apôtres nommaient des anciens et des diacres, et non d’autres Apôtres (5). Pourtant la notion bibliquement insoutenable de « succession apostolique » constitue le fondement même de la papauté. Sur elle reposent la primauté et l’autorité papales. Mais jamais le Seigneur Dieu n’a confié Sa vérité à une lignée humaine quelle qu’elle soit. Ce concept de « succession apostolique » ne tient pas la route! Un seul maillon défectueux suffit en effet à invalider tous les maillons suivants. Mais la locomotive du train de Benoît XVI, c’est bien la succession apostolique. Comme d’habitude, la papauté procède par décrets; et une fois de plus, Benoît XVI pose des affirmations dogmatiques.
L’HÉRITAGE VÉRITABLE LÉGUÉ PAR L’APÔTRE PIERRE
La « succession apostolique » est donc la doctrine définissant la primauté universelle du pape. C’est là-dessus qu’il s’appuie pour dénoncer les autres Eglises. Mais quel héritage l’Apôtre Pierre nous a-t-il réellement légué? Pierre n’a pas proclamé une institution, un système, ou une organisation quelconque: il a simplement proclamé l’Evangile du Seigneur Jésus-Christ, en ces termes: « Christ aussi a souffert une fois pour les péchés, lui juste pour les injustes, afin de nous amener à Dieu; il a été mis à mort quant à la chair, et rendu vivant quant à l’Esprit » (1 Pierre 3:18). La cause des souffrances méritoires de Christ, c’est le péché des hommes. Christ s’est offert en sacrifice Lui-même, une fois pour toutes, pour expier les péchés des siens. Le Juste a souffert pour les injustes. Il s’est offert en tant que Substitut pour tous les chrétiens véritables, et il a porté leurs iniquités afin d’apaiser la juste colère du Dieu Très Saint. Celui qui ne connaissait pas le péché a souffert à la place de ceux qui ne connaissaient pas la justice. La sainte raison d’être des souffrances du Christ Jésus était de nous amener à Dieu, de nous réconcilier avec Dieu, de nous accorder l’accès au Père, de porter à notre compte Sa justice, et de nous faire parvenir à la gloire éternelle. Le voilà, l’héritage que Pierre nous a légué: une foi infiniment précieuse, comme le précise le premier verset de sa deuxième Epître: « Simon Pierre, serviteur et apôtre de Jésus-Christ, à ceux qui ont reçu en partage une foi du même prix que la nôtre, par la justice de notre Dieu et du Sauveur Jésus-Christ » (2 Pierre 1:1).
L’enseignement de Pierre est la réfutation de toute organisation hiérarchique, et de la « Sainte Tradition » papale. Pour Pierre, tous les chrétiens nés de nouveau sont « une race élue, un sacerdoce royal » (1 Pierre 2:9), et non un pesant système hiérarchisé, avec par ordre ascendant: les laïcs, les prêtres, les évêques, les cardinaux, et le pape. Pierre enseigne que le salut et la rédemption sont acquis par le sang de Christ: « Vous savez que ce n’est pas par des choses périssables, par de l’argent ou de l’or, que vous avez été rachetés de la vaine manière de vivre de vos pères, mais par le sang précieux de Christ, comme d’un agneau sans défaut et sans tache » (1 Pierre 1:18-19).
En revanche le Pape Benoît XVI insiste sur les sacrements, selon lui nécessaires au salut (6). Pierre cautionne les écrits de l’Apôtre Paul, qui condamnait les traditions des hommes. Pierre a averti les chrétiens au sujet des faux docteurs qui allaient subrepticement introduire des hérésies dans l’Eglise: et c’est là, justement, ce qu’a fait le catholicisme romain. Mais le fondement de l’Evangile de vérité que Pierre proclame à ceux qui sont nés de nouveau, c’est la Parole du Seigneur. Ainsi il leur annonce qu’ils ont été « régénérés, non par une semence corruptible, mais par une semence incorruptible, par la parole vivante et permanente de Dieu… Mais la Parole du Seigneur demeure éternellement. Et cette parole est celle qui vous a été annoncée par l’Evangile » (1 Pierre 1:23, 25). La Pape, lui, ne se fonde pas sur la seule Parole de Dieu: il décrète que l’Ecriture et la « Sainte Tradition » « doivent être reçues et vénérées avec égal sentiment d’amour et de respect » (7). Mais les enseignements de Pierre anéantissent complètement les doctrines fondamentales de Benoît XVI et de son système inspiré par ce monde.
UN CHANGEMENT RADICAL DE POLITIQUE
Depuis plus de quarante ans, la papauté avait adopté une stratégie oecuménique trompeuse, mise au point par le Concile de Vatican II. On entend souvent dire que « depuis Vatican II, tout a changé », mais dans ce décret récent, le Pape déclare sans ambiguïté: « Le Concile n’a pas voulu changer et n’a de fait pas changé la doctrine en question » [la doctrine sur l’Eglise telle qu’elle est formulée dans la Constitution Dogmatique « Lumen Gentium » (8)]. En outre il cite le discours de Jean XXIII du 11 octobre 1962 (9). Le Concile de Vatican II s’était ouvert sous le règne de Jean XXIII; Celui-ci avait clairement stipulé que le dogme catholique sur l’Eglise devait rester inchangé, mais que « la forme » de la papauté devait changer selon « les exigences de notre époque ». Aussi le Concile est-il passé de la séparation d’avec les autres religions et de la condamnation de ces dernières à un nouveau programme de faux oecuménisme. Ce fut là une vaste opération de relations publiques concernant tout un chacun à l’échelle de la planète. Cette nouvelle relation d’acception chaleureuse devait s’étendre non seulement aux autres grandes religions du monde, mais encore aux chrétiens bibliques, qui se voyaient à nouveau « accueillis dans la bergerie ». Au sein de la « Sainte Mère l’Eglise » on parlait désormais de « frères séparés », et non plus d' »hérétiques ». La papauté tenait à présent les principales religions païennes, l’islam, le bouddhisme, et l’hindouisme, pour « des chemins valides vers Dieu » (10). Par cette stratégie nouvelle, l’Eglise de Rome s’est mise en devoir de gagner le monde entier à sa cause. Il ne fallait rien de moins, après le règne controversé de Pie XII, et l’image d’austère rigidité présentée au monde par son pontificat. Jean XXIII, le pape très populaire qui lui succéda, avait prié sur son lit de mort, dit-on, pour « une nouvelle Pentecôte ». Son église s’est donc sciemment mise en devoir d’adopter le « Renouveau Charismatique » naissant. Elle a soutenu ce mouvement qui brouillait les différences doctrinales tout en insistant sur la tolérance et sur l’unité. L’Eglise romaine a donc réussi à gagner du terrain au cours des années 1960 et 1970. Sa nouvelle politique impliquait aussi d’autres courants: le dialogue s’est avéré un instrument des plus efficaces pour le rapprochement. Par ce moyen, l’Eglise catholique a progressivement gagné du terrain dans les églises bibliques, comme elle le déclare sans ambages: « Le dialogue n’est pas une fin en soi… le dialogue oecuménique ne se limite pas au plan théorique et purement conceptuel (11). Au contraire, « il sert à transformer les modes de pensée, les comportements, et la vie quotidienne de ces communautés [non catholiques]. Il prépare ainsi la voie vers leur unité dans la foi au sein de l’Eglise une et visible. Par cette voie, peu à peu, après avoir surmonté les obstacles empêchant la parfaite communion ecclésiale, se trouveront rassemblés par une célébration eucharistique unique, dans l’unité d’une seule et unique Eglise, tous les chrétiens. Cette unité, le Christ l’a accordée à son Eglise dès le commencement. Nous croyons qu’elle subsiste de façon inamissible [ne pouvant être perdue] dans l’Eglise catholique… » (12).
Pendant plus de quatre décennies et plus de quatre pontificats, le Vatican a pratiqué l’oecuménisme dans une ambiance suave, rassurante, tolérante, conciliante. Ces documents de Vatican II ont été publiés en 1975. Une seule fois depuis lors, le masque est tombé. Quand le Pape Benoît XVI n’était encore que le Cardinal Ratzinger, il a rédigé le Document « Dominus Iesus » (13), dans lequel il affirmait déjà ce qu’il proclame aujourd’hui au sujet des Eglises issues de la Réforme: « Les Communautés ecclésiales qui n’ont pas conservé l’épiscopat valide et la substance authentique et intégrale du mystère eucharistique, ne sont pas des églises au sens propre » (14).
LE PONTIFE DÉVOILE LE FOND DE SA PENSÉE
C’est une chose, pour un cardinal, de déclarer que les Eglises chrétiennes « ne sont pas des églises au sens propre », mais cette affirmation a une tout autre portée quand elle vient d’un pape, surtout quand il nomme les églises en question. Certes, le Pape actuel reste capable de courtiser les églises chrétiennes pour les inciter à dialoguer avec le Vatican, mais de toute évidence aujourd’hui, il paraît décidé à reprendre la position ancienne, la position conquérante et traditionnelle, celle qui a produit tant de fruits exécrables sous l’Inquisition entre 1203 et 1808. On voyait déjà poindre la pensée actuelle de Benoît XVI dans le Décret « Dominus Iesus » en l’an 2000. Dans ce document il faisait même référence à la revendication arrogante de Boniface VIII, ce sinistre pontife du Moyen Age qui proclamait dans sa Bulle « Unam Sanctam »: « Nous déclarons, affirmons, définissons et proclamons à toute créature humaine que pour son salut, elle dépend nécessairement du Pontife Romain » (15).
Cette prétendue primauté fait partie intégrante de la pensée des « purs et durs » du Vatican, des stratèges qui exercent le pouvoir. Parmi eux se trouve le Pape Benoît XVI avec ceux qui l’ont porté au trône pontifical. Son présupposé fondamental est que le Seigneur a établi une hiérarchie totalitaire constituée par le pape, les cardinaux, les patriarches, les archevêques les plus titrés, les autres archevêques, les métropolitains, les coadjuteurs des archevêques, les évêques diocésains, les coadjuteurs des évêques, et ainsi de suite. On a là un chef d’oeuvre de l’esprit de Diotrèphe, « qui aime à être le premier » (3 Jean 9). Mais l’épouse de Christ selon la Bible est constituée d’une toute autre manière. Dans le véritable corps de Christ, ceux qui ont été ordonnés anciens ou diacres sont de simples frères au sein d’un corps unique, et un Seul est leur Maître, le Seigneur Jésus-Christ: « Un seul est votre Maître, et vous êtes tous frères » (Matthieu 23:8).
LE RETOUR D’UNE DOCTRINE CONDUISANT À LA DAMNATION
Aujourd’hui le Pape Benoît XVI prouve qu’à l’époque de son cardinalat les médias lui attribuaient des surnoms judicieux: « l’agent de police », le « Panzer cardinal », ou encore « le rottweiler de Dieu ». D’innombrables diktats déjà anciens sont en accord avec sa stratégie actuelle. Outre le commandement blasphématoire imposant la soumission au pape comme condition du salut, il y a aussi ce décret papal promettant la damnation, et publié par le Concile Général de Florence en 1442. Des documents émanant des papes actuels font encore état de ce verdict officiel datant du quinzième siècle:
« La Sainte Eglise Romaine… croit fermement, professe et prêche que ceux qui demeurent hors de l’Eglise catholique, non seulement les païens, mais également les Juifs, les hérétiques, les schismatiques, ne peuvent avoir part à la vie éternelle, mais qu’ils iront dans le feu éternel préparé pour le Diable et ses anges (Mt. 25.41), à moins qu’avant la fin de leur vie, ils n’aient été reçus dans le sein de l’Eglise… Car l’union avec le corps de l’Eglise est d’une telle importance que les sacrements de l’Eglise ne sont utiles qu’à ceux qui demeurent en son sein; et les jeûnes, les aumônes, et les autres oeuvres de piété, et les exercices d’une vie militante chrétienne n’apportent la récompense éternelle qu’à eux seuls. Et nul ne peut être sauvé, même s’il verse son sang au nom du Christ, à moins qu’il ne soit dans le sein et dans l’unité de l’Eglise catholique » (16).
La substance de ce décret de 1442 conserve toute sa force dans le document publié par le Pape Benoît XVI en 2007. On l’a vu, la réponse à la cinquième question, à la fin du document, est la suivante: « Ces communautés ecclésiales, qui n’ont pas conservé l’authentique et intégrale réalité du Mystère eucharistique, surtout par la suite de l’absence de sacerdoce ministériel, ne peuvent être appelées ‘Eglises’ au sens propre. »
Cette ligne dure s’accorde parfaitement avec une grande partie de l’enseignement officiel actuel. L’Eglise catholique romaine proclame: « Il n’y a aucune faute, aussi grave soit-elle, que la Sainte Eglise ne puisse remettre. ‘Il n’est personne, si méchant et si coupable qu’il soit, qui ne doive espérer avec assurance son pardon, pourvu que son repentir soit sincère' » (17). Et la Rome papale de déclarer: « Les prêtres ont reçu un pouvoir que Dieu n’a donné ni aux anges ni aux archanges… Dieu sanctionne là-haut tout ce que les prêtres font ici-bas. Si dans l’Eglise [catholique romaine] il n’y avait pas la rémission des péchés, nul espoir n’existerait, nulle espérance d’une vie éternelle et d’une libération éternelle. Rendons grâce à Dieu qui a donné à son Eglise un tel don » (18).
L’enseignement des Ecritures Saintes est tout à l’opposé: le salut passe par la médiation de Jésus-Christ seul, car Il est l’unique médiateur entre Dieu et les hommes (19). L’instrument du salut n’est pas une église quelle qu’elle soit, mais la relation personnelle au Seigneur Jésus-Christ, la foi que chacun, à titre individuel, place en Lui. L’Apôtre Paul résume ici le message du salut: « Ils sont gratuitement justifiés par sa grâce, par le moyen de la rédemption qui est en Jésus-Christ » (Romains 3:24). Il montre que la cause efficace du salut, c’est la grâce de Dieu, et le paiement est constitué par « la rédemption qui est dans le Christ Jésus ». Attribuer à l’Eglise papale une part dans l’oeuvre salvatrice de Dieu, c’est le comble du blasphème. Selon les Ecritures, le salut est dans le Christ Jésus seul, « pour célébrer la gloire de sa grâce » (Ephésiens 1:6).
LA POLITIQUE PAPALE DURE, HIER ET AUJOURD’HUI
La nouvelle politique du pontife actuel rappelle indiscutablement la ligne politique dure des siècles de l’Inquisition papale. Cette dernière a duré six cent cinq ans. Pendant tout ce temps, les chrétiens bibliques sont restés remarquablement forts et patients dans la foi. En 2007, nous devons tenir ferme de la même manière, nous confiant dans le Seigneur Jésus-Christ, qui est le même hier, aujourd’hui, et éternellement. Ces chrétiens bibliques d’autrefois ont été ridiculisés, et ils ont trouvé en face d’eux un peuple égaré et indifférent. Mais ils ont continué, avec la plus grande netteté, à dénoncer le Pape et ses diktats. Chaque jour ils mettaient en pratique l’Evangile de la grâce (20). Nous devons faire de même. Il y va de la gloire du Seigneur, de Son Evangile, et de Ses promesses! « C’est pourquoi, recevant un royaume inébranlable, montrons notre reconnaissance en rendant à Dieu un culte qui lui soit agréable, avec piété et avec crainte, car notre Dieu est aussi un feu dévorant » (Hébreux 12:28-29). Le Christ Jésus avait préparé les chrétiens d’autrefois à supporter les condamnations et les fausses accusations, en promettant: « Heureux serez-vous, lorsqu’on vous outragera, qu’on vous persécutera et qu’on dira faussement de vous toute sorte de mal, à cause de moi. Réjouissez-vous, et soyez dans l’allégresse… car c’est ainsi qu’on a persécuté les prophètes qui ont été avant vous » (Matthieu 5:11-12). Ceux qu’on accuse à tort doivent se réjouir, ils doivent proclamer la vérité du Seigneur et Son Evangile de grâce, parce que l’Eternel règne. Nous qui faisons face à la « ligne politique dure » du Pape Benoît XVI, aux mensonges implacables et incessants, à l’erreur et aux blasphèmes d’aujourd’hui, nous devons persévérer, et compter, pour répondre, sur la puissance et la force du Dieu vivant et vrai. Benoît XVI compte exercer un contrôle accru, comme le montre son décret intransigeant. Il ne remarque pas que de tels décrets monarchiques indiquent qu’il règne sur un peuple d’esclaves. Ses prétentions arrogantes montrent que la dictature papale impose aux catholiques de se soumettre toute leur vie à un système cruel et mensonger fondé sur les oeuvres.
LA RÉPONSE PARFAITE DU DÉCRET PAPAL
La réponse définitive au décret papal, c’est la Bonne Nouvelle éternelle de notre Seigneur Dieu. Le Seigneur Jésus est mort à la place du chrétien véritable. Sa vie parfaite, son sacrifice parfait que nul ne peut réitérer, voilà l’unique rançon pour l’âme du croyant. « Car le Fils de l’homme est venu, non pour être servi, mais pour servir et pour donner sa vie en rançon de beaucoup » (Marc 10:45). Tel était le prix exigé par le Dieu Très saint afin que Sa justice fût satisfaite en vue du pardon des péchés. Cette rançon versée libère du péché le croyant véritable qui se confie dans le Christ Jésus seul; elle le libère des ruses du diable et des griffes d’une fausse église. « Car le salaire du péché, c’est la mort; mais le don gratuit de Dieu, c’est la vie éternelle en Jésus-Christ notre Seigneur » (Romains 6:23). Sous l’autorité de la Bible seule, les pécheurs convaincus par le Saint-Esprit se tournent vers Dieu par la foi seule, afin de recevoir le salut que Lui seul peut accorder. Ce salut repose uniquement sur le fait que Christ est mort et ressuscité pour les siens. Quand ceux-ci mettent leur foi en Lui seul, ils comprennent l’immensité de la grâce du Père, « et ils sont gratuitement justifiés par sa grâce, par le moyen de la rédemption qui est en Jésus-Christ » (Romains 3:24). La grâce souveraine de Dieu et Son pardon nous rendent capables de répondre dans la foi et de placer notre confiance en celui qui est mort à notre place. Aucune Eglise ne peut sauver, aucune ecclésiologie non plus. Nous sommes justifiés devant le Dieu Très saint uniquement par Sa grâce, dans le Christ Jésus seul.
Richard Bennett et Michael de Semlyen
(NDLR : Richard Bennett est un ancien prêtre catholique, et Michael de Semlyen un ancien théologien catholique renommé).
Notes:
1. « Réponses à des questions concernant certains aspects de la doctrine sur l’Eglise »:
http://www.vatican.va/roman_curia/congregations/cfaith/documents/rc_con_cfaith _doc_20070629_responsa-quaestiones_fr.html
2. Caractères gras ajoutés.
3. Appelée jadis « Office de l’Inquisition », la Congrégation pour la Doctrine de la Foi siège toujours à Rome, dans le même édifice occupé par son prédécesseur au cours des six siècles terribles pendant lesquels cet Office imposait par les tortures et la mort les décrets du pape relatifs à l’Inquisition.
4. Voir Matthieu 16:16.
5. Les termes de « surveillant », de « pasteur », et d' »ancien » sont interchangeables (voir Actes 20:17, 28; 1 Pierre 5:1-4).
6. Catéchisme de l’Eglise Catholique, Centurion/Cerf/Fleurus-Mame/Librairie Editrice Vaticane, Paris 1998, § 1129.
7. Catéchisme, § 82.
8. Constitution Dogmatique « Lumen Gentium »,
http://www.vatican.va/archive/hist_councils/ii_vatican_council/documents/vatii_const_19641121_lumen-gentium_fr.html
9. Jean XXIII, Discours (11 octobre 1962) Note 1 dans « Réponses à certaines questions… » de Benoît XVI: « Le Concile… veut transmettre dans son intégrité, sans l’affaiblir ni l’altérer, la doctrine catholique… Il faut que cette doctrine soit plus largement et hautement connue… En effet, autre est le dépôt lui-même de la foi, c’est-à-dire les vérités contenues dans notre vénérable doctrine, et autre est la forme sous laquelle ces vérités sont énoncées, en leur conservant toutefois le même sens et la même portée. (Caractères gras ajoutés.)
10. Déclaration « Nostra Aetate » sur l’Eglise et les religions non chrétiennes,
http://www.vatican.va/archive/hist_councils/ii_vatican_council/documents/vat-
ii_decl_19651028_nostra-aetate_fr.html
11. Document post-conciliaire N° 42, « Réflexions et Suggestions concernant le dialogue oecuménique », 15 août 1970, Section VI, 3e partie.
12. Ibid., Section II, « Nature et but du dialogue oecuménique ».
13. Document « Dominus Iesus »,
http://www.vatican.va/roman_curia/congregations/cfaith/documents/rc_con_cfaith
_doc_20000806_dominus-iesus_fr.html
14. « Dominus Iesus », section 17
15. Bulle « Unam Sanctam », 18 novembre 1302, citée dans The Sources of Catholic Dogma, Tr. Roy Deferrari, 30e édition de Enchiridion Symbolorum de Henri Denzinger, révisé par Karl Rahner, S.J., 1954 (St Louis, Missouri, B. Herder book CO., 1957, # 469.
16. The Christian Faith in the Doctrinal Documents of the Catholic Church, J. Neuner, S.J., et J. Dupuis, S.J., éditeurs (New York, Alba House, 1982) #1005.
17. Catéchisme, §982
18. Ibid., §983
19. Voir Jean 14:6; Actes 4:12; 1 Timothée 2:5.
20. Voir notre document vidéo en anglais sur « Youtube » à l’adresse:
http://www.youtube.com/watch?v=Rx8PdvOELvY
Richard Bennett, Association « Berean Beacon », http://bereanbeacon.org La reproduction de cet article est autorisée, y compris sur l’Internet, à condition qu’elle soit intégrale, que la source soit indiquée, et qu’aucune modification ne soit apportée. Voir également les autres articles en français de Richard Bennett, à l’adresse: http://www.bereanbeacon.org/languages/francais.htm
8 comments On « Seule, l’église catholique possède la vérité »
Hélas, hélas…Les évangéliques sont également à la recherche de nouvelles autorités. Voir la nouvelle réforme apostolique qui nomme elle aussi des apôtres et même des super apôtres, sans parler des hérésies associées
l’église catholique romaine n’est rien d’autre que la grande prostituée dans apocalypse
La grande prostituée de l’Apocalypse est à mon sens constituée de l’ensemble des croyants (on va parler ici de chrétiens) toutes dénominations confondues, qui sont inféodés à des principes humains et qui ne servent pas, en définitive, l’Éternel. Qui ne sont pas soumis (dans le sens de « confiance ») au Seigneur qu’ils chantent dans leurs cantiques. Ils croient qu’ils croient, ils croient qu’ils ont la foi. Ils ont effectivement une sorte de foi, mais c’est dans un Dieu qu’ils ont emprunté à la Bible, et auquel ils ont donné une forme humaine, plus proche d’eux. Pas le Dieu de l’impossible.
Selon la bible, le salut vient de la foi et l’homme est justifié par la foi en Christ et les œuvres que Dieu a préparé d’avance. Ces œuvres sont : aimé ton prochain comme toi même.
Je cite : « Dans le véritable corps de Christ, ceux qui ont été ordonnés anciens ou diacres… »
Ordonnés par qui? Merci
Berny
Je cite le paragraphe en entier avant de tenter une réponse, car on ne peut pas questionner les auteurs :
«Cette prétendue primauté fait partie intégrante de la pensée des « purs et durs » du Vatican, des stratèges qui exercent le pouvoir. Parmi eux se trouve le Pape Benoît XVI avec ceux qui l’ont porté au trône pontifical. Son présupposé fondamental est que le Seigneur a établi une hiérarchie totalitaire constituée par le pape, les cardinaux, les patriarches, les archevêques les plus titrés, les autres archevêques, les métropolitains, les coadjuteurs des archevêques, les évêques diocésains, les coadjuteurs des évêques, et ainsi de suite. On a là un chef d’oeuvre de l’esprit de Diotrèphe, « qui aime à être le premier » (3 Jean 9). Mais l’épouse de Christ selon la Bible est constituée d’une toute autre manière. Dans le véritable corps de Christ, ceux qui ont été ordonnés anciens ou diacres sont de simples frères au sein d’un corps unique, et un Seul est leur Maître, le Seigneur Jésus-Christ: « Un seul est votre Maître, et vous êtes tous frères » (Matthieu 23:8).»
Les auteurs mettent en opposition le modèle catholique et le modèle évangélique. Les recommandations bibliques sont assez claires : Paul demande aux Thessaloniciens de reconnaître ceux qui travaillent parmi eux (1 Thess. 5/12) et qui pourrait laisser penser à un fonctionnement congrégationaliste, et il demande à Tite d’établir des anciens (Tite 1/5), ce qui correspond à des nominations moins démocratiques. À partir de là, le christianisme a construit de multiples fonctionnements pour élire ses responsables, avec d’inévitables erreurs et dérives, mais qui ne doivent pas être l’arbre qui cache la forêt.
@ Jérôme
Vous avez compris ma question ; et vous ne l’éludez pas. En effet, le christianisme a construit de multiples fonctionnements pour élire ses responsables. C’est très regrettable!
Or Paul, apôtre, demanda à Tite, délégué apostolique, d’établir des anciens. Aujourd’hui, à ma connaissance, il n’y a plus d’apôtres et conséquemment plus de délégués apostoliques. Cette prérogative -la nomination- n’appartenait certainement pas à l’assemblée sinon Paul n’aurait pas chargé Tite de nommer des anciens. C’est bien à Christ que revient l’exercice de l’autorité ou le privilège d’établir dans sa maison des hommes qui seront reconnus par toute l’assemblée.
Vous savez très bien ces choses…
Bonsoir Berny
Oui, nous sommes d’accord évidemment pour déplorer tout ce qui est déplorable. Mais j’ai peur que dans la réalité, il n’existe pas vraiment de solution garantissant totalement contre les erreurs ou les dérives. Bien sûr il faut toujours viser au respect des Textes, mais les enjeux de la direction (de l’autorité) sont tellement grands, que cette question est très sensible et très disputée spirituellement. Lorsqu’on voit par exemple les problèmes que Moïse a rencontré, en dépit de son appel authentique et des signes qui l’accompagnaient, on se dit que rien, en réalité, n’est jamais incontestable. Pas même la volonté de Dieu, et quelqu’un ajoutera sans doute « surtout pas la volonté de Dieu ». C’est vrai que la prérogative revient à Christ, et que bien des injustices ont été et seront encore commises. Mais le Seigneur se sert de tout et c’est encore l’histoire de Moïse qui nous l’apprend : à 40 ans, il a discerné son appel (qui était authentique) et il a voulu y entrer, pour essuyer une non-reconnaissance qui a contribué à la formation de son cœur et à sa préparation. Nous avons un Dieu extraordinaire.