Je crie à Dieu, de William Bramwel

Je crie à Dieu, chaque jour, à chaque heure, constamment, pour recevoir mille fois plus de son amour.
Le sacrifice a été consommé; tout ce qui est de moi doit disparaître.
Me perdre en Dieu, c’est ma gloire.
Je ne veux rien en moi que Christ : dans mes pensées, dans mes paroles, dans ma prédication, dans mes prières …
Je pénètre de plus en plus en Lui. Là, le bruit du Moi, du monde et du péché n’existe plus; tout est amour, calme et repos; les yeux fixés sur Lui, le coeur est ferme, la langue déliée; l’Esprit dirige tout. C’est là le salut acquis à tous les croyants, c’est la glorieuse liberté des enfants de Dieu.
C’est un bien qui est pour vous, et je demande à Dieu que vous ne puissiez jamais être satisfaits tant que vous ne le possédez pas.
Si les chrétiens en général en sont dépourvus, c’est qu’il y a parmi eux trop de sommeil, pas assez de jeûne et de renoncement, de travail pour le salut des âmes. Trop de conversations mondaines, trop de prédications … c’est trop : entendre, entendre, entendre, et pas assez s’exprimer, sonder son coeur et ses voies dans la prière.
Beaucoup passent tout le dimanche en public, et quand ils n’entendraient que des anges [leur prêcher], ils n’en seraient pas moins rétrogrades.

C’est étonnant de voir avec quelle facilité Satan dupe les chrétiens : en un instant il remplit les cerveaux et vide les coeurs …
Dans toutes les églises, Satan s’est servi de la beauté extérieure, celle de la forme, pour faire oublier la beauté intérieure, celle de la pureté du coeur. Est-ce trop tard pour comprendre ?…

… Je vois dans quel misérable état se trouve tout le monde [chrétien] : personne n’a vraiment la paix, sauf ceux qui ont tout quitté pour Jésus-Christ, et qui Le suivent.
Ceux-là seuls, qui se sont abandonnés à Dieu et qui vivent dans la prière continuelle, sont des gens pratiques, pour la terre et pour le ciel. Ils traversent le monde avec calme, ils sont résignés à toute croix que Dieu voudra leur envoyer, et c’est de la plus grande croix qu’ils font leur plus grande gloire.

Ceux qui ne se sont pas abandonnés à Dieu, pour vivre dans la prière, trouvent dans chaque croix un sujet de perplexité qui leur enlève le peu d’amour et de patience qu’ils ont.
Etre tout rempli de vie pour Dieu, c’est en quelque sorte jouir deux fois du Ciel; tandis que ceux qui sont inconstants, n’étant pas entièrement chrétiens, souffrent deux enfers.

J’ai constaté beaucoup de fraternité entre chrétiens, et l’on m’a reçu avec un grand respect. Le Seigneur a signalé sa présence avec moi dans plusieurs localités; presque chaque soir les auditoires ont été remués et j’ai vu une vingtaine de personnes arriver au salut. Je crois que j’en aurais vu bien davantage, si j’avais pu trouver un homme de prière. J’ai vu beaucoup d’excellentes personnes, mais aucune qui sache lutter avec Dieu…

William Bramwell, 1759-1818, extrait d’un message de 1792

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