Définie par le Courrier International du 6 avril comme une des personnalités de demain, Heather Veitch est une étoile montante de la galaxie évangélique américaine.
« Élevée dans une famille pauvre de Californie, violée à 14 ans, enceinte à 17, streap-teaseuse à 21. Après quelques années d’une vie de fric et d’alcool, la jeune femme pense – nous sommes un peu avant l’an 2000 – que la fin du monde est proche et que l’enfer l’attend. Elle se tourne alors vers Dieu, épouse son petit ami, se forme à l’esthétique, s’installe comme coiffeuse et donne naissance à une petite fille. Apprenant un peu plus tard qu’une de ses anciennes amies streap-teaseuse est morte, elle décide de se consacrer à l’évangélisation de ce troupeau de brebis égarées : « je ne veux pas changer leur vie, dit-elle, juste leur faire rencontrer Dieu ». Ça ne plaît pas à tout le monde, bien sûr : des hommes d’église ont trouvé osé qu’elle vende, lors d’un salon du porno à Las Vegas, des bibles empaquetées dans des tee-shirts portant l’inscription « sainte bombe ».
Celle que les médias américains ont rapidement baptisée « porn again » en référence aux « born again christians », confesse toutefois que le streap-tease est un péché « mais qu’on peut le pratiquer pour son mari. Je le fais pour le mien et, dans mon église, j’apprends aux femmes à le faire » (D’après le Los Angeles Times).
Un exemple supplémentaire du proverbe populaire « le mieux est souvent l’ennemi du bien » ! La conversion et le témoignage de Heather Veitch sont importants, mais son implication pour la cause de la Vérité s’accompagne de quelques enseignements sulfureux. C’est dommage.
Connaissant la capacité (souvent bénéfique, mais pas toujours) de l’Église américaine à propager dans le monde ses révélations et enseignements, et nous pouvons donc raisonnablement nous attendre, chers confrères enseignants et pasteurs du vieux continent, à rencontrer bientôt des cours bibliques sur les bienfaits du streap-tease chrétien, sur le foi du
« Qu’on instruise … les jeunes femmes …à aimer leurs maris … » Tite 2:4.
Après le marketing chrétien, la psychologie chrétienne, le rock chrétien, nous entrons dans l’ère du soft-porno-chrétien : il y aura certainement du monde dans les séminaires.
Plus sérieusement, cette information reprise par les médias internationaux, nous donne l’occasion de mettre en lumière la désastreuse publicité (pardon, le désastreux témoignage) qui peut être fait(e) à la foi au travers de ces initiatives, cautionnées par des responsables mous (ou progressifs, ce qui est un synonyme spirituel) qui ont oublié que « un peu de levain fait lever toute la pâte » (1 Corinthiens 5/6).
Préférons-leur des déclarations courageuses faites par des coeurs dont la conversion n’a pas été soluble dans l’esprit du siècle :
« Il est attristant d’entendre les chrétiens dire : «oh, il n’y a pas de mal en ceci, il n’y a pas de mal en cela» s’approchant ainsi autant que possible du monde. La grâce est à marée basse dans l’âme quand celle-ci vient à se demander jusqu’où elle peut aller en conformité avec le monde » (Charles Surgeon).