Le vide et la lumière

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Existe-t-il un endroit qui soit réellement vide, dans l’univers ?

Même le monde scientifique ne croit pas à cette assertion. L’illusion du vide est un exemple naturel qui illustre parfaitement cette affirmation de l’épître aux Ephésiens : Dieu (par Sa plénitude) remplit tout en tous (Eph. 1/23). La création est souvent le reflet fidèle des choses spirituelles.

Nous nous servons en effet assez communément de ce mot « vide » pour décrire un lieu (ou un volume) dans lequel il n’y a « rien » (ou personne).
Pourtant, en réalisant sa définition du vide, la science a constaté que partout dans l’univers, le vide absolu n’existe pas. La notion même de vide est d’ailleurs mal définie par nos dictionnaires.
Lorsqu’on dit d’un verre qu’il est vide, par exemple, il est en réalité … plein d’air. Il faut en effet s’entendre sur la signification exacte de nos affirmations.
De même quand on «fait le vide» dans une capsule spatiale (par exemple) il faut, pour être précis, dire ce que l’on en retire. On peut y faire le vide d’air, ou y laisser l’air et en retirer les poussières. Ce n’est pas la même chose.

Et quand bien même nous parviendrions à créer un vide physique, il ne serait jamais absolu, puisque nous ne pourrions pas empêcher un autre élément de la création de le remplir, entre autres choses : les ondes.
Ondes lumineuses, s’entend, car dans le «vide» interstellaire (qui est parcouru de corps et peuplé d’astres) les ondes sonores elles, ne circulent pas. Le silence total y est de règle absolue.

Les principes élémentaires qui sont ici rappelés ne peuvent manquer de nous faire penser à certains aspects de la vie spirituelle du chrétien : nous sommes exercés continuellement par l’Esprit à considérer les choses du point de vue de la Parole de Dieu. Nous sommes encouragés en effet à nous dépouiller de la vérité de nos sens pour entrer par la foi dans un royaume nouveau, et à confesser ce que nous ne voyons pas encore, des choses et des faits invérifiables naturellement.

Aujourd’hui-même par exemple, nous pouvons effectivement promener nos regards sur notre propre situation et considérer, par la foi, que Dieu la connaît parfaitement et qu’Il l’habite entièrement.
A contrario, si nous nous obstinons à vouloir considérer les choses au travers du vieil homme et de sa vision naturelle, nous allons errer de longues années dans un «grand et terrible désert», à l’école de la déception, de l’amertume et du trouble. Car animés de la vieille manière de vivre, nous ne pouvons porter que les fruits de l’incrédulité : nous décrétons l’absence d’onction de tel message, le manque de sel de telle réunion de prière … et nous ne savons pas que Dieu était là, qu’Il est passé tout près de nous (Job 9/11), car Dieu est tout en tous. Souvenons-nous qu’une des gloires du ministère de Jésus est «de remplir toutes choses» (Eph. 4/10).

De même, les espaces interstellaires au-dessus de nos têtes semblent vides, sombres et froids, comme une nuit éternelle. Les ténèbres paraissent occuper ces étendues que l’on dit insondables et pourtant … c’est la lumière qui les possède entièrement.
Comment croire dans une telle affirmation ?

C’est assez étrange à exprimer, mais les cieux sont en fait remplis — littéralement gorgés — d’une lumière que nous ne voyons pas… elle voyage à la vitesse de 300 000 km à la seconde, et aussi longtemps qu’elle ne rencontre aucun obstacle, nous ne la voyons pas; car la lumière, pour être captée par notre oeil, doit heurter un objet quelconque. Sans obstacle pour les refléter, les photons – particules qui constituent le « faisceau » de lumière – continuent leur course dans l’espace, remplissant les ténèbres de leur présence invisible … Le photon « contient » la lumière, mais il lui faut rencontrer quelque chose sur son passage pour qu’il la « révèle ».

Le ciel est donc noir, mais pourtant, physiquement parlant, plein de lumière.

C’est la confirmation symbolique de la déclaration donnée à Jérémie : «N’est-ce pas moi qui remplis les cieux ?» (Jérémie 23/24).

Dieu n’est pas absent de nos vies, pas plus qu’Il ne l’est d’un rassemblement de deux ou trois personnes en Son nom. Et nous avons parfois besoin, comme le serviteur d’Elisée, que nos yeux spirituels soient ouverts à la véritable réalité qui nous entoure. L’homme de foi dit : «Je ne vois pas, mais je crois … et plus tard il en vient à dire … mais je sais …»
En passant par cette porte-là – ridicule aux yeux du vieil homme – nous serons gardés de mépriser, comme le peuple d’Israël, la présence de l’Eternel : à un moment où la nuée les accompagnait, ils trouvèrent encore le moyen de dire «L’Eternel est-Il au milieu de nous, ou n’y est-Il pas ?» (Exode 17/7). Ceci nous démontrant que le surnaturel n’est pas la réponse à toutes les questions, ni la fin de tous les doutes.

C’est la foi qui nous ouvre les portes des réalités célestes : sans elle il est impossible de plaire à Dieu, sans elle nous ne recevrons rien de Lui (Hébreux 11/6). Voilà le chemin que Dieu s’attend à ce que nous suivions, résolument, par un choix délibéré de notre coeur.

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Jérôme Prékel/paru dans le n°25 du Sarment

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