Satan hait la piété. Il la déteste. C’est la raison pour laquelle il tourne perpétuellement contre elle ses efforts, car il sait que de tous nos trésors spirituels, la piété est le premier qu’il lui faut atteindre, et dérober. Car aussitôt que notre piété est paralysée, alors il peut voler le reste.
Sans la piété nous ne conserverons rien. Sans elle, les enfants de Dieu et les serviteurs de Dieu qui travaillent pour le Seigneur mettent leurs gages dans une bourse trouée (Aggée 1/6).
La piété est le sujet de son exaspération parce qu’elle est le véhicule de notre adoration et le point de contact de notre coeur avec la coeur de Dieu. C’est pourquoi sa stratégie est tournée presqu’exclusivement vers l’anéantissement de notre relation avec le Père.
Regardez un enfant de Dieu qui a rétrogradé : il ne parle plus à son Dieu, il ne Le rencontre plus, il n’a rien à Lui dire, il est comme éteint.
Observez ce qui arriva à Daniel, au temps du roi Darius (ch. 6) : c’est sa piété qui attira sur lui l’animosité et l’acharnement des grands du royaume. Dans cette histoire, le symbolisme se cache derrière chaque mot : Daniel est de la semence royale, tout comme les enfants de Dieu le sont (Jean 1/13). Sa piété est puissante et vivante, et il est un familier du roi. Il se tourne vers Jérusalem trois fois par jour en rendant grâce à son Dieu, intercédant pour son peuple. Alors satan inspire un complot – une persécution – aux grands du royaume, qui vise le coeur de la vie du prophète : la piété.
Ils parviennent à convaincre le roi Darius d’interdire toute adoration pendant un mois, sous peine de mort. Ils savent que Daniel est « un petit saint » qui prie tous les jours; et l’ennemi, qui connaît bien le coeur naturel des hommes, parie sur la lâcheté du prophète. Il escompte que devant la mort, l’enfant de Dieu reculera. Il sait que naturellement, l’homme fait passer sa vie avant toute autre chose. S’il lui faut choisir entre la cause de Dieu et sa propre vie, il n’hésite pas longtemps !
L’enjeu est donc immense, car si Daniel cède à la peur et au danger, au raisonnement de la chair, alors son existence ne pourra porter le sceau de la victoire de la foi, ce sceau qui doit attirer sur lui un message prophétique majeur.
Satan brûle de lui faire prendre la voie de garage, la direction contraire à celle des vainqueurs de la foi, car le triomphe par la foi fera sortir Daniel épuré, considérablement affermi, renforcé, oint.
La suite, nous la connaissons : Daniel, qui a appris dès longtemps à placer sa confiance en l’Eternel, et non en ses propres forces, va demeurer inflexible. C’est une image de la mort à soi-même qui nous rappelle d’autres expériences d’hommes de Dieu, et qui nous montre que ce sont les oeuvres de la foi qui dynamisent la foi, et qui rendent vivante notre adoration.
Daniel, en continuant à prier, marche vers une mort certaine. Il le sait et s’y engage résolument, et sa décision est un défi qui va attirer sur lui la réponse de l’Eternel.
Il a choisi de ne pas céder au chantage de la peur; il choisit l’affliction et se détourne de l’iniquité (Job 36/21). Alors Dieu envoie son ange pour le sauver et fermer la gueule des lions au milieu desquels il a été jeté.
Nous ne devons jamais nous contenter de la forme des choses, d’une piété dévitalisée, sans la force qui doit la caractériser. Attention de ne pas confondre la morne prière stérile et la piété; car les longues heures de « prière » pendant lesquelles l’esprit divague de pensées en pensées n’est pas la piété.
La piété que satan poursuit de sa haine est une arme autrement plus dangereuse que ces monotones litanies que nous exprimons parfois lorsque nous sommes las. La fervente piété du juste (Jacques 5/16), l’ardente prière de l’esprit est une arme qu’il lui faut absolument enrayer, faute de quoi elle tiendra en échec toute son influence dans l’homme, le couple, la famille, l’assemblée.
C’est pourquoi il est écrit Ajoutez à votre foi … la piété » (2 Pierre 1/6) car elle sera le ciment de votre communion, le lien par lequel vous retrouverez le chemin de la maison du Père, même lorsque d’épaisses ténèbres vous environneront.
Sachez que si vous prenez la bonne direction, vous deviendrez l’objet d’un antagonisme réel, comme Daniel le fut, car il est écrit que « tous ceux qui veulent vivre pieusement en Jésus-Christ seront persécutés » (2 Timothée 3/12).
Les assauts de l’esprit du monde, les convoitises, le harcèlement des soucis de la vie seront à compter au nombre de nos persécuteurs.
Dans cette guerre – autorisée par Dieu – l’ennemi a reçu le pouvoir, la possibilité de vaincre les saints; et il sait que sans la piété, nous serons comptés parmi les vaincus.
S’il la dévore, il dévorera tout le reste (1 Pierre 5/8), inéluctablement; il reprendra nos délivrances (Matthieu 12/45), il regagnera le terrain perdu, car « on devient esclave de celui par qui on est vaincu » (2 Pierre 2/19).
Voir la vérité d’un oeil nettoyé est le premier pas vers la délivrance.
Résister d’une foi ferme (Jacques 4/8) entraînera le soutien céleste et la manifestation du Saint-Esprit en notre faveur :
« le peuple qui connaît son Dieu sera fort et agira » (Daniel 11:32).
article de Jérôme Prekel/paru dans le n°20 du Sarment