TRADITION, FAMILLE, PROPRIETE et son association-écran « Avenir de la culture »
Groupe inscrit sur la iste des sectes du rapport parlementaire de 1995
(Source : BULLES, n°30, 2ème trimestre 1991)
Historique
Le fondateur de la T.F.P. (Tradition-Famille-Propriété), le Professeur Plinio Correa de Oliveira, est né au Brésil, à Sao Paulo, le 13 décembre 1908.
Avocat à 22 ans, député à 24 ans, professeur à l’Université de Sao Paulo (où il tenait la chaire d’Histoire de la Civilisation), puis professeur à l’Université Pontificale de Sao Paulo (Chaire d’histoire moderne et contemporaine), le Docteur Plinio s’est illustré au Brésil par son intense activité littéraire et ses combats contre la Révolution française, contre la » Réforme agraire » au Brésil, contre l’État communiste, contre le socialisme auto-gestionnaire en France, contre le transbordement idéologique et contre le silence ou la compromission de l’Église catholique dont il se voulait l’ardent défenseur en lançant son – appel aux Évêques silencieux « .
En 1960, Plinio Correa de Oliveira fonde – l’association brésilienne Tradition-Famille-Propriété » qui essaime rapidement et – propage ses idéaux successivement dans toute l’Amérique du Sud, aux Etats-Unis et au Canada « . Pour contrecarrer la campagne qui s’était déclenchée en Europe contre les T.F.P. et qui empêchait la T.F.P. de s’y implanter, Plinio envoie en France » l’un de ses collaborateurs les plus expérimentés « , grâce auquel sera fondée, le 21 janvier 1977, – l’association Française pour la défense de la Tradition, de la Famille et de la Propriété « .
Doctrine
Dans son livre – Révolution et Contre révolution -, Plinio développe la doctrine et la mission politico-religieuse de la TFP : » Nous assistons à la phase finale de la grande révolution globale dont le communisme, le socialisme scientifique et marxiste a constitué la troisième étape -. Il s’agit donc d’engager une véritable lutte en faveur de la restauration de la Civilisation chrétienne, dont les trois piliers sont la Tradition, la Famille et la Propriété et un véritable combat contre le marxisme, socialisme, communisme, qui mènent actuellement une guerre psychologique révolutionnaire dans le monde, offensive d’autant plus dangereuse qu’elle est essentiellement une guerre de propagande non sanglante.
Dans ses statuts, déposés à la Préfecture de Police de Paris, la TFP française définit ainsi le but de son association: » La TFP a pour objet d’assurer la défense, dans les domaines culturel et civique, des principes fondamentaux de la Civilisation chrétienne et d’éclairer l’opinion sur l’influence délétère, dans la législation et la vie sociale, des principes de la Révolution libérale et égalitaire, ainsi que du communisme et du socialisme que celle-ci a engendrée
Organisation
Au service de cette mission, la TFP met en place, partout dans le monde, une stratégie musclée: publication et diffusion massive des oeuvres de Plinio (livres, communiqués, manifestes), campagnes de propagande sur la voie publique (manifestations dans les rues, en uniforme, avec oriflammes, slogans), pétitions (avec recueil de signatures), communiqués dans la presse publicitaire. Création de camps ou d’écoles de recrutement et de formation.
La TFP dispose d’un personnel réduit mais dévoué, constitué par des militants engagés à vie (comme des moines ou des soldats), des coopérateurs, des correspondants, des bienfaiteurs…
Implantation
La TFP est implantée en Argentine (1967), en Afrique du Sud (1983), en Bolivie (1973), au Canada (1975), au Chili (1967), en Colombie (1973), en Espagne (1971), aux Etats-Unis (1974), en Équateur (1973), en France (1977), au Pérou (1983), au Portugal (1974), en Uruguay (1967) et au Vénézuela (1974).
Activités
En France, en 1977, la TFP avait créé une école, » l’École Saint-Benoït » (dans le Berry) qui fut son premier échec retentissant. En effet, les parents d’élèves, les professeurs, les prêtres ayant découvert que cette école n’était ni plus ni moins qu’un centre de recrutement et d’endoctrinement, l’école fut fermée deux ans après sa création.
Les autres activités de la TFP française furent des campagnes d’opinion: » campagne contre le socialisme auto-gestionnaire » (1981-1984), – campagne contre les films sacrilèges – (1985 et 1988), » campagne pour la Famille et l’Enfance – (1986), ~ campagne ‘Année Fatima’ » (1987), – campagne contre la Révolution culturelle » (1989).
Mais la plus célèbre activité qui allait déclencher de très vives réactions d’hostilité contre la TFP, fut la création de l’association -Avenir de la Culture -, en 1986.
Cette association qui a pour objet « , la promotion, la mise en valeur et la défense du patrimoine culturel européen et occidental » (art. 2 des statuts), a lancé plusieurs campagnes contre la dégradation des moeurs à la télévision et dans les médias : – campagne » TV-Plébiscite « , – campagne » Explosion en chaîne des consommateurs mécontents « , » campagne marée noire » – « campagne contre les préservatifs « , » campagne contre le bi-centenaire « .
Le moyen utilisé est la technique du mass-mailing: envoi en nombre par la poste de plus de trois millions de lettres personnalisées contenant tract, bulletin de vote, liste d’adresses à fournir, bulletin d’adhésion et de souscription, au besoin enveloppes et timbres pour la réponse. Puis, de manière inattendue, les personnes qui avaient reçu la correspondance d’Avenir de la Culture, vont recevoir, par le même procédé, la propagande de la TFP, avec appels financiers. Les unes ne verront pas la différence, tandis que d’autres réagiront vivement contre de telles méthodes, comprenant qu’Avenir de la Culture servait de tremplin, de paravent ou de masque pour la T.F.P.
MISES EN GARDE
D’innombrables demandes de renseignements furent adressées aux associations luttant contre les sectes, aux Églises, aux associations familiales, etc. Plus d’une centaine d’articles de presse parurent sur le sujet, des mises en garde de différentes Églises, en France ou au Brésil, des prises de position émanant de différentes associations culturelles ou familiales, des anciens adeptes, un important dossier rédigé par les parents, professeurs, prêtres de l’École Saint-Benoît, dénoncèrent les méthodes et les principes d’action de la T.F.P.
Le Tribunal de Châteauroux, dans le procès qui opposait les responsables de la TFP au propriétaire des locaux de l’École Saint-Benoït, reconnut que « le personnel d’encadrement de l’interne composé pour la plupart de Brésiliens exerçait sur les jeunes élèves une sorte d’action psychologique les incitant… à devenir les adeptes militants d’une certaine association étrangère… trompant ainsi délibérément les bailleurs et ayant à leur égard un comportement fautif « . (jugement rendu par le Tribunal de grande instance de Châteauroux, le 25-08-1982).
Les principaux griefs contre la TFP portent sur l’escroquerie intellectuelle, l’endoctrinement, la destruction de la personne des adeptes et l’éloignement de leur famille, le culte rendu à la personne du fondateur, la critique systématique et destructrice de tout ce qui existe, également sur les finances… et l’inefficacité de telles campagnes d’opinion.