Un message de Brent Detwiler, en réaction à certaines dérives religieuses évangéliques américaines.
La condition morale du monde n’a guère changé depuis que Jésus était sur la terre, mais la conception du monde qu’ont les chrétiens en général a certainement évolué. En contraste avec Jésus, nous aspirons à la sécurité et à l’estime de ce monde. Cela nous fait mal d’être incompris ou mal représentés. Alors nous évitons la confrontation par peur d’être rejetés.
Les chrétiens sont trop souvent ignorants des risques que l’on encourt à servir le Seigneur. Nous sommes enclins à ignorer l’atmosphère de provocation et d’hostilité dans laquelle Jésus vivait et proclamait la vérité. Il s’ensuit que nous manquons de la conviction qui fait un peuple prophétique. Nous nous contentons de compromis pour éviter de contrarier les gens.
Jésus était dur envers les hypocrites. Il dénonçait publiquement les chefs religieux et les apostrophait dans les termes les plus violents, les appelant fils de la géhenne, aveugles conducteurs d’aveugles, insensés, sépulcres blanchis, serpents, races de vipères (voir Matthieu 23/13-39 et Luc 11/37-54).
Le paysage religieux n’a guère changé depuis le temps de Jésus. L’hypocrisie abonde. Des chefs chrétiens commettent adultère, divorcent, reçoivent des salaires extravagants, ont des rapports homosexuels, se plaisent à lire des revues pornographiques, et lorsqu’ils sont dénoncés continuent à exercer leur ministère avec peu ou pas de conséquences. Ils n’ont aucune intégrité et répudient la Parole de Dieu par leurs vies (1 Timothée 3/1-7 et Tite 1/5-9).
Le libéralisme et l’hérésie sont monnaie courante. Les facultés de théologie et les chaires de prédicateurs sont pleins d’hommes et de femmes qui nient la naissance virginale, la divinité du Christ, sa mort expiatoire, sa résurrection corporelle, sa seconde venue, la doctrine de l’enfer et des peines éternelles. Les églises et les ministres tolèrent l’avortement, acceptent facilement le divorce et tolèrent toutes sortes d’immoralités.
Les fausses doctrines et les traditions humaines qui sévissent partout altèrent la Parole de Dieu. Considérez par exemple l’enseignement erroné qui veut que la vie chrétienne soit accompagnée de prospérité, de corne d’abondance, voyez la négation du surnaturel, le baptême qui soi-disant régénère les enfants, la Sainte Cène donnée aux incrédules, le rejet de la doctrine biblique de la création et la croyance à l’évolutionnisme, la vénération de Marie, et des saints dont on finit par faire les intermédiaires entre le croyant et Dieu.
Je me demande comment réagirait Jésus devant ces choses. Que ferait-il s’il s’asseyait incognito au dernier banc d’un édifice où le culte du dimanche est célébré par de faux bergers déguisés en prédicateurs. Au lieu de Christ crucifié, Il entendrait parler de la paternité universelle de Dieu et de la justification par une vie honnête. Comment répondrait-il à nos liturgies mortes et à nos rituels étranges ? Très probablement il prendrait un autre fouet !
Nous sommes appelés à suivre l’exemple de notre maître et à confronter, fraternellement mais fermement, le compromis, le libéralisme, les fausses doctrines, et les traditions humaines non bibliques. Nous devons parler sur les conséquences de ces aberrations. Nous ne devons pas reculer par peur des conséquences, perte de réputation ou critique comme quoi nous ne marchons pas « dans l’unité ». Bien sûr que nous devons travailler à l’unité de tous les croyants, suivant la prière de Jésus (Jean 17) mais jamais aux dépens de la vérité. Nous aussi, nous choquerons le peuple.
Jésus était un rocher de scandale pour ceux qui voulaient, ceux qui essayaient « d’emporter un excédent » de bagage dans le royaume de Dieu. Jésus n’a jamais rendu facile le fait de devenir un de ses disciples. Il faisait exprès de proposer des conditions difficiles pour voir si l’on voulait continuer à le suivre. Il pénétrait au coeur des pensées d’un homme et exigeait une obéissance absolue.
Nicodème, un pharisien âgé, en est le meilleur exemple. Il vint vers Jésus de nuit, lui l’un des hommes les plus instruits en Israël et membre du puissant sanhédrin. Jésus le confond sans ménagement et lui dit qu’il a besoin de naître de nouveau s’il veut voir le royaume de Dieu. Nicodème est dérouté. Jésus continue avec cette affirmation qui l’humilie : « Tu es docteur en Israël et tu ne sais pas ces choses ? ». Jésus ne sort pas de son propos pour expliquer son commentaire ou amortir le coup (Jean 3/1-15). Au lieu d’une discussion théologique, Nicodème doit faire le choix : accepter ou non les paroles de Jésus, être confronté à de vraies valeurs, non des arguments.
A un moment de son ministère, Jésus se rendit compte de ce que les gens voulaient le suivre pour de mauvaises raisons. La foule prisait quelqu’un qui pouvait multiplier les pains et les poissons et ainsi fournir un repas gratuit (Jean 6/1-15). Jésus se met à scandaliser beaucoup de ses suivants et à trier ses disciples avec cette déclaration étonnante : « Je vous le dis en vérité, si vous ne mangez la chair du fils de l’homme et si vous ne buvez son sang, vous n’aurez pas la vie en vous-mêmes » (Jean 6/53)
Aujourd’hui comme hier, Jésus confronte les multitudes de gens plus ou moins sincères qui jouent un jeu religieux et entrent dans des émotions religieuses. Il dénonce l’illusion de ceux qui se considèrent comme membres d’église, mais ne sont pas convertis de coeur.
Nous autres évangéliques, nous devons être sur nos gardes en ce qui concerne les mêmes motifs subtils qui ont séduit tant de croyants au cours des âges – au nom de la croissance de l’église ou pour être « dans la vent »- nous pouvons nous mettre à abaisser notre niveau et commencer à accepter une conduite que nous n’aurions jamais tolérée autrefois.
Nous devenons peu à peu préoccupés de notre taux de croissance et commençons à tolérer la mondanité. Nous tournons le dos à la prudence pastorale, à la confrontation biblique et à la discipline de l’église. Nous avons peur des contestations.
Notre but devient alors de mettre les gens à l’aise, qu’ils se sentent aimés et acceptés. Nous voulons les rendre heureux et bien dans leur peau. Nous faisons attention à ne faire ou dire quoi que ce soit qui soit trop choquant ou qui ne serait pas compris. Nous voulons que chacun revienne la semaine suivante. Attirer le plus grand nombre devient plus important que de bâtir une église sur l’intégrité biblique.
Dans notre recherche d’être acceptés, notre évangile peut changer subtilement. Nous commençons à mettre de l’eau dans notre vin et utiliser des moyens mondains pour attirer les gens à Christ.
Des jeux, des programmes attractifs, des activités variées deviennent l’ordinaire. Des présentations gentilles, peu exigeantes de l’évangile, sont là. Plus question de combat et de martyre !
Nous voulons que les gens soient « confortables » et nous abandonnons ainsi notre mission qui est de glorifier un Dieu saint et de faire des disciples.
1 comments On la pierre de scandale, de Brent Detwiler
C’est un Vrai message clairvoyant et tristement actuel (comme beaucoup de ce genre…)
Que cela puisse produire en nous + qu’un simple constat sur le triste état de l’église et de mon propre coeur…
C’est une grâce que Dieu réveille nos consciences, mais que cela puisse nous poussé sur nos genoux et à nous laisser façonner par Le Divin potier, sinon c’est comme si nous aurions « gaspillés » cette grâce! Nous serions des gens je pense « très critiques » MAIS cela ne sert à personnes ni à Dieu, ni à l’église…
Par contre si cela nous amène à Véritablement prier, à croire Dieu…. ba en fait je ne sais pas jusqu’où ses bénédictions pourront aller, mais je sais qu’il répondra et que cela sera Glorieux!!!
Merci au Sarment pour le travail que vous faîtes, persévérez !