La vérité qui tue

La Bible est émaillée de multiples références au vrai et au faux. Et nous voyons que tout semble pouvoir être atteint par cette maladie du mensonge et de la séduction : vrais et faux prophètes, vrais et faux ministres, vrais et faux signes et prodiges, vrais et faux frères, vrais et faux adorateurs, vrai Dieu et faux dieux.

Dans le monde et dans cette vie, donc en dehors de la religion, le mensonge dispute à la vérité le droit et le pouvoir de diriger les vies, et dans cette confusion, les hommes discernent mal leur intérêt. Prenons un exemple emblématique d’une vérité à laquelle on ne croit pas, et à laquelle nous pouvons préférer un mensonge : la mention écrite sur les paquets de cigarettes « FUMER TUE ». Une vérité que l’on sait vraie mais à laquelle on décide de plein droit de ne pas adhérer… en fumant. Une vérité pourtant puissante, validée par toute la société et toute la science. Plus question de penser que peut-être « ils » exagèrent. « On » n’a d’ailleurs pas écrit « fumer pourrait se révéler dangereux pour l’organisme ». Non, les mots disent « fumer TUE ». Las ! en vain.
On estime que la France compte 15 millions de fumeurs, dont 1 sur 2 en moyenne mourra des suites du tabagisme (66 000 décès chaque année). Le tabac est en France la première cause de mortalité évitable.

Peut-être faudrait-il écrire « fumer tue VRAIMENT ».

Ainsi, sur un plan philosophique (mais aussi juridique), fumer devient un moyen avéré de se donner la mort, ou de la transmettre (le tabagisme passif entraîne chaque année en France la mort 5 000 personnes-www.sante.gouv.fr). La cigarette est une sorte d’arme de 5è catégorie, et quelqu’un qui fumerait dans un train par exemple, pourrait bien un jour être considéré en flagrant délit de non-assistance à personne en danger (au mieux), ou de meurtre avec intention (au pire).

La vérité – qui devrait libérer – est devenue ici un jugement pour ceux qui, la connaissant, passent outre… Aux uns une odeur de mort, aux autres une odeur de vie.
Cette histoire de cigarettes (j’ai été un « grand » fumeur) équivaut à marcher en direction d’une falaise par un chemin sur lequel les pancartes diraient « Danger ! Le chemin termine ici et tous ceux qui continueront tomberont de la falaise », et beaucoup continuent simplement pour voir … à quel moment on tombe, pensant qu’ils seront capables de choisir une autre option que celle de tomber.
Il y a toujours un prix à payer lorsqu’on ne croit pas à la vérité, et qu’on lui préfère un mensonge.

Cette espèce de vie où la vérité n’a pas de valeur intrinsèque nous entraîne dans de nouvelles valeurs, où souvent tout se vaut : c’est le début du relativisme.
Tout est vrai, et rien n’est faux ; tous les dieux sont bons et toutes les religions se valent. Tout est vrai, sauf que, certaines choses sont simplement plus vraies que d’autres. Voilà, c’est tout. On accorde du crédit aux choses lorsque c’est « vu à la télé » – où on nous a enseigné par maints programme abêtissant et immoraux que la vérité était complètement dépassée. Le mensonge n’existe plus, et le faux non plus. Comme ça c’est plus simple.

On le voit également dans les tribunaux américains : le devoir de vérité n’existe plus, puisque il faut faire jurer les témoins sur une Bible, en leur faisant promettre non seulement de dire la vérité, mais TOUTE la vérité.

Espérons que c’est la vérité vraie !…

Pasteur Jean Aymar

« Je préfère une vérité nuisible à une erreur utile : la vérité guérit le mal qu’elle a pu causer ».
[Johann Wolfgang von Goethe]

source des chiffres :
http://www.tabac-info-service.fr/fr/le_tabac_en_quelques_chiffres/tout_tabac_tabac_chiffres_1.php

XXè siècle : 100 millions de morts liés au tabac
On estime ce chiffre à 1 milliard au XXIè siècle, si rien ne change

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