Résumé : un article de fond qui explore les différents exemples de baptêmes néo-testamentaires et qui démontre le bien-fondé, d’une manière égale, du baptême trinitaire et du baptême «au nom du Seigneur Jésus-Christ». Cet article N’EST PAS une contestation du baptême trinitaire, mais un questionnement justifié sur l’esprit dans lequel les disciples ont mis en pratique les paroles de Jésus.
Avant son ascension, le Seigneur Jésus-Christ a confié à Ses proches cette mission : «Allez donc, et faites disciples toutes les nations, les baptisant pour le nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit» (Matthieu 28/19).
Cependant pas un seul baptême ne semble avoir été effectué selon ce modèle, parmi ceux qui nous sont rapportés. Pourquoi ?
L’Eglise dans sa grande majorité a de tout temps adopté une forme de baptême selon l’ordre de Jésus (au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit), marginalisant, de fait, les enseignements du livre des Actes. Doit-on comprendre que les premiers disciples ont fait fausse route ?
Le baptême des apôtres, et celui que Paul accomplît à plusieurs reprises, et qu’il prêcha, était-il inspiré des hommes ou du ciel ?
C’est pour tenter de répondre à ces questions que l’ensemble des passages bibliques traitant de ce sujet ont été rassemblés ici, afin que chacun soit en mesure de se prononcer sur cette vérité importante de la vie chrétienne.
Les exemples de scènes de baptêmes qui nous sont rapportés dans la Bible sont au nombre de 8 et se trouvent tous dans le livre des Actes.
Aucun ne signale explicitement de baptême au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit.
Quatre baptêmes sont rapportés sans formule.
Un baptême s’effectue « au nom du Seigneur » et trois sont accomplis « au nom du Seigneur Jésus-Christ ».
La question importante est donc celle-ci : pourquoi les disciples n’ont-ils pas obéi à Jésus ?
On ne peut répondre à cette troublante interrogation que de deux manières possibles:
a) ils ont désobéi – cette explication nous entraînant dans des hypothèses incohérentes ;
b) ils ont obéi à une révélation ultérieure à la glorification de Jésus, qui a modifié les choses ;
Certains pensent également que les Textes ne relatent pas vraiment les choses telles quelles se sont déroulées, et que les mentions « au nom du Seigneur » signifient en fait « de la part du Seigneur, mais au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit ». Cependant, pour ceux qui accordent leur confiance aux Écritures (2 Timothée 3/16), la seconde hypothèse ne peut que s’imposer, non par défaut, mais à l’examen de l’ensemble des exemples qui nous sont rapportés.
L’enjeu de cette question dépasse largement la manière dont nous baptisons, pour se fixer sur l’esprit et la perspective spirituelle dans lesquels nous le faisons. Ce qui est certain, c’est que baptiser à la manière des premiers disciples ne sera de toute façon pas une hérésie, sauf pour la Tradition chrétienne : il n’y a qu’à voir la nature des réactions à la simple idée que le baptême « au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit » pourrait ne soit être exclusive.
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LES VERSETS RACONTANT LES BAPTEMES DES ACTES :
Actes 8:35 (l’eunuque par Philippe l’évangéliste)
« Et Philippe, ouvrant sa bouche et commençant par cette écriture, lui annonça Jésus.
Et comme ils continuaient leur chemin, ils arrivèrent à une eau, et l’eunuque dit: Voici de l’eau, qu’est-ce qui m’empêche d’être baptisé ? (Le verset 37 ne se trouve pas dans les versions Darby et Chouraqui : « Philippe dit : si tu crois de tout ton coeur, cela est possible. L’eunuque répondit : je crois que Jésus-Christ est le fils de Dieu »).
Et il donna l’ordre qu’on arrêtât le char, et ils descendirent tous deux à l’eau, et Philippe et l’eunuque; et [Philippe] le baptisa ».
Actes 9:19 (Paul)
« et se levant, il fut baptisé; et ayant mangé, il reprit des forces. Et il fut quelques jours avec les disciples qui étaient à Damas »
Actes 16:33 (le geôlier de la ville de Philippes par Paul et Silas)
« Et il les prit en cette même heure de la nuit, et lava leurs plaies; et sur-le-champ il fut baptisé, lui et tous les siens ».
Actes 16:14 (Lydie par Paul)
« Et une femme nommée Lydie, marchande de pourpre de la ville de Thyatire, qui servait Dieu, écoutait; et le Seigneur lui ouvrit le coeur pour qu’elle fût attentive aux choses que Paul disait. Et après qu’elle eut été baptisée ainsi que sa maison, elle [nous] pria, disant: Si vous jugez que je suis fidèle au Seigneur, entrez dans ma maison, et demeurez-y. Et elle nous y contraignit ».
Actes 2:38 (les trois mille de Jérusalem)
« Et Pierre leur dit: Repentez-vous, et que chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus Christ, en rémission des péchés; et vous recevrez le don du Saint Esprit »
Actes 8:12 (le réveil de Samarie par Philippe l’évangéliste)
« Mais quand ils eurent cru Philippe qui leur annonçait les bonnes nouvelles touchant le royaume de Dieu et le nom de Jésus Christ, tant les hommes que les femmes furent baptisés ».
… 8:14 « Or les apôtres qui étaient à Jérusalem, ayant appris que la Samarie avait reçu la parole de Dieu, leur envoyèrent Pierre et Jean, qui, étant descendus, pour eux, pour qu’ils reçussent l’Esprit Saint: car il n’était encore tombé sur aucun d’eux, mais seulement ils avaient été baptisés pour le nom du Seigneur Jésus »
Actes 10:47 (Corneille, sa famille et ses amis par Pierre)
« Alors Pierre répondit: Quelqu’un pourrait-il refuser l’eau, afin que ceux-ci ne soient pas baptisés, eux qui ont reçu l’Esprit Saint comme nous-mêmes? Et il commanda qu’ils fussent baptisés au nom du Seigneur. Alors ils le prièrent de demeurer [là] quelques jours ».
Actes 19:1 (les disciples de Jean qui étaient à Ephèse, par Paul)
« Or il arriva, comme Apollos était à Corinthe, que Paul, après avoir traversé les contrées supérieures, vint à Ephèse; et ayant trouvé certains disciples, il leur dit: Avez-vous reçu l’Esprit Saint après voir cru ? Et ils lui [dirent]: Mais nous n’avons même pas ouï dire si l’Esprit Saint est. Et il dit: De quel [baptême] donc avez-vous été baptisés? Et ils dirent: Du baptême de Jean. Et Paul dit: Jean a baptisé du baptême de la repentance, disant au peuple qu’ils crussent en celui qui venait après lui, c’est-à-dire en Jésus. Et ayant entendu [ces choses], ils furent baptisés pour le nom du Seigneur Jésus; et Paul leur ayant imposé les mains, l’Esprit Saint vint sur eux, et ils parlèrent en langues et prophétisèrent ».
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SYNOPTIQUE PAR ACTEUR
L’évangéliste Philippe (2 baptêmes rapportés) baptisera les samaritains et l’eunuque (8/12 et 8/35). Le second baptême, celui de l’eunuque, est rapporté sans formulation : « Philippe le baptisa ». Mais dans le cas du réveil de Samarie, le même évangéliste a baptisé « pour le nom du Seigneur Jésus ». Il est donc permis de penser que Philippe avait coutume de faire référence au nom du Seigneur Jésus pour baptiser les personnes qui se convertissaient à sa prédication « de Jésus » (8/35). Vraisemblablement, c’est sans doute ce qui s’est produit avec l’envoyé de la reine de Saba, bien que cela ne soit pas précisé.
Dans le cas de l’apôtre Paul (3 baptêmes rapportés + le sien), il est lui-même baptisé (9/19, rapporté sans formule), et il baptisera Lydie (16/14, rapporté sans formule), puis le geôlier d’Ephèse (16/33, rapporté sans formule), et enfin les disciples de Jean qui étaient à Ephèse (19/20, « pour le nom du Seigneur Jésus »).
Là encore, si nous élargissons notre analyse au-delà du livre des Actes, et que nous tenons compte de toute la pensée paulinienne, notamment à la lumière de ce qu’il enseigne aux Romains (Chapitre 6, voir plus loin), il est permis de penser que Paul a pu, lui aussi, baptiser au nom du Seigneur Jésus-Christ, mais que la relation des faits ne le précise pas toujours. Cette hypothèse est renforcée par 1 Cor. 1/13, qui place encore une fois le Seigneur Jésus-Christ (et son nom) en relation avec l’esprit du baptême : « Paul a-t-il été crucifié pour vous ? Avez-vous été baptisés pour le nom de Paul ? … »
Il demeure cependant possible d’imaginer que Paul baptise tantôt sans formule, tantôt « au nom de Jésus », et pourquoi pas quelquefois « au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit », mais cette hypothèse est peu plausible, car elle trahirait une certaine inconstance de l’apôtre, peu conforme avec la radicalité de ses enseignements sur le sujet.
Dans le cas de l’apôtre Pierre (2 cas rapportés), les choses sont plus simples : il commence son ministère par trois mille baptêmes « au nom de Jésus-Christ » (2/38), ouvrant la voie de tous les autres ouvriers du Seigneur : quel précédent, et quelle autorité ! C’est donc Pierre qui le premier aurait «transgressé » l’ordre de Jésus, rapporté dans Matthieu 28/19.
Nous sommes au tout début des « Actes des apôtres », et cette expérience extraordinaire ainsi que son mode d’accomplissement feront très probablement partie de « la doctrine des apôtres » décrite quelques versets plus loin (2/42) et dans laquelle nous sommes encouragés à persévérer nous aussi… C’est une pensée importante.
Plus tard, lorsque le même apôtre Pierre sera amené à baptiser Corneille, sa famille et ses proches, c’est tout naturellement qu’il baptisera « au nom du Seigneur ». Même si le nom de Jésus n’est pas explicitement présent dans la formulation employée, nous sommes en droit de penser que celui qui baptisa les trois mille (ou qui présida à ces baptêmes) « au nom de Jésus-Christ » ne changea pas d’optique spirituelle quelques temps plus tard.
Pourquoi ne trouve-t-on pas de baptême « au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit » ? Pourquoi le consensus traditionnel chrétien s’est-il plutôt fixé sur une formule non démontrée scripturairement, plutôt que sur des exemples démontrés, si clairs qu’un enfant pourrait les comprendre ?
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LES ENSEIGNEMENTS DE PAUL RELATIFS AU BAPTEME
(Romains 6/3 à 8 et 11 à 13)
« Ignorez-vous que nous tous qui avons été baptisés pour le Christ Jésus, nous avons été baptisés pour sa mort ? Nous avons donc été ensevelis avec lui par le baptême, pour la mort, afin que comme Christ a été ressuscité d’entre les morts par la gloire du Père, ainsi nous aussi nous marchions en nouveauté de vie. Car si nous avons été identifiés avec lui dans la ressemblance de sa mort, nous le serons donc aussi dans la ressemblance de sa résurrection; sachant ceci, que notre vieil homme a été crucifié avec lui, afin que le corps du péché soit annulé, pour que nous ne servions plus le péché. Car celui qui est mort est justifié du péché. Or si nous sommes morts avec Christ, nous croyons que nous vivrons aussi avec lui,
… De même vous aussi, regardez-vous vous-mêmes comme morts au péché, et pour vivants à Dieu dans le Christ Jésus. Que le péché ne règne donc pas dans votre corps mortel, et n’obéissez pas à ses convoitises; ne livrez pas vos membres au péché comme instruments d’iniquité, mais donnez-vous vous-mêmes à Dieu, comme d’entre les morts étant faits vivants, et offrez à Dieu vos membres, comme instruments de justice. »
On ne saurait être plus clair, et le Saint-Esprit – qui inspire l’apôtre – donne à Paul de poser les véritables bases spirituelles, visibles et invisibles, du véritable baptême. Au-delà des formules et des formes, chacun est évidemment tourné vers l’essentiel : vivre et marcher par l’Esprit, en portant sa croix chaque jour. Le sens du baptême et la profondeur de l’engagement sont plus importants que la forme. Mais si la Bible donne une forme, pour quelle raison ne pas s’y conformer ?
Galates 3:26 : « car vous êtes tous fils de Dieu par la foi dans le Christ Jésus. Car vous tous qui avez été baptisés pour Christ, vous avez revêtu Christ: il n’y a ni Juif, ni Grec; il n’y a ni esclave, ni homme libre; il n’y a ni mâle, ni femelle: car vous tous, vous êtes un dans le Christ Jésus. Or si vous êtes de Christ, vous êtes donc [la] semence d’Abraham, héritiers selon [la] promesse ».
C’est dans cet Esprit que travaillent les apôtres : tout est accompli pour Christ, dont la gloire remplit tout leur horizon spirituel. On baptise donc pour Christ et en Son nom. Ces hommes avaient tous abandonné les conceptions héritées de leurs anciennes influences religieuses, judaïques, et accepté la gloire de Christ « afin qu’en toutes choses il tienne, lui, la première place » (Colossiens 1:16 à 20). C’est leur axe de pensée, la colonne de leur révélation, dans la droite ligne du ministère du Saint-Esprit : montrer Christ. Il faut relire ce premier chapitre de l’épître aux Colossiens pour saisir toute la différence qu’il y a entre notre Christ d’aujourd’hui, et le Christ de ces hommes-là. Des juifs pieux qui ont dû accepter qu’un homme, dont ils connaissaient la mère et les frères, dise : « Je suis» (Jean 18/6, ego eimi), un homme qui « était » avant qu’Abraham fut, qu’ils ont reconnu comme un rabbi, un prophète, comme le Fils de Dieu, et enfin comme « le Seigneur, Adonaï », Dieu béni éternellement (Romains 9/5).
Colossiens 2:9 à 13 : « car en lui habite toute la plénitude de la déité corporellement; et vous êtes accomplis en lui, qui est le chef de toute principauté et autorité, en qui aussi vous avez été circoncis d’une circoncision qui n’a pas été faite de main, dans le dépouillement du corps de la chair par la circoncision du Christ, étant ensevelis avec lui dans le baptême, dans lequel aussi vous avez été ressuscités ensemble par la foi en l’opération de Dieu qui l’a ressuscité d’entre les morts. Et vous, lorsque vous étiez morts dans vos fautes et dans l’incirconcision de votre chair, il vous a vivifiés ensemble avec lui, nous ayant pardonné toutes nos fautes ».
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POURQUOI CETTE PLACE REVIENT-ELLE AU SEIGNEUR ?
Dans son enseignement, l’apôtre Paul n’a pas considéré les risques qui existaient de donner une place excessive au Fils, dans l’équilibre d’une trinité consensuelle, car ce concept n’existait pas encore (l’élaboration de sa définition fut faite au concile de Nicée). Car à l’heure où ces hommes, parfois sans instruction pour certains d’entre eux, baptisent, évangélisent, prophétisent, enseignent, il n’y a que Jésus, qui remplit tout leur espace spirituel. Ils prêchent Jésus (Actes 5/40), annoncent Jésus (Actes 8/35), guérissent au nom de Jésus (Actes 3/6), chassent les démons au nom de Jésus (Actes 16/18), ce qui établit et construit évidemment une prédication qui pourrait paraître tout à fait excessive à certains aujourd’hui. Mais la Parole de Dieu demeure équilibrée, et nous comprenons pourquoi la gloire de Christ est ainsi enseignée, prêchée, établie :
1 Pierre 4/11 : « si quelqu’un sert, qu’il serve comme par la force que Dieu fournit, afin qu’en toutes choses Dieu soit glorifié par Jésus Christ, à qui est la gloire et la puissance, aux siècles des siècles! Amen ».
Hébreux 1/2 : « à la fin de ces jours-là, nous a parlé dans [le] Fils, qu’il a établi héritier de toutes choses, par lequel aussi il a fait les mondes ».
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LE BAPTÊME AU NOM DE JÉSUS, REFLET DE L’AUTORITÉ PLÉNIÈRE DE CHRIST
Colossiens 1:16 à 20 : « car par lui ont été créées toutes choses, les choses qui sont dans les cieux, et les choses qui sont sur la terre, les visibles et les invisibles, soit trônes, ou seigneuries, ou principautés, ou autorités: toutes choses ont été créées par lui et pour lui; et lui est avant toutes choses, et toutes choses subsistent par lui; et il est le chef du corps, de l’assemblée, lui qui est [le] commencement, [le] premier-né d’entre les morts, afin qu’en toutes choses il tienne, lui, la première place; car, en lui, toute la plénitude s’est plue à habiter, et, par lui, à réconcilier toutes choses avec elle-même, ayant fait la paix par le sang de sa croix, par lui, soit les choses qui sont sur la terre, soit les choses qui sont dans les cieux ».
Éphésiens 4/15 : « mais que, étant vrais dans l’amour, nous croissions en toutes choses jusqu’à lui qui est le chef, le Christ »
Éphésiens 1/10 : « qu’il s’est proposé en lui-même pour l’administration de la plénitude des temps, [savoir] de réunir en un toutes choses dans le Christ, les choses qui sont dans les cieux et les choses qui sont sur la terre en lui »
1 Corinthiens 8/6 : « toutefois, pour nous, il y a un seul Dieu, le Père, duquel sont toutes choses, et nous pour lui, et un seul Seigneur, Jésus Christ, par lequel sont toutes choses, et nous par lui ».
C’est cette vision spirituelle qui remplit les coeurs et les pensées des hommes de cette époque-là, et qui est naturellement le sujet des enseignements des uns et des autres. Pour en saisir la valeur et la portée, il faut mettre en parallèle les extraordinaires déclarations qui sont faites à propos du Fils, avec la menace hérétique qui pesait (et pèse toujours) sur les mentalités, si on reconnaissait en Jésus de Nazareth le Fils de Dieu et pire : Dieu Lui-Même (Romains 9/5 et 1 Jean 5/20). En effet, pour un juif de l’époque du livre des Actes, le fait de rejoindre « la secte » des chrétiens (Actes 24/14) signifiait entrer en clandestinité, à l’image de ce que vivent certains musulmans, hindouistes ou bouddhistes encore aujourd’hui. Rejet des familles (Matthieu 10/34, 35), excommunication des religieux et persécution (Actes 8/3, 9/1), tout cela à cause du nom et de la personne de Jésus : il faut le souligner. C’est pourquoi l’auteur de l’épître aux Hébreux écrivait : « Sortons vers lui (Christ) hors du camp, en portant son opprobre (en portant sur nous la honte de lui appartenir » (13/13).
Bien que le début de la révélation mosaïque ordonne : «Écoute Israël, l’Eternel notre Dieu est UN SEUL Eternel » (Deutéronome 6/4), les juifs qui se convertissent à Jésus bravent l’interdit en reconnaissant sa divinité, en se faisant baptiser par son nom, en se consacrant pour son nom. On ne parle pas encore de christianisme, puisque nous ne sommes pas en présence d’une religion, d’un système ou même d’une doctrine coordonnée, mais tout simplement en face de la gloire de Dieu. Le Saint-Esprit qui a été répandu a donné naissance a un grand réveil : tous ceux qui se convertissent – qui reconnaissent la gloire de Jésus Christ de Nazareth – sont dans une même pensée, une très grande onction, et Christ est en eux tous par son Esprit (Actes 16/7, Philippiens 1/19). Le Seigneur est partout et même les péchés sont pardonnés par son nom (Actes 10/43 et 1 Jean 2/12).
Toutes choses sont donc faites « au nom de Jésus », parce qu’il n’y a « aucun autre nom sous le ciel, qui soit donné parmi les hommes, par lequel il nous faille être sauvés » (Actes 4:12).
Les religieux qui sont les tenants de l’ancienne alliance sont dépassés. Ils pensent affronter une séduction, un détournement des prières et de l’adoration dûe à l’Eternel vers un nouveau culte, une idolâtrie de plus. Le dogme de l’unicité, qui est en quelque sorte le fondement du message donné à Abraham, avait fait d’Israël le dépositaire d’une vérité universelle, et cet héritage avait été jalousement gardé de génération en génération. Il faut s’imprégner de cette responsabilité spirituelle, de cette fierté également, qui fait d’Israël le messager de l’Eternel sur la terre, pour comprendre le désarroi et la violence des antagonismes religieux entre pharisiens et chrétiens, entre sacrificateurs et disciples.
C’est cette vision-là qui perçoit la divinité de Jésus de Nazareth comme une hérésie à combattre, mais personne ne pourra contenir la vague puissante de la glorification de Jésus Christ, dont les témoignages se multiplient ainsi que les enseignements :
Éphésiens 1/21 : « Il l’a fait asseoir à sa droite dans les lieux célestes, au-dessus de toute principauté, et autorité, et puissance, et domination, et de tout nom qui se nomme, non seulement dans ce siècle, mais aussi dans celui qui est à venir »
Philippiens 2/9 : « C’est pourquoi aussi Dieu l’a haut élevé et lui a donné un nom au-dessus de tout nom, afin qu’au nom de Jésus se ploie tout genou des êtres célestes, et terrestres, et infernaux ».
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CONCLUSION
L’objet de cet article n’est pas de poser de nouveau le fondement «de la doctrine des ablutions» (Hébreux 6/2), – ce qui reviendrait à poser la question de l’utilité, et de la véracité de l’acte lui-même – mais d’attirer l’attention sur une question finalement restée sans réponse, et sur un paradoxe qui ne subsiste que par le respect de la Tradition.
Le fondement scripturaire du baptême par immersion en vigueur dans la majorité des groupes protestants/évangéliques (au nom du Père du Fils et du Saint-Esprit) est certes fondé, mais à mon sens moins convaincant (scripturairement parlant) que le baptême au Nom du Seigneur Jésus-Christ (ou pour le nom du Seigneur).
Rendons à Jésus ce qui appartient à Jésus. Car il y a quelque chose de la glorification de Jésus dans la restitution de toutes Ses prérogatives, et la reconnaissance de la révélation de Son incarnation, de Sa mort, de Sa résurrection et de Son autorité : en un mot de Ses droits non seulement sur ceux qui croient et qui désirent Le suivre, mais sur l’univers tout entier.
Puis ensuite, toutes choses seront remises au Père :
1 Corinthiens 15/27 : « Car « il a assujetti toutes choses sous ses pieds ». Or, quand il dit que toutes choses sont assujetties, il est évident que c’est à l’exclusion de celui qui lui a assujetti toutes choses. Mais quand toutes choses lui auront été assujetties, alors le Fils aussi lui-même sera assujetti à celui qui lui a assujetti toutes choses, afin que Dieu soit tout en tous ».
La pensée développée ici est destinée à proposer une réflexion à propos d’une pratique traditionnelle, réflexion qui qui ne repose pas sur un seul verset, comme c’est le cas pour le baptême au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, mais sur une interprétation globale et conséquement étayée par de multiples exemples.
Au-delà des formulations, c’est tout un enseignement, une vision, qui est en cause. D’une part la « braderie » du baptême chrétien, auquel nombre de responsables consentent de plus en plus comme une simple formalité, et d’autre part la réduction de l’espace spirituel occupé par Christ, le Christ de la doctrine des Apôtres, dont on veut bien du nom pour prier, pour bénir ou pour chanter, mais pas pour baptiser.
Le Sarment/Jérôme Prekel-janvier 08
2 comments On Baptême biblique : à propos de la forme et du fond
bonjour !
Cette question sur la formulation de matthieu 28:19 m’a toujours géné. J’ai cherché et beaucoup disent que la formule Père, Fils St Esprit a été rajoutée par les religieux ; Meme dans le commentaire de la bible de Jérusalem on lit ceci:
‘’ il est possible que cette formule se ressente,dans sa précision, de l’usage litturgique établi plus tard dans la communauté primitive. On sait que les Actes parlent de baptiser ‘’au nom de Jésus ‘’.Plus tard on aura explicité le ratachement du baptisé aux trois personnes de la trinité. Quoi qu’il en soit de ces variations possibles,la réalité profonde reste la meme.Le bapteme rattache à la personne de Jesus sauveur ; or toute son œuvre de salut procède de l’amour du Père et s’achève dans l’éffusion de L’Esprit ‘’.
Dans 1 jean 5 : 7 ..’’il y en a trois qui rendent témoignage {dans le ciel :Le Père ,la Parole et l’Esprit Saint. Et ces trois sont un. Et il en a trois qui rendent témoignage sur la terre } :l’Esprit,l’eau et le sang,et les trois sont d’accord (version segond). Dans le commentaire ils disent que la phrase entre crochets a été rajouté plus tard .
Quand on voit que des chrétiens ont été torturés parce quils disaient que la trinté n’existe pas,je me pose des questions! Avons nous été trompés depuis le début ? Est ce que la Vérité arrive pour une nouvelle réforme après « le salut par grace », »les dons du St Esprit », les églises dans les maisons où ce n’est pas un seul homme qui dirige tout !? Le message pour notre temps c’est «sortez du milieu d’elle (babylone) mon peuple».Et ça emmène à un autre sujet sur ton site: « Faut il prier le St Esprit? » et la aussi j’ai cherché et je suis arrivé à la conclusion qu’il fallait s’en tenir à la Parole. Cette invocation du Saint Esprit est venue beaucoup par le mouvement catholique charismatique….Je tiens à préciser que je prie,chante en langues ….
Voilà ce que j’ ai sur le coeur et que je voulais te partager!
Que le Seigneur nous donne un esprit de sagesse et de révélation!
daniel
Bonjour Daniel
Merci pour le partage. À propos du baptême au nom du Seigneur Jésus-Christ, et comme vous avez pu le lire dans cet article, il ne s’agit pas d’apporter une chose nouvelle, mais de mettre en lumière que les acteurs du Nouveau Testament baptisaient au nom de Jésus (ou au nom du Seigneur).
Les choses étant ce qu’elles sont aujourd’hui, je ne crois pas utile d’opposer les deux formes de baptême, car ce qui compte, ce n’est pas la forme des choses, en définitive, mais leur sens. Et ce que nous en faisons.
Vous posez des questions importantes : la trinité existe-t-elle ? Avons-nous été trompés dès le début ?
Comme vous, j’ai sans doute davantage de questions que de réponses sur le sujet : le christianisme a des dogmes en la matière, destinés à protéger la compréhension de la divinité. L’Éternel s’est révélé de diverses manières au cours de l’histoire de l’humanité, affirmant être « le seul » et se présentant dans un pluriel (Elohim). Dès le premier verset des Écritures, le mystère est établi : « au commencement Dieux (Elohim) CREA les cieux et la terre ». Un pluriel qui se conjugue au singulier : nous sommes clairement en dehors du cadre de compréhension humain, il est donc normal que nos explications et même nos dogmes ne répondent pas à toutes les questions.
Mais un jour, nous saurons ! Ce que je reproche personnellement aux disputeurs, c’est leur présomption, car nous ne connaissons qu’en partie (1 Corinthiens 13/9) : cela devrait incliner chacun à l’humilité devant cette grande question.
Fraternellement, JP