Il veut purifier ma source

Ézéchiel 36:26
« Et je vous donnerai un coeur nouveau, et je mettrai au dedans de vous un esprit nouveau; et j’ôterai de votre chair le coeur de pierre, et je vous donnerai un coeur de chair »

Cantique des cantiques 4:12
« [Tu es] un jardin clos, ma soeur, [ma] fiancée, une source fermée, une fontaine scellée ».

Le baptême du Saint-Esprit n’a pas assaini notre source, de la même manière que l’expression des dons célestes n’avaient pas assaini les eaux des corinthiens :
«vous avez été enrichis en lui en toute parole et toute connaissance, de sorte que vous ne manquez d’aucun don de grâce pendant que vous attendez la révélation de notre Seigneur Jésus Christ» (1 Corinthiens 1/5)

«…mais vous avez été lavés, mais vous avez été sanctifiés, mais vous avez été justifiés au nom du Seigneur Jésus, et par l’Esprit de notre Dieu» (1 Cor. 6:1).

«… Car, mes frères, il m’a été dit de vous, par ceux qui sont de chez Chloé, qu’il y a des dissensions parmi vous» (1 Cor.1:11).

«… car vous êtes encore charnels. Car, puisqu’il y a parmi vous de l’envie et des querelles, n’êtes-vous pas charnels et ne marchez-vous pas à la manière des hommes?» (1 Cor. 3:3)

«… On entend dire partout qu’il y a de la fornication parmi vous, et une fornication telle qu’elle [n’existe] pas même parmi les nations, de sorte que quelqu’un aurait la femme de son père» (1 Cor. 5:1).

«…Or quelques-uns se sont enflés d’orgueil, comme si je ne devais pas aller vers vous» (1 Cor. 4:18).

Notre immersion dans le Saint-Esprit est le signe que nous pouvons avoir part à la grande bénédiction de nous préparer pour la rencontre avec Christ, l’Epoux céleste : «… qui a sanctifié l’Église en la purifiant et en la lavant par l’eau de la Parole, afin que lui (Christ) se présentât l’assemblée à lui-même, glorieuse, n’ayant ni tache, ni ride, ni rien de semblable, mais afin qu’elle fût sainte et irréprochable» ( Éphésiens 5:27) et «… Réjouissons-nous et tressaillons de joie, et donnons-lui gloire; car les noces de l’Agneau sont venues; et sa femme s’est préparée» (Apocalypse 19:7).

Nous nous réjouissons d’avoir part à l’onction du Saint-Esprit dans nos réunions, où il nous est donné de toucher spirituellement des choses très précieuses, mais cela change-t-il notre source ? Cela nous porte-t-il à désirer, en même temps que d’avoir part aux vagues de l’onction, d’avoir part également «aux souffrances de Christ», puisqu’il est écrit que nous aurons part à notre héritage céleste … SI nous souffrons avec lui (2 Timothée 2/12)?…
Nous avons raison de considérer nos cultes, réunions et séminaires, qui nous mettent en contact avec le Saint-Esprit, comme de très bonnes choses parce que ces rendez-vous servent à ce que nous goûtions au don céleste (Hébreux 6/4)). Mais si, goûtant au don céleste et recevant l’attestation intérieure que Christ est vivant, nous demeurons incapable de nous détacher de notre nature ou pire, que nous retournons, un peu plus tard, à ce que nous avions délaissé, méprisé, vomi, alors notre condition dernière sera pire que la première (2 Pierre 2/20).

L’oeuvre de Dieu est d’assainir notre source, et non de maquiller notre nature, de l’améliorer ou même de l’enrichir. Nous sommes, nous, pour soigner l’homme de sa misère et de son indigence et Dieu, quant à Lui, est pour éradiquer ces choses.

«Une source peut-elle faire jaillir en mêrme temps des eaux douces et des eaux amères ?» L’épître de Jacques nous dit que cela ne devrait pas être possible (3/11). Les évangiles enseignent que «l’homme bon tire de bonnes choses de son bon trésor» (Matthieu 12/35) et «qu’il n’y a pas de bon arbre qui produise de mauvais fruit, ni d’arbre mauvais qui produise du bon fruit» (Luc 6/43), il n’est donc pas cohérent que «par notre langue nous bénissions le Seigneur et Père, et que par elle nous maudissions (MAUDIRE : du latin maledicere = «dire du mal de», premiers emplois 1080 – maldire) les hommes faits à la ressemblance de Dieu» (Jacques 3/9).

Cet état de fait que les enfants de Dieu ont tous à expérimenter est sensé les amener à faire un constat d’échec définitif quant à la capacité humaine à se conformer aux exigences divines (Romains 8/7), afin de les amener à se confier entièrement dans la force toute puissante du Seigneur, Lui qui justement «a été fait pour eux … sanctification» (1 Corinthiens 1/30). L’oeuvre de Dieu est d’assainir notre source, et non «de mettre une pièce neuve à un vieil habit» (Marc 2/21).

Certains disent et enseignent que si nous lions « l’homme fort », et que, grâce à une stratégie appropriée, nous reprenons « le terrain spirituel » occupé par les dominations et les autorités, le chemin des enfants de Dieu s’en trouvera dégagé et qu’ils seront libres de faire le bien, de penser le bien et d’habiter en paix. Cette vision est partiellement exacte, mais les exagérations inévitables à toutes les doctrines montées en épingles inclinent les enfants de Dieu à penser que leurs problèmes de consécration se solutionneront à l’extérieur, car notre « guerre » nous est présentée sur un terrain céleste, et nos adversaires extérieurs à nous-mêmes. Mais cela a pour conséquence de passer sous silence (voire de contredire) les enseignements de base de Jésus (pour ce qui concerne cette question), qui explique que «c’est du coeur de l’homme que viennent les mauvaises pensées» (Matthieu 15/19). Si effectivement nous avons à souffrir des déstabilisations d’origines extérieures, la véritable source de nos ennuis est bel et bien intérieure. C’est l’homme lui-même, sa nature propre, qui nous est décrite comme irrémédiablement atteinte par les effets de la désobéissance d’Adam, et de la chute.

Il y a une source à assainir, afin que l’arbre puisse porter le bon fruit, mais nous sommes le plus souvent intéressés (et enseignés) par les soins à apporter aux branches, plutôt que de porter nos regards, spirituellement parlant, sur la terre dans laquelle puisent nos racines.

Dans le coeur de Dieu, le temps qui nous est imparti doit servir à la purification de notre source, et ce, le plus tôt possible, car notre esprit est éternel et nous entrerons dans les lieux célestes avec notre histoire, nos oeuvres et nos souvenirs, notre identité telle qu’elle s’est façonnée, au travers de nos souffrances et de nos bénédictions.

Songez que si une mesure adaptée était prise aujourd’hui à notre encontre par l’ennemi de nos âmes, pour éprouver notre foi, nous serions ébranlés à la mesure exacte de la pureté de notre source : «le juste qui chancelle devant le méchant est une fontaine trouble et une source corrompue» (Proverbes 25/26). Et ces choses peuvent arriver, sous le regard de Dieu et avec son assentiment (satan vous a réclamés pour vous cribler comme le froment) afin que nous connaissions, en esprit et en vérité, le véritable état de notre source
« Dieu l’abandonna pour l’éprouver, afin qu’il connût tout ce qui était dans son coeur» (2 Chroniques 32:31).

Il fallait à Pierre ce test ultime pour qu’il admette que son zèle était charnel, et son amour pour Dieu … majoritairement composé de sentiments humains.

C’est également la grande leçon du livre de Job, homme « parfait » (Job 1/8) devant Dieu qui sera amené à constater que toutes ses perfections et toute sa fidélité à la loi de l’Eternel n’étaient que l’habillage d’une source pas plus limpide que celle d’un homme commun.

Ces épreuves, dont l’utilité n’est plus à démontrer, seront considérablement amoindries dans les vies de ceux qui s’exerceront à «s’examiner eux-mêmes» (2 corinthiens 13/5) et à «se juger eux-mêmes» (1 corinthiens 11/31) et qui comprendront que ce ne sont pas nos connaissances bibliques, ni nos oeuvres justes, ni nos onctions, ni même notre baptême dans le Saint-Esprit qui peuvent suffire, à l’heure de l’épreuve appropriée à notre cas, pour nous maintenir «debout dans la vérité» (Jean 8/44 v. Chouraqui). Cette version contient en filigrane cette pensée qui tourne autour de l’attachement (de l’amour) pour la vérité, qui sera abondament reprise et développée dans la première épître de Jean : «Celui qui dit « je Le connais » et qui ne garde pas ses commandements est menteur»(1 Jean 2/4) et «Si quelqu’un dit « j’aime Dieu » et qu’il n’aime pas son frère, il est menteur».
Encore le paradoxe des apparences religieuses et de la réalité spirituelle, que l’apôtre traque sans complaisance.

Que veut dire Jésus lorsqu’il annonce que les «vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité ?» (Jean 4:23). L’emploi de l’adjectif «vrai» est une allusion à une «fausse» adoration, peut-être reconnue valide par les hommes, mais pas par Dieu. Nous nous refusons à juger du fond et de la forme de l’adoration des chrétiens, et nous avons raison. Cela ne regarde que Dieu. Mais nous devons accepter de nous interroger sur la véracité de notre propre adoration (dans le sens où on l’entend aujourd’hui). Il s’agit encore ici de la même question qui oppose la religion et la vie de l’Esprit «examinez-vous vous-mêmes, [et voyez] si vous êtes dans la foi; éprouvez-vous vous-mêmes» (2 Corinthiens 13:5).

La plupart d’entre nous pensent plus ou moins consciemment (avant d’avoir cherché vraiment à comprendre la pensée divine à ce sujet) que l’adoration en esprit et en vérité correspond à la qualité de notre implication dans la prière, et à la quantité de notre «production». Nous pensons qu’il suffit de prier dans une proportion acceptable, et de louer avec suffisamment de conviction pour être trouvés conformes à ces deux critères.
Essayons de bien comprendre le point de vue de Dieu : quel est le contraire de «en esprit et en vérité»?
Par l’énoncé de ces deux critères divins, Dieu déclare implicitement qu’Il rencontre, au milieu de son peuple et de ceux qui croient en Lui, des hommes et des femmes sincères qui l’adorent, mais non en esprit, et non en vérité.

Cette déclaration nous éloigne de l’angélisme de certaines confessions chrétiennes qui se satisfont du nombre des adorateurs, et de l’intensité du bruit qu’ils produisent, de la beauté de leurs chants ou de l’ambiance qui les accompagne.
Le contraire de «en esprit et en vérité» pourrait être «charnellement» et «sans amour pour Dieu», ou bien «sans reconnaître Christ comme le seul médiateur entre les hommes», ou encore «sans reconnaître le sacrifice de l’Agneau comme suffisant pour réconcilier le monde avec le Père», etc.
Cela induit en définitive qu’une vision fragmentaire de l’oeuvre de Dieu, une intreprétation erronnée des paroles et du sacrifice de Christ, entraînera une adoration qui ne sera reconnue ni comme «vraie», ni comme «en esprit», et non plus «en vérité» par Dieu.

Lorsque nous nous retrouvons en défaut devant la parole de Dieu, ce n’est pas un problème de fruit, contrairement à ce que suggère notre légalisme instinctif, mais un problème de source. Et si nous sommes pris en flagrand délit de contradiction entre notre confession verbale et notre confession de vie, ce n’est pas un problème d’oeuvres ou de sanctification, mais toujours un problème de source.

Il serait profitable aux intérêts du royaume de Dieu que nous fassions le constat du véritable état de notre source, comme les disciples de Jésus eurent eux-mêmes à le faire au pied de la croix … À l’heure du combat de Getsémané, l’élite choisie par Jésus ne put résister au sommeil, et à l’ultime moment de l’expiation de leur Maître, tous l’avaient abandonné (excepté justement l’apôtre Jean).

Lorsque nous chantons la gloire céleste, que nous pleurons devant Dieu – ou que nous prophétisons – nous avons tendance à penser, exaltés par l’instant, que nous nous sommes élevés dans l’Esprit, et que la vision de l’aigle sera désormais la nôtre; mais la myopie nous rattrapera lorsque nos paroles, nos pensées et les actes concrets de nos vies ne « chanteront » plus les mêmes refrains. Alors, hâtivement, nous mettrons nos « faillites » sur le compte d’une perfectibilité en construction. C’est une grossière erreur d’interprétation qui aura de lourdes conséquences. Car nous évoluons alors dans la négation que c’est en fait notre source qui est corrompue, car nous pensons que notre problème est simplement une question de fruit. Et cela nous empêche de réaliser la seule véritable démarche spirituelle de notre existence, à savoir de Lui apporter non pas nos oeuvres, non pas notre désir déçu de perfections, mais bel et bien notre source, le centre de nous-mêmes, en confessant au travers d’une repentance profonde et inspirée que nous sommes, par nous-mêmes et la puissance du péché qui opère en nous, dans le besoin pressant d’un changement total, d’une transformation plus absolue encore que ce dont nous avions entendu parler, c’est-à dire l’aspiration à nous effacer pour Le revêtir, Lui. Non plus que sa puissance soit nôtre, mais plutôt que nous nous perdions, nous, en Lui.

À cause du fait que nous sommes pressés (non par Dieu mais par notre nature) de nous faire accepter par Lui, par les chrétiens, par l’Eglise, notre préoccupation est toute entière tournée vers les apparences de la piété, les atours du christianisme, ce qui est très logique.
Mais c’est notre source qui est l’objet des préoccupations divines, comme l’apôtre Paul l’exprime aux Galates : «la chair (la source humaine) a des désirs contraires à ceux de l’Esprit, et l’Esprit en a de contraires à ceux de la chair; et ces choses sont opposées l’une à l’autre afin que vous ne pratiquiez pas les choses que vous voudriez» (5/17). Une question avant tout intérieure. C’est notre source qui est en cause, et notre source est notre âme, notre vie-même, personnelle, intime et notre possession éternelle, dont le caractère, à cause du rejet d’Eden, ne peut pas se soumettre à la loi divine (Romains 8/7).
Cette âme qui peut aimer Dieu, Le voir, Lui parler (comme Caïn) et en même temps faire des choix diamétralement opposés aux Siens. Cette âme qui peut être habitée par la Sagesse divine et revêtue de son onction (comme Salomon) et néanmoins s’éloigner de l’Eternel au point d’adorer des idoles sans vie. Cette âme qui peut, d’un instant à l’autre, être louée par Christ pour les révélations qu’elle a reçu, et condamnée par Lui parce qu’elle se fait l’instrument de l’ennemi…

«Et Jésus, répondant, lui dit: Tu es bienheureux, Simon Barjonas, car la chair et le sang ne t’ont pas révélé [cela], mais mon Père qui est dans les cieux» (Matthieu 16:17)
«Mais lui, se retournant, dit à Pierre: Va arrière de moi, Satan, tu m’es en scandale; car tes pensées ne sont pas aux choses de Dieu, mais à celles des hommes» (Matthieu 16:23).

Telle est la source de l’homme, et nous comprenons mieux, sous cet éclairage, pourquoi l’apôtre Paul développera la pensée de la crucifixion personnelle de chacun de nous, car la place de cette vie-là et de son principe d’indépendance est sur la croix, c’est-à dire dans un état d’abdication de vie : «car vous êtes morts, et votre vie est cachée avec le Christ en Dieu» (Colossiens 3:3) et «car si vous vivez selon [la] chair, vous mourrez; mais si par [l’] Esprit vous faites mourir les actions du corps, vous vivrez» (Romains 8:13).

La source de Jéricho

Lorsque les habitants de Jéricho sollicitèrent l’aide du prophète Elisée, ils souffraient d’un problème grave : leurs cultures étaient stériles et ils rencontraient des difficultés de vie importantes. Leur travail et leurs efforts étaient rendus vains, et la terre ne donnait rien. Ils en étaient venus à conclure que « leurs eaux étaient mauvaises ». Le travail était là, les oeuvres étaient conformes, les méthodes de culture étaient correctes, les temps et les moments pour labourer, semer étaient scrupuleusement respectés, mais rien n’aboutissait, et il avait certainement fallu du temps avant de se rendre compte de la nature exacte du problème. Elisée demanda un vase neuf, dans lequel il mit du sel, qu’il jeta dans leur source : « ainsi dit l’Eternel, j’assaini ces eaux et il n’en proviendra plus ni mort, ni stérilité » (2 Rois 1/19).

«Il nous a béni de toutes bénédictions spirituelles dans les lieux célestes en Christ» (Ephésiens 1/3)
«Quand le Christ qui est notre vie, sera manifesté, alors vous aussi, vous serez manifestés avec lui en gloire» (Colossiens 3:4).

Au plus loin devant nous que nous pouvons regarder, c’est Christ que nous voyons; nos bénédictions, notre sagesse, notre rédemption, notre sanctification : tout est caché en Christ, avec Christ en Dieu, de sorte que notre but n’est plus la sanctification, l’onction ou le service, mais Christ Lui-Même, une Personne.

Notre vie, et l’assainissement de notre source, est une Personne. Mon but n’est pas de devenir un vrai chrétien, ou d’améliorer ma nature, mais mon but est Une Autre Nature : celle de Christ : «revêtez Christ» (Romains 13/14). Mon objectif n’est pas un royaume, ou une éternité, mais mon but est de rencontrer « Quelqu’un » de Le rejoindre et de L’aimer, au point de ne vouloir plus faire qu’UN avec Lui.

C’est seulement lorsque Christ, Le Vase Neuf, verse en nous le sel incorruptible de sa nature nouvelle que nous pouvons confesser avec le psalmiste que «toutes nos sources sont en lui», parce que «nous ne nous complaisons plus en nous-mêmes» (Romains 15/1), mais que nous sommes «trouvés nous-mêmes en Lui» (Philippiens 3/9).

Ésaïe 58:11
Et l’Eternel te conduira continuellement, et rassasiera ton âme dans les sécheresses, et rendra agiles tes os; et tu seras comme un jardin arrosé, et comme une source jaillissante dont les eaux ne trompent pas.
Jérémie 2:13
Car mon peuple a fait deux maux: ils m’ont abandonné, moi, la source des eaux vives, pour se creuser des citernes, des citernes crevassées qui ne retiennent pas l’eau.

Seigneur, je te loue de ce que tu es devenu ma source, ma lumière et ma force. La vérité n’habite pas en moi, mais en toi. Je ne veux pas traiter mon arbre pour qu’il donne du fruit, mais que ma source soit assainie. Donne-moi de demeurer dans cette pensée, car tu es mon Salut.

le Sarment©

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