Le coeur du sage est à sa droite, et le coeur du fou – de l’insensé – à sa gauche. Ecclésiaste 10/2
Recréation
La période électorale nous amène à nous poser des questions fondamentales, et il est intéressant de voir combien la Bible peut nous apporter d’indications précieuses pour nous diriger sur le chemin de la vie !
Relier la sagesse à droite et la folie à gauche, il fallait oser. Quand on pense que certains auteurs chrétiens usent leur salive (et leur clavier) pour nous expliquer que le christianisme serait apolitique !
Prenez la parabole des brebis et des boucs (Mat. 25) : Jésus sépare à son retour les uns d’avec les autres, appelant ceux qui ont fait sa volonté “des brebis”, et les autres “des boucs”. Et les brebis sont appelées à venir à sa droite, et les boucs à sa gauche. Et la gauche, c’est un peu l’antichambre de l’enfer. Le clivage gauche-droite ne date donc pas d’hier … Jésus lui-même a clairement pris position : Etienne a confirmé qu’il était effectivement «à la droite du trône» (Actes 7/56), comme le rappellera également Paul aux Colossiens « Si donc vous avez été ressuscités avec le Christ, cherchez les choses qui sont en haut, où le Christ est assis à la droite de Dieu » (3:1).
Mais à bien y réfléchir, on se demande si tout ça n’est pas un faux problème : Dieu n’est ni à droite ni à gauche (… de quoi, on se demande), Il est au CENTRE ! Il est le CENTRE de toutes choses, de la même manière que le monde tourne autour du soleil de justice ; et pour nous, tout a commencé avec un arbre de vie qui était (déjà) placé … au centre du jardin (Gen. 2/9).
La (vraie) pensée de l’Ecclésiaste
Plus sérieusement : que voulait dire vraiment l’Ecclésiaste ?
La Bible parle beaucoup de sagesse et de folie, de sages et d’insensés. On dirait même qu’elle ne parle que de ça, comme si la notion biblique du monde se définissait entre ces deux pôles. L’insensé a donc son cœur à gauche, mais il y a encore une autre catégorie de personnes : ceux qui « ne savent pas distinguer leur droite de leur gauche » (Jonas 4/11), ce qui est sans doute le stade terminal de la folie … et qui forme la cohorte de tous ceux dont Dieu peut dire « ils ne savent pas ce qu’ils font ».
Pour l’Ecclésiaste, le cœur, c’est la pensée, le siège de nos valeurs, la citadelle de notre morale, le centre de gravité de notre esprit. Nous sommes donc appelés à fonctionner, à réfléchir, à ressentir et à agir sur des bases qui ne sont pas naturelles (gauche), mais sur-naturelles (droite) : tout le monde a le cœur à gauche, mais il n’en sera pas ainsi des enfants de Dieu.
Le sage ne tire pas son principe vital de son cœur de chair, et «les pensées de son cœur» ne viennent pas d’un cœur physique, mais de son esprit, d’un cœur spirituel. Ce «cœur de droite» ne pense pas comme un cœur naturel, il ne réagit pas comme les autres, il ne voit pas de la même manière que voient les autres. Il n’a pas les mêmes yeux que les autres « … qu’il illumine les yeux de votre coeur, pour que vous sachiez quelle est l’espérance qui s’attache à son appel, quelle est la richesse de la gloire de son héritage qu’il réserve aux saints » (Ephésiens 1/18), voyant même ce qui est invisible (Hébreux 11/27).
Le monde/Le royaume de Dieu
Le monde, c’est le naturel, c’est le cœur à gauche : “ils ont pour dieu leur ventre, ils mettent leur gloire dans ce qui fait leur honte, ils ne pensent qu’aux choses de la terre” (Philippiens 3/19). Ce n’est pas facile de s’extraire de la logique humaine, et même de la sagesse humaine, mais Dieu a prévu que nous puissions adopter un angle de considération sur-naturel (le cœur à droite, et pas à gauche) : “notre cité à nous est dans les cieux, d’où nous attendons aussi comme Sauveur le Seigneur Jésus-Christ” (Philippiens 3:20).
Notre cœur doit se déplacer de la gauche vers la droite. Car ce n’est pas sur le cœur de gauche que Dieu tiendra sa promesse de graver sa loi, mais sur le cœur de droite : “Mais voici l’alliance que je ferai avec la maison d’Israël, Après ces jours-là, dit l’Eternel: Je mettrai ma loi au dedans d’eux, Je l’écrirai dans (ou sur) leur coeur; Et je serai leur Dieu, Et ils seront mon peuple” (Jérémie 31/33).
Dans la première Alliance, les tables de la Loi révélée étaient au cœur du peuple, littéralement au cœur de la nation : parce qu’au cœur de cette nation, il y avait Jérusalem, et qu’au cœur de Jérusalem il y avait un temple, et qu’au cœur du temple, (dans le saint des saints), il y avait l’arche d’alliance. Et au cœur de l’arche de l’Alliance, on trouvait les tables de la révélation…Tout était saint et consacré, personne ne pouvait y mettre la main.
C’est pourquoi la Bible nous parle de la circoncision du cœur. Dieu préfère un cœur sans force, mais qui Lui est acquis, que toute la force de l’homme et un cœur qui se refuse. Il demande pour cela une alliance cachée, que nous acceptons, dont nous acceptons la marque dans notre intimité, là où personne ne peut voir, comme dans le secret du temple de l’Eternel. Parce que nous sommes le temple de Dieu !
C’est pourquoi notre cœur a une si grande importance pour Dieu. Et que les Écritures nous encouragent à y veiller nous-même : « Garde ton coeur plus que toute autre chose, Car de lui viennent les sources de la vie » (Prov. 4/23). Et c’est également la pensée de Jésus : “Ne vous amassez pas des trésors sur la terre, où la teigne et la rouille détruisent, et où les voleurs percent et dérobent; mais amassez-vous des trésors dans le ciel, où la teigne et la rouille ne détruisent point, et où les voleurs ne percent ni ne dérobent. Car là où est ton trésor, là aussi sera ton coeur” (Matthieu 6/19 à 21). Que notre trésor ne soit pas à gauche, dans le naturel, mais à droite, dans le spirituel.
En Christ, Paul a réécrit la dualité dont parlait l’Ecclésiaste, en laissant l’image du cœur du sage ou du cœur de l’insensé, au profit de celle de l’homme charnel et de l’homme spirituel, ou encore du vieil homme et du nouvel homme. C’est celui-là qui peut mettre Christ au Centre de notre vie.
Le Sarment2012/JPrekel
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