L’église de Béthel a mis fin aux visites à l’hôpital pour la « guérison par la foi », le 10 mars, invoquant les risques de contagion liés à l’exposition au coronavirus
Extrait de l’article d’Adam Ford
L’église Bethel, méga-église californienne charismatique et controversée, a décidé l’arrêt de des missions de « guérison par la foi », pratique consistant à envoyer ses membres dans les hôpitaux pour prier pour les malades, invoquant les risques liés à l’épidémie de coronavirus.
« La guérison est une réalité, mais il serait insensé de prendre des risques inutiles avec sa santé et celle des autres », a déclaré Aaron Tesauro, porte-parole de l’église.
Il a ajouté :
« Par le biais de communications par courrier électronique, d’affiches et d’annonces de l’église, nous encourageons activement toute notre communauté aux bonnes pratiques et aux précautions en matière de santé. Nous croyons que la sagesse, la médecine moderne et la foi peuvent travailler ensemble et aider chacun dans la recherche de la santé et de la guérison.
Bien que nous croyions en un Dieu qui guérit activement aujourd’hui, les étudiants ne sont plus encouragés à se rendre dans les établissements de santé pour le moment, et de plus, on leur enseigne que même dans des circonstances normales, ils doivent recevoir la permission à la fois de l’établissement et de l’individu avant de s’engager dans la prière ».
L’église Bethel a récemment fait la une des journaux nationaux pour avoir tenté, sans succès, de ressusciter l’enfant décédé de l’un de ses pasteurs, en décembre dernier.
Le dilemme des chrétiens catholiques face au coronavirus
Extrait de l’article de Clémence Houdaille, journal La Croix
« Les prêtres doivent avoir « le courage de sortir et d’aller chez les malades, apportant la force de la Parole de Dieu et l’Eucharistie et d’accompagner les agents de santé, les bénévoles, dans ce travail qu’ils font. » Dans la petite chapelle de la résidence Sainte-Marthe, où il célèbre la messe en privé chaque matin (retransmise depuis hier par KTO), le pape François a lancé un appel vigoureux ce mardi 10 mars, alors que l’Italie entière est confinée pour tenter de freiner la propagation du coronavirus, et que les messes publiques sont suspendues au moins jusqu’au 3 avril dans le pays.»
Commentaire du Sarment : ces infos datent toutes les deux du 10 mars et s’inscrivent dans des contextes différents. Aux États Unis, la Présidence est encore en plein déni. En Italie, l’épidémie bat son plein.
Leur mise en symétrie démontre une approche différente du sujet et questionne les croyants chrétiens des différentes dénominations sur ce sujet de la prière en faveur des malades.
Il semble que la soumission aux autorités et aux décrets ai pris le pas un peu partout sur le courage de braver le danger pour soutenir et servir les malades. Le sens des responsabilités pousse l’église à adhérer sans restrictions aux consignes de confinement. Mais comment faire taire cette pensée à propos de l’héritage chrétien qui provient des héros de la foi (Bibliques et historiques) qui nous pousse à croire qu’il est possible de marcher sur les serpent et sur les scorpions ? La foi navigue entre les écueils de la peur et de la témérité. Elle a besoin du courage. Elle nous pousse à croire sans voir, que nous échapperons à la flèche qui vole en plein jour. « Que mille tombent à ton côté, et dix mille à ta droite, tu ne seras pas atteint» dans ce psaume ultra-cité en ce moment. Quelles sont les limites de ces choses ? Devons-nous vraiment les classer dans l’irréalité ? Comment trouver un équilibre entre la foi et la prudence ? La peur ne sait-elle pas se revêtir de sagesse ?
Ces questions ne peuvent plus se poser à l’Église qui a abandonné la vision charismatique. À partir du moment où un chrétien ne croit plus à la manifestation possible des dons de l’Esprit, c’est la Raison qui a le champ libre pour dicter la meilleure conduite. Et elle fait ça très bien. Mais pour ceux qui croient encore que Dieu guérit aujourd’hui, la question demeure : où sont les signes qui accompagneront ceux qui auront cru ? (Marc 16/17). Certes tous ne guérissent pas les malades, tous ne prophétisent pas, tous ne parlent pas en langues (1 Corinthiens 12/30). Mais il est possible d’y aspirer. La résignation et la rétractation ne sont jamais de bons signes.
3 comments On Coronavirus et prière pour les malades : une vraie question
Ces mouvements, Bethel, AIMG, etc, descendent (je dis descendent à dessin…) tous du mouvement Parole de Foi.
Pour plus d’info sur ce courant du christianisme, et ses prophètes, voir ici :
http://www.amourdelaverite.com/Je%20possede%20ce%20que%20je%20pense.shtml
J’ai souvent entendu les témoignages de gens ayant participé à ce genre de réunion à qui on a justement reproché leur manque de foi pour expliquer qu’ils n’avaient pas « obtenu » leur guérison.
Quel drôle de retour de balancier.
Ne faut-il pas y voir une énième tentative de la Grâce de Dieu de mettre en lumière le levain de l’hypocrisie qui se trouve encore dans les cœurs en cette période précédant la Pâque ?
Merci pour l’article intéressant et très solide. Ces mouvements descendent du mouvement Parole de Foi, oui. Mais d’où vient le mouvement Parole de Foi ? Et comment les choses du début ont-elles pu être défigurées à ce point ? Vaste question.
Je suis d’accord que la phase actuelle mondiale de pandémie va changer bien des choses et je l’espère des modifications profondes chez les chrétiens. je ne sais pas si cette Pâque va vraiment être un déclencheur, j’ai un peu tendance à me méfier des échéances prévisibles, mais ce qui compte, c’est que celui qui se sanctifie, se sanctifie encore !
Il semblerait que la FPF et le CNEF réalisent que la présence des aumoniers hospitalier est très importante et qu’ils peuvent continuer leur ministère en prenant toutes leurs précautions par rapport aux consignes sanitaires qui leur sont demandées. Le « terrain » ne sera donc pas abandonné à l’ennemi…