Le très sérieux TheGuardian indique que selon un rapport du Center for Countering Digital Hate (CCDH), cité par la Maison Blanche début août 21, la grande majorité des fakes news (informations erronées) et des théories du complot contre le vaccin Covid-19 proviennent seulement de 12 personnes, dont l’influence n’est pas exclusivement limitée au réseau anglophone. En effet, la sphère Qanon a essaimé en Europe et s’occupe de traduire et de diffuser en francophonie les infos des faux prophètes.
62 millions de suiveurs
Le CCDH, une organisation non gouvernementale britannique et américaine à but non lucratif, a découvert en mars que ces 12 personnalités en ligne sont suivies par près de 62 millions de personnes sur plusieurs plateformes de médias sociaux, Facebook ayant le plus grand impact.
Le CCDH a analysé 812 000 messages Facebook et tweets et a constaté que 65 % d’entre eux provenaient de cette douzaine d’influenceurs qui se font passer pour des lanceurs d’alertes, mais qui ont un grand intérêt économique à être suivis par le maximum de personnes, qu’elles alimentent en doutes et en peurs. En effet, les rémunérations peuvent de venir vite astronomiques pour des comptes au grand nombre de followers, surtout fidélisés. Ils sèment le doute sur la probité des laboratoires et fabricants de vaccin, mais ils sont eux-mêmes copieusement rétribués pour inonder le web de leur supposée incorruptible doctrine, comme le montre bien cet article mettant en cause Piers Corbyn, antivax célèbre en Grande-Bretagne.
La douzaine de grands anti-vaxx se sont copieusement enrichis en propageant la désinformation. L’industrie anti-vaxx se targue de revenus annuels d’au moins 36 millions de dollars et vaut jusqu’à 1,1 milliard de dollars pour Big Tech, avec 62 millions d’adeptes sur leurs plateformes.
La désinformation contribue à la propagation du virus
Cette semaine les autorités américaines de la Santé publique ont mis l’accent sur la désinformation autour des vaccins comme un des moteurs de la propagation du virus. Si c’est vrai, alors nous devons en conclure que la désinformation tue.
Rien que sur Facebook, cette douzaine de personnes est responsable de 73 % de tous les contenus anti-vaccins, alors que ces mesures, pour imparfaites qu’elles soient, font l’objet d’un consensus généralisé de la part des autorités sanitaires de l’ensemble des pays du monde.
Qui sont-ils ?
Joseph Mercola (ostéopathe) et Erin Elizabeth (santé alternative), Ty et Charlene Bollinger (médecine alternative), Sherri Tenpenny (ostéopathe), Rizza Islam (membre de Nation of Islam), Rashid Buttar (ostéopathe), Sayer Ji (médecine alternative), Kelly Brogan (médecine alternative), Christiane Northrup (gynécologue et médecine alternative), Ben Tapper (chiropraticien et médecine alternative), Kevin Jenkins (influenceur antivax)et enfin Robert F Kennedy Jr, le neveu de John F Kennedy, qui s’est fait connaître en établissant un lien entre la pandémie de coronavirus et les réseaux cellulaires à haut débit 5G et qui affirme que les vaccins provoqueraient l’autisme.
Robert F. Kennedy a depuis été retiré d’Instagram, dont Facebook est propriétaire, mais pas de Facebook lui-même.
« Facebook, Google et Twitter ont mis en place des politiques pour empêcher la diffusion de fausses informations sur les vaccins ; pourtant, à ce jour, tous n’ont pas réussi à appliquer ces politiques de manière satisfaisante», a écrit le directeur du CCDH, dans le rapport. « Toutes ont été particulièrement inefficaces pour retirer les informations erronées et dangereuses sur les vaccins à coronavirus. »
Pourtant, Guy Rosen le vice-président de Facebook estime à 12 millions le nombre de contenus douteux qui ont été supprimés depuis le début de la pandémie. « Un réseau mondial de 80 vérificateurs de faits indépendants examine le contenu de Facebook dans plus de 60 langues », précise le cadre de la société californienne. Le travail de ces « vérificateurs », appuyé par une intelligence artificielle, consiste ensuite à avertir les utilisateurs d’un contenu compromis et de réduire la visibilité de celui-ci.
Cela pose la question de la censure, dans une société qui érige la liberté individuelle en idole absolue. Les comptes de trois des 12 influenceurs ont cependant été fermés, mais le CCDH interpelle Facebook et Instagram, Twitter et YouTube à une analyse plus poussée et à bannir complètement ce groupe qu’ils estiment dangereux parce qu’il nourrit une hésitation vaccinale à un moment crucial de la pandémie.
Faux prophètes
La tendance à l’alarmiste, au catastrophisme, s’est installée dans les sociétés occidentales, entraînées malgré elles dans la déclinologie, à cause de l’enchaînement des urgences et des perspectives de dégradations planétaire : du pain béni pour les faux prophètes.
Dans le langage courant, les prophètes sont ceux qui annoncent des calamités — ce qui n’est pas le sens biblique. Mais dans le sens socio-culturel, le terme est adapté. Nous sommes dans un temps de multiplication des croyances alors que la foi en Dieu est persona non grata : c’est le grand paradoxe. Le réseaux sociaux sont remplis de crédulité, mais la foi est absente.
Les faux prophètes vivent justement de la crédulité : ceci explique cela. Dans un monde de post-vérité, ils trouvent naturellement leur place, une place plus grande grâce à l’émergence de la post-vérité. Et 62 millions de personnes sont convaincues qu’il faut les écouter, et transmettent autour d’elles un message qui s’apparente à une forme d’évangélisation. Chaque jour je suis sollicité par un appel à la rébellion, sous une forme ou sous une autre.
La recherche du bien personnel
Pour ce qui concerne les chrétiens, des voix s’élèvent et doivent encore s’élever en faveur du bien commun, parce que ce sont les enseignements des Écritures. Les chrétiens devraient être les premiers à incarner cette attitude, en encourageant à prier pour les autorités (chose impossible à ceux qui les critiquent, les condamnent, et donc les maudissent) et en défendant les fonctions que Dieu a établies pour contrecarrer la tendance naturelle de l’humanité au chaos.
La pandémie et la question vaccinale agissent comme un révélateur de ce que nous sommes, davantage que ce que nous croyons.
La recherche du bien personnel au détriment de l’intérêt commun est un aspect bien identifié de la société post-moderne et l’Église est malheureusement atteinte par cette mentalité. La contestation des autorités est établie, par une critique de la discipline et de la répréhension. La confiance en soi de chacun et dans son jugement propre est devenue si forte qu’un chrétien sans formation, sans service, sans appel, pense avoir autant de poids spirituel qu’un serviteur de Dieu reconnu par ses pairs, avec des décennies de service et de sacrifices, ce qui a été bien prophétisé par Esaïe : « L’homme de rien, de néant, attaquera avec insolence l’homme honorable » (3/5).
La pandémie et la question vaccinale agissent comme un révélateur de ce que nous sommes, davantage que ce que nous croyons. Et ça aussi, c’est un des grands messages de Dieu à son peuple, une de ses grandes attentes.
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JeromePrekel2021©www.lesarment.com
2 comments On 65 % des fake news sur les vaccins circulant sur les réseaux sociaux proviendraient de seulement 12 personnes
Facebook : les comptes de chercheurs travaillant sur la désinformation suspendus
C’est une histoire qui pourrait davantage entacher la réputation du géant d’Internet. Le 3 août dernier, Facebook a suspendu le compte de trois chercheurs de l’Université de New York (NYU) enquêtant sur la publicité ciblée et la désinformation. Selon le groupe, leur projet enfreindrait les règles d’utilisation des données personnelles de la plateforme.
Selon les chercheurs concernés en revanche, Facebook souhaiterait les empêcher de dévoiler une faille importante dans son système de protection des données. Tous les comptes liés à leur projet ont été suspendus, rendant impossible la poursuite de leurs travaux.
Antechrist