Nous savons par l’analyse de la prophétie biblique que dans les derniers temps, les hommes (et les femmes) seront sans frein, «… égoïstes, avares, vantards, hautains, outrageux, désobéissants à leurs parents, ingrats, sans piété, sans affection naturelle, implacables, calomniateurs, incontinents, cruels, n’aimant pas le bien, traîtres, téméraires, enflés d’orgueil, amis des voluptés plutôt qu’amis de Dieu*» (2 Timothée 3/2).
*Il est important de noter que cette «photographie» de la société qui restitue le contexte de «la fin des temps», est une société qui verra donc le retour de Jésus. C’est le constat prophétique d’un échec moral et religieux, et de la présence dans ces domaines décrits d’une obscurité dominante (et non de la lumière de l’Église triomphante, comme le prétend une certaine théologie idéalisant la fin du parcours historique de l’Église, qu’on « prophétise » plein de réussite et de gloire).
Et si cette génération-là est devenue «amie des voluptés», c’est parce que ce chemin lui a été ouvert et favorisé, alors même que ceux qui la composent étaient en phase d’acquisition des valeurs de la vie, encore enfants, nourris par des exemples immoraux. Cette dégradation annoncée de la société moderne de la fin ne se produit pas soudainement. Elle est le résultat d’une lente dérive, à laquelle nous assistons déjà, et dans laquelle nous sommes entraînés, et parfois déjà impliqués à des degrés divers.
Le monde des sociétés modernes a engendré des femmes (et des hommes) qui n’ont plus le temps de s’occuper de leurs enfants. Le lien familial s’est considérablement détérioré depuis quelques décénies. Au mieux, ceux-ci sont confiés à des éducateurs, parents ou gardes d’enfants, et au pire sont livrés à eux-mêmes (et nous savons à quel point «le pire» est répandu aujourd’hui). Hyper-responsabilisés par la déresponsabilisation de leurs parents, ils se construisent souvent seuls, coincés entre les débordements égoïstes, les divorces et les valeurs sociales amorales prônées par les médias.
C’est pourquoi nous pouvons dire que la femme croyante, mère avertie des réalités spirituelles, protectrice, éducatrice, est investie à la fin des temps d’un rôle plus important qu’il ne l’a jamais été au cours des siècles de l’Histoire.
Partout où le droit à l’amour parental aura été volé à ces enfants, partout où ils auront été laissés de côté pour une course à l’argent, ou «abandonnés» au profit des désirs d’accomplissement personnel de leurs parents, germera une amertume latente, un sentiment d’injustice inconscient, une révolte qui formera les coeurs à devenir plus tard «sans affection naturelle», à ne pas respecter l’autorité de leurs parents, à cultiver un égoïsme-refuge, et une dureté qui sera l’expression extérieure d’une indifférence intérieure.
Le monde de l’Éducation reconnaît parfaitement ce problème, et les adultes les plus impliqués dans ce phénomène/piège espèrent confusément que leurs enfants «passeront à travers» les conséquences les plus graves, et que des temps meilleurs leur permettront d’être de meilleurs parents (y compris hélas parmi les chrétiens). Mais le temps perdu ne pourra jamais être rattrapé, et ces enfants grandiront avec leurs blessures, leurs rejets, leurs incompréhensions et leurs vides affectifs. Cela produira une génération dont l’incohérence ne peut être que plus grande, et le respect de leurs parents plus contesté : on les aura délaissés au moment de leur vulnérabilité, quand ils avaient besoin d’amour-essentiel, et de la simple présence rassurante de leurs parents; ils auront eu à gérer des absences, des solitudes, des accumulations de petites ou grandes détresses, sans réponses : tels ils seront avec leurs aînés lorsque, parvenus à l’âge adulte, ils délaisseront et se désintéresseront de leurs parents atteints par les dépendances liées aux âges avancés.
On peut imaginer (pour ne pas dire prévoir) que ces générations ne se seront pas construites comme les précédentes, et qu’elles seront moins structurées et moins fortes. Viendra le jour où apparaîtront clairement les conséquences des choix des hommes et des femmes modernes, de l’orgueil de la vie, en somme (1 Jean 2/16). Ces enfants seront un jour des adultes, mais il leur manquera toujours quelque chose. Peut-être est-ce à cela que fait allusion le prophète Esaïe (3/12) en parlant du malheur que constitue pour un pays le fait d’être gouverné, dirigé par des enfants (Ecclésiaste 10/16), c’est-à-dire des hommes et des femmes qui ne sont pas adultes dans leurs volontés (la pensée, le raisonnement), pas adultes dans leurs sentiments (le coeur), et donc pas adultes dans leurs actions (la main).
Ne pouvons-nous imaginer, en poussant notre raisonnement un peu plus loin, que l’antichrist parviendra à apposer la marque de la bête «sur la main droite et sur le front» (Apoc. 13/16, 17) des ces hommes et de ces femmes-là, justement parce qu’ils auront été vulnérabilisés en amont ?
Si nous courons après les lauriers humains et sacrifions les relations inestimables pour lesquelles Dieu nous a créés, la vie elle-même perd son sens réel et fondamental.
Une étude menée par le NICHD (National Institute of Child Health and Development = Institut National de la santé et du développement de l’enfant) vient de publier les résultats d’une étude menée depuis 12 ans sur 1000 très jeunes enfants.
D’après cette étude, les troubles de comportement chez les enfants augmentent avec le temps passé en garderie.
L’étude portait sur le lien entre le nombre d’heures où l’enfant est mis en garderie et son comportement. Le résultat est clair : plus l’enfant est gardé loin de sa maman, plus il souffre de problèmes de comportement comme : désobéissance, envie de détruire, bagarres, mensonges, pleurs, vantardise et intimidation. Ces problèmes étaient moindres quand la garderie était de meilleure qualité (moins d’enfants).
Néanmoins, il apparaît que, si l’on dépasse les 20 ou 30 heures de garde par semaine, les problèmes se présentent systématiquement, et cela proportionnellement au degré d’absence des parents.
L’abaissement de l’âge de la délinquance et les multiplications de meurtres perpétrés par des adolescents sont des indicateurs alarmants des dégâts accomplis dans l’esprit des jeunes générations, imputables principalement au rejet des préceptes de la morale et de la sagesse divine, au manque d’amour, de respect, d’intérêt des adultes pour eux, mais aussi au manque de plus en plus grand d’exemples-repères d’équilibres humains.
Le fait que les enfants soient «exposés» (à une action néfaste de la société) est une constante biblique de la stratégie de l’ennemi, comme cela se constate dans l’histoire des Hébreux en Égypte. Le commentaire que fait Étienne dans le livre des Actes de ces évènements emploie d’ailleurs les mêmes termes : «Le pharaon, usant d’artifice contre notre race, maltraita nos pères, au point de leur faire exposer leurs enfants, pour qu’ils ne vivent pas» (Actes 7/19).
Une volonté de destruction (personnifiée ici par Pharaon), peut ainsi peser sur toute une génération dans le but d’affaiblir ultérieurement, et dans un second temps, la semence d’Abraham.
Il s’agit d’une planification à long terme. C’est pourquoi nous devons regarder les contextes sociaux qui engendreraient des contraintes qui divisent, affaiblissent, réduisent, appauvrissent l’oeuvre de Dieu (la vision biblique du couple et de la famille) comme des émanations de la volonté invisible de l’ennemi, du «prince de la puissance de l’air», celui qui domine sur ce monde (Ephésiens 2/2).
Dans cette perspective, notre négligence pourrait représenter une complicité passive, comme semble le laisser entendre le livre des Proverbes (18/9): «Celui qui est lâche dans son ouvrage (ses responsabilités) est frère du destructeur».
A l’évidence, la cellule parentale a donc été directement visée, sous nos yeux, dans nos entourages ou même nos propres familles, et à mesure que l’on s’approche de la fin, de l’avènement de l’Antichrist (2 Thessalonniciens 2/3) – et du retour du Seigneur – l’homme et la femme rencontrent des difficultés de plus en plus grandes à faire face à leurs responsabilités familiales fondamentales.
En échangeant sa place de mère pour une place de femme «libre», la femme a pris le risque de démissionner, de fait, de son rôle assigné dans l’ordre divin, et délaissé son bonheur préparé d’avance, afin d’aller s’accomplir dans un autre projet : «vous avez chassé les femmes de mon peuple des maisons de leurs délices; de dessus leurs enfants, vous avez ôté ma magnificence, pour toujours» (Michée 2/9).
Il y a un esprit en effet qui éloigne les mères de «dessus leurs enfants», et il est bon pour nous de l’identifier, de le démasquer et de le combattre, c’est-à-dire de regarder ses invitations morales et culturelles comme une rétrogradation du dessein céleste, et non un progrès social.
C’est pourquoi sans doute l’apôtre Paul insistait, en parlant du salut de la femme : «Mais elle sera sauvée en devenant mère (en enfantant), si elles persévèrent dans la foi et l’amour et la sainteté, avec modestie» (1 Timothée 2/15).
©Le Sarment/Jérôme Prekel-extrait de l’étude « La femme, du jardin d’Eden aux temps de la fin ».