Le croyant est une nouvelle créature. Il appartient à une sainte génération et à un peuple particulier. L’Esprit de Dieu est en lui, et, à tous égards, il est très éloigné de l’homme naturel. En dépit de tout cela, le chrétien demeure néanmoins un homme pécheur. Il l’est à cause de l’imperfection de sa nature et il le sera jusqu’au terme de sa vie terrestre. Les doigts sales du péché laissent des traces de suie sur nos habits les plus beaux. Le péché défigure notre repentance avant que le grand Potier divin la termine sur son tour. L’égoïsme souille nos larmes et l’incrédulité abîme notre foi.
La meilleure chose que nous ayons jamais faite, en dehors des mérites de Jésus, ne fait qu’augmenter le nombre de nos péchés. En effet, même le jour où nous avons été le plus purs à nos propres yeux, nous ne l’avons pas été au regard de Dieu, lui devant qui même les cieux ne sont pas purs. Job nous apprend que Dieu trouve de la folie même chez ses anges (4/18). Combien plus en verra-t-il en nous, même quand nous vivons dans la disposition la plus angélique.
Le cantique qui s’élance vers le ciel et cherche à égaler les choeurs de gloire contient des dissonances humaines. La prière qui active le bras puissant de Dieu n’en est pas moins une prière abîmée et cabossée. Son pouvoir sur le bras divin lui vient seulement de ce que Celui qui est sans péché, le grand Médiateur, s’est avancé pour ôter le péché que renferme notre supplication. La foi la plus brillante et le plus haut degré de sanctification auquel un chrétien peut jamais parvenir ici-bas, contiennent pourtant encore beaucoup de scories, à tel point que, considérés en eux-mêmes, ils sont seulement dignes pour les flammes.
Chaque soir, quand nous regardons dans le miroir, nous voyons un pécheur, et toute notre justice personnelle n’est qu’un vêtement souillé. Oh comme le sang de Jésus est précieux pour un coeur tel que le nôtre ! Comme le don de sa justice parfaite est sans prix ! Comme l’espérance d’une sainteté parfaite dans la gloire brille avec éclat !
Aujourd’hui même, bien que le péché continue de résider en nous, sa puissance est brisée. Il n’exerce plus aucune domination. Il s’agit d’un serpent dont l’échine a été fracassée. Nous menons un rude combat contre lui, mais nous luttons contre un adversaire vaincu. Encore un peu de temps et nous entrerons en vainqueurs dans la cité où rien n’est souillé.