On entend parfois certains chrétiens proclamer que Jésus nous a fait la promesse de sauver toute notre famille, même si nous sommes seuls à croire en lui.
Le texte fréquemment utilisé comme référence à cette assertion est extrait du livre des Actes (16/31) : «Crois au Seigneur Jésus et tu seras sauvé, toi et ta famille (ou selon d’autres traductions : ta maison)»; il s’agit d’une déclaration faite par l’apôtre Paul au geôlier qui les garde, lui et Silas, dans la ville de Philippes.
Il faut remarquer que cette parole ne fait pas partie des enseignements de Jésus mais qu’elle s’est trouvée dans la bouche de Paul à un moment précis, dans un contexte précis, pour une personne précise.
Au demeurant, l’apôtre ne semble pas en avoir fait un point de doctrine particulier puisqu’il n’en est fait aucune allusion dans l’ensemble de ses épîtres.
Rien non plus dans les enseignements de Jésus ne nous laisse penser qu’à partir du moment où quelqu’un a la foi en Lui, alors tous les membres de sa famille sont sauvés – quand bien même ils ne confesseraient jamais Son Nom. Loin de là.
Les quelques allusions de Jésus au sujet de la famille, avertissent que des divisions y apparaîtront à cause de Lui (Mat. 10/34 à 38).
Toute l’Ecriture montre bien que le salut est quelque chose de personnel, d’individuel. La foi des uns ne peut sauver les autres «Mon juste vivra par SA foi» (Habakuk 2/4), et nul ne recevra le salut sans s’être préalablement repenti et avoir manifesté une foi personnelle au Fils de Dieu.
Une fausse espérance dans les Ecritures pourrait donc ici être entretenue si l’on n’y prend garde.
Certains ont vu dans l’épisode du salut de Rahab et des siens (Josué 2) un argument pour fonder cette doctrine. Rappelons les faits :
Josué et le peuple s’apprêtent à attaquer Jéricho, et leurs espions se sont introduits dans la ville. Rahab les reconnaît et les protège, et les espions lui promettent la vie sauve, pour elle et pour les siens, s’ils se tiennent dans sa maison au moment de l’attaque de la ville.
Nous voyons effectivempent que tous les membres de sa famille furent épargnés, parce qu’ils crurent aux paroles et à la révélation de Rahab (nous pourrions presque dire : « à sa prédication ») et la suivirent chez elle, bénéficiant du même salut qu’elle-même. S’ils n’étaient pas rentrés dans la maison, s’ils n’avaient rien voulu entendre, ils auraient péri comme tous les autres. «C’est par la foi que Rahab la prostituée ne périt pas avec les rebelles» (Heb 11/31).
Ne nous y trompons pas : Dieu regarde notre parenté comme des pécheurs perdus qui ont besoin de repentance et de la foi en Jésus, comme n’importe quel pécheur. Le reste n’est qu’une histoire de sentiments personnels, pour ne pas dire de sentimentalisme.
Ces considérations nous amènent à définir la parole de Paul au geôlier de la ville de Philippes comme une parole de connaissance : le Saint-Esprit a révélé à l’apôtre que si le geôlier avait foi en Jésus, toute sa famille le suivrait dans la même démarche de repentance et de foi, vers le salut. Nous serions donc ici dans un cadre prophétique.
Nous pouvons être confortés dans cette interprétation car dans les évènements qui font suite à cette parole, l’évangile fut prêché à tous : «et ils lui annoncèrent la Parole du Seigneur, ainsi qu’à tous ceux qui étaient dans sa maison» (16/32).
Et nous comprenons que c’est en raison de la foi manifestée par chacun que tous furent baptisés à la même heure de la nuit (16/33).
S’il y avait eu quelque personne incrédule ou rebelle dans la maison du geôlier, nous voyons mal comment elle aurait pu être baptisée par Paul, et la personne elle-même n’aurait d’ailleurs certainement pas consenti à la chose.
Nous avons donc défini ici la seule configuration au sein de laquelle il pourrait nous être permis de croire au salut de telle ou telle personne (de notre famille ou pas) non encore convertie : à savoir sur la base d’une révélation prophétique personnelle.
Cette doctrine d’un salut familial en réponse à notre propre conversion n’est pas fondée bibliquement, car non seulement les Ecritures ne mentionnent rien en sa faveur, mais, de surcroît, l’analyse du plan du Salut (par une foi personnelle précédée d’une prise de conscience) contredit toute sa théorie.
Nous sommes tous exposés au risque de mal interpréter les Ecritures, spécialement lorsque nous sommes dominés par nos sentiments, ou nos besoins du moment …
A chaque fois que nous faisons dire à la Parole de Dieu ce que NOUS voulons qu’elle dise, et que nous enseignons les autres à penser de même, nous semons une fausse doctrine dans les coeurs.
Nombre de chrétiens ne comprennent pas la nature véritable de l’opposition qu’ils rencontrent dans leur famille, parce qu’ils se rassurent faussement sur le salut des leurs : « Parce que je crois, alors ils seront tous sauvés ! »
Bien entendu, Dieu veut qu’ils soient tous sauvés, en revenant à Lui : «Dieu ordonne maintenant aux hommes que tous, en tous lieux, ils se repentent» (Actes 17/30), mais nous savons que «étroite est la porte et resserré est le chemin qui mène à la vie, et il y en a peu qui les trouvent» (Matthieu 7/14).
Notre rôle consiste à être de fidèles témoins de Jésus, au sein de notre famille comme au sein de la société, en priant que Dieu attire chaque homme à Lui.
Il est bien sûr compréhensible qu’en raison de nos affections naturelles nous soyons enclins à prier davantage pour le salut des nôtres. Ils seront sauvés par la Grâce de Dieu, s’ils confessent eux-mêmes personnellement le nom de Jésus et s’ils croient que Dieu l’a ressuscité d’entre les morts (Romains 10/9).
Article de Jérôme Prekel, paru dans le n°24 du Sarment
1 comments On Le salut est-il familial ?
bnj jerome… est -ce normal et biblique qu’un curé de l egluse catholique preche dans une eglise protestante.. soit disant qu on doit s ouvrir a l amour du prochain et sur base que la Bible dit qu pn doit prier pour ses ennemis mais sans participer a ces maivaises actions.. j ai des difficultes avec ça.. car les catholiques ne prechent pas le meme evangile.. je me trompe ou pas?