« C’est pourquoi l’homme quittera son père et sa mère, et s’attachera à sa femme, et les deux seront une seule chair »(Genèse 2:24).
En prononçant cette phrase d’apparence simple, au commencement de la création de l’homme et de la femme, Dieu annonce d’avance et prophétiquement la destinée du couple, mais révèle aussi un certain nombre de principes mathématiques étranges …
Comment cela ? Reprenons le déroulement du raisonnement, sans nous fier aux apparences simplistes de ce texte vieux de 3500 ans :
En premier, il y aura la famille (l’homme, son père et sa mère), c’est-à dire un groupe qui, en se divisant, parviendra à se … multiplier – à condition que son produit (l’homme) trouve à s’ajouter au résultat de la soustraction d’un autre groupe (c’est-à dire la femme).
D’une manière un peu plus claire (!) nous dirons que Dieu divise pour multiplier, et qu’il soustrait (à la famille) pour pouvoir ajouter (et constituer le couple). C’est un peu étrange à exprimer, mais c’est un schéma suffisamment répandu dans la nature pour ne souffrir aucune contradiction !
Notons au passage que cette déclaration divine, placée en exergue, est faite avant la tentation du serpent, avant que l’homme connaisse sa femme, avant qu’ils voient qu’ils étaient nu, avant qu’ils sachent eux-mêmes ce que signifient les mots « parents »ou même « enfants » ou le sens de l’expression « quitter son père et sa mère » car ils n’en avaient pas eu, ni l’un, ni l’autre !
Le jeu de cache-cache avec les principes mathématiques continue encore un peu, avec le couple :
Dieu ajoute donc l’homme à la femme (ou le contraire, selon les points de vue), et alors que cette opération devrait naturellement donner un résultat conforme à la logique (1 + 1 = 2), il décrète un résultat différent, et arrête son calcul sur le chiffre symbolisant l’unité : c’est-à dire 1. Donc, avec Dieu, 1 + 1 = 1.
Dans la pensée divine, le mariage est davantage qu’une alliance, c’est l’union de deux êtres, la fusion de deux destinées en une seule. Quelqu’un a dit un jour (non sans humour) « les deux deviendront une seule chair … oui, mais laquelle ? » Voilà bien la pensée naturelle et instinctive de l’Homme. On ajoute parfois pour faire bonne mesure : « s’il n’en reste qu’un, je veux être celui-là ! ».
Lorsque deux volontés se rencontrent et s’affrontent, elles peuvent se détruire. Mais si deux volontés soumises à Dieu se rencontrent et s’unissent, elles engendreront un être nouveau, une entité spirituelle nouvelle, plus forte : le UN, produit de 1 + 1. Si seulement deux s’accordent … (Mat.18:19). Le plan de Dieu pour le couple respecte les individualité, mais traite par la croix les individualismes, pour qu’ainsi « la corde à trois brins ne se rompe pas facilement » (Ecclésiaste 4:12).
A partir des réflexions qui précèdent, nous pouvons appliquer les mêmes effets du raisonnement à la personne divine, en lui conservant les mêmes paradoxes : les premiers versets du texte de la Genèse nous apprennent que « au commencement, Dieu (Elohim-PLURIEL) créa (SINGULIER) les cieux et la terre ». Unicité, trinité, tri-unité ne sont que les tentatives humaines de nous rassurer par un dogme, face à une divinité dont la pleine révélation ne viendra qu’à la fin. Pour l’heure, nous ne pouvons confesser qu’une seule chose avec certitude : Dieu est Un au pluriel, ou encore UN pluriel qui se conjugue au singulier.
Pour conclure cette récréation mathématico-biblique pas si innocente que cela, nous observerons que la naissance de la cellule familiale – type complet de la révélation de l’amour de Dieu -peut se décliner selon un autre mode opératoire : deux êtres fragiles et vulnérables (l’homme et la femme) s’unissent et deviennent UN, et se multiplieront … par le principe de la division : nous savons en effet que le processus d’enfantement qui produira ses effets multiplicateurs commencera, effectivement, par UNE cellule qui se multipliera à son tour … en se divisant … pour devenir UN seul être, qui s’ajoutera aux existants … etc.
Article de Jérôme Prekel/©Le Sarment
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