“Les yeux de l’un et de l’autre s’ouvrirent, et ils virent (ou comprirent) qu’ils étaient nus, et ayant cousu des feuilles de figuier, ils s’en firent des ceintures…” (Genèse 3/7).
“…L’Eternel Dieu fit à Adam et sa femme des habits de peau, et les en revêtit” (Genèse 3/20)
Le texte du livre de la Genèse nous parle de la découverte de la nudité par l’homme et la femme, et de leur réaction par rapport à cette découverte. Ce qu’ils ont vu lorsque leurs yeux “se sont ouverts” n’était pas nouveau, mais était jusqu’alors voilé. Auparavant, “l’homme et sa femme étaient tous deux nus, et ils n’en avaient point honte[1]” (Genèse 2/25). La prise de conscience de la nudité du corps s’est faite à partir de la désobéissance à l’ordre divin[2]. Il y a donc un lien très clair entre la culpabilité et le besoin de couvrir la nudité physique.
Aussi longtemps qu’ils s’étaient tenus dans l’obéissance et la confiance en Dieu, en respectant Sa Parole, ils étaient spirituellement couverts de Sa justice et de Ses perfections. Ils ne connaissaient pas de “nudité” spirituelle (culpabilité, besoin de recouvrir ses fautes), ils étaient protégés. Mais le jour où ils sont sortis de cette sphère de protection — par l’exploration de l’espace de liberté qui se proposait à eux — ils ont instantanément ressenti que la couverture de la justice divine avait disparu. Un acte avait été accompli, grâce à l’exercice de leur libre-arbitre, sans Dieu et en dehors de Sa volonté. Une autre voix avait été écoutée, une séduction avait eu lieu et Dieu avait été supplanté dans leur intimité : ils étaient spirituellement dénudés/découverts.
Ce qui s’est passé dans l’Esprit a impacté le Naturel : leur nudité spirituelle révéla la nudité de leurs corps, parce que le monde naturel est le reflet du monde spirituel. Et le besoin de recouvrir cette nudité fut immédiat : c’est la première œuvre qu’ils firent après avoir “mangé du fruit”.
Et Dieu leur apprit à se vêtir, dans cette nouvelle dispensation qui s’ouvrait, ce qui était une préfiguration de la Loi qui serait donnée au Sinaï, qui justifierait l’homme temporairement par des sacrifices d’animaux (le vêtement de peau). Mais tous ces “vêtements”, tout ce système destiné à la justification (à la couverture) de l’homme pour recouvrir son péché, était lui-même la préfiguration d’un sacrifice plus excellent, éternel, à venir, celui de l’Agneau parfait.
LA NUDITÉ, ACTE 2
Dans les derniers temps, qui précèdent le retour du Seigneur, on constate un phénomène inverse à ce qui s’est passé dans le jardin d’Eden : alors que la prise de conscience de la nudité a entraîné (par l’homme et par Dieu) la nécessité de la recouvrir (au sens naturel et au sens spirituel) on assiste dans les derniers temps (ceux dans lesquels nous sommes entrés), à un découvrement, un affichage public de la nudité. Quel est le sens spirituel de ce phénomène? Il est un indicateur prophétique, un signal de dégradation qui résonne comme une contestation plus ou moins consciente du besoin de justice en général et de la justice de Dieu en particulier.
Dans les sociétés civilisées, l’espace public est resté hermétiquement fermé à la nudité jusqu’au milieu du vingtième siècle. Il y a toujours eu un sceau spirituel sur la nudité, sur ce qui devait rester caché, sur ce que le texte biblique définit comme la nudité. Or, ce sceau a été comme brisé, il y a finalement peu de temps, et c’est cet acte spirituel négatif (ce basculement) qui a permis le déclenchement de l’apparition publique de la nudité, telle que nous la connaissons aujourd’hui, avec toutes les conséquences spirituelles que cela entraîne. L’exposition publique de la nudité n’est pas seulement un problème moral, mais c’est également un symptôme spirituel.
En exposant la nudité, les hommes et les femmes des temps qui précèdent le retour du Seigneur (et qui sont inconscients de cette imminence) ne se rendent pas compte qu’ils adressent un message spirituel qui conteste encore davantage le besoin de Dieu et qui par conséquent s’élève contre Lui. Il s’agit d’un pas supplémentaire dans la rébellion de la créature, elle-même instrument d’un antagonisme qui la dépasse et qui vise à la déstabilisation perpétuelle de l’œuvre de Dieu.
LA NUDITÉ, ACTE 3
L’affichage de la nudité a provoqué le réveil des idoles anciennes
a) Astarté
La morale des pays christianisés[3] a toujours protégé la nudité du corps au moyen du voile de la pudeur[4] et c’est seulement dans la seconde moitié du vingtième siècle que les corps dénudés ont fait leur apparition dans l’espace public. Jamais auparavant cela ne s’était produit[5]. Et lorsqu’on parle de l’irruption de la nudité sur la scène publique, c’est de nudité féminine dont nous parlons : le corps de la femme dénudée a été la clé qui a ouvert l’ancien verrou moral, à la faveur de la libération de sa condition. Et cette apparition du corps dénudé a été le signal de la transformation du statut de la femme en objet de marchandisation, malheur collatéral de l’émancipation de son statut biblique et originel. Ce constat nous rappelle que le chemin de la liberté qui passe par un éloignement de la Parole de Dieu et de son conseil (comme en Eden), se transforme à terme en la pire des aliénations.
C’est donc au retour de l’idole féminine ancienne auquel nous assistons, celle d’un corps de femme, souvent dénudé, révéré par les divers cultes qui lui sont rendus, qui “trône” aujourd’hui dans l’espace public moderne. C’était le rôle que remplissait Astarté[6], dont le culte prônait une divinisation du féminin, tout simplement. Aujourd’hui, le nombre de “statues” d’Astarté dans nos sociétés est bien plus important qu’il ne l’était au temps d’Elie et de Jézabel. Cette femme-là est omniprésente, icône de beauté, de jeunesse éternelle, incarnant un bonheur inaccessible, formatant l’inconscient collectif du masculin et du féminin.
b) le pieu sacré
L’émancipation féminine a entraîné un cortège de conséquences positives et négatives; parmi ces dernières, on relèvera la libéralisation du domaine sexuel, qui est un fait historique incontestable. Les sociologues et les historiens s’accordent à dire que c’est au moment de l’émancipation de la femme (à partir de 1968) que les tabous sexuels ont été renversés et que la nudité a pu être affirmée, revendiquée, prêchée. La notion de l’amour libre a fait son apparition, avec tous les errements qui lui sont liés. Le sexe est rapidement devenu une idole publiquement révérée, dont l’homme est le principal adorateur et à laquelle on doit apporter son propre corps en sacrifice vivant.
Aux heures les plus sombres de l’idolâtrie d’Israël, le culte rendu à Astarté revêtait (entre autres) la forme d’un pieu sacré, qu’on trouvait partout dans le pays, devant (et parfois à l’intérieur) des maisons du peuple de Dieu, et qui évoquait la forme d’un sexe masculin[7].
Lorsque ce pieu sacré est honoré dans une société, il annonce l’arrivée de malheurs spirituels périphériques à sa dévotion, dont font évidemment partie les dérives sexuelles. On peut citer par exemple l’homosexualité et sa revendication publique, qui permet à cette orientation sexuelle de marcher sur le chemin de sa légitimité sociale[8]. L’écho des errements de Sodome (et de leur jugement divin) devient alors un mythe appartenant à l’imagerie biblique symbolique, alors qu’il est une réalité spirituelle qui exercera son autorité aussi longtemps que le péché existera.
Autre malheur spirituel lié à l’émergence, puis à la revendication de la nudité : la banalisation de la pornographie[9], véhiculant le virus d’une malédiction (voir paragraphe 4) qui provoque des ravages en vagues successives : d’abord la femme qui en est l’objet consentant[10], puis l’homme qui en est le consommateur maudit. Mais il faut ajouter hélas que cette marée noire incontrôlable[11] atteint désormais de plus en plus l’enfance, en se rendant accessible et conditionnant (en fait en détruisant) l’image qu’ils doivent se faire de l’homme, de la femme, de l’amour, du sexe et de la violence…
Les mauvais prophètes du porno, déguisés en intellectuels épris de libertés, écrivent des livres, prennent la parole de plus en plus librement et théorisent sur l’utilité du nu, et les aspects bénéfiques du sexe libéré, si possible le plus tôt possible. On fustige la vertu, on stigmatise la pudeur, on brocarde la morale… et on oublie que l’enfance est le moment où l’être humain a besoin d’une construction asexuée qui dure le plus longtemps possible. L’identité sexuelle ne se construit pas grâce à une surexposition du nu et un libre accès aux choses du sexe, mais au contraire dans le mystère et le questionnement intérieur. L’acte secret y trouve la place du sommet de l’intimité qui donnera à un couple le sentiment de partager une expérience unique.
c) Moloch-Baal
L’apparition de la nudité dans l’espace public a été un des symptômes d’un culte plus vaste, celui de la liberté individuelle. L’exploration de la liberté, notamment dans le domaine sexuel, s’est ouverte à la femme et pour cela, la société lui a donné deux outils indispensables : la contraception[12] et l’interruption volontaire de grossesse[13]. Sans ces deux éléments majeurs, la révolution sexuelle n’aurait pas été possible. “En libérant la femme de la nature (ndlr : entendre “de la loi divine”), la contraception l’a aussi libérée de la domination masculine. La généralisation de la contraception a accompagné la naissance de « la société des individus ». En passant des lois de la nature à la loi du sujet énonçant sa propre loi, la femme s’est détachée de la nature pour mieux se l’approprier. La libre maternité a donné à l’être humain les moyens de son affranchissement, et contribué à libérer les femmes de la domination masculine. L’acte sexuel détaché de la fonction reproductrice a également ouvert la voie à une sexualité féminine qui revendique le droit au plaisir [14].”
Quant au droit à l’IVG, que certains regardent sous un certain angle comme une mesure de progrès et de liberté, il a permis à l’ancienne idole Moloch[15] de réapparaître en plein cœur de la société moderne, et de recevoir chaque année l’offrande de plusieurs dizaines de millions de vies d’enfants[16], sacrifiés sur l’autel de la liberté en général, et de la liberté sexuelle en particulier. Pour entrer dans une telle considération et en appréhender le poids spirituel, il est bien entendu nécessaire de considérer l’embryon comme la promesse d’un être humain et lui accorder ce statut moral, juridique, physique et spirituel. Pour les législateurs qui considèrent que l’embryon n’est qu’un amas de cellules[17], la marche arrière est probablement impossible, car cela reviendrait à reconnaître qu’on a légalisé un meurtre de masse en assimilant le fruit de nos entrailles à une sorte de tumeur dont on peut se débarrasser sans aucune conséquence.
Le plan de Dieu originel pour l’homme et la femme ne peut pas être méprisé ou renié sans conséquences dramatiques, et ce qui est mis en place à l’échelle de sociétés produira des conséquences de même ampleur, telles qu’elles sont prophétisées : “Sache que, dans les derniers jours, il y aura des temps difficiles. Car les hommes seront : égoïstes, amis de l’argent, fanfarons, hautains, blasphémateurs, rebelles à leurs parents, ingrats, irréligieux, insensibles, déloyaux, calomniateurs, intempérants, cruels, ennemis des gens de bien, traîtres, emportés, enflés d’orgueil, aimant le plaisir plus que Dieu, ayant l’apparence de la piété, mais reniant ce qui en fait la force. Eloigne-toi de ces hommes-là » (2 Timothée 3/2). Ces conséquences sont à replacer en perspective avec des causes. Les hommes (et leurs sociétés) ne se transforment pas à coup de baguette magique. Ils font des choix, des choix personnels, des choix de société, et à mesure qu’ils s’éloignent de Dieu, de son image, de sa sagesse, de sa Parole, ils n’ont pour dieu que leur propre égo. Ils rejettent le créateur et adorent la créature.
LA NUDITÉ, ACTE 4
La malédiction liée à l’exposition de la nudité
La Bible raconte l’histoire de la malédiction d’un des fils de Noé pour une question de nudité non couverte, par le respect et la pudeur. La descendance de Cham a été maudite pour avoir regardé ce qui ne doit pas se regarder[18]. Et l’écho de cette malédiction plane sur nos sociétés et sur nos yeux, à chaque fois que nous sommes amenés à “regarder” les propositions du monde dans ce domaine. Je ne dis pas “à voir”, mais “à regarder”, car il est quasiment impossible de ne pas voir la nudité autour de nous, sur les murs de nos villes, dans nos magazines, sur nos écrans[19]. On ne peut plus l’éviter, elle fait partie de notre culture désormais et elle est devenue une flèche spirituelle négative à part entière, un trait enflammé du malin[20].
Il est donc important de rappeler que cet exemple biblique évoque un principe spirituel toujours en vigueur aujourd’hui. Le cadre spirituel et social qui avait été donné au peuple de Dieu (la Loi) était d’ailleurs très clair à ce propos : “Tu ne découvriras point la nudité d’une femme et de sa fille … c’est un crime” (Lévitique 18/17, voir l’ensemble du chapitre). Telle est la nature et la vocation de la pornographie.
CONCLUSION
Il est donc évident que l’exposition de la nudité naturelle est un symptôme d’apostasie et de déchéance spirituelle. Une société qui ne cache plus la nudité, mais qui s’emploie à l’afficher, est une société spirituellement à la dérive, en dépit de toutes les justifications psychologiques et culturelles qu’on pourrait invoquer. Un homme ou une femme (les chrétiens sont soumis eux aussi à cette tentation) qui transige avec les principes de la pudeur, sous l’influence de modes vestimentaires populaires, peut, dans bien des cas, être pris en flagrant délit d’impudicité[21].
Ces choses doivent donc être rappelées et enseignées à nos fils et nos filles[22] pour qu’ils puissent entendre un message plaidant en faveur de la crainte de l’Eternel — que nous différencions clairement du puritanisme[23] — au milieu de tous les messages que le monde déverse sur eux et en eux, car ils sont la cible des “prédications” (images et suggestions) émanant des innombrables icônes médiatiques et musicales qui incarnent des libertés et des transgressions qui deviennent convoitables, par l’effet de masse. Chaque jour ils sont immergés dans l’esprit antichrist, dans le matérialisme, le consumérisme, d’une manière qui ne s’est sans doute jamais proposée à la jeunesse comme aujourd’hui. C’est pourquoi ils ont besoin d’une double portion du Saint-Esprit. Et si leurs parents ne sont que des chrétiens tièdes, alors cette génération ne saura pas éviter de prendre et/ou recevoir la marque de la Bête. Les parents chrétiens défaillants engendrent malheureusement des générations pour lesquelles la vraie conversion n’a plus de sens réel, parce que le modèle originel est perdu. C’est ainsi que le vrai christianisme perd son âme pour se transformer en une culture qui laisse se dénaturer le sens du Bien et du Mal, prélude aux pires séductions.
ANNEXE : DEUX EXHORTATIONS
a) La nudité spirituelle du perdu
Comme nous l’avons vu dans la première partie, la véritable nudité est d’abord spirituelle. Et si elle est spirituelle, elle est éternelle. Les fils et les filles d’Adam et Eve (dont nous sommes tous) sont les héritiers de leur désobéissance, de leur manque de confiance et de leur désir : en un mot, nous sommes tous instinctivement poussés à marcher en suivant les inclinations de notre âme, et non de notre esprit. Nous sommes sensibles à la tentation et vulnérables dans nos volontés.
Nous sommes donc tous séparés de Dieu, comme Adam et Eve le furent, nus et découverts devant Lui, cherchant à ce que la malédiction soit ôtée pour retrouver notre paix avec Lui — et avec nous-mêmes.
Si nous cherchons à nous “couvrir” par nos œuvres, faisant le Bien plutôt que le Mal, essayant de nous racheter nous-mêmes de cette malédiction, nous ne parvenons qu’à cacher momentanément notre honte. Or Dieu a prévu pour nous un moyen de faire disparaître la malédiction, et non pas seulement de la cacher. Christ est venu pour offrir sa vie parfaite pour que la malédiction disparaisse dans sa mort[24], prenant avec lui (et en lui) dans cette mort[25] l’ensemble des fils de l’Homme (Adam).
Celui donc qui peut se reconnaître séparé de Dieu par sa naissance, et ce d’une manière irrémédiable, constatant sa condamnation et son impossibilité de rétablir sa paix avec Dieu, alors celui-là peut lever les yeux vers Christ, avec l’espoir de la foi pour être sauvé. Comme les hébreux levèrent les yeux jadis vers le serpent d’airain lorsqu’ils étaient mordus par les serpents brûlants[26], l’homme perdu et condamné (séparé de Dieu) peut de la même manière recevoir une guérison définitive et éternelle, et être revêtu du vêtement de la justice de Dieu : Christ[27].
b) La nudité spirituelle du chrétien
Bien que nous ne puissions être sauvés que par la foi — la foi dans le sacrifice de Christ — et que nous soyons appelés à être revêtus d’un vêtement qui ne peut être blanchi que dans le sang de l’Agneau[28], les Écritures sont claires à propos du vêtement de nos actions, des fruits qu’un racheté DOIT porter, afin que son salut soit visible de tous[29].
La Grâce de Dieu, source de salut pour tous les hommes, a été manifestée … Elle nous enseigne à renoncer à l’impiété et aux convoitises mondaines, et à vivre dans le siècle présent selon la sagesse, la justice et la piété, en attendant la bienheureuse espérance, et la manifestation de la gloire du grand Dieu et de notre Sauveur Jésus-Christ, qui s’est donné lui-même pour nous, afin de nous racheter de toute iniquité, et de se faire un peuple qui lui appartienne, purifié par lui et zélé pour les bonnes œuvres (Tite 2/11 à 14).
Sur ce chemin, qui s’offre à tous les rachetés, ce sont donc nos actions justes (en conformité avec la pensée de l’Esprit de Christ en nous), qui constituent un vêtement spirituel, dont parle le Nouveau Testament :
“Réjouissons-nous et soyons dans l’allégresse, et donnons-lui gloire; car les noces de l’agneau sont venues, et son épouse s’est préparée, et il lui a été donné de se revêtir d’un fin lin, éclatant, pur. Car le fin lin, ce sont les oeuvres justes des saints” (Apocalypse 19/8).
Ce vêtement blanc est d’une importance capitale, car son absence est réprouvée dans maints passages des Écritures, dont le plus explicite est celui-ci :
“…je te conseille d’acheter de moi un vêtement blanc afin que la honte de ta nudité ne paraisse pas” (3/18).
Cette parole prophétique étant adressée à une église (et non à des personnes perdues), elle ne peut donc concerner le Salut. Elle ne peut pas davantage être un encouragement à se revêtir du vêtement de la justice de Dieu, mais elle est une exhortation grave lancée à des cœurs appesantis, car un chrétien sauvé par le sang de Jésus qui ne serait pas trouvé veillant, priant et agissant pour son Seigneur serait spirituellement nu.
Ainsi, mes frères bien-aimés, soyez fermes, inébranlables, travaillant de mieux en mieux à l’œuvre du Seigneur, sachant que votre travail ne sera pas vain dans le Seigneur … Veillez, demeurez fermes dans la foi, soyez des hommes, fortifiez-vous (1 Corinthiens 15/58 et 16/13). Veillons donc pour continuer de prier, travaillons pendant que c’est encore possible, et mettons en œuvre notre propre salut, avec sérieux et gravité, en engageant tous les moyens que Dieu nous a donné.
Jérôme Prekel
01/01/2011
[1] Honte, définition dictionnaire : sentiment pénible excité dans l’âme par la conscience d’une faute commise et la confusion, le trouble qu’on en ressent.
[2] C’est le passage à l’acte de la désobéissance qui entraîne une conséquence spirituelle qui impacte la sphère naturelle. On notera que Jésus, dans le sermon sur la montagne, révélera que la chaîne des conséquences du péché s’enclenche déjà dans les pensées, bien en amont du passage à l’acte. Il dit par exemple que celui qui regarde une femme pour la convoiter a déjà commis adultère avec elle dans son cœur (Matthieu 5/28); Jésus établit donc une pré-existance du péché avant le passage à l’acte.
[3] La sensibilité morale à la nudité se retrouve dans les sociétés construites dans le respect du divin, la crainte de Dieu et principalement dans les sociétés édifiées sur le monothéisme (judaïsme, christianisme, islam).
[4] En France, on a même créé le concept juridique “d’attentat à la pudeur” (Article 222-27). Toute la législation sur la sexualité, telle qu’elle a été mise en place depuis le XIXe siècle en France, était un ensemble de lois sur la pudeur. L’outrage public à la pudeur était un délit réprimé dans l’ancien Code pénal impérial français de 1810, requalifié aujourd’hui en “atteinte sexuelle”, réprimé en droit positif sur le fondement de l’article 222-32 du Code pénal français (et incluant l’exhibition sexuelle) : “L’exhibition sexuelle (la nudité) imposée à la vue d’autrui dans un lieu accessible aux regards du public est punie d’un an d’emprisonnement et de 15000 euros d’amende”.
[5] Une partie de la société grecque du temps de Platon, sous l’influence spartiate, vouait un culte au corps et affichait la nudité (surtout masculine), mais cet épisode est sans commune mesure avec ce qui est décrit dans cet article.
[6] Astarté, Ashera (idole), Ashtoreth, déesse de la fécondité dont le culte à caractère sexuel est une source d’immoralité dégradante, car ses prêtresses se livrent à la prostitution sacrée (Juges 2/13, 10/6, 1 Rois 11/5, 33/2, 2 Rois 23/13). Son culte paraît importé de Mésopotamie (Ishtar, qui est associée à l’étoile du soir, qui deviendra Vénus chez les romains et Aphrodite chez les grecs). Pour faciliter sa reconnaissance par les adeptes d’un Dieu unique, elle était présentée comme une incarnation de l’Esprit de Dieu dans sa part féminine (enfantée par le Père mais née de l’Esprit) et comme la mère de l’humanité (refs : Alexande Hislop, “les deux Babylone” et “Dictionnaire Biblique Emmaüs”).
[7] Juges 6/25 à 28; les exégètes et historiens sont partagés sur la traduction du mot ashera/asherim, et l’ensemble des traces de pieux sacrés ne sont pas toutes à mettre en relation avec un culte rendu au sexe. Dans certains cas, le pieu est identifié comme une représentation de l’idole féminine, mais il est incontestable qu’une partie du culte rendu à Astarté se réfère à la prostitution, sacrée ou pas, qui était entourée d’une revendication et d’une sacralisation de l’impudicité et de la débauche.
[8] En 1960 en France, l’Amendement Mirguet avait classifié l’homosexualité dans la catégorie des « fléaux sociaux », au même titre l’alcoolisme, la tuberculose, la toxicomanie, le proxénétisme et la prostitution, contre lesquels le gouvernement était autorisé à légiférer par ordonnances. La France avait adopté en 1968 la classification de l’Organisation Mondiale de la Santé sur les maladies mentales, dans laquelle figurait, jusqu’en 1993, l’homosexualité. Jusqu’en février 1978, la plupart des titres de la presse homosexuelle de l’époque étaient interdits par le Ministère de l’Intérieur français. Mais les “évolutions” dans l’opinion publique des années 1970, sous la poussée des revendications et par les actions du Front Homosexuel d’Action Révolutionnaire (FHAR) et du CUARH (Comité d’Urgence Anti-Répression Homosexuelle), ainsi que l’arrivée au pouvoir d’un gouvernement socialiste mené par François Mitterrand amenèrent à la radiation de telles dispositions discriminatoires à partir du 12 juin 1981 et en particulier avec la loi du 27 juillet 1982. Une des pressions principales des intellectuels homosexuels a consisté à requalifier juridiquement les relations sexuelles avec mineurs (voir la pétition de Michel Foucault, Jean Danet et Guy Hocquenghem appelée la « Lettre ouverte sur la révision de la loi sur les délits sexuels concernant les mineurs », adressée au Parlement en 1977 et qui défendait la dépénalisation de toutes relations consenties entre adultes et mineurs de moins de 15 ans (la majorité sexuelle en France). Finalement, le Sénat votait en juin 1978 la suppression de la discrimination entre actes homosexuels et hétérosexuels, tandis que l’attentat à la pudeur sans violence à l’égard d’un mineur de moins de quinze ans, jusque-là passible des assises, était correctionnalisé.
[9] C’est en 1966 que le code Hays a été aboli. Il régissait la censure cinématographique et prônait la défense et protection du mariage, interdiction de représentation du nu, de la prostitution, des perversions sexuelles, de l’homosexualité… l’abolition du code Hays a cédé la place à un climat érotique croissant. En moins d’une décennie (années 70), le cinéma américain est passé de la censure puritaine à la diffusion grand public de films pornographiques (http://fr.wikipedia.org/wiki/Code_Hays).
[10] IL faut ajouter que la pornographie homosexuelle a désormais pris également ses parts de marché.
[11] Et pour cause : on estime que le chiffre d’affaire du porno mondial représente entre 50 et 60 milliards d’euros par an.
[12] Droit ouvert en 1967
[13] Droit ouvert en 1975
[14] E. Donfu, sociologue
[15] Moloch, divité des Ammonites, recevait des sacrifices d’enfants brûlés par le feu (2 Rois 23/10). Son nom signifie “seigneur” (venant de Melekh : roi), il est parfois rapproché de Milkom (1 Rois 11/5 et 33) ou Malcom (Jeremie 49/1) et il est également parfois appelé Baal (Jeremie 32/35). Son culte était interdit en Israël sous peine de mort (Lev. 18/21). Les fouilles réalisées en Palestine ont mis à jour des amoncellements de squelettes calcinés d’enfants autour des sanctuaires de Moloch.
[16] 60 millions d’IVG déclarés chaque année dans le monde, ce qui doit être majoré par tous les actes clandestins (source ONU 2009).
[17] Les dispositions juridiques relatives à l’IVG sont des dispositions d’exception, introduites par la loi elle-même comme des exceptions au principe du respect de l’être humain dès le commencement de sa vie (art. L. 2211-1 du code de la santé publique). La Cour Européenne des Droits de l’Homme estime que la définition de la notion de personne relève de la marge d’appréciation des Etats ce qui a pour conséquence que l’embryon puisse être une personne dans tel Etat du Conseil de l’Europe mais non dans tel autre… (CEDH, Vo c. France, 8 juillet 2004).
[18] Genèse 9/22-25 : il y a bien sûr une résonnance spirituelle au péché de Cham, en tout premier lieu, mais l’attitude face à la nudité est présente. Noter que c’est la descendance qui est maudite.
[19] L’arrivée d’Internet a fait exploser le marché de la pornographie. La diffusion multimédia y est plus facile et touche un public plus large, banalisant en quelque sorte le commerce du sexe. On enregistre aujourd’hui la création de 200 nouveaux sites à contenu pornographique chaque jour, soit un accroissement de plus de 70 000 sites de commerce du sexe par an. En 2002, on évaluait le chiffre d’affaires (au niveau mondial) de l’industrie pornographique à 50/60 milliards d’euros. À titre de comparaison, on estime aujourd’hui que la faim dans le monde pourrait être éradiquée grâce à l’investissement mondial de 44 milliards de dollars.
[20] Ephésiens 6/16
[21] Les détails vestimentaires incriminés sont bien connus de tous et concernent les vêtements qui suggèrent la nudité (épousant les formes du corps au plus près en montrant le corps dans son intimité) ou qui dévoilent la nudité en ne la couvrant que partiellement (jupes ultra-courtes, décolletés, exposition plus ou moins partielle des sous-vêtements).
[22] Deutéronome 4/9 : “Seulement, prends garde à toi et veille attentivement sur ton âme, tous les jours de ta vie, de peur que tu n’oublies les choses que tes yeux ont vues, et qu’elles ne sortent de ton coeur; enseigne-les à tes enfants et aux enfants de tes enfants”.
[23] Dans le langage courant, un « puritain » est une personne austère, rigide, hostile à tous les plaisirs : « pureté » à laquelle on associe volontiers une teinte d’ostentation, voire d’hypocrisie, sans appartenance religieuse particulière
[24] Galates 3/13 : “Christ nous a rachetés de la malédiction de la loi, étant devenu malédiction pour nous-car il est écrit: Maudit est quiconque est pendu au bois”
[25] Romains 6/3 à 8 : “Ignorez-vous que nous tous qui avons été baptisés en Jésus-Christ, c’est en sa mort que nous avons été baptisés? Nous avons donc été ensevelis avec lui par le baptême en sa mort, afin que, comme Christ est ressuscité des morts par la gloire du Père, de même nous aussi nous marchions en nouveauté de vie. En effet, si nous sommes devenus une même plante avec lui par la conformité à sa mort, nous le serons aussi par la conformité à sa résurrection, sachant que notre vieil homme a été crucifié avec lui, afin que le corps du péché fût détruit, pour que nous ne soyons plus esclaves du péché; car celui qui est mort est libre du péché.Or, si nous sommes morts avec Christ, nous croyons que nous vivrons aussi avec lui”
[26] Jean 3/14 : “Et comme Moïse éleva le serpent dans le désert, il faut de même que le Fils de l’homme soit élevé, afin que quiconque croit en lui ait la vie éternelle ».
[27] 1 Corinthiens 1/30 : “Or vous êtes de lui dans le Christ Jésus, qui nous a été fait sagesse de la part de Dieu, et justice, et sainteté, et rédemption”
[28] Apocalypse 7/14 : “Ceux qui sont revêtus de robes blanches, qui sont-ils, et d’où sont-ils venu ? Je lui dis: Mon seigneur, tu le sais. Et il me dit: Ce sont ceux qui viennent de la grande tribulation; ils ont lavé leurs robes, et ils les ont blanchies dans le sang de l’agneau”
[29] 1 Timothée 4/15 : “Occupe-toi de ces choses, donne-toi tout entier à elles, afin que tes progrès soient évidents pour tous”.
[30] “Ils ont renversé tes autels” (1 Rois 19/10)
5 comments On La nudité
Horreur !!!
La nudité du corps n’est impure que si l’on fait une projection sexuelle dessus….l’Esprit dans sa nature primordiale et sa sagesse transcendante n’a pas besoin de vêtement pour s’exprimer mais seulement d’un corps incarné…c’est pourquoi l’homme et la femme ont étés conçues. Donc la nudité spirituelle est en fait au contraire une union du corps et de l’esprit dénuée de tout concepts de bien ou de mal
Merci pour votre commentaire.
Vous résumez la nudité spirituelle à un état dénué de bien et de mal. Mais je ne suis pas certain d’avoir compris si vous pensez que ce serait … plutôt bien, ou plutôt mal ^^?
Dans l’approche biblique, la nudité spirituelle est un défaut de justice, qui expose à un jugement. Il est donc essentiel et indispensable que la créature soit couverte, soit par sa propre justice (ses bonnes œuvres, sa droiture) soit par la justice de Dieu, conférée par la foi en Jésus-Christ. Idéalement, par les deux, en commençant par la seconde.
Le fruit de la justice, c’est la paix intérieure et l’assurance de la réconciliation avec le Créateur, en dépit de ce je suis (dans mes imperfections) et malgré ce que je ne suis pas (le bien que je pourrais faire et que je ne fais pas).
il n’y a que le SAINT ESPRIT qui peut convaincre de ce qui vient d’être écrit
Merci Jérôme pour cette analyse très complète et édifiante (j’apprécie notamment toutes les notes de renvoi, historiques et chiffrées, qui nous éclairent sur l’ampleur de l’évolution sociétale en si peu de temps).
Je pensais à deux choses :
– Il semblerait que la dernière référence que tu cites (Lv 18.17) ne concerne pas l’exposition de la nudité proprement dite mais plutôt le fait d’avoir une relation sexuelle, selon la formulation hébraïque (source bible d’étude S21).
– Bien que L’exposition de la nudité est, pour le moment, encore prohibée dans le domaine public, il y a de fait une très large tolérance (pensons à la plage ou autre). Ce qui est mis en avant dans la loi, à juste titre, c’est l’exposition publique (exhibition) imposée aux autres.
Que penser alors des mouvements ou camps naturistes : ils ne sont à priori pas exposés (imposés) au regard public, et dans leur motivation énoncée, rien qui ne soit pour être une source de tentation, de convoitise ou d’impudicité, mais plutôt une recherche d’ harmonie avec la nature (ce serait peut-être ça leur « déviance » -si déviance il y a ?- : s’affranchir des conséquences du péché, revenir à l’état originel sans passer par la justice en Jésus ? Mais quelqu’un qui ne penserait même pas à tout ça ou même qui aurait déjà sa justice en Jésus, et donc libéré ? -Certes on pourrait aussi dire qu’il a encore son corps de péché…).
On peut aussi penser aux peuplades primitives qui vivent nus, dans la nature, détachés de ces considérations.
Voire aux sportifs qui prennent la douche ensemble, ou les très nombreux adeptes du sauna dans les pays nordiques qui sont nus ensemble.
Bref, ce sont certes diverses situations mais je voulais apporter une précision sur le dévoilement de la nudité en lien ou pas avec l’impudicité.
Mais peut-être la frontière est très fine, et que le signe (ou garde-fou) laissé par le Seigneur sert aussi à ça ?
Merci Damien pour le commentaire. Cette réflexion qui est devenue une brochure a commencé par une pensée-vision : l’homme et la femme du commencement n’existent plus; toute l’humanité actuelle est née de la Chute, et à la Chute, Dieu a couvert la nudité. Et dans les derniers temps, l’humanité rejette la couverture et revendique l’exposition de la nudité. C’est un signe de la fin, qui s’est mis en place graduellement, et qui accélère.
Je vais peut-être me répéter car je ne me suis pas relu depuis plusieurs années, mais les choses sont allégoriques : la nudité et la honte de la nudité d’Adam et Eve parlent de la perte de la justice divine. Et Dieu a couvert cette nudité au moyen du premier sacrifice, du premier sang (image de la loi à venir, puis de l’Agneau de Dieu à venir également). Il n’en reste pas moins que la faute a changé leur regard sur eux-mêmes, puisqu’auparavant « ils étaient nus et n’en avait point honte » (Men. 2/25).
L’histoire n’est donc pas seulement allégorique, elle contient aussi une dimension concrète, relative à la nudité, dont le réflexe de couverture est universel, mis à part quelques communautés primitives.
Logiquement, l’inversion du Bien et du Mal conduit l’humanité sans Dieu dans une plus grande iniquité : ce qui a été considéré par Adam comme une honte, elle en fait une fierté (pride, en anglais). L’exposition de la nudité est simplement un symptôme du rejet du Seigneur, notre justice (notre « couverture »), sans lequel nous sommes perdus.