Gardons-nous d’avoir de l’adoration une idée étroite et superficielle. Adorer ce n’est pas simplement chanter des cantiques, courber la tête, dire des prières, se rendre ensemble au culte; c’est derrière cela qu’il faut aller. La question qui se pose pour nous à tout moment, à tout propos, d’un bout à l’autre de notre vie, c’est celle-ci : Quelle place Dieu a-t-il dans ce que je fais maintenant ? Comment Satan va-t-il chercher à tirer avantage de cette situation ? Si deux chrétiens sont divisés, il n’en faut pas davantage pour soulever toute cette question. Quel profit Satan va-t-il tirer de leur dispute ? Un profit immense ! Mais alors mon culte [mon adoration] sera de faire en sorte que cette dispute prenne fin. Mettre un point final à cet état de choses, c’est adorer Dieu et Lui donner sa place.

Il en est ainsi pour tout.

Ce qui me tient tellement à cœur, c’est que nous prenions conscience vous et moi, de l’immense portée qu’a chacune de nos vies, dans cet univers où nous vivons. Nos vies ne sont pas peu de choses; elles ne sont pas des unités isolées. Elles sont liées à la raison pour laquelle l’univers existe et qui gouverne tout le cours de son histoire spirituelle : Qui, pour finir, sera adoré seul et sans réserve, sans partage, sans question, sans rival, d’une adoration pleine et entière, sans réticence ? C’est une attitude du cœur; c’est dans notre vie une position qui doit être prise. Et tout ce que nous avons dans la Bible se résume tout simplement à cela.

Oh cette question de l’adoration, quelle bataille ! Quel conflit ! Tout ce qui représente un mouvement du côté de Dieu, va se heurter à la résistance la plus farouche, et sera combattu jusqu’à épuisement de toutes les ressources adverses. Cette opposition active et tenace rassemble toutes ses forces pour détourner de Dieu, pour éloigner de Dieu. Mais alors que la partie paraît être gagnée par l’adversaire, Dieu fait surgir quelque chose qui remettra tout en question, et c’est là que la tempête se déchaîne. Ce quelque chose dit : “Non, ne nous éloignons pas de Dieu, allons à Dieu”.

Comme peuple de Dieu, notre présence dans l’univers n’a pas d’autre sens. Nous sommes là pour résister au courant mauvais, ET BIEN SOUVENT CE COURANT EST EN NOUS tout autant qu’autour de nous. Si le peuple de Dieu voulait seulement reconnaître cette réalité, combien les moindres circonstances de la vie, prendraient aussitôt un autre sens. Prenez par exemple le chant de nos cantiques. Pourquoi chantons-nous des cantiques ? Est-ce simplement pour ouvrir le culte ? “Nous commencerons notre culte par le chant d’un cantique” — “Chantons pour commencer notre réunion …” : n’est-ce donc qu’un numéro d’un programme ? Ne vaudrait-il mieux pas dire : “Provoquons maintenant le Diable et donnons à notre Dieu la place qui Lui revient, par le chant d’un cantique”.

S’il en était ainsi, IL Y A BIEN DES CHOSES QUE NOUS NE CHANTERIONS PLUS, et certains de nos cantiques prendraient une signification plus profonde. Notre esprit ferait corps avec le cantique, et nous serions des adorateurs en esprit.

T. Austin-Sparks

Extrait du livre “l’enjeu suprême du conflit de l’univers”