Résumé : Que penser au sujet du droit au blasphème dont parlent les médias ? La « liberté d’expression » peut-elle servir de justification à toutes les provocations ? Un sujet d’une actualité brûlante.
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Par Jérôme Prekel. Dans une déclaration du 1er septembre 2020, le président Macron s’est exprimé sur le sujet du blasphème, en réaffirmant que « depuis les débuts de la Troisième République il y a en France une liberté de blasphémer qui est attachée à la liberté de conscience ». Il a ajouté sa volonté « de protéger toutes ces libertés » tout en rappelant que cet exercice « implique en revers une décence commune, une civilité, un respect » et qu’avec « la liberté d’expression, il y a le devoir de ne pas avoir de discours de haine » — ciblant notamment les réseaux sociaux[1].
Cette vision est-elle réaliste ? Le « droit au blasphème » est-il une réalité juridique ? C’est ce que cet article propose d’explorer, en essayant d’apporter une vision spirituelle à cette question de société.
Définition du blasphème
Le dictionnaire Larousse donne la définition suivante pour le verbe blasphémer : « Tenir des propos injurieux contre des personnes ou des choses respectables : blasphémer contre la religion, outrager la divinité, mépriser le sacré ».
Le blasphème est mécaniquement lié à la croyance. Il est un produit de l’indispensable liberté d’expression qui permet au citoyen de débattre, d’objecter ou de contester sur le terrain des idées, ce qui est tout à fait normal. Mais « le droit au blasphème » se rapproche davantage d’une normalisation de l’injure et de l’outrage, qui relèvent de la sphère de la violence.
Le grand écart qui consiste à donner un « droit au blasphème » (donc, à l’insulte) tout en préconisant de le faire dans le respect et la décence commune est au mieux une utopie, et au pire une hypocrisie. Dans la deuxième Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen (préambule de le Constitution du 24 juin 1793), l’article 6 précise : « La liberté est le pouvoir qui appartient à l’homme de faire tout ce qui ne nuit pas aux droits d’autrui : elle a pour principe la nature ; pour règle la justice ; pour sauvegarde la loi ; sa limite morale est dans cette maxime : Ne fais pas à un autre ce que tu ne veux pas qu’il te soit fait ».
Le problème qui est posé aujourd’hui est le suivant : dans la société hypermédiatisée, les gens entendent répéter cette expression du « droit au blasphème » qui est interprétée comme une permission d’insulter et de profaner le sacré, non plus pour contester des idées, mais pour provoquer et pour outrager. Et les rappels à la décence et au respect de l’autre reviennent à confier un lance-flamme à un enfant en lui demandant d’être prudent.
Le blasphème a toujours existé, mais on assiste incontestablement à un emballement depuis peu d’années. On pourrait fixer deux repères pour marquer l’accélération du phénomène : l’édition du roman de Salman Rushdie « versets sataniques » (en 1988), et l’affaire des caricatures de Mahomet dans le quotidien danois Jyllands-Posten (en 2005), qui seront reprises par le journal français Charlie Hebdo et vont conduire à l’attentat de 2015. Deux boosters de la blasphémisation[2], une violence qui, de fait, a engendré une autre violence totalement condamnable mais qui s’auto-justifie par l’outrage ressenti et subi. En France, les actes anti-chrétiens sont bien supérieurs en nombre aux actes infligés à d’autres religions.
Dans notre société post-moderne en pleine déchristianisation, le blasphème (à l’égard des religions et de leurs dieux) est devenu curieusement un signe de courage, un acte de résistance face à ce qui est considéré comme de l’obscurantisme, un acte de subversion intellectuelle. Dans son livre « le sacricide et le sacré », Michel Koch avance l’idée intéressante que tout profanateur se sacralise lui-même en portant la main sur le sacré [3].
Repères historiques
En France, le délit de blasphème a été réprimé jusqu’à la Révolution. Protecteur de la foi chrétienne, il protégeait sa représentation temporelle de l’époque, l’institution catholique romaine, son influence et son autorité. Beaucoup d’hommes et de femmes ont payé de leur vie de vrais ou supposés blasphèmes en moins de temps qu’il ne fallait pour formuler l’accusation. Il faut le déplorer : le délit de blasphème a incontestablement été source d’abus et d’injustices, et la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen, (art. 10 et 11, 1789)[4] entendait y mettre fin, en sanctuarisant la liberté de pensée et d’expression et en l’élevant au-dessus de toute croyance.
Cependant, le blasphème n’est pas devenu pour autant « un droit », comme on l’entend souvent à tort aujourd’hui. En effet, la loi française[5] fait clairement état des délits « d’injure, de diffamation et de provocation à la haine, à la violence ou à la discrimination en raison de l’appartenance ou de la non-appartenance à une race, une ethnie, une nation ou une religion ». L’interprétation du Droit est comme toujours compliquée : s’il est effectivement devenu légalement possible d’insulter une religion, ses figures et ses symboles, il est en revanche interdit d’insulter les adeptes d’une religion[6]. Et la distinction n’est pas facile à établir parce qu’en se moquant d’une croyance, on se moque de ceux y adhèrent.
La Cour Européenne des Droits de l’Homme (CEDH) ne s’y est pas trompée, en validant, le 25 octobre 2018, la condamnation pour blasphème d’Elisabeth Sabaditsch-Wolff, personnalité autrichienne qui avait qualifié le prophète Mahomet de « pédophile » lors d’une conférence du parti d’extrême-droite FPÖ en 2009. En appel, la CEDH a estimé que cette déclaration menaçait la préservation de la paix religieuse, et que le verdict prononcé par la justice autrichienne ne contrevenait pas à l’article dix de la Convention européenne des droits de l’Homme relatif à la liberté d’expression.
Dans le reste du monde, on estime que 22 % des pays et territoires ont encore des lois anti-blasphème, et 11 % disposent de textes pénalisant l’apostasie[7].
En Europe, l’Allemagne, le Danemark, l’Italie, l’Autriche, l’Irlande (jusqu’en 2018) et la Grèce, ont conservé des anciennes lois contre le blasphème qui ne sont cependant pas appliquées, hormis dans la Grèce orthodoxe. En Suisse c’est un délit passible de 180 jours-amendes[8].
Carte d’identité du blasphème
En approfondissant le sujet du blasphème, on se rend compte que la plupart du temps, il est un acte militant qui émane d’une zone précise de la carte politique de la société : il provient de l’extrême gauche lorsqu’il est tourné contre le christianisme et de l’extrême droite lorsqu’il est tourné contre l’islam. Ce n’est pas une règle absolue, mais correspond à une certaine réalité.
« …Que personne ne vous séduise d’aucune manière; car il faut que l’apostasie soit arrivée auparavant, et qu’on ait vu paraître l’homme du péché, le fils de la perdition, l’adversaire qui s’élève au-dessus de tout ce qu’on appelle Dieu ou de ce qu’on adore, jusqu’à s’asseoir dans le temple de Dieu, se proclamant lui-même Dieu » (2 Thessaloniciens 2/4).
L’esprit qui conteste le divin et se constitue, par le blasphème, son égal ou son supérieur, a toujours existé, mais sa montée en puissance et son arrogance ont été clairement prophétisées dans la Bible, comme le fait ici l’apôtre Paul dans une de ses lettres aux Thessaloniciens, en parlant de l’esprit antichrist et de son incarnation, qu’on retrouve également dans le livre de l’Apocalypse :
« Et toute la terre était dans l’admiration derrière la bête. Et ils adorèrent le dragon (le diable, Satan), parce qu’il avait donné l’autorité à la bête ; ils adorèrent la bête, en disant : Qui est semblable à la bête, et qui peut combattre contre elle ? Et il lui fut donné une bouche qui proférait des paroles arrogantes et des blasphèmes ; et il lui fut donné le pouvoir d’agir pendant quarante-deux mois. Et elle ouvrit sa bouche pour proférer des blasphèmes contre Dieu, pour blasphémer son nom, et son tabernacle, et ceux qui habitent dans le ciel » (Apocalypse 3 à 6).
Cette bataille spirituelle a commencé depuis longtemps, mais elle est entrée désormais dans une nouvelle phase, comme en témoignent la démultiplication des blasphèmes (si on ne parle que du christianisme), mais également de toutes les formes de profanation du sacré[10], dont l’augmentation alarme les autorités[11].
La liberté de blasphémer (d’insulter, d’outrager) est une permission de désacraliser — qui est sans doute plus proche de la volonté que de la permission. Les croyants ne sont pas dupes. Et les effets seront loin d’être insignifiants.
Dans les sociétés dites judéo-chrétiennes, un vaste mouvement de déchristianisation est à l’œuvre, dont le « droit au blasphème » est un des symptômes, et la violence dont il est l’émanation, le mépris, l’outrage, l’insulte, s’inscrivent dans une forme de persécution qui pourrait facilement évoluer.
La profanation du sacré accompagne la désacralisation de la vie. La remise en question des valeurs, leur remplacement et le révisionnisme historique et religieux sont des caractéristiques de la société post-moderne. Et ces choses se sont déployées sur à peine deux ou trois générations raccourcies. On confond de plus en plus :
- la provocation avec le courage,
- le paraître avec l’être,
- la moquerie et le sarcasme avec l’humour,
- la délation avec la vérité,
- le voyeurisme avec la transparence,
- la violence avec la force … liste non exhaustive.
Ces symptômes traduisent tous une dégradation morale. Avec la déchristianisation, la honte d’hier (le péché, les transgressions) est devenue fierté (pride) aujourd’hui («ils font l’apologie du péché, le rendent public, sans le dissimuler») — ce qui en dit long sur le chemin parcouru et l’établissement de nouveaux critères socio-culturels dans lesquels nos enfants vont grandir. Jusqu’au mensonge avéré qui revendique un statut de post-vérité : et ça fonctionne.
Même dans l’Église, dans le camp des saints, les aveuglements spirituels se multiplient et les peurs se font passer pour de la lucidité ou de la sagesse (complotismes divers) et les fausses doctrines (comme la prospérité et toutes ses déclinaisons) comptent des millions d’adeptes. Alarmant.
« Tes adversaires ont rugi au milieu de ton temple ; ils ont établi pour signes leurs signes… On les a vus, pareils à celui qui lève La cognée dans une épaisse forêt ; et bientôt ils ont brisé toutes les sculptures, à coups de haches et de marteaux. Ils ont mis le feu à ton sanctuaire ; ils ont abattu, profané la demeure de ton nom. Ils disaient en leur coeur : “traitons-les tous avec violence !” Ils ont brûlé dans le pays tous les lieux saints. Nous ne voyons plus nos signes …» (Psaume 74/4 à 9).
Le blasphème est un symptôme de l’avancée du nihilisme
Dans son ouvrage « La volonté de puissance », le philosophe Nietzche (1844-1900) se projette dans les deux siècles suivants (20è et 21è) et prophétise la transformation de l’homme et de la société : « Ce que je raconte, c’est l’histoire des deux siècles qui vont venir. Je décris ce qui va venir : la montée du nihilisme[12]. Cette page d’histoire peut (déjà) être contée dès maintenant : car, dans le cas présent, la nécessité elle-même est à l’œuvre. Cet avenir parle déjà par la voix de cent signes et présages, cette fatalité s’annonce partout ; pour entendre cette musique de l’avenir toutes les oreilles sont déjà tendues. Notre civilisation européenne tout entière s’agite depuis longtemps sous une pression qui va jusqu’à la torture, une angoisse qui grandit de dix ans en dix ans, comme si elle voulait provoquer une catastrophe : inquiète, violente, emportée, semblable à un fleuve qui veut arriver au terme de son cours, qui ne réfléchit plus, qui craint de réfléchir » …
Et plus loin : « le nihilisme investit les Sciences Naturelles, provoque l’avènement de l’anarchisme, favorise l’hégémonie du Darwinisme et ouvre les portes de l’Europe au Boudhisme » … « Le sage, le prophète, le saint, tombent en désuétude ». Pour Nietzsche, la réflexion nihiliste est « le moment assuré d’un bonheur blasphématoire[13] ».
Responsabilité du christianisme désincarné dans la recrudescence blasphématoire
Nous pourrions considérer que le blasphème est une caractéristique « naturelle » des ennemis de Dieu, qui s’exprime au cours de l’Histoire en tout temps et en tout lieu, et apparaît à la faveur de stratégies spirituelles coordonnées — ou pas. Il s’agit d’un angle de compréhension pertinent et qui a de quoi nourrir son argumentaire. Mais il manque à la compréhension globale du phénomène un paramètre important.
En effet, Paul dit que l’infidélité du peuple de Dieu, l’augmentation de son péché et de sa rébellion, provoquera le blasphème du monde : « Car le nom de Dieu est à cause de vous blasphémé parmi les païens, comme cela est écrit » (Romains 2/2). Cette réflexion est probablement inspirée de l’ancien texte du prophète Samuel : « Mais, parce que tu as fait blasphémer les ennemis de l’Éternel, en commettant cette action, le fils qui t’est né mourra » (2 Samuel 12:14).
Bien sûr, la dérive émotionnelle du christianisme moderne en juge autrement : plutôt que de prendre le chemin de cet examen de conscience qui mènerait à une réforme en profondeur de l’ensemble de son modèle (un séisme spirituel), on préfère produire un nouveau paradigme, et par exemple entrer en politique pour influer sur les lois afin de parvenir à proscrire légalement le blasphème (et tous les autres péchés). Et c’est effectivement une manière d’affronter le problème. Mais où est passé le message qui condamne le péché, dont la source de toutes les sources se trouve dans la contestation du Fils de Dieu ? À mesure que nous nous éloignons du centre de gravité spirituel de l’Évangile, le témoignage du christianisme s’affaiblit et se dilue :
« Il y a eu parmi le peuple de faux prophètes, et il y aura de même parmi vous de faux docteurs, qui introduiront des sectes pernicieuses, et qui, reniant le maître qui les a rachetés, attireront sur eux une ruine soudaine. Plusieurs les suivront dans leurs dissolutions, et la voie de la vérité sera calomniée à cause d’eux. Par cupidité, ils trafiqueront de vous au moyen de paroles trompeuses, eux que menace depuis longtemps la condamnation, et dont la ruine ne sommeille point » (2 Pierre 2).
Parce que le monde s’attend à ce que le croyant, l’adorateur de l’Éternel, évolue à la hauteur des principes divins qu’il a fait siens (au-dessus du commun des mortels) et à la hauteur de son message, celui de la sainteté. Ceux qui sont appelés à être la lumière du monde doivent se tenir dans la lumière, ce qui constitue le tout premier témoignage de la réalité divine aux yeux du monde. Et lorsque le croyant a adopté Jésus pour modèle, alors il doit lui-même tendre à devenir, par une consécration sincère et active, un modèle d’honnêteté, de probité, de désintéressement personnel, de générosité, de solidarité, de patience, de bienveillance, de droiture, de pureté, de vérité et d’amour. C’est la meilleure politique. Cela s’appelle « l’incarnation ». C’est pourquoi l’apôtre Paul fait souvent un usage direct de ce raisonnement dans ses enseignements :
« Mais toi, annonce les choses qui conviennent au sain enseignement : que les vieillards soient sobres, graves, sages, sains dans la foi, dans l’amour, dans la patience. De même, que les femmes âgées soient, dans toute leur manière d’être, comme il convient à de saintes femmes, -ni médisantes, ni asservies au vin, enseignant de bonnes choses, afin qu’elles instruisent les jeunes femmes à aimer leurs maris, à aimer leurs enfants, à être sages, pures, occupées des soins de la maison, bonnes, soumises à leurs propres maris, afin que la parole de Dieu ne soit pas blasphémée. Exhorte de même les jeunes hommes à être sobres, te montrant toi-même en toutes choses un modèle de bonnes œuvres, faisant preuve dans l’enseignement, de pureté de doctrine, de gravité, de parole saine qu’on ne peut condamner, afin que celui qui s’oppose ait honte, n’ayant rien de mauvais à dire de nous » (Tite 2).
C’est donc par une vie sainte que le nom de Dieu sera glorifié, et c’est à cause des compromis religieux et charnels que le nom de Dieu sera blasphémé. Regardez de quelle manière le blasphème est vaincu dans le livre de Daniel : c’est parce que le croyant accepte « d’acheter de l’or (sa foi) éprouvé par le feu » que le monde le plus païen qui puisse s’imaginer fléchit le genou :
« Nebucadnetsar prit la parole et dit: Béni soit le Dieu de Schadrac, de Méschac et d’Abed-Nego, lequel a envoyé son ange et délivré ses serviteurs qui ont eu confiance en lui, et qui ont violé l’ordre du roi et livré leurs corps plutôt que de servir et d’adorer aucun autre dieu que leur Dieu! Voici maintenant l’ordre que je donne: tout homme, à quelque peuple, nation ou langue qu’il appartienne, qui parlera mal du Dieu de Schadrac, de Méschac et d’Abed-Nego, sera mis en pièces, et sa maison sera réduite en un tas d’immondices, parce qu’il n’y a aucun autre dieu qui puisse délivrer comme lui. Après cela, le roi fit prospérer Schadrac, Méschac et Abed-Nego, dans la province de Babylone » (Daniel 3/28).
JérômePrekel2020©www.lesarment.com
[1] https://www.lefigaro.fr/flash-eco/charlie-hebdo-macron-defend-la-liberte-de-blasphemer-en-france-20200901
[2] Néologisme
[3] Le sacricide et le sacré, de Michel Koch, Editions Léo Scheer
[4] Article 10. – « Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l’ordre public établi par la loi ».
Article 11. – « La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l’homme : tout citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre à l’abus de cette liberté dans les cas déterminés par la Loi ».
[5] La loi Pleven de 1972
[6] « Le blasphème en France et en Europe : droit ou délit ?» Trois questions à Anastasia Colosimo, Professeure de Théologie Politique à Sciences Po Paris.
[7] Étude du Pew Research Center de 2012
[8] Art. 261 du code pénal : Atteinte à la liberté de croyance et des cultes « Celui qui, publiquement et de façon vile, aura offensé ou bafoué les convictions d’autrui en matière de croyance, en particulier de croyance en Dieu, ou aura profané les objets de la vénération religieuse, celui qui aura méchamment empêché de célébrer ou troublé ou publiquement bafoué un acte cultuel garanti par la Constitution, celui qui, méchamment, aura profané un lieu ou un objet destiné à un culte ou à un acte cultuel garantis par la Constitution, sera puni d’une peine pécuniaire de 180 jours-amende au plus. »
[9] 2 Thessaloniciens 2/ 3 et 4 : « Que personne ne vous séduise d’aucune manière; car il faut que l’apostasie soit arrivée auparavant, et qu’on ait vu paraître l’homme du péché, le fils de la perdition, l’adversaire qui s’élève au-dessus de tout ce qu’on appelle Dieu ou de ce qu’on adore, jusqu’à s’asseoir dans le temple de Dieu, se proclamant lui-même Dieu.»
[10] https://www.christianophobie.fr
[11] Dans son bilan des actes antireligieux, antisémites, racistes et xénophobes, le ministère de l’Intérieur décompte 1 052 actes antichrétiens, contre 687 faits antisémites et 154 atteintes aux musulmans. Si le nombre d’actes dirigés contre les chrétiens est le plus important, il reste stable d’année en année et connaît même une légère baisse entre 2019 et 2018 (1 052 contre 1 063).
[12] Le nihilisme (du latin nihil, « rien ») est une doctrine prônant la destruction de la civilisation et de la morale commune. Elle considère que l’existence de l’Homme est vide de sens.
[13] Volonté de puissance, 485
7 comments On Réflexions sur le droit au blasphème
Bonjour Jerome,
Une excellente analyse bien fouillée et convaincante. Je me souviens avoir éprouvé un véritable malaise en voyant le nombre de chrétiens s’exprimer en disant : Je suis Charlie
Que de confusion !
Nous avons besoin de voix comme la tienne, rétablir une certaine lumière dans de nombreux domaines spirituels est devenu une priorité par rapport aux multiples dangers auxquels les chrétiens sont confrontés
Encore merci Jerome
Merci Armand. Effectivement, le slogan « Je suis Charlie » ne peut pas être adopté par un chrétien, parce qu’il cautionnerait le blasphème et sa revendication. Ce n’est pas le modèle de société de Jésus. Et en même temps, il peut être tentant d’y souscrire, au moins partiellement, pour réagir contre la violence et les meurtres abominables, dictés par la barbarie et l’obscurantisme. Pour le chrétien, il y a déjà bien assez à faire avec « je suis la lumière du monde ». Ni les meurtres, ni les assassinats, ni les blasphèmes, insultes et provocations n’éclairent rien.
Je me rappelle à l’époque avoir entendu la journaliste de France 2 Nathalie Saint-Criq dire : « Ce sont ceux qui ne sont pas Charlie qu’il faut repérer et TRAITER ».
Elle a beau ne pas avoir expliqué ce qu’elle entendait par « traiter », ça fait froid dans le dos !
https://www.ojim.fr/il-faut-reperer-et-traiter-ceux-qui-ne-sont-pas-charlie/
Merci pour les explications qui m’ont beaucoup intéressée, et qui viennent nourrir la réflexion, surtout en marge du jugement sur la fusillade de Charlie Hebdo. Il y a une telle pression dans les médias (sur France Inter que j’écoute pas mal) pour ceux qui « ne sont pas Charlie » et qu’on culpabilise comme si ça faisait d’eux des complices. Ce que les fanatiques musulmans ont fait est injustifiable, mais la provocation et l’humiliation peuvent-elles faire progresser le débat ? Sans chercher d’excuses à personne, on devrait prendre en compte que dans certaines cultures, la perception de l’offense est différente.
Vous accusez les chrétiens d’être responsables des actes anti-chrétiens ou des blasphèmes en faisant semblant de ne pas voir l’augmentation de la pression de l’islam partout. Pour moi, c’est pire que de l’aveuglement.
Pendant ce temps, la colère des gens augmente aussi, et près de 55% des français serait de nouveau favorable à la peine de mort, sûrement parce que ce qui se passe est de + en + inacceptable.
Merci pour votre commentaire, qui traduit effectivement une partie des sentiments de la société, à savoir la colère. Je vous répondrai deux choses : à la lecture de la dernière partie de cet article sur le blasphème, vous avez perçu comme une accusation ce qui est une remise en question spirituelle. Vous n’argumentez pas sur le fond, mais vous réagissez sur la forme, et je vous encourage à relire plus tranquillement cette partie, en ne lui faisant pas dire ce qu’elle ne dit pas. Il me semble que la chose est plus incontestable qu’il n’y paraît : l’attitude spirituelle du christianisme au quotidien, la vôtre, la mienne, provoque des choses, bonnes ou mauvaises (dans notre vie perso, mais aussi en matière de témoignage), et les versets que j’ai cités me semblent pertinents : qu’en pensez-vous ? Sans entrer dans les détails, je pense que vous serez d’accord avec moi pour dire qu’un chrétien authentique est (ou devrait être) en guerre intérieure contre le péché et la nature de péché, et à l’extérieur, c’est un chercheur de paix, un faiseur de paix. C’est un résistant, face aux tentations et convoitises mondaines. Mais il est peut-être + facile d’être en colère et en guerre contre les autres, le système, les autorités, etc. C’est ce à quoi nous assistons dans la société d’aujourd’hui, et nous entendons peu d’appels à la sainteté spirituelle parce que nous manquons sans doute de sainteté. Personnellement je pense que c’est ça qui nous rend aveugles à la vraie réalité.
La seconde chose, c’est que cette colère de la société est annoncée par l’apôtre Paul dans sa description des « derniers jours » : il explique que les hommes deviendront « égoïstes, amis de l’argent, fanfarons, hautains, blasphémateurs, rebelles à leurs parents, ingrats, irréligieux, insensibles, déloyaux, calomniateurs, intempérants, cruels, ennemis des gens de bien, traîtres, emportés, enflés d’orgueil, aimant le plaisir plus que Dieu,…». Je suis frappé par la ressemblance de la photo transmise par le Saint-Esprit par l’intermédiaire de Paul, et celle qui est prise aujourd’hui : tel est l’homme qui veut vivre sans Dieu, telle est la société qu’il veut former. Et je ne dis pas du tout que l’islam ne joue aucun rôle dans les problèmes de notre société, mais je dis simplement que dans sa description prophétique des « temps difficiles », le Saint-Esprit n’en a pas parlé, alors que la chose aurait été simple et facile. Mais Dieu nous place face à nous-même, dans le but d’une remise en question personnelle pour une réforme personnelle et c’est la seule équation spirituelle que je vois : pas le christianisme contre l’islam, et pas non plus les croyants contre les non-croyants. Ces choses ne mènent qu’à des croisades ou des guerres, et nous avons déjà donné. Non, l’équation est beaucoup plus simple : soit l’homme fait un avec son créateur, avec le céleste, soit l’homme préfère faire un avec lui-même, avec les conséquences que l’on sait. Et nous devons être les prophètes et les modèles de cette vérité-là. Bénédictions/JP
En 1999, le blasphème a été dépénalisé en Italie, mais il constitue toujours un délit administratif. « Toute personne qui jure publiquement, avec des invectives ou des paroles outrageantes, contre la divinité est punie de la sanction administrative allant de 51 euros à 309 euros. […]
Reconnu coupable de blasphème, le milieu de terrain de l’AS Rome Bryan Cristante sera suspendu jeudi pour le match de Serie A contre le Torino. La Ligue italienne de football reproche à l’international de 25 ans (9 sélections avec la Squadra azzurra) d’avoir « prononcé une expression blasphématoire » lors du dernier match de la Roma contre Bologne, dimanche, « sans que cela ne laisse place à un quelconque doute raisonnable ». Le footballeur n’est pas le premier à faire les frais de la rigueur italienne concernant le blasphème.
En 2010, l’ancien capitaine de la Juventus et de la Nazionale, Gianluigi Buffon, avait été contraint de s’excuser pour avoir prononcé le mot « Dio » (Dieu). L’international italien de l’Udinese, Rolando Mandragora, avait lui été suspendu en 2018 pour blasphème. Quant au gardien de l’AC Milan, Gianluigi Donnarumma, il n’avait échappé à une sanction qu’en raison d’un « manque de certitude absolue » sur ses propos.
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