
« Hillsong, leader du mouvement « chrétien cool », perd pied en Amérique » : à l’heure actuelle, des titres comme celui-ci (article du 29 Mars publié dans le New York Times par Ruth Graham) sont devenus tristement prévisibles. Il semble que presque tous les leaders du mouvement « chrétien cool » — qu’il s’agisse d’un célèbre pasteur tatoué ou d’une église animée comme une de boîte de nuit — s’enflamment et perdent pied assez rapidement. Ce qui n’est pas du tout surprenant. De par leur nature même, les choses qui sont à la mode sont éphémères. Ce qui est à la mode est, par la nécessité des règles de la mode, rapidement obsolète.
C’est l’une des nombreuses raisons pour lesquelles la recherche du « cool » est une course folle pour les églises et les pasteurs, comme je le soutiens dans mon livre « Christianisme Hipster : Quand l’Église et la mode se heurtent ». Si vous privilégiez la tendance à court terme, l’impact de votre ministère sera probablement de courte durée. Si vous vous souciez trop d’être « attachants » et de plaire aux goûts inconstants d’une génération ou d’un contexte culturel donné, la transcendance du christianisme et le pouvoir prophétique de l’Évangile seront réduits et façonnés aux contours de l’air du temps. Le christianisme axé sur le pragmatisme (surfer sur les choses qui marchent) sème les graines de sa propre désuétude. C’est une mauvaise idée. Ça finit rarement bien.
Quelles sont les leçons à en tirer ?
D’une part, ces titres devraient nous rappeler que le pragmatisme (faire des églises à la mode parce que c’est ça qui « marche ») ne remplace pas la révérence, et peut en effet la compromettre. La vie chrétienne ne devrait pas être orientée vers le fait d’être aimé ; elle devrait être orientée vers l’amour pour Dieu et pour les autres. Bien plus important que d’être à la mode, il faut être fidèle. Il est bien plus important de rester enraciné dans la Parole immuable de Dieu que de se mettre en conformité avec la mode.
Des éléments comme la confession et la repentance, l’obéissance quotidienne à l’ensemble des conseils de l’Écriture et un engagement discret dans des disciplines spirituelles ne sont pas à la pointe de la modernité et ne vous feront pas apparaître dans un magazine en vogue sur les « les dirigeants de méga-églises ». Mais ce sont les choses qui bâtissent une foi saine, durable, « une obéissance prolongée dans le même sens ». Et avec chaque église branchée qui ferme et chaque pasteur célèbre qui tombe, de plus en plus de chrétiens se réveillent, espérons-le, pour prendre conscience de ce fait.
Peut-être que l’église ennuyeuse, « peu cool » est en fait une bonne chose. Peut-être qu’un christianisme qui ne fait pas appel à mes préférences en matière de consommation et en s’inspirant de Twitter est exactement le type de foi dont j’ai besoin.
Succès à court terme, échec à long terme
C’est contre-intuitif, cependant. Sur le moment, une grande église pleine de jeunes d’une vingtaine d’années, impatients d’entendre le sermon du pasteur vedette et enthousiastes dans leur chant d’adoration de type arena-rock, semble être un triomphe absolu. Parce que nos critères de réussite dans l’église américaine ont longtemps reflété les critères du capitalisme axé sur le marché (plus c’est grand, mieux c’est ; l’audience est reine), nous supposons que si une « église cool » est pleine à craquer de « jeunes cool », c’est qu’elle réussit.
Mais si cela « fonctionne », alors pourquoi la plupart de ces « jeunes cool » finissent-ils par se déconstruire, quitter la foi et l’église au bout d’une décennie ? Je l’ai vu trop souvent. Les résultats à long terme pour le mouvement des églises hipster sont abyssaux. Il existe de nombreuses raisons pour lesquelles la déconstruction est en plein essor parmi les chrétiens du millénaire, mais je suis convaincu que l’une des principales causes est que les églises « de référence » qui ont élevé ces jeunes leur ont donné un fondement de foi chancelant. Au lieu d’être fermement ancrées dans l’histoire ancienne, leurs églises ont défini la foi en termes de modernité. Au lieu de les appeler à la sainteté, leurs églises les ont appelés à la conformité. Au lieu d’être imprégnés de doctrine, d’ecclésiologie robuste et d’orthodoxie théologique, ils étaient imprégnés de déisme thérapeutique moraliste.
Les résultats à long terme parlent d’eux-mêmes.
Fidèle s’accorde mal avec cool
Pour ceux qui ont fait partie de ce genre d’églises, vous avez raison d’être blasés. Ce n’est pas étonnant que vous déconstruisiez. Mais il y a une meilleure façon.
Au lieu d’une « église cool » remplie de gens qui ressemblent à des mannequins, cherchez une église plus fidèle, remplie de gens qui grandissent pour ressembler à Jésus.
Au lieu d’une église où tout le monde partage les mêmes goûts en matière de style et de musique, trouvez l’église où tout le monde partage une passion pour Jésus, sa Parole et la quête de la sainteté.
Peut-être qu’un christianisme qui ne fait pas appel à mes préférences en matière de consommation et en s’inspirant de Twitter est exactement le type de foi dont j’ai besoin.
Au lieu de choisir l’église dont le pasteur est la célébrité la plus charismatique (que vous ne rencontrerez probablement jamais), trouvez l’église où Jésus est la plus grande star et où le pasteur est un homme humble, accessible et discret, qui a fait preuve d’une grande intégrité dans sa vie et son ministère.
Au lieu de l’église du christianisme « réinventé » ou « fraîche », où la discontinuité avec le passé est une vertu (« Nous ne sommes pas l’église de votre grand-mère ! »), trouvez-en une où l’histoire et la tradition chrétiennes sont connues et célébrées – où la continuité avec le passé est chérie.
Au lieu d’une église qui s’occupe de votre confort, vous approuvant toujours, mais ne vous mettant jamais au défi, trouvez-en une où vous serez mal à l’aise d’une manière qui vous pousse à grandir, une église où la sainteté est plus importante qu’une expérience émotionnelle.
Cette dernière a été particulièrement transformatrice dans ma propre foi – ce dont j’ai parlé dans mon livre « Inconfortable ». Une fois que nous aurons accepté l’inévitable maladresse, l’inconfort et le coût du discipulat chrétien, nous ne serons plus surpris par les défis à l’église. Nous nous en tiendrons à la vie de l’église locale, même lorsque c’est difficile, et ainsi, nous aurons une meilleure chance de grandir. Une fois que nous aurons accepté la belle — mais peu cool — réalité de l’église locale, notre foi deviendra probablement plus réaliste et durable.
Être dans le vent : une ambition de feuille morte
Cela correspond aux commentaires que j’ai reçus de lecteurs — souvent d’anciens hipsters — au fil des ans, lorsque j’ai écrit sur les questions relatives aux « églises cool ». Ils racontent que leur foi a prospéré davantage dans des églises pas trop cool, mais pas dans des églises à la mode. La semaine dernière, j’ai reçu ce message :
« Malheureusement, la plupart de mes amis qui cherchaient à faire partie du « christianisme cool » se sont éloignés de Dieu… Je suis probablement dans l’église la plus « ennuyeuse » dont je n’ai jamais fait partie, mais je ne me suis jamais senti plus aimé en tant que membre d’une famille d’église, eu un enseignement aussi solide et grandi autant dans ma foi ».
Un autre lecteur a écrit : « Mon désir d’une « église cool » était comme un complément à l’évangile. Jésus ne suffisait pas, alors mon cercle social de l’église devait aussi me faire me sentir mieux dans ma peau ».
Ces témoignages sont encourageants. Alors que certains vétérans des « églises cool » finissent par déconstruire ou quitter complètement l’église, d’autres en viennent à voir qu’être l’épouse du Christ est beau et en vaut la peine, même si elle est habillée d’une robe ringarde plutôt que de la toute dernière mode.
Dans un monde où les tendances se succèdent à un rythme effréné, tant de choses semblent s’effondrer aussi vite qu’elles arrivent : marques, célébrités, mouvements, institutions, idées. Lorsque nous considérons à tort que la foi n’est qu’un élément parmi d’autres de la soupe consumériste, elle devient, elle aussi, une mode éphémère, aussi fragile et inconstante que la dernière tendance virale sur TikTok.
Le (vieux) programme de Jésus pour ses disciples
La vie de la foi chrétienne devrait être tout à fait différente : une longue obéissance, une combustion lente, une diligence tranquille à poursuivre Jésus fidèlement, avec d’autres en communauté, dans les bons et les mauvais moments, pour le meilleur et pour le pire. Cette forme de christianisme laborieux et à l’ancienne deviendra-t-elle virale sur Instagram ou fera-t-elle l’objet d’un article dans le magazine GQ ? Probablement pas. Mais cela poussera en fait les chrétiens à la maturité et les aidera à mener une longue course, régulière et fructueuse, comme cela a été le cas pour d’innombrables saints pendant plus de deux millénaires. Je prie pour que vous et moi aussi, soyons comptés parmi eux.
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Article de Brett McCracken, paru le 2 janvier 2023 sur le site TheGospelCoalition sous le titre « Éloge de l’église ennuyeuse et « peu cool »
Brett McCracken est rédacteur principal et directeur des communications à The Gospel Coalition. Il est l’auteur de « The Wisdom Pyramid: Feeding Your Soul in a Post-Truth World » (La pyramide de la sagesse: nourrir votre âme dans le monde de la post-vérité), « Uncomfortable: The Awkward and Essential Challenge of Christian Community » (Inconfortable : le défi gênant et essentiel pour la communauté chrétienne), « Gray Matters: Navigating the Space Between Legalism and Liberty » (Les questions grises : traverser l’espace entre le légalisme et la liberté) et « Hipster Christianity: When Church and Cool Collide » (Le Christianisme tendance : quand l’église et l’attitude cool entrent en collision). Brett et sa femme Kira vivent à Santa Ana, en Californie, avec leurs trois enfants. Ils appartiennent à Southlands Church, où Brett sert comme ancien. Vous pouvez le suivre sur Twitter.
20 comments On Les limites spirituelles de l’église cool
Être dans le vent : une ambition de feuille morte EXCELLENT !
Ma foi c’est bien dans le carde des vraies valeurs que se retrouvent l’Epouse de Christ et il faut se souvenir que la bible dit qu’ il y a beaucoup d’appelés mais peu d’élus. .
Matthieu 22
…13Alors le roi dit aux serviteurs: Liez-lui les pieds et les mains, et jetez-le dans les ténèbres du dehors, où il y aura des pleurs et des grincements de dents. 14Car il y a beaucoup d’appelés, mais peu d’élus.
Meilleurs vœux dans l’Esprit Saint pour cette nouvelle année 2023 .
C’est étonnant que Brett Mccracken soit rédacteur principal et directeur des communications à The Gospel Coalition. Il n’a peut-être pas lu les textes fondateurs de la Gospel Coalition jusqu’au bout, sinon il ne parlerait pas de chercher une église où l’histoire et la tradition chrétiennes sont connues et célébrées. Car certains éléments de ces textes fondateurs sont bel et bien en discontinuité avec le passé.
D’une part, bon nombre de conférences de la Gospel Coalition fondée en 2007 suite aux réflexions du Dr Carston (il en a rédigé la confession de foi) et du Dr Timothée Keller (qui a produit la vision théologique du ministère) ont inclu des concerts “ hip-hop “ dans leurs programmes. Alors, c’est un peu facile d’incriminer Hillsong quand la même méthode pour attirer les jeunes a été utilisé pour développer ce grand regroupement évangélique nommé Gospel Coalition, évangile 21 en France. Mais bien entendu les enseignements primaient sur la musique et sur les musiciens , disait-on ! Cool, cool.
La vision théologique du ministère présentée dans les textes fondateurs (tout en bas de leur site internet : en savoir plus) ne correspond pas vraiment à celle des grands hommes de Dieu qui ont marqué l’histoire chrétienne :
C’est une vision qui révise les rapports que l’église doit entretenir avec la culture ambiante : l’église doit être une contre-culture. “ Nous croyons que toute expression chrétienne est nécessairement (et à juste titre) contextualisée, qu’elle s’inscrit jusqu’à un certain point dans une culture humaine particulière. Il n’existe pas d’expression du christianisme qui soit universelle et dépourvue de lien avec l’Histoire….L’évangile lui-même contient la clé d’une juste contextualisation. Une contextualisation à outrance signifie que nous recherchons trop l’approbation de la culture réceptrice…A l’inverse, une contextualisation insuffisante suggère que nous nous accrochons trop aux signes extérieurs de notre propre culture.” En bref, l’ancienne norme bien définie de la séparation d’avec le monde est obscurcie dans la nébuleuse explication du concept de contextualisation.
Cette vision d’un ministère centré sur l’évangile s’appuie aussi sur un engagement de tous dans des activités sociales : ”Parallèlement, dans les mêmes assemblées, on notera une participation aux structures sociales de la vie courante et à la culture en général – dans le domaine des arts, des affaires, de la recherche et des gouvernements. Tous les membres des Églises seront appelés à constituer une communauté chrétienne percutante, à partager leurs richesses et leurs ressources, à faire de la place pour les pauvres et les laissés-pour-compte. Toutes ces priorités se combineront harmonieusement et se renforceront mutuellement dans chaque Église locale.” Il s’agit d’un nouvel évangile social. Les églises et missions évangéliques ont fait preuve de tout temps d’une grande compassion envers les défavorisés mais elles n’ont jamais cherché à mettre sur un pied d’égalité œuvres de compassion et proclamation de l’évangile.
La Croix telle qu’elle est présentée par T.A Sparks ne cadre absolument pas avec cette vision théologique. L’église n’a pas, à mon sens, vocation à transformer la culture et à s’enraciner profondément dans le tissus associatif et social de la ville. L’église est la propriété du Seigneur, et les hommes et femmes qui ont été arrachés du monde, leur vieil homme ayant été crucifié avec Christ sur la Croix, vivent désormais d’une autre Vie, d’une Vie céleste et ils ont le témoignage de Jésus à porter non seulement devant les hommes mais aussi devant les puissances spirituelles.
Dernière remarque concernant la taxation des églises fidèles d’ennuyeuses : Si réellement une église est fidèle au Seigneur, alors le Seigneur n’est pas silencieux et Sa parole atteint tous les cœurs sans qu’il y ait besoin de créer une ambiance par la musique ou par des manifestations de dons surnaturels. Il y aura une réelle faim et soif de Dieu. Fréquenter cette église ne sera pas ennuyeux et l’amour pour le Seigneur rendra Son joug doux et Son fardeau léger. Les jeunes aussi y sentiront la chaleur de la présence de Dieu.
Merci Lilli pour la pertinence de votre commentaire, et sa profondeur, qui a valeur d’article. Je ne suis pas un spécialiste de la sociologie évangélique américaine, mais on se rend bien compte que la grande tendance est celle dénoncée par l’auteur (églises cool), et on peut saluer je pense qu’il cherche à exercer une influence qui ramène aux fondamentaux. Cependant, il y a encore une grande distance entre ce qui semble être le modèle de l’auteur, et celui de TAS, par exemple, comme votre analyse le démontre bien.
”Parallèlement, dans les mêmes assemblées, on notera une participation aux structures sociales de la vie courante et à la culture en général – dans le domaine des arts, des affaires, de la recherche et des gouvernements. Tous les membres des Églises seront appelés à constituer une communauté chrétienne percutante.. »
Ca ressemble furieusement aux 7 montagnes du Kingdom Now…. je suis qu’à moitié surpris qu’ils soient contaminés eux aussi hélas, cet enseignement est présent vraiment partout.
Sans approuver Hillsong, ils ont au moins le mérite de reconnaître l’absence de l’Esprit-Saint dans nos assemblées et essayent de trouver quelque chose qui pourrait compenser !
L’alternative proposée, une assemblée sans vie et sans relations, qui n’intéresse que les personnes âgées et très religieuses est-elle vraiment la bonne réponse ?
En quarante ans de fréquentation d’églises évangéliques, je n’ai jamais vu le modèle décrit dans 1 Corinthiens 14: est-ce normal ?
Bonjour Marc,
On ne peut pas se baser uniquement sur 1Cor14 pour avoir le modèle de ce que devrait être une église vivante et chaleureuse. Ralph Shallis , dans son livre “L’idée magistrale de Jésus -Christ : L’église”, compilation des 2 tomes “La cellule vivante “ et “Le corps vivant “, décrit bien le modèle de l’église tel qu’il nous est présenté dans la Parole de Dieu. Toute la vision de Jésus, écrit -il peut se résumer en 2 propositions :
-1 La nécessité absolue de Sa présence personnelle au milieu de son église, comme le noyau de la cellule en tant que centre d’information et d’action qui maintient le fonctionnement normal de l’ensemble. C’est la présence de Christ dans l’église qui donne du sens à tout le reste.
-2 La nécessité absolue d’un amour total engendré par le Saint Esprit en chacun de ses disciples, envers Dieu tout d’abord et ensuite envers son frère. Cet amour est la force vitale qui maintient les “pierres vivantes “ en cohésion. Il agit comme un système nerveux qui relie toutes les parties du corps au cerveau et qui sensibilise chaque membre aux besoins des autres.
Dans le tome 1”La cellule vivante “, il présente les 10 leçons de Jésus sur l’église : 1 La vision du royaume de Dieu 2 Le sermon sur la montagne 3 La puissance de la Parole de Dieu 4 Le principe de l’équipe apostolique 5 la distinction entre la vraie et la fausse église 6 L’unique fondement de l’église 7 La gloire de l’église dans le royaume à venir 8 Les 7 principes de la vie communautaire et les trois promesses qui les accompagnent 9 La nouvelle loi 10 La prédiction de Jésus qui annonce pour les temps avant Son retour une persécution, une apostasie et une évangélisation globales .
Le tome 2 est l’application pratique de la conception de la cellule à la structure terrestre de l’église, le corps vivant en se basant sur les Actes des Apôtres et les épîtres: » Les apôtres de Jésus nous donnent des principes fondamentaux et inaltérables qui sont valables pour toutes les générations et tous les arrière-plans ethniques et culturels. » « Non seulement le Corps de Christ , étant un organisme vivant , reproduit dans toutes ses parties la richesse de ses innombrables qualités , mais du fait qu’il vit , il a la capacité de s’adapter comme tout être vivant. L’église locale est donc une adaptation de la vie commune de Christ à la situation humaine et géographique sur place . »
Je ne sais pas dans quelle ville vous habitez. T.A Sparks disait qu’il fallait prier avec persévérance quand il n’y avait pas d’église formée par l’Esprit dans notre voisinage : ” Seigneur, si c’est bien là Ta pensée, conduis- moi dans une compagnie selon Ton cœur (une église étant la représentation et l’expression des Pensées de Dieu), ou bien fais-en naitre une ici où je me trouve.”
Bonjour Marc
« Hillsong … a au moins le mérite de trouver/produire quelque chose qui pourrait compenser l’absence de l’Esprit Saint dans nos assemblées » : j’avoue qu’on ne me l’avait encore jamais faite, celle-là. Je pense que c’est classable dans les collector.
Par cette réflexion, tu te définis davantage comme un pragmatique que comme un fondamentaliste : ce qui compte, c’est ce qui marche, ce qui fonctionne. Et si donc un modèle ne remplit pas son cahier des charges, il faut en changer. C’est typiquement le discours de l’église émergente, dont le progressisme arrondit les angles du message évangélique … puisqu’il n’est plus rassembleur et qui propose un produit religieux attractif, ce que lui demande le bon peuple — puisque nous sommes dans le temps où le plaisir religieux prime.
Le pragmatisme, c’est la voie du bon sens : si je suis sur le point de défaillir de faiblesse, mieux vaut ce plat de lentilles qui va me relever (les lentilles c’est plein de protéines), que ce droit d’ainesse qui ne me sert à rien, dans l’état où je suis. On verra bien plus tard.
C’est cornélien, on peut en convenir, et on saisit assez bien les enjeux quand nous sommes des lecteurs d’une histoire ou ses spectateurs. Mais quand nous avons à choisir et à nous positionner dans ce type de configuration, c’est très compliqué, et je n’ai pas de jugement par rapport à ça. Nous avons tous besoin du Seigneur et de sa lumière. restons près de sa Parole, cultivons sa présence du mieux que nous pouvons, et écoutons l’écho de son vieux message. Et il nous éclairera!
Bénédictions
Bonjour Jérôme,
Non je n’approuve pas Hillsong : j’ai quitté il y a une dizaine d’années une église qui faisait la promotion du théâtre pour attirer des personnes.
Tu parles de plaisir religieux : tu peux définir ce que c’est ? Depuis 60 ans, je n’ai jamais eu de plaisir en assistant à des cérémonies religieuses, apparemment le Saint-Esprit non plus.
Bonjour Marc,
Pour moi, la notion de plaisir dans la religion ou dans la foi est fortement teintée de ce qu’en disent et en montrent la vie de Jésus, de Pierre, de Paul et des premiers disciples. C’est normal, nous lisons la Bible et elle est notre phare. Elle influence notre recherche, je ne t’apprends rien. Et ces exemples parlent bien davantage de sacrifice et de souffrance que de plaisir, proportionnellement parlant. On trouvera + de chrétiens étant heureux dans une petite réunion d’une petite église, que de chrétiens insatisfaits de l’ambiance, par exemple. Je caricature volontairement.
Pour donner un autre exemple, on peut dire aujourd’hui qu’une certaine pratique de la louange moderne relève d’une recherche (inconsciente) du plaisir religieux, parce que génératrice d’émotionnel agréable. J’ai pointé ce thème dans ma brochure « Pièges autour de la musique chrétienne », qui date un peu maintenant.
La place de la recherche de plaisir religieux tient au fait que la culture moderne dans laquelle nous sommes immergés repose sur la quête du mieux-être : le chrétien, lui aussi inconsciemment, cherche davantage à ce que sa foi, son église, soient des moyens d’être mieux, d’améliorer sa vie, que de trouver le chemin de l’obéissance des disciples, les anciens sentiers bibliques suivis par les héros de la (vraie) foi, qui intègre le domaine de la souffrance et qui repose sur un sacrifice personnel (et un renoncement au monde). Ce phénomène sociologique et religieux entérine également l’apparition du « beau » et son installation dans le paysage « spirituel » : chercher le beau (de belles églises), avec son pendant : le rejet de ce qui n’est pas brillant, le mépris de tout ce qui est d’apparence pauvre, qui n’a rien pour attirer les regards … L’humilité devient une sorte de péché, au nom du pragmatisme religieux.
Paul dit à Timothée en parlant des temps de la fin que « les hommes auront l’apparence de la piété … aimant les plaisirs plus que Dieu … » (2 Tim 3/4). Ce n’est pas une révélation qui concerne l’état du monde, dont la caractéristique principale est justement le péché et les plaisirs qu’on préfère à Dieu, mais c’est une prophétie qui concerne l’Église, qui devient noyautée et intoxiquée par la même quête que le monde, en la spiritualisant. Au point que la marchandisation de la louange n’étonne plus personne. On retrouve la même culture de la réussite dans l’Église que dans le monde : On a le sentiment que l’approbation divine augmente et que sa bénédiction est présente là où il y a du monde.
Un peu plus loin dans sa lettre à Timothée, Paul parle des croyants de la fin « qui ont la démangeaison d’entendre des choses agréables » : encore le plaisir. Dans ton commentaire tu dis que tu n’as jamais eu de plaisir en assistant à des cérémonies religieuses, et ça renvoie à un autre aspect du plaisir : ce qui fait du bien, c’est de se retrouver avec ceux qui cherchent le Seigneur. Ce qui fait du bien, c’est de donner plutôt que de recevoir. Paul parle du contentement qui accompagne une vie de piété (1 Tim. 6/6) , et qui fait de nous des chrétiens heureux partout.
Il existe donc un vrai plaisir spirituel à marcher avec le Seigneur d’une manière authentique. Le St Esprit produit une joie intérieure qui est consécutive à notre obéissance personnelle et notre consécration : « La joie de l’Éternel est notre force ». Pour le dire autrement : si un chrétien entre dans le secret de sa chambre et fait (ou renouvelle) alliance avec Dieu, et lui donne (ou redonne) entièrement son cœur et sa vie, et marche dans l’obéissance, dans la confiance, il vivra des expériences transformatrices. Dieu cherche de tels cœurs, de tels vases, pour les remplir. Et quand un tel vase se trouve dans une église, il se passe des choses, et si nous nous plaignons de l’état des églises, nous devrions aussi nous plaindre de l’état des cœurs, à commencer par le nôtre.
Comme dit le proverbe profane : plutôt que de maudire l’obscurité, allume une lumière.1/2
2/2
Témoignage personnel : Face à la sécheresse de mon propre cœur, face à mes frustrations spirituelles, c’est moi que je remets en question. Si je ne suis pas encore devenu ce que je devrais être, et si je suis encore ce que je ne devrais plus être, ce n’est ni de la faute de l’Église, ni de la faute des pasteurs, ni de la faute de Dieu. C’est moi.
La peur du sacrifice émane d’une citadelle intérieure qui produit une forme de désobéissance; le rejet de la souffrance atteste d’un manque de confiance, et ces choses ont quelque chose à voir avec la recherche ou la défense ou la protection de soi-même, et du plaisir. Nous sommes prêts à tout pour trouver une voie qui évite la croix, et la droiture de cœur que Dieu aime consiste à le reconnaître. C’est l’école de l’humilité.
Bonjour Jérome et Olivier,
Brett Mac Cracken lance effectivement un appel à revenir à une saine et solide doctrine et c’est fort louable, mais alors on peut se demander pourquoi il ne se positionne pas par rapport à la Gospel coalition, organisation à laquelle n’importe quelle église peut adhérer, le but étant de grandir en nombre et en influence dans la société.
Le Dr Timothée Keller a été un des signataires éminents de la “Déclaration de Manhattan” (2009), un document en faveur d’un” évangile “ réduit surtout à la justice sociale et une amélioration morale de la société. C’est un document œcuménique car il a également été signé par des personnalités anglicanes, catholiques et orthodoxes.
Cette idée de faire avancer le Royaume de Dieu par le témoignage de Christ dans chaque sphère de la société (la politique, l’art, la finance, les médias…) et qui se retrouve aussi dans le Kingdom Now , a été développée lors du Congrès pour l’Evangélisation en 1974 à Lausanne, sous l’impulsion de John Stott et de Billy Graham .On peut lire la définition de la responsabilité sociale du chrétien au paragraphe 5 de la déclaration finale du congrès : ” Nous affirmons que Dieu est à la fois le Créateur et le juge de tous les hommes. Nous devrions par conséquent désirer comme lui que la justice règne dans la société, que les hommes se réconcilient et qu’ils soient libérés de toutes les sortes d’oppressions…….chaque être humain devrait être respecté, servi et non exploité. …. nous affirmons que l’évangélisation et l’engagement socio-politique font tous deux parties de notre devoir chrétien. Tous les deux sont l’expression nécessaire de notre doctrine de Dieu et de l’homme, de l’amour du prochain et de l’obéissance à Jésus-Christ. Le message du salut implique aussi un message de jugement sur toute forme d’aliénation, d’oppression et de discrimination…. Lorsque les hommes acceptent Christ, ils entrent par la nouvelle naissance dans son Royaume et ils doivent rechercher, non seulement à refléter sa justice, mais encore à la répandre dans un monde injuste…”
C’est assez surprenant. Bien sûr, je ne dois pas me détourner de ceux qui souffrent, mais travailler à supprimer toute injustice sur terre, cela me laisse très dubitative….
Dans cette déclaration, il y a aussi un paragraphe sur la culture. Les églises doivent transformer la culture et l’embellir pour la plus grande gloire de Dieu.
Ce congrès a généré le Mouvement de Lausanne et ce mouvement est allé encore plus loin dans cette direction de justice sociale et de paix pour les pauvres et les opprimés dans un monde divisé et brisé. “L’Engagement du Cap” rédigé en 2010 en Afrique du Sud exhortent les églises à participer aux objectifs des institutions mondiales telles que l’ONU en adhérant au Défi Michée par exemple qui interpelle les gouvernements à agir avec justice et contre la pauvreté. Quelle illusion de croitre que les gouvernements soient préoccupés par la justice et de penser que les projets de l’ONU qui a rejeté Dieu et ses commandements soient réellement pour le bien des peuples !!!!
Dans cet “ Engagement du Cap “, on peut aussi lire dans le paragraphe” la vérité et les arts dans la mission “: “ Parce que nous portons l’image de Dieu, nous possédons le don de la créativité. L’art, sous ses nombreuses formes, fait partie intégrante de ce que nous faisons en tant qu’êtres humains ; il peut également refléter quelque chose de la beauté et de la vérité de Dieu. Les bons artistes sont des « diseurs de vérité », les arts constituent donc un moyen important pour dire la vérité de l’Évangile. Théâtre, danse, récits, musiques, images visuelles peuvent être des expressions tant de la réalité de notre vie brisée que de l’espoir centré sur l’Évangile qui dit que toutes choses seront renouvelées…”
Pas étonnant donc que dans les églises Cool, la musique, les spectacles, la créativité y aient une place prédominante !
Et le Dr Timothée Keller a été un des orateurs-clé de ce congrès au Cap.
Donc tout se tient, alors ce ne sont pas les jeunes qui sont les grands fautifs mais bien les serviteurs de Dieu qui se sont un peu égarés.
Pour remonter encore plus loin en arrière dans l’histoire, en 1966, lors d’une conférence des évangéliques en Angleterre un profond désaccord s’était installé entre John Stott et Martyn Lloyd-Jones. Ce dernier était pour une séparation claire et nette d’avec les libéraux et les autres dénominations chrétiennes mais non évangéliques tandis que John Stott pensait qu’une coopération avec tous sans compromis était possible dans le but d’influencer et d’amener à la conversion ceux qui dans ces milieux n’étaient pas nés de nouveau. Mais l’histoire montre que cette position de John Stott a été un glissement vers une reformulation de l’évangile. Donc à propos de John Stott et de Billy Graham, les initiateurs du mouvement de Lausanne, je peux recommander une brochure “Les églises évangéliques glissent-elles vers l’apostasie ?” éditée par CCBP 19 Avenue Louis Mazet et envoyée gratuitement à quiconque en fait la demande et qui retrace l’histoire du néo-évangélisme aux USA et en Europe. Ils ont tous deux joué un rôle clé dans la naissance du néo -évangélisme.
Bonjour Lilli,
merci pour tes commentaires, je me sens moins seul 😉
Je veux bien ta brochure, mais je pense que l’adresse n’est pas complète !
Bonsoir Olivier,
Ah, je n’avais pas remarqué que j’avais oublié de mentionner la ville dans l’adresse : CCBP 19 Avenue Louis Mazet 46500 GRAMAT. C’est une brochure écrite par des chrétiens cherchant à comprendre pourquoi les évangéliques sont sur une pente qui va les amener au final à l’apostasie et qui proposent un retour sans compromis vers » la foi qui a été transmise au sein une fois par toutes. »
L’heure est grave. Je viens de recevoir dans ma boite mail , une information envoyée aux chrétiens alsaciens. J’en copie une partie : » Chers frères et soeurs en Christ,
Nous vous transmettons ce message de la part de notre frère Michel C. JACKY, Réalisateur long métrage «Edahlion, le royaume orphelin»
Je me permet de vous contacter car avec mon équipe associative Trustwonder Production, constituée de chrétiens issues de différentes assemblées du Bas-rhin, nous allons présenter notre long-métrage médiéval fantastique inspiré du chef-d’oeuvre du genre Seigneur des Anneaux : «Edahlion, le royaume orphelin», lors d’une projection unique le 24 janvier 2023 à 19h15, au cinéma Vox de Strasbourg.
L’équipe s’est donné le défi de faire un film porteur d’un message chrétien qui interroge le spectateur sur sa relation au divin et son comportement quand tout semble aller mal, tant en réalisant le film avec les codes du genre aujourd’hui, afin que tous les publics puissent y trouver leur compte. »
De mieux en mieux : annoncer l’évangile en s’inspirant du Seigneur des anneaux !! Et évidemment , la plupart des gentils chrétiens alsaciens aimant le Seigneur de tout leur coeur mais anesthésiés par leurs leaders vont trouver cela fantastique !
Un petit « up » pour cet article de 2006. Etonnant non ?
https://lesarment.com/2006/01/attaquer-les-pasteurs/
… anesthésiés par leurs leaders..
J’ai reçu ça hier :
Mon peuple était un troupeau de brebis perdues; Leurs bergers les égaraient, les faisaient errer par les montagnes; Elles allaient des montagnes sur les collines, Oubliant leur bercail.
Jeremie 50:6
Bonjour Olivier,
Oui, cela est encourageant de savoir qu’on est sur la même longueur d’onde spirituelle même si on ne se connait pas personnellement. Je pense que Dieu cherche à rassembler tous ceux qui veulent se séparer de tout compromis. Le principe de la séparation de ce qui est impur est un principe fondamental dans la Maison de Dieu. “Israël était allé très loin dans l’infidélité lors de l’épisode du veau d’or. De nos jours, comme du temps d’Israël, Dieu lance un appel : A moi, ceux qui sont pour L’Eternel ! Alors une partie se sépare, tout en restant avec le peuple de Dieu, ayant une attitude et un témoignage différent. Ils seront comme les Lévites ceux qui auront le privilège de vivre le plus près de Lui et de lui rendre le plus précieux témoignage. Les Lévites étaient également chargés d’enseigner la Parole de Dieu aux enfants d’Israël. Ils étaient à la fois les docteurs de la loi et les prêtres du culte rendu à l’Eternel. C’est ce que Dieu a toujours voulu pour Son peuple dans son ensemble. Mais quand Il ne peut pas le faire, Il utilisera ceux qui, dans leur vie personnelle et dans leur vie communautaire, prendront une position nette et claire, même si cela peut leur coûter très cher.” Paul Vaiss
Il est vrai que les chrétiens deviennent flasques et mous absorbant tout ce qu’on leur enseigne sans réagir sous couvert d’amour fraternel. Récemment, il y avait la journée des églises Perspective d’Alsace et de Lorraine et j’ai visionné la rencontre filmée et envoyée à mon mari. Et il y avait Jacques Buchhold et son épouse qui ont présenté leur thèse en se fondant sur une exégèse biblique : Il n’y aura pas de nouveau ciel et de nouvelle terre dans l’éternité mais le ciel et la terre actuels seront juste renouvelés. Il a aussi dit que tout ce que les hommes auront fait de bon et de beau se retrouvera dans le futur éternel avec Dieu, certes en étant purifié. Ap21:26 Es 60 :5-11 L’après-midi, il y avait une table ronde sur ce sujet avec 3 jeunes face à Mr Buchhold et son épouse, mais aucun avis contradictoire n’a été présenté. Et la conclusion de tout cela a été que dans notre façon d’annoncer l’évangile “au lieu de dire à l’incroyant : t’es totalement nul, t’es pêcheur, tu n’y comprends rien, il vaut mieux faire comme l’ap Paul dans Ac14:17 qui disait : tu fais des choses extraordinaires (ton couple marche bien par exemple) mais à QUI le dois-tu ? “ . J’ai écrit à l’un des pasteurs présents que j’apprécie et il m’a répondu que l’on doit rester humble dans la compréhension de l’eschatologie (et cela est vrai, je le concède) et qu’il est dommage que je sois autant dans la confrontation.
Je vais actuellement dans une église Timothée où la vieille croix est encore prêchée. La mission Timothée n’est pas affiliée au CNEF. Le Seigneur est présent à chaque rencontre et Il nous fait voir Sa grandeur, nous nourrit, nous corrige. Sa Parole s’imprime dans nos cœurs. Seulement, là on se rend compte, comme l’a dit Jérôme, que c’est bien moi qui suis le problème. Je ne raisonne pas comme le Seigneur raisonne et mes envies ne sont pas alignées avec les siennes. Alors, le Seigneur a du travail avec moi, car pour me faire faire ce que je n’ai pas envie de faire, il faut qu’Il s’arme de persévérance. (C’est tout l’histoire de Jonas) …
J’ai trouvé un lieu sur internet pour lire la brochure en ligne, mais moi, je l’avais demandé par courrier.
https://mediathequechretienne.fr/les-eglises-evangeliques-glissent-elles-vers-lapostasie/
Bonsoir Lily
Cela fait plusieurs fois effectivement que je lis que vous faites partie d’une assemblée Timothée. Pourriez vous me parler de ces assemblées ? J’ai lu que c’était une initiative protestante… N’avez-vous pas rencontré de divergences par rapport à vos positions ?
Soyez bénie et merci par avance
Ps : Merci à Olivier et vous pour vos encouragements à rester centré sur la Parole. Courage chers amis.
Bonjour Jonathan,
Oui, je peux en parler en me basant sur leur site et sur ce que m’ont raconté des frères et sœurs. Un des fondateurs de la mission faisait des études à la faculté de Théologie de Vaux sur Seine. Et il s’était fait viré de la faculté avec d’autres amis parce qu’ils soulevaient trop d’objections par rapport à ce qu’on leur enseignait et qui n’étaient pas à leurs yeux conforme à l’enseignement de la Bible interprétée par la Bible. Ils ont ensuite été amenés à ouvrir une maison d’accueil à Anduze pour les personnes en difficultés, les écorchés par la vie. Ils y organisaient aussi des camps d’été.
“On leur offre, sans conditions, un repas, le coucher et une méditation de la Parole de Dieu. Peu à peu, des personnes se convertissent, repartent chez elles pour constituer des groupes de maison et demandent l’envoi de pasteurs. Une formation biblique est alors créée en collaboration avec la Mission Foi Évangile. Plusieurs églises naissent de ce travail, qui n’est pas le fruit d’une stratégie, mais simplement la réponse aux demandes et aux besoins là où ils se sont manifestés. Au fil des années, de nombreux cantiques sont composés, témoignant de l’importance accordée au ministère de la louange et de l’adoration durant les cultes, camps et colonies de vacances. À partir de 2005, sans que la Mission cherche un quelconque développement, des demandes de collaboration et de soutien affluent de pays étrangers tels que Madagascar, la Bulgarie, la Guinée Conakry et la Corée du Sud. (historique de la mission sur le site internet)
Les 4 caractéristiques de leur mission sont : -soulager la misère par l’offre d’un gite gratuit, -l’accent mis sur la Parole de Dieu prédominante dans l’accueil, -la prise en charge de la croissance des nouveaux convertis par un responsable formé par la mission. – leurs chants de louange et d’édification basés pour la plupart sur des textes bibliques (Avec des cris de joie)
Et on voit que c’est le Seigneur Lui-même qui développait leur mission puisqu’ils précisent bien qu’ils n’ont jamais élaboré eux-mêmes des stratégies de multiplications.
Histoire en raccourci de l’église où je vais depuis environ 2 ans : Des jeunes d’une assemblée mennonite de Sarrebourg ainsi que des jeunes issus de l’église protestante luthérienne sont allés à ces camps organisés dans la maison d’Anduze et se sont convertis. Par la suite il y a eu des mariages entre eux et cela a contribué à créer des liens forts entre eux. Le témoignage de ces conversions est mal vécu par certaines familles de l’église mennonite d’origine et de nouvelles rencontres s’organisent d’abord dans une ferme, puis dans un local à Sarrebourg et en 1999, un couple a ouvert sa maison à Mittelbronn et y a aménagé une grande salle pour les rencontres.
Autre fait marquant de la mission : En 1995, suite au drame de la secte de l’ordre temple solaire (suicide collectif des adeptes dans un village du Vercors), une commission d’enquête parlementaire avait été mise en place pour traquer les sectes. Les évangéliques de toutes dénominations avaient alors décidé de se regrouper pour former une coalition pour avoir plus de poids ensemble et ainsi éviter d’être inquiétés par les autorités et d’être considérés par elles comme étant des sectes. Mais un des frères responsables avait reçu ces versets d’Es8 :11-13″ Ainsi m’a parlé l’Éternel, quand sa main me saisit, et qu’il m’avertit de ne pas marcher dans la voie de ce peuple : N’appelez pas conjuration tout ce que ce peuple appelle conjuration ; Ne craignez pas ce qu’il craint, et ne soyez pas effrayés. C’est l’Éternel des armées que vous devez sanctifier, C’est lui que vous devez craindre et redouter. “ Jer17:5 “ Ainsi parle l’Éternel : Maudit soit l’homme qui se confie dans l’homme, Qui prend la chair pour son appui, Et qui détourne son cœur de l’Éternel !” Et ainsi, la mission a jugé que ce n’était pas juste de se regrouper sur la base de la peur des représailles de la part des autorités et elle a préféré compter sur le seul secours du Seigneur. D’autre part, ils ne voulaient pas non plus être liés par une alliance trop large qui risquerait de les entraîner dans des compromis. L’Eternel les avait saisis, les avait arrachés de ce monde et c’est l’Eternel qu’ils voulaient sanctifier dans leur cœur. 1Jn 4: “Celui qui est en vous est plus grand que celui qui est dans le monde.” C’était leur position spirituelle : Es8:16 “Scelle cette révélation parmi mes disciples.” C’est la révélation de Christ en eux qui les plaçait au-dessus du complot du gouvernement contre les cultes non conventionnels. Alors, ils ont été contrôlés sous toutes les coutures par des enquêteurs, mais ils ont juste prié et finalement ils n’ont pas été classifiés comme étant une secte. Et c’est aussi par cette décision de mettre leur foi en action sans s’appuyer sur des béquilles humaines, qu’ils ont été gardés de toute dérive et que leur sel n’a pas perdu sa saveur.
Non, je n’ai rien à leur reprocher. L’homme reste à sa juste place et c’est Christ qui est élevé. Il est Autre, Il est le Seul qui sois agréable à Dieu et Dieu ne voit rien de bon en dehors de Son Fils. Ainsi, le chemin qu’Il nous propose ne gratifiera jamais l’homme. Du coup, dans cette église, c’est impossible d’être dans une configuration d’animateurs et de consommateurs. Car seul Christ en nous a de la valeur, et tout notre amour fraternel ne vaut rien s’il n’est pas le fruit de l’action de l’Esprit en nous. Si nous restons attachés à Christ, nous sommes tous importants dans le Corps de Christ.
https://www.missiontimothee.fr/
Bonsoir Lily
Un grand merci pour votre exposé. Effectivement je ne peux que rendre grâce à Dieu pour ces frères et soeurs dévoués à leur Seigneur et à la Parole. Waouh j’aime entendre que les cantiques sont principalement tirés des écritures ! Ce devrait être systématique 😁
La mission la plus proche pour moi est sur Marseille. Qui sait si le Seigneur ne m’y conduira pas un jour par curiosité…
Soyez bénie chère soeur et salutations à toute votre assemblée.
Bonjour Lilli,
merci pour le lien, je l’avais trouvé également.
Pas facile en ce moment pour ceux qui aiment Jérusalem (l’Eglise) et « qui soupirent à cause des abominations qui s’y commettent » Ezéchiel 9:4
Mais Dieu est fidèle. Et je peux témoigner qu’à chaque fois que j’ai parlé pour confronter une fausse doctrine, ou de méchants agissements, il y a eu de l’opposition. Et qu’a chaque fois je suis revenu vers Dieu pour lui dire mon désarroi, mais aussi mes craintes de m’être égaré, d’avoir manqué d’Amouuuuur, chaque fois Il m’a donné un verset pour me relever.
Juste un exemple : j’ai eu un jour la « conviction » d’avoir méprisé mon pasteur. Je suis allé me repentir, la Bible ouverte devant moi. Et j’ai lu ceci :
Mais vous, vous vous êtes écartés de cette voie ; vous en avez fait broncher plusieurs par votre enseignement ; vous avez violé l’alliance de Lévi, dit l’Éternel des armées.
Et moi aussi, je vous ai rendus méprisables et abjects à tout le peuple, parce que vous ne gardez pas mes voies, et que vous avez égard à l’apparence des personnes en appliquant la loi.Malachie 2:8-9 (tout le chapitre est très parlant)
Alors certes ça ne cautionne pas mon mépris, mais ça l’explique peut-être un peu quand même.
Je crois qu’au final je regrette de ne pas avoir plus parlé, d’avoir été encore plus dans la confrontation, comme on te l’a reproché.. Pas facile de savoir quand parler, quand se taire.
Courage, le Seigneur est proche.
Olivier