L’Église et la tentation du pouvoir politique, par Jacques Ellul

À partir de sa victoire du pont Milvius, Constantin, fidèle à sa promesse, ayant reçu l’appui de l’Église, va la favoriser. Le christianisme catholique devient religion d’État, et il se produit un échange : l’église est investie d’un pouvoir politique et elle investit l’empereur d’un pouvoir religieux. Nous sommes ici dans la même perversion. Comment Jésus pourrait-il se manifester dans un pouvoir de domination et de contraintes ? Nous devons dire avec force qu’ici nous avons la perversion de la révélation par la participation à la politique, par la recherche d’un pouvoir. L’église s’est laissée séduire, envahir, dominer par la facilité de répandre l’Évangile avec une autre puissance que celle de Dieu et d’user de son influence pour rendre l’État aussi chrétien. Prodigieuse acceptation de la tentation que Jésus, lui, a refusée; quand Satan lui présente tous les royaumes de la Terre en lui disant qu’il les lui donne, Jésus refuse. Mais l’église va accepter. Ne sachant plus de qui elle les reçoit.

Il faut savoir qu’aujourd’hui, si, pour la même raison, Nous utilisons les moyens de puissance dans notre société en toute bonne conscience, c’est aussi du constantinisme !

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