Extrait d’un message audio retranscrit par le SARMENT (www.lesarment.com) du pasteur Luthérien Richard Wurmbrand, donné en Suisse en 1981. L’article est scindé en trois parties : « LE DIEU NINA », « LA CHOSE RÉELLE », et « IL A TENU SA PROMESSE ».
Les premiers chrétiens avaient un proverbe que je vous cite en préambule de mon message « qui voit un frère voit Dieu ».
Je vous invite à lire dans l’évangile de Jean, ch. 19 v. 17
« Et il sortit portant sa croix, [et s’en alla] au lieu appelé [lieu] du crâne, qui est appelé en hébreu Golgotha, où ils le crucifièrent, et deux autres avec lui, un de chaque côté, et Jésus au milieu. Et Pilate fit aussi un écriteau, et le plaça sur la croix; et il y était écrit: Jésus le Nazaréen, le roi des Juifs.
Plusieurs des Juifs donc lurent cet écriteau, parce que le lieu où Jésus fut crucifié était près de la ville; et il était écrit en hébreu, en grec, en latin. Les principaux sacrificateurs des Juifs donc dirent à Pilate: N’écris pas: Le roi des Juifs; mais que lui a dit: Je suis le roi des Juifs. Pilate répondit: Ce que j’ai écrit, je l’ai écrit ».
Quel est le nom de Dieu ?
J’ai été en prison, ma femme aussi a été en prison, en même temps que moi, mais dans une autre prison, et je ne l’ai pas vue pendant 14 ans. Elle raconte dans son livre « la femme du pasteur » qu’elle a réussi à amener au Sauveur une de ses gardiennes. Les gardiens et les gardiennes n’avaient pas le droit de parler beaucoup avec nous. Mais quelquefois, la curiosité les poussait à demander aux prisonniers diverses choses. Et profitant de ce fait, ma femme a parlé du Seigneur à une gardienne et l’a amenée à la foi, mais elle n’a pu lui enseigner qu’un très petit nombre de choses. On n’avait pas le temps, on était très surveillés et les gardiens étaient également surveillés par leurs supérieurs ; mais ma femme a pu lui dire quelques-uns des versets de la Bible les plus importants, et entre autres choses, elle lui a enseigné le Notre Père.
Un certain temps est passé, et cette gardienne a cherché à interroger ma femme, en lui disant : « moi, je ne suis pas un perroquet et si je dis quelque chose, je dois le comprendre. Vous m’avez enseigné une prière dans laquelle les mots sont « Notre Père qui est au cieux, que votre nom soit sanctifié » : eh bien, j’aimerais savoir quel est le nom de Dieu ? Quel est le nom de ce Père ? Moi je dois dire que Son nom soit sanctifié, mais je ne connais pas Son nom … quel est Son nom ? »
Ma femme n’a pas étudié la théologie, mais si on est vraiment croyant, on a le Saint-Esprit avec nous, et le Saint-Esprit, Lui, connaît toute la théologie ; alors le Saint-Esprit t’enseigne quoi répondre. Alors elle répondit à cette gardienne : « Dieu a tous les noms : Il est le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac, le Dieu de Jacob (Ex. 3/6), le Dieu d’Élie, de tous les personnages de la Bible. Il est aussi mon Dieu, le Dieu de Sabine, le Dieu de mon mari – le Dieu de Richard – et il est aussi le Dieu de Nina (le nom de la gardienne était Nina).
Et ma femme raconte qu’après cette conversation, à chaque fois qu’elle rencontrait cette jeune gardienne, cette dernière disait d’un visage éclairé : « Mon Dieu se nomme « le Dieu de Nina » ; et quand je dis la prière « Notre Père qui est au ciel, que votre nom soit sanctifié », je comprend aussi que cela veut signifier « que le nom du Dieu de Nina soit sanctifié », c’est-à-dire que moi je dois devenir sainte ».
Dans l’original de la Bible, les choses vont encore plus loin : dans notre Bible française, nous lisons que Dieu est « le Dieu de Abraham, le Dieu de Isaac, le Dieu de Jacob » mais en hébreu, ça n’existe pas. Pour Dieu, il y a le mot Elohé, et il est écrit « Elohé Abraham ». Pas le Dieu de Abraham, mais « le Dieu Abraham », « le Dieu Isaac », « le Dieu Jacob ». Et de même, dans le Nouveau Testament, en grec, il n’est pas écrit « le Dieu de Abraham », mais « Théos Abraham » (Mat. 22/32), le Dieu Abraham, le Dieu Isaac, le Dieu Jacob. Parce que Dieu s’identifie avec le croyant, avec le fidèle*. Quand Dieu parle du fidèle, il ne dit pas « lui » ou « elle », mais Il dit « MOI » !
Nous le voyons très bien dans la rencontre entre le Seigneur Jésus et Saül de Tarse, qui était un grand persécuteur. Jésus le rencontre sur le chemin de Damas, et Il lui dit « Saül, Saül, pourquoi ME persécutes-tu ? ». Saül aurait très bien pu répondre « ça doit être un malentendu. VOUS Jésus, je ne vous ai jamais persécuté. J’ai persécuté vos disciples, alors pourquoi me demandez-vous : pourquoi ME persécutes-tu ? Vous devriez me demander « Pourquoi persécutes-tu mes disciples ? ».
Or, nous savons que Jésus est Dieu, et Il sait toutes les choses en dehors de Lui … Mais Il ne saurait pas qu’Il y a une différence entre Lui et Ses disciples !
Quand ses disciples sont persécutés, Il ne dit pas « eux sont persécutés », mais Il dit « MOI je suis persécuté ».
Au jugement dernier, Il dira à ceux qui seront jugés : « MOI j’étais affamé, MOI j’ai eu soif, MOI j’étais en prison, et tu m’as aidé, ou : tu ne m’as pas aidé ».(Matthieu 25/35 à 3) Alors les méchants répondront « encore une fois, ça doit être un malentendu : moi j’ai vécu en Suisse, en 1981 ; en Suisse, en ce temps-là, toi Seigneur tu n’étais pas en prison, toi tu étais au ciel ! toi tu n’étais pas affamé, toi tu n’étais pas persécuté … comment me demande-tu pourquoi je ne t’ai pas aidé ? ». Et Jésus leur répondra : « MOI j’étais persécuté, car en 1981, le frère Nicolaï Frappof était déjà en prison depuis 26 ans, en Russie ; et le frère Paolaïtis était en prison depuis 34 ans. Et le frère Michel Herschöff était en prison depuis quarante-trois ans ». Et Jésus dira « MOI j’étais en prison, MOI j’étais affamé »…
Aujourd’hui Il ne fait pas de différence entre Lui et ses disciples. Il dit « Je suis le Dieu Abraham ; je partage toutes ses joies, je partage toutes ses souffrances, je partage toute sa vie, je m’identifie à lui ». Et ce Dieu était aussi le Dieu de l’ancienne gardienne communiste Nina, Il était le « Dieu Nina ».
* Parce que Dieu les considère comme Ses enfants :
« Mais à tous ceux qui l’ont reçu, il leur a donné le droit d’être enfants de Dieu » (Jean 1:12) et les rend participants de la nature divine : « par lesquelles il nous a donné les très-grandes et précieuses promesses, afin que par elles vous participiez de la nature divine ( 2 Pierre 1:4); c’est ainsi que le Seigneur Jésus-Christ invoque pour lui-même la justification scripturaire de sa divinité, même en tant que fils de l’Homme : « Moi j’ai dit: Vous êtes des dieux, et vous êtes tous fils du Très-haut » (Jean (10/34, citation du Psaume 82 v.6).