Quand tombent les têtes

Despotes, dictateurs à vie, tyrans et autres icônes politiques sulfureuses : ils ont fait une partie de l’actu en 2011, qui ne leur a pas été particulièrement favorable. Être débarassés dans la même année de Ben Laden et Kadhafi (Lybie), c’était déjà beaucoup … Il va manquer un grand vide ^^! Mais si on ajoute Ben Ali (Tunisie), Moubarak (Égypte), et Saleh (Yemen), on ne peut pas s’empêcher de dresser l’oreille. Quand les tyrans trébuchent et tombent – à l’unité – on a envie d’applaudir. Mais lorsqu’ils débarassent la scène politique (qu’ils occupent depuis 20, 30 ou 40 ans) par paquet de cinq, ça fleure presque le ménage en grand, et donne à la rubrique nécrologique des chefs d’états  quelque chose d’exceptionnel qui stimule l’analyse spirituelle. Même le tyran communiste Kim Jong Il (Corée du Nord) a tenu à participer, en inscrivant son nom à cette funeste liste de six têtes. À eux tous, ils sont vraisemblablement responsables de la mort de centaines de milliers de personnes, si ce n’est davantage… À l’heure où ces lignes sont publiées, le 31 décembre, certains se demandent si le président Assad (Syrie) sera le septième … Et bien sûr il n’aura échappé à personne que tout cela s’est produit exclusivement dans la zone arabe, marquant bien le caractère civilisationnel de la chose.

Répliques

Il est intéressant de noter que d’autres têtes sont tombées, mais bien sûr pas dans la même catégorie, puisque ces chutes supplémentaires ont été provoquées parla crise financière : en effet, six gouvernements, sur les 17 de la zone euro, ont été renversés – ou battus aux élections, en lien direct avec cette crise – durant l’année 2011.

Italie : après 17 ans de pouvoir, c’est la pression des marchés et une envolée des taux qui ont finalement eu raison du Premier ministre Silvio Berlusconi, le forçant à démissionner le 12 novembre. Grèce : le socialiste Georges Papandréou, au pouvoir depuis octobre 2009, a dû démissionner en novembre 2011. Espagne : la gauche espagnole a perdu le pouvoir le 20 novembre dernier. Exit José Luis Rodriguez Zapatero. Irlande : le Premier ministre Brian Cowen a été la première victime politique de la crise de la dette en Europe avec l’échec aux législatives de février de son parti, le Fianna Fail, qui dominait la vie politique irlandaise depuis 80 ans. Portugal : le Premier ministre José Socrates a démissionné en mars 2011 après le rejet par le parlement d’un quatrième programme d’austérité. Slovaquie : chute du gouvernement de centre-droit d’Iveta Radicova. Elle a perdu en octobre un vote parlementaire, qu’elle avait assimilé à une motion de confiance, sur le renforcement du Fonds de secours de la zone euro (FESF).

Quel regard spirituel poser sur ces évènements ?

Statistiquement, nous sommes à des niveaux de transformation assez exceptionnels. 2011 est une année révolutionnaire à de multiples égards. Le nombre de chutes et de renversements nous incite à voir dans ces évènements davantage que de simples coïncidences, ou même le cours normal des choses. Et lorsque nous sortons justement du cadre normal, nous sommes fondés à nous interroger spirituellement. Quelle est la force qui a fait céder les mains de fer des despotes qui tenaient à leur botte des peuples entiers depuis des décenies ? Quelle force secoue les nations, leurs économies, pour faire tomber des gouvernements entiers ?

La Bible parle de phénomènes qui agiteront les nations, en employant l’image des douleurs comparables à celles “d’une femme qui enfante”. Bien sûr nous savons que la création tout entière soupire et souffre les douleurs de l’enfantement[1] depuis le début des temps, depuis la chute. Mais nous savons également qu’un faisceau de prophéties parfaitement claires et explicites annoncent une déliquescence qui amènera au terme à toutes choses.

Chaque sphère du monde tel que nous le connaissons devra être atteinte, traversée, secouée, parce que dans cette vision d’une femme qui souffre les douleurs de l’enfantement, il y a un terme qui est fixé. Le monde qui a exclu le Créateur ne souffre pas simplement pour souffrir, mais parce qu’une fin est prévue. L’ensemble du système de ce monde est une Bête[2], elle-même constituée d’un ensemble de Bêtes. Et tout va vers un terme, parce que ce monde-là NE PEUT PAS subsister[3]. Lorsque vient le temps, rien ne peut contenir, rien ne peut empêcher le phénomène “des douleurs de la femme qui enfante” de s’accomplir. Les crises successives placent les nations sous tension, et apportent aux peuples une anxiété qui va croissant … puis se relâche pour un temps … et qui recommence, exactement comme dans un enfantement, en se succédant d’abord de manière espacée, pour se rapprocher de plus en plus. Telle est la vison que Jésus veut imprimer, d’une manière universelle (au-delà du cadre juif), dans l’esprit de ses disciples, de ceux qui s’attendent à Lui.

Luc 21/25, 26 : “Il y aura des signes dans le soleil, dans la lune et dans les étoiles. Et sur la terre, il y aura de l’angoisse chez les nations qui ne sauront que faire, au bruit de la mer et des flots, les hommes rendant l’âme de terreur dans l’attente de ce qui surviendra pour la terre; car les puissances des cieux seront ébranlées”.

Angoisse

Jésus annonce à ses disciples que les peuples et les nations seront éprouvés, à la fin, par un sentiment complexe, mais de plus en plus pesant : l’angoisse. Et nous sentons bien l’angoisse de l’avenir monter. Bien que les hommes cherchent à s’ancrer dans l’espoir de lendemains meilleurs, et dans un positivisme qui cherche à faire reculer l’échéance de la mort elle-même, l’évidence de la réalité s’impose de plus en plus. Cette angoisse est alimentée par un mal-être chronique, des langueurs héritées d’un siècle qui a été le plus traumatisant de tous, le poids des fardeaux (des charges), la simple difficulté de vivre le quotidien, la pauvreté à l’intérieur-même de sociétés consuméristes fondamentalement injustes, l’insécurité, les incertitudes face à l’avenir, les peurs … cette angoisse, qui fait son apparition sous la forme d’une dépression latente et généralisée, amènera les hommes jusqu’aux portes de la mort : parce qu’elle n’est pas seulement conjoncturelle, comme on voudrait le croire, mais qu’elle devient, en peu de générations, structurelle. La Bible dit que l’oppression a le pouvoir de rendre insensé, même le sage[4],mais, en même temps,nous devons nous attendre à ce quecette angoisse attire aussi à Christ beaucoup d’âmes fatiguées et chargées[5].

Beaucoup de chrétiens attendent un réveil opérant par un surcroît de lumière provenant de l’Église. Mais les prophéties bibliques semblent montrer le contraire, et c’est justement parce que l’amour du plus grand nombre refroidit[6], que l’apostasie se répand[7], et que la foi semble diparaître, que l’angoisse augmente avec des ténèbres spirituelles grandissantes. Et c’est cet état de fait qui aidera certains à se tourner vers Dieu, et poussera malheureusement d’autres à se cacher de lui[8].

C’est pourquoi nous devons être prêts, non seulement à prier pour que Dieu envoie des ouvriers, mais à Le supplier – verbe qui démontre une plus grande implication : non pas seulement des gens qui prient, mais de véritables intercesseurs – et à entrer nous-mêmes dans cette moisson qui n’aura jamais été aussi mûre[9]. Sans doute est-ce là une explication de la parabole des ouvriers de la onzième heure[10].

Pour faire des vainqueurs, il faut des combats

Personne ne peut aujourd’hui donner l’heure exacte sur l’horloge du temps divin. Nous avons des signes annoncés, et nous avons un esprit, régénéré par grâce[11], qui peut être éclairé par la lumière de Dieu. Que voyons-nous ? Sentinelle, où en est la nuit[12] ? Car c’est bien dans “la nuit” que s’orchestrent les derniers évènements du monde. Les choses entrent dans leur accomplissement au cœur d’une obscurité où la lisibilité est rendue plus difficile, dans la confusion, les crises, les angoisses, et ce curieux mélange d’espoir qui est chevillé à l’âme de tous les hommes (y compris de beaucoup de chrétiens) et qui berce la conscience : “Demain sera meilleur qu’aujourd’hui[13]…”

C’est pour cette raison que la vision d’une Fin est niée par les uns (ceux qui ne veulent pas de Dieu) et contestée par les autres (parfois des chrétiens, gagnés par une vision eschatologique erronée). Cette vision biblique et prophétique nous parle à la fois de la fin des temps et du commencement d’autres temps. Le terme fixé est un temps de jugement, et le prélude d’une dispensation nouvelle.

Comment percevons-nous ces choses en tant que chrétiens fréquentant des églises de plus en plus investies par le monde, parce qu’immergées en lui ? Nous avons l’immense privilège d’avoir reçu en héritage une Parole prophétique[14] qui non seulement nous averti, nous donnant de précieuses indications à l’avance, mais qui nous enseigne comment nous préparer – à nous séparer.

Le corps de Christ ne peut pas entrer en préparation aussi longtemps qu’il ne croit pas que le monde passera, au prétexte que Dieu y a placé son corps. C’est la séduction du Royaume maintenant[15], qui entraîne à remettre en question les grands thèmes de la Fin et qui contient les ferments des doctrines de Balaam et de Jézabel : remettre en question l’obligation de séparation d’avec le monde, la nécessité du rejet du monde et de tout ce qu’il contient[16].

C’est donc naturellement qu’on cultive alors des formes d’amitiés avec le monde, qu’on cherche des moyens spirituels de cohabitation en développant le royaume de Dieu dans des directions non antagonistes avec ce monde.

Mais lorsque la génération qui s’est forgée dans les grands conflits du 20è siècle (et qui a connu le réveil de Pentecôte, même dans ses miettes) sera complètement passée, alors la ruine morale s’accélerera et la lumière baissera encore davantage. Car ce qui retient[17] le déversement de l’immoralité, de l’installation de transgressions sociales majeures à grande échelle de la Parole de Dieu, c’est la digue constituée d’esprits formés dans l’âge précédent[18], au moyen de valeurs d’inspirations bibliques. Ces dernières sont désormais pour la plupart battues en brêche[19], il ne restera bientôt plus qu’à porter le coup de grâce. Le déferlement n’a pas encore eu lieu, mais nous sentons les pressions augmenter.

2 Thessaloniciens 2/3 et 8 : “Que personne ne vous séduise d’aucune manière; car il faut que l’apostasie soit arrivée auparavant, et qu’on ait vu paraître l’homme du péché, le fils de la perdition, l’adversaire qui s’élève au-dessus de tout ce qu’on appelle Dieu ou de ce qu’on adore, jusqu’à s’asseoir dans le temple de Dieu, se proclamant lui-même Dieu … Et alors paraîtra l’impie, que le Seigneur Jésus détruira par le souffle de sa bouche, et qu’il anéantira par l’éclat de son avènement”.

L’apostasie dont parle l’apôtre Paul aux chrétiens nés dans le premier réveil de Pentecôte est pour eux incompréhensible et totalement inconcevable. La description qui est faite dans plusieurs messages insistants (1 Timothée 4/1, 2 Timothée 3/1, 2 Pierre 3/3, Luc 18/8) nous interpelle sur une apostasie qui va irradier dans le social, le religieux et le spirituel, pour en chasser l’influence de l’Esprit qui s’y trouve.

Conclusion

Comment Dieu peut-Il faire retentir son appel à se détourner du chemin large et facile ? Comment peut-il communiquer à ses enfants le sentiment d’urgence à sortir des zones de confort chrétien ? L’amitié avec le monde (la non-guerre, le non-antagonisme, la non-dénonciation de ses œuvres) va devenir la pierre de touche du christianisme authentique.

Les divers évènements du monde auxquels nous sommes confrontés sont des signes pour les enfants de Dieu. Non des signes de peur, mais d’enseignements à se préparer : que celui qui se sanctifie, se sanctifie encore[20]. Tout comme le peuple était poussé à se préparer à la venue de l’Oint, du Messie, par une prédication de Jean-Baptiste qui était pressante, grave, forte, alarmante[21], nous sommes aujourd’hui les spectateurs des signes bibliques graves, forts et alarmants, s’accomplissant sous nos yeux. C’est la voix prphétique qu’il nous faut écouter et suivre, et non celle des faux prophètes terrestres et de la mentalité lénifiante du monde. Le temps nous est donc encore donné aujourd’hui pour investir dans les choses célestes et éternelles, nous investir nous-mêmes en elles, pour acheter de l’huile pour nos lampes, et de l’or éprouvé par le feu (c’est-à-dire une foi qui coûte quelque chose). Parce que la foi qui ne nous coûte rien, ne vaut rien.

Jérôme Prekel©Le Sarment2011
article en pdf (notes en bas de chaque page)politique 2011 final*

[1] Romains 8/22

[2] 1 Jean 5/19 : “Nous savons que … le monde entier est sous la puissance du malin”.

[3] 2 Pierre 3/10, 12 : “Le jour du Seigneur viendra comme un voleur; en ce jour, les cieux passeront avec fracas, les éléments embrasés se dissoudront, et la terre avec les oeuvres qu’elle renferme sera consumée … tandis que vous attendez et hâtez l’avènement du jour de Dieu, à cause duquel les cieux enflammés se dissoudront et les éléments embrasés se fondront!”

[4] Ecclésiaste 7/7

[5] Matthieu 11/28 : “Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et chargés, et je vous donnerai du repos”.

[6] Matthieu 24/12 : “et parce que l’iniquité prévaudra, l’amour de plusieurs sera refroidi”

[7] 1 Timothée 4/1 : “Mais l’Esprit dit expressément que, dans les derniers temps, quelques-uns abandonneront la foi, pour s’attacher à des esprits séducteurs et à des doctrines de démons…” et 2 Thessaloniciens 2/3 : “Que personne ne vous séduise d’aucune manière; car il faut que l’apostasie soit arrivée auparavant, et qu’on ait vu paraître l’homme du péché, le fils de la perdition”

[8] Apocalypse 6/15 à 17 :Les rois de la terre, les grands, les chefs militaires, les riches, les puissants, tous les esclaves et les hommes libres, se cachèrent dans les cavernes et dans les rochers des montagnes. Et ils disaient aux montagnes et aux rochers: Tombez sur nous, et cachez-nous devant la face de celui qui est assis sur le trône, et devant la colère de l’agneau; car le grand jour de sa colère est venu, et qui peut subsister?”

[9] Matthieu 9/37 :Alors il dit à ses disciples: La moisson est grande, mais il y a peu d’ouvriers. suppliez donc le Seigneur de la moisson, en sorte qu’il pousse des ouvriers dans sa moisson”.

[10] Matthieu 20/9

[11] 1 Pierre 1/23 : “vous avez été régénérés, non par une semence corruptible, mais par une semence incorruptible, par la parole vivante et permanente de Dieu”.

[12] Esaïe 21/11

[13] Esaïe 56/11 : “Tous, ils tournent leurs regards vers leur propre chemin, chacun vers son intérêt particulier, jusqu’au dernier. Venez disent-ils, je prendrai du vin, et buvons notre soûl de boissons fortes; et demain sera comme aujourd’hui, et encore bien supérieur”.

[14] 2 Pierre 1/19 : “Et nous tenons pour d’autant plus certaine la parole prophétique, à laquelle vous faites bien de prêter attention, comme à une lampe qui brille dans un lieu obscur, jusqu’à ce que le jour vienne à paraître et que l’étoile du matin se lève dans vos coeurs”

[15] http://sentinellenehemie.free.fr/wilkersondavidw14.html

[16] Galates 6/14  : “Mais qu’il ne m’arrive pas à moi de me glorifier, sinon en la croix de notre Seigneur Jésus Christ, par laquelle le monde m’est crucifié, et moi au monde”, Jacques 4/4  : “Adultères que vous êtes! ne savez-vous pas que l’amour du monde est inimitié contre Dieu? Celui donc qui veut être ami du monde se rend ennemi de Dieu”, 1 Jean 2/15  : “N’aimez point le monde, ni les choses qui sont dans le monde. Si quelqu’un aime le monde, l’amour du Père n’est point en lui” .

[17] 2 Thessaloniciens 2/6, 7 : “Et maintenant vous savez ce qui le retient, afin qu’il ne paraisse qu’en son temps. Car le mystère de l’iniquité agit déjà; il faut seulement que celui qui le retient encore ait disparu.”

[18] Gouvernements, législateurs, philosophes, acteurs économiques et culturels, représentants de la foi.

[19] Ces domaines essentiels ont été attaqués et parfois déjà ciconscrits pour en expulser le divin : Éthique médicale, clonages, avortements, homoparentalité, théorie des genres, bioéthique, fin de vie, institution du mariage, accessibilité de l’impureté, de la pornographie, banalisation de la violence…

[20] Apocalypse 22/11

[21] Luc 3/7 et 9 : “Il disait donc à ceux qui venaient en foule pour être baptisés par lui: Races de vipères, qui vous a appris à fuir la colère à venir?… Déjà même la cognée est mise à la racine des arbres: tout arbre donc qui ne produit pas de bons fruits sera coupé et jeté au feu”.

Leave a reply:

Your email address will not be published.

Site Footer