L’erreur chrétienne islamophobe- article complet

Pourquoi le chrétien doit renoncer à l’islamophobie

couvislamophobie : peur de l’islam, qui entraîne par extension la peur et le rejet des personnes de confession musulmane. Le partage et la communication de cette peur donne naissance à une idéologie de masse. Islamophobie chrétienne : peur religieuse, déguisée en analyse spirituelle, elle-même inspirée par un leurre eschatologique.

 

PRÉAMBULE

La prise de position qui suit ne conteste pas qu’il existe un problème de société, de politique, de culture et de religion, en relation avec l’islam. Les actes de violence, de terrorisme — qu’ils s’exercent à l’extérieur ou à l’intérieur de la communauté musulmane — sont tous condamnables, ainsi que toute forme d’antisémitisme. Cet article n’a pas la prétention d’apporter des réponses au problème posé sur le plan sociologique, ou politique, mais d’attirer l’attention sur le phénomène de l’islamophobie (qui n’est pas une réponse digne de ceux qui professent la foi), et qui se répand de plus en plus, avec parfois une bienveillante absolution de certains responsables chrétiens. Le présent propos cherchera à rendre sa place à une considération biblique et spirituelle de cette question.

INTRODUCTION

Beaucoup de chrétiens bien intentionnés nourrissent une vision du monde au cœur duquel l’islam est devenu le principal danger de nos sociétés modernes. Les églises organisent des séminaires et des formations sur le sujet : l’islam est identifié comme le grand défi chrétien du 21è siècle. C’est une vraie question, qui sensibilise un grand nombre de chrétiens et qui les pousse à se nourrir d’infos et de nouvelles qui sont souvent de qualités inégales. Et une bonne partie d’entre eux a glissé dans un comportement islamophobe (voir l’exemple proposé en fin d’article, Annexe 2). Je crois que nous pouvons dire ici que ceux qui ont la responsabilité d’enseigner, d’avertir, et de conduire se sont parfois laissés dépasser par le sujet, laissant glisser leurs communautés dans le sens du courant évangélique : après tout, si une “légère” islamophobie peut contribuer à recréer une unité des troupes autour d’un thème mobilisateur, pourquoi pas ?

C’est dans la société des médias que l’idée d’une menace de l’islam à été semée il y a moins de dix ans, une idée qui a germé, et qui a produit sa plante : une sorte de doctrine. L’islam pose un certain nombre de problèmes aux sociétés dans lesquelles il se développe, mais également sur le terrain religieux/spirituel. Il y a deux fronts, qui sont alimentés par l’ultra-violence des actes terroristes.

La montée de l’islam pose beaucoup de questions, et le Corps des chrétiens doit y apporter une réponse, mais cette réponse ne doit RIEN avoir avec l’islamophobie. C’est une doctrine qui a cours dans le Monde, mais qui pour les chrétiens doit être identifiée comme une fausse doctrine.

Les fausses doctrines ne sont pas semées en tant que fausses doctrines. Sinon nous les rejetterions d’emblée. Il est nécessaire qu’elles soient compatibles avec une certaine vision chrétienne et qu’elles contiennent une ou plusieurs promesses qui font écho en nous, ou dans notre système. L’épouvantail de l’islam n’a pas seulement remplacé providentiellement l’épouvantail communiste dans les superproductions hollywoodiennes. Il a également acquis ce statut sur le plan politique et sur le plan religieux. Le Monde a besoin d’une menace, ou plutôt : de l’incarnation d’une menace.

D’OÙ VIENT L’ISLAMOPHOBIE MODERNE ?

L’islamophobie est un outil de propagande qui distille le dosage nécessaire à la manipulation de l’inconscient collectif : une mesure de vérité, une mesure de mensonge, une mesure de peur. C’est le principe de la séduction, de la fausse doctrine, de cette petite graine qui est semée dans nos pensées, dans l’église, dans la société. Le vrai + le faux + la menace. C’est d’ailleurs les mêmes éléments qui étaient (et qui sont toujours) en action au cœur du dispositif antisémite, comme nous le verrons dans un des chapitres suivants («parallèles troublants»). Le plus étonnant, c’est que les islamophobes chrétiens sont la plupart du temps de grands combattants de l’antisémitisme.

Lorsqu’on présente des objections pertinentes à l’argumentaire islamophobe, il oppose tout simplement et invariablement la mesure de la vérité qu’il contient, mêlée à certaines exagérations. Des chiffres, des statistiques auxquelles ont fait dire un peu ce qu’on veut, des réalités aussi, mais qui sont incomplètes. On montre ce qu’il faut, et on cache le reste. L’islamophobe conteste presque systématiquement les versions officielles, qui ne reflètent jamais, selon lui, la réalité de la situation. Et toute personne contestant sa vision est bien sûr identifiée comme non objective, manipulée voire manipulante. L’islamophobe «achète» tout ce qui corrobore sa thèse, et toutes les choses anxiogènes que les médias véhiculent à ce propos.

« Depuis dix ans, on laisse le discours islamophobe devenir légitime. On l’entend aujourd’hui sur les grandes chaînes de télévision. La terminologie utilisée en France évoque sans cesse, à des degrés divers, l’invasion, la colonisation, etc. A partir du moment où on suggère sans arrêt aux gens qu’ils sont envahis, il est logique qu’au bout d’un moment, cela arme certaines personnes. C’est une idéologie de masse qui imprègne lentement la société. L’argumentaire islamophobe est né à la marge, dans l’extrême droite radicale, et s’est diffusé dans la société française. Les guerres en ex-Yougoslavie ont marqué un tournant, avec les premières diffusions de l’idée que l’Europe est en cours d’islamisation. Y compris dans les hauts rangs de l’état-major français et dans une partie de la gauche laïque circulait l’idée que la Serbie était, au Kosovo, en train de défendre l’Europe contre l’islamisation». (Nicolas Lebourg, historien spécialiste de l’extrême droite).

Encore une fois il faut le répéter : il faut bien reconnaître que le développement de l’islam dans les sociétés occidentales, les bruits de guerres internes à cette religion (conflits chiites/sunnites), l’opacité de certains courants internes fondamentalistes (comme le salafisme), le recours à la violence contre les intérêts occidentaux (mouvements djihadistes), les persécutions chrétiennes dans certains pays, le terrorisme, ainsi que les véléités hégémoniques des extrêmes, ont de quoi nourrir une vision alarmiste de ce phénomène. Certaines choses sont hautement condamnables, et le fait qu’Israël soit seul face aux nations arabes (dont certaines veulent sa destruction) vient utilement attiser le raisonnement islamophobe-chrétien.

COMMENT GARDER SON ÉQUILIBRE ?

Il faut dépasser la lecture commune, émotionnelle et rapide de la question. Ne pas rester au premier niveau de lecture, où on se contente de tirer des conclusions logiques, d’une manière mécanique, du phénomène observé ici (l’islamophobie). Exemple : à partir du moment où les pays musulmans traversent une certaine instabilité politique, que les immigrations augmentent, que la démographie des famille musulmanes galope, et que les activistes extrémistes font parler d’eux, la rumeur se renforce et les médias exploitent un sujet qui est (très) vendeur. Le bruit devient une info, la peur aquiert le statut de réalité. Les perspectives sont interprétées comme dramatiques.

Il faut se souvenir que Jésus a annoncé que ce principe s’installerait dans la société des hommes sans Dieu : « les hommes rendront l’âme de terreur dans l’attente de ce qui surviendra pour la terre» (Luc 21/26). Le moteur de ce phénomène doit s’installer progressivement dans les sociétés, qui doivent l’accepter, l’intégrer, le consommer : c’est la peur. Pour l’islamophobe, celui qui n’a pas peur refuse la réalité. De plus, c’est un lâche.

Au second niveau de lecture, il est nécessaire d’effectuer un minimum de recherches et de contrôle de l’information, et de ne pas s’alimenter seulement aux sources liées à une cause (ou à une autre), car elles sont toxiques parce que partisanes, par définition. La nature de l’analyse peut alors évoluer, et on découvre des traces de manipulation. Mais l’objectivité reste hors de portée : seule une relativisation peut s’installer par rapport au traitement médiatique du sujet.

Au troisième niveau de lecture, le phénomène et ses informations sont examinés à la lumière des Écritures, et surtout de la révélation prophétique. Que dit l’eschatologie ? Les perspectives que semblent dessiner les circonstances peuvent-elles s’accorder avec la vision biblique ? Le conseil de Dieu doit être notre source, la révélation de l’Esprit notre nuée. Alors peuvent s’ouvrir des horizons prophétiques réels, et la réalité peut apparaître. Ces «niveaux» sont accessibles à chacun d’entre nous. Leur exploration nous appartient. Comme il nous appartient de nous contenter du domaine émotionnel, des bruits et des rumeurs.

Pour répondre à la question posée en titre de paragraphe, le chrétien est appelé a acheter de Dieu «un collyre pour oindre ses yeux», afin qu’il puisse VOIR. Ceux qui se contentent de s’alimenter à des sources islamophobes ne cherchent pas le collyre de Dieu, mais reçoivent celui du Monde, sur lequel règne le prince de ce monde. L’entrée dans la vision de Dieu ne se fait pas toute seule, et elle n’est pas sans prix. Il faut donc prendre conscience qu’il faut abandonner le ministère prophétique du perroquet, qui ne fait que répéter sans comprendre, qui diffuse et propage DANS LE CORPS des toxines spirituelles dangereuses[1].

LES REPROCHES, COMME L’ÉCHO D’AUTRES REPROCHES

Les reproches qui sont fait à l’islam sont bien connus : sa volonté de colonisation, de manipulation et son potentiel de déstabilisation. Son refus d’intégration : c’est une société dans la société, avec ses propres règles et ses logiques culturelles qu’elle refuse d’abandonner. Son pouvoir financier sous-jacent, qui lui vient des richissimes émirats, et qui alimente son économie, finance ses lieux de cultes, et favorise l’émergence de ses écoles religieuses partout dans le monde. Sa mentalité enfin, complètement différente de la nôtre. Sa menace, sa duplicité, sa volonté de contrôle du monde :

tous ces points pourraient figurer, à la virgule près, dans un discours du Maréchal Pétain, ou de quelqu’autre penseur de l’antisémitisme du XXème siècle (comme Joseph Goebbels), et qui a mené au désastre mondial que nous avons connu.

PARALLÈLES TROUBLANTS

L’observation qui précède, et qui va être développée dans ce paragraphe, n’est pas destinée à établir une quelconque comparaison déplacée entre l’antisémitisme et l’islamophobie, car leurs effets sont tout à fait incomparables. Mais ce sont leurs causes qui nous intéressent, et leurs principes de fonctionnement. Car il existe nombre de similarités[2] entre la judéophobie et islamophobie.

Par exemple, aujourd’hui, en 2013, la liberté d’expression et l’explosion médiatique d’internet a provoqué un foisonnement de blogs et de sites d’inégales valeurs. Les sites d’info LeMonde.fr[3] et Mediapart[4] ont recensé plusieurs centaines d’organes d’extrême-droite (réactionnaires, traditionalistes, identitaires, antisionistes, souverainistes …) qui alimentent la blogosphère d’extrême-droite islamophobe, parfois appelée également la fachosphère (voir liste en Annexe 1 à la fin de l’article). Généralement, l’islam y est considéré comme «la peste verte», ou «la vermine», dans une rhétorique que ne renieraient pas les idéologues nazis (qui parlaient en ces mêmes termes … des juifs). Il existe donc un dénominateur commun entre l’islamophobie et la judéophobie : des discours communs, une volonté commune, un esprit commun. C’est sur ce point que je veux attirer l’attention des chrétiens qui se laissent aller à une vision islamophobe.

Cette blogosphère islamophobe est très productive, et alimente la haine ambiante. Quelquefois on peut presque ressentir que c’est un peu comme si on donnait une bouche à la Bête, pour proférer de tels blasphèmes. Ils ne sont pas encore tournés directement contre Dieu, mais contre les hommes faits à son image. L’image de la Bête combat l’image de Dieu. Et nous sentons bien que tout ce qui prendra position contre elle sera persécuté.

Les hommes sans-Dieu sont ceux qui font de l’Homme la finalité, et ils n’ont pas d’autre sphère à conquérir (ou à protéger) que celle de la terre. Les hommes sans-Dieu, qui rejettent Dieu et Sa vision, Sa sagesse, Sa mentalité, Son royaume et Son Oint, sont l’image de la Bête. Elle projette sur eux son caractère, elle met en eux son esprit. Les hommes sans-Dieu n’ont pas de perspective, et ne connaissent pas de meilleur moyen de régler un problème que de faire disparaître le problème, lorsqu’il se présente. Pour eux, toute forme de mixité est à proscrire, car il faut conserver les identités culturelles, économiques et raciales pures. Chacun chez soi. C’est le pur produit de Babel, une certaine manière d’affirmer que finalement, Dieu a eu raison de fragmenter la fraternité humaine, alors que Dieu a aujourd’hui réuni toutes choses en Christ[5]. Et qu’il revient au chrétien de l’ANNONCER. Et de le vivre.

Les hommes sans-Dieu ne connaissent rien de meilleur que la guerre pour régler leurs problèmes : c’est souvent à ce détail qu’on les reconnaît. Les hommes sans-Dieu font ce qu’ils peuvent avec ce qu’ils sont : nous connaissons leurs œuvres, nous savons où elles conduisent.

C’est pour ces raisons que l’islamophobe et le judéophobe marchent main dans la main, unis PAR LE MÊME ADN à la même peur, sans le savoir vraiment, et qui produit en eux les mêmes effets. On les retrouve fréquentant la même fraternité fascisante, ne s’en défendant que mollement. Ce qui est le plus triste, c’est de trouver aujourd’hui des chrétiens pour adhérer à certaines de leurs thèses, et même d’épouser certaines de leurs visions. Peut-être parce que ça rétablit le bon vieux schéma de la peur de l’autre, plus simple à lire et à comprendre : la dénonciation d’une colonisation rampante, à laquelle on attribuera bientôt, comme jadis, la responsabilité des problèmes économiques du pays. Cette atmosphère n’est pas sans évoquer certains souvenirs :

Parallèle historique 1 : Durant les temps qui ont précédé la seconde guerre mondiale, dans l’élaboration du processus de déchaînement antisémite, certains évènements avant-coureurs étaient présents, tout comme ils le sont aujourd’hui : un nationalisme virulent était déployé dans les médias. Et un manque de vigilance des chrétiens. En 1920, les publications antisémites étaient légions dans la République de Weimar. C’étaient les blogs d’aujourd’hui ! on comptait plus de 100 associations nationalistes et antisémites. La plus importante d’entre elles était la Deutschvölkischer Schutz-und Trutzbund (DSTB), la Ligue allemande d’attaque et de défense, créée en 1919 (lisez les noms des blogs d’extrême-droite actuels en annexe 1). Des orateurs parfois renommés rivalisaient à désigner le juif comme le responsable de la crise terrible que l’Allemagne traversait. La population juive a fini par être perçue comme une menace : la première étape a consisté à faire monter la pression pour que les juifs partent (la moitié de la population juive a quitté l’Allemagne entre 1920 et le début de la guerre. En 1939, il ne restait que 200 000 juifs en Allemagne, sur les 525 000 que comptait le pays[6]). Ils ont été décrits comme des êtres nuisibles, une société dangereuse, à l’intérieur d’une économie vulnérable, assimilés à des parasites. On les a accusés de prendre le travail des allemands, de voler leur pain, de chercher à contrôler le pays, d’être les artisans de la défaite de 1918… la population avait faim, les tensions étaient exacerbées. Il circulait une masse de mensonges, auxquels la population prêtait une oreille complaisante. C’est au cœur de cette période trouble et difficile qu’on été publiés Les Protocoles des Sages de Sion qui ont connu un succès immédiat. 120 000 exemplaires en moins d’un an. Le livre a certainement beaucoup contribué à la propagation de la folie nazie sous le régime démocratique et libéral de la République de Weimar. C’était présenté comme une sorte de preuve (un faux, en fait), qui établissait que les juifs avaient bien prévu une stratégie manipulatoire de grande envergure pour dominer et pour supplanter. Un complot dévoilé de «la juiverie», ce qui a permis aux autorités de prendre des mesures graduelles de persécution et de rejet.

Parallèle historique 2 : En 2005 a été publié le livre de Bat Ye’or «Eurabia, Islam and Dhimmitude», dans lequel l’auteur dénonce un accord, ourdi selon elle entre certaines instances dirigeantes européennes et des pays arabes, visant à soumettre l’Europe au monde arabe afin de former une nouvelle entité appelée Eurabie. Cet accord, écrit-elle, aurait trouvé son origine dans le Dialogue Euro-Arabe mis en place à la fin du siècle dernier dans les instances européennes. Cette théorie est contestée par de multiples auteurs[7], entre-autres par le chercheur américain Jonathan Laurence, coauteur, avec Justin Vaïsse, d’un ouvrage sur la question. Selon ces chercheurs, le Dialogue Euro-Arabe avait essentiellement pour but d’assurer l’approvisionnement des états européens en hydrocarbures au lendemain du premier choc pétrolier. Cette thèse s’inscrit dans la ligne de pensée conspirationniste pure et dure, et elle sert de référence (tout comme le Protocole des Sages en leur temps) à tous les extrémismes de droite, d’extrême-droite islamophobes actuels. Comme le Protocole des Sages de Sion, la thèse Eurabia est une projection qui alimente les haines. Selon certains analystes, Bat Ye’or – nom de plume de Gisèle Littman-Orebi, d’origine juive égyptienne – fait partie des purs idéologues dont les travaux relèvent uniquement d’une volonté d’engager le monde dans une guerre de civilisation[8]. Sa thèse est en partie à l’origine du drame de la tuerie d’Oslo du 22 juillet 2011 (77 morts et 151 blessés); perpétré par Anders Behring Breivik. En effet, dans un manifeste de 1500 pages publié pour expliquer ses actes, l’auteur des attentats se réfère plusieurs dizaines de fois aux théories de Bat Ye’or, auxquelles il adhérait sans réserve. Anders Behring Breivik, chrétien protestant, y parle de sa révolte contre la colonisation islamique et l’islamisation de l’Europe occidentale. Breivik est un pur produit de l’idéologie islamophobe, dont Bat Ye’or est une des voix les plus influentes, une voix prophétique de mensonge. Elle prophétise des évènements qui ont entraîné Breivik  (et d’autres malheureusement) à se croire en état de légitime défense. Ce dernier a également été profondément influencé par un petit groupe de blogueurs américains et écrivains[9] qui ont mis en garde (disons plutôt alimenté un courant islamophobe de plus en plus anxiogène) depuis des années sur les différentes menaces que représente l’islam pour l’occident. Anders Breivik les a cités à de nombreuses reprises dans son manifeste justifiant son geste fou[10].

Les organes de presse d’extrême droite, quant à eux, ont saisi l’occasion pour plaider en faveur d’un renforcement de l’islamophobie, ce qui constituerait à leurs yeux le meilleur moyen d’éviter un nouvel oslo[11].

Cette attitude constitue une des étapes qui mènent quasiment inéluctablement vers le pire; un historien écrit : « Le phénomène génocidaire accompagne SYSTÉMATIQUEMENT l’affirmation de la souveraineté nationale lorsque cette dernière provoque la mise à l’écart puis de la stigmatisation de la minorité qui est très vite soupçonnée de COMPLOT [12]  ».

Les sociologues observent que la stigmatisation d’une minorité provoque inévitablement de sa part un réflexe de rétractation, de méfiance, d’isolement, qui va nourrir et amplifier la mise à l’écart. Dans le fonctionnement social, la méfiance appelle la méfiance, la haine appelle la haine, la violence appelle la violence. Les soupçons de diverses intentions malfaisantes, de complot économique, culturel, religieux ou politique, va alimenter à son tour un rejet réciproque. Et le chemin de la haine et de la guerre est ouvert, jalonné par toutes les «preuves» que les extrêmes y ont semé, grâce aux extrêmes.

QUELS SONT LES VRAIS DÉFIS DU CHRISTIANISME ?

L’Islam est-il le défi du christianisme du XXIè siècle ? Est-ce scripturairement plausible ? Pouvons-nous fonder bibliquement et prophétiquement une telle assertion ?

N’est-ce pas plutôt que l’Islam est un défi pour nos sociétés occidentales post-modernes ? Pour ce qu’il est convenu d’appeler aujourd’hui «la culture chrétienne» c’est-à-dire les lambeaux du christianisme véritable ? La question qui se pose n’est-elle pas simplement celle de l’avenir de sa religion face à la montée de celle du voisin ? Le terrain spirituel a été perdu, et les sociétés chrétiennes (ou anciennement christianisées) ont perdu leur identité : nous sommes entrés dans le temps où «les hommes n’ont plus que l’apparence de la piété, tout en ayant RENIÉ ce qui en faisait la force» (2 Tim. 3/5). C’est la description d’une apostasie de société, qui précède (ou accompagne) celle du corps des croyants, de l’Église. Ce qui n’empêche pas cette société-là de se revendiquer des valeurs du christianisme, dans son «combat» contre l’islam. C’est le cas des extrémistes comme Anders Breivik : de bons «chrétiens» qui évoluent à la droite de la droite, chauffés à blanc par une idéologie qui nourrit les plus bas instincts, et les rend prêts à tout pour repousser l’invasion. Ils sont un peu comme ceux qui portaient sur leurs ceinturons l’inscription « gott mit uns » (Dieu est avec nous), tout en étant les rouages d’une machine diabolique. C’est le «chrétien» culturel/religieux du niveau zéro, qui n’est pas à une contradiction près. Il travaille à sa petite guerre de religion en toute bonne conscience, zélé à son niveau, les mêmes ingrédients que ceux qui étaient utilisés par le pape Urbain 2 pour appeler aux armes l’ensemble de la chrétienté afin de délivrer Jérusalem des arabes.

Les manifestations islamophobes se multiplient, dans la société et dans les communautés chrétiennes, éclatant récemment jusqu’à Rome, en plein Synode, où le cardinal Turkson[13] (qui figurait sur la liste des papabiles) a diffusé une vidéo de propagande inspirée des théories d’extrême droite dites « d’Eurabia ».

Après tant de souffrances des peuples à cause des manipulations de la haine, et alors que nous commençons le 21è siècle, on retrouve encore et toujours ces mêmes vieux ferments, tellement usés mais tellement bien recyclés. Et tellement fonctionnels !

Le chrétien islamophobe rétorque : Mais l’islam n’a-t-il pas pour projet de conquérir le monde ? Hypocrite ! Et toi, tu n’espères pas que ta religion s’imposera dans le monde ? Et même que le monde s’en portera mieux ? Comme le musulman, tu penses que ta religion amènera la paix… Tu as porté la croix sur tous les continents, transformant parfois bon nombre de peuplades en singes religieux … et tu as rendu esclaves des âmes d’hommes en trafiquant d’eux. Ce n’était pas la vision de l’évangile de Jésus, et de Paul.

Les reproches protectionnistes sont parfaitement interchangeables entre le christianisme et l’islam (et même le judaïsme).

Les musulmans ne respectent pas vraiment les enseignements de leur livre saint ? Comme les chrétiens culturels ou religieux. Les musulmans réfléchissent à des stratégies d’islamisation de masse ? Comme les chrétiens culturels et religieux. Les musulmans aspirent à établir une société musulmane ? Les chrétiens religieux y travaillent depuis bien plus longtemps. Les musulmans comptent dans leurs rangs une proportion importante de violents qui sont prêts à tuer pour la cause de leur religion ? oui … et les chrétiens ne sont pas en reste, malheureusement. Leur histoire est plus ancienne, c’est toute la différence.

UNE AUTRE VISION DU MONDE

Entre les mains de quelle entité se trouve le monde ? Dieu ou satan ? Le chrétien devrait connaître cette réponse, et c’est à cette réponse qu’il doit se différencier de tous les analystes, et tous les divers spécialistes de la question (ici : de la montée de l’islam et de son rôle sur l’échiquier actuel et à venir). Si le chrétien répond : «c’est Dieu qui est souverain sur toutes choses», alors il est au bénéfice d’une certaine distance par rapport aux évènements, à l’immédiateté et aux influences alarmistes eschatologiques — y compris celle du sionisme évangélique. Parce que le centre de gravité de sa vision est dans les Écritures. Et si le chrétien répond «c’est satan qui est le prince de ce monde», alors il est amené à considérer que «les armes de notre guerre ne sont pas charnelles, mais spirituelles» (2 cor. 10/4) et que le monde dans son entier «est sous la puissance du malin» (1 Jn 5/19). Ce sont des paramètres de compréhension qui sont déterminants. Ensemble, ils constituent  une invitation à se tenir sur le terrain de l’Esprit : pour comprendre correctement les choses qui se produisent, et pour agir en conséquence.

Mais on remarque  aujourd’hui l’apparition d’un comportement chrétien qui privilégie le réalisme des circonstances plutôt que l’esprit et la vision des Écritures. Dans le sujet qui nous occupe ici (la position chrétienne face à l’islam et face au musulman), ce christianisme est davantage influencé par les choses qui se voient, que par les choses qui ne se voient pas. Il est donc normal qu’il soit sanctionné par un déséquilibre spirituel. Cette attitude pousse à prêter une oreille complaisante à toutes sortes de discours, de projections, qui sont parfois inspirés (en tout ou en partie) par des influences xénophobes, racistes et de haineuses, regroupées dans le vocable «islamophobie».

Les analyses islamophobes sont basées sur des observations et des statistiques qui se prétendent objectives, mais que personne ne vérifie vraiment. Parce que pour beaucoup aujourd’hui, il suffit qu’on entende une chose dans les médias, ou de la bouche d’un penseur de l’actu, pour que ce soit vrai. On construit davantage son opinion au moyen des briques de la propagande que par les pierres vivantes de la vérité. C’est le stade de la manipulation idéologique.

Et si aucune réaction spirituellement saine n’intervient (un retour aux fondamentaux de la Parole de Dieu), alors la séduction peut s’installer. Et lorsque sera venu le stade suivant, c’est-à-dire celui de la manipulation de masse, alors les réactions seront anésthésiées : «Plus le mensonge est gros, plus le peuple le croit» (attribué à Goebbels).

En adhérant aujourd’hui aux thèses qui remettent à l’ordre du jour une mentalité de «croisés de l’occident» (en opposants les blocs religieux), les chrétiens piégés par une considération émotionnelle du sujet deviennent complices d’un dispositif dans lequel la haine occupe une place centrale.

Comme par exemple en admettant et en propageant l’assimilation de l’islam au nazisme (dite «nazislamisme»).

Cette comparaison très récente fleurit abondamment sur les sites d’extrême-droite, et on la trouve au cœur de certaines proses ultra-violentes : « la barbarie nazie qui gangrène la Tunisie et l’Egypte» (sur le site Dreuz.info[14] (souvent cité par les chrétiens), site qui, sous couvert d’une analyse éclairée qui peut passer pour compatible avec la Bible, distille un enseignement indirect qui souille ceux qui l’écoutent, un peu à la manière de ceux qui écoutaient une fausse voix prophétique à Thyatire[15]). Cette comparaison, qui se répand comme une mauvaise odeur, entraîne à considérer qu’il faut empêcher la marée de l’islam de monter, certains estimant même, comme à son heure Anders Breivik, qu’il faut agir par la violence. De là à envisager le meurtre, il n’y a qu’un pas (en tous cas, c’est ce que dit Jésus[16]). On peut même entendre des chrétiens évoquer ouvertement l’éventualité de «prendre les armes», adoptant des postures de résistants face à l’oppresseur nazi, tout en restant prudemment à l’abri derrière le masque de l’anonymat. C’est un aveuglement. Pourquoi ?

– PREMIÈREMENT parce que tout ce qui nous conduit à nourrir une vision de haine, fut-ce à l’égard de nos ennemis, est d’influence antichrist. De même, tout ce qui nous pousse à maudire l’autre trahit son origine impure. Car lorsque le chrétien qualifie la religion de son voisin de «nazislamisme», et traite le musulman de «peste brune», il l’insulte, il le maudit. Jésus enseigne : «bénissez ! ne maudissez pas» (Rom. 12/14, Mat. 5/44).

– DEUXIÈMEMENT parce que l’islam n’est pas, aujourd’hui, dans notre société ni même en Europe, en situation de prendre le pouvoir, à quelque niveau que ce soit. Ni aujourd’hui, ni demain. L’évolution des choses dans leur ensemble pose certes un vrai problème de société, un problème politique, un problème socio-culturel, religieux et spirituel, qui n’est pas géré de la même façon partout. Mais ceux qui font peur à la population en scénarisant une Europe aux mains des islamistes (on note déjà ici l’emploi du mot islamiste, beaucoup plus anxiogène que le mot musulman – cette habitude se généralise de plus en plus) sont les mêmes que ceux qui prédisaient en 2008 la chute du système monétaire international.

– TROISIÈMEMENT parce que l’islam n’est pas non plus en situation de submerger l’Europe par une vague démographique. La démographie des musulmans, présentée comme galopante, est un des arguments les plus employés de l’islamophobie.

Selon une étude publiée en 2011 par l’institut américain Pew Research Center intitulée «Le futur de la population musulmane globale», la population de religion musulmane devrait continuer à s’accroître dans le monde, pour atteindre 26,4 % de la population mondiale en 2030, pour 23,4 % aujourd’hui, mais qu’elle a déjà commencé à ralentir sa progression. «C’est le principal résultat de l’étude, explique Brian J. Grim, le chercheur qui a coordonné toutes les données nationales. Cette population a en effet quelques décades de retard dans sa transition vers une fécondité moindre.»

L’institut américain, qui produit une foule d’études statistiques sur de multiples sujets, a travaillé avec 232 pays et territoires en rassemblant les données les plus fiables possibles. Pour la France, il s’est appuyé sur l’enquête «Trajectoires et origines», publiée par l’Ined-Insee en 2008[17]. Cette étude est souvent citée dans la propagande islamophobe, mais toujours dans ses portions anxiogènes. C’est un bel exemple de manipulation, et de dissimulation des parties de la vérité qui n’arrangent pas les idéologues de la «nazislamisation».

– QUATRIÈMEMENT parce que si l’islam représente incontestablement une montée dans nos sociétés, c’est peut-être parce que DIEU le permet. Ici, c’est à une vision spirituelle que le chrétien est invité, une vision qui est totalement FERMÉE pour les analystes pourtant éclairés du «problème» de l’islam en occident. Ceux parmi les chrétiens qui considèrent l’étranger comme une menace parce que ce dernier grandit en puissance et en influence devraient relire leur Bible : « … si tu n’obéis point à la voix de l’Eternel ton Dieu, pour prendre garde de faire tous ses commandements et ses statuts que je te prescris aujourd’hui, il arrivera que toutes ces malédictions viendront sur toi, et t’atteindront … tu seras un sujet d’étonnement, de railleries, et d’invectives parmi tous les peuples vers lesquels l’Eternel t’aura emmené … L’étranger qui est au milieu de toi, montera au dessus de toi bien haut, et tu descendras bien bas» (Deut 28/15, 37, 43). Et pourquoi Dieu envisage-t-il de prendre de telles mesures ? Pour humilier ceux qui, Le connaissant et ayant été placés par Lui dans la position de Le représenter, d’être un peuple de sacrificateurs de l’Éternel, une nation saint, L’ONT REJETÉ ou Le rejettent.

Quel est donc le piège aujourd’hui ? C’est de regarder monter en puissance l’étranger, et de tenter d’endiguer par la violence, le rejet et la guerre, alors que ces circonstances et ces moyens sont peut-être tout simplement un message de Dieu au christianisme et aux chrétiens. Cette vision entraînera fatalement une autre question ? Et si «l’étranger» augmentait vraiment, en nombre et en influence, au point de prendre le contrôle ? Et si Dieu permettait effectivement une persécution ?

Normalement, le chrétien connaît la réponse à cette question. Aucun d’entre nous ne souhaite être persécuté, pourtant nous savons tous combien la persécution pour la foi dynamise la foi et réveille le peuple de Dieu. Normalement, le chrétien ne devrait pas craindre la persécution, et le désert quelle représente, car Dieu se trouve dans ce désert. C’est à l’intérieur même de la fournaise que Daniel et ses amis ont rencontré Dieu, qui les y attendait. Cette pensée devrait être de nature à installer la paix dans le cœur du chrétien, à une profondeur telle que les vagues médiatiques ne devraient pas pouvoir la troubler.

LA RELANCE INLASSABLE DU PROCESSUS DE PLAIES

Le but de cet article n’est pas politique, mais on peut brièvement attirer l’attention de chacun sur un procédé vieux comme le monde : il existe une stratégie (non écrite, sinon dans les gènes de la nature de péché) : la violence engendre la violence (Eschyle). Favoriser l’antagonisme de blocs religieux donne toujours de très bons résultats, en matière de destruction de l’humanité. C’est une autre arme efficace de destruction massive. Chaque bloc étant doté d’extrêmes, on peut compter sur eux, presque mécaniquement, pour attiser les conflits, par la multiplication des provocations, qui génèrent une auto-alimentation du foyer d’infection. C’était bien le fond du calcul politique de Ben Laden, qui a su relancer ce mécanisme diabolique. Et nous trouvons cette INTENTION partout, dans cette sphère : lorsqu’on édite opportunément un film insultant mahomet, c’est pour relancer la haine. Lorsqu’un palestinien se fait sauter dans un bus, c’est pour réactiver le feu : «votre souffrance, c’est notre victoire», disent-ils. Et lorsqu’Ygal Amir assassine Isaac Rabin, en plein processus de paix, c’est pour tuer la paix, cette paix dont on ne veut pas. On préfère payer le prix de la guerre que payer le prix de la paix. Ces phénomènes ne sont fonctionnels que grâce aux extrêmes, se nourrissant des souffrances mutuelles, de l’escalade des désirs de vengeances, qui provoquent une soif de sang inextinguible. Ce chemin ne mène à aucun apaisement possible, même après la mort de tous ses ennemis.

L’islamophobie, en focalisant notre attention sur les discours belliqueux des fous de Dieu, et en attirant notre regard sur les gestes des fous, cherche à nous faire considérer que l’ensemble est fou et dangereux. C’est le résultat mécanique de cette stratégie.

UNE CONFUSION DE DANGERS

L’islam est une religion jeune, par rapport au judaïsme et au christianisme. L’ouverture de la plupart des grands pays musulmans depuis le printemps arabe (en 2010-2011) a été un moment très important sur l’échiquier des nations, moment qui, pour beaucoup, a été l’occasion de nourrir une vision alarmiste. Un certain nombre de «prophéties» ont été exprimées et un certain nombre de «prophètes» se sont manifestés. Et que s’est-il passé ? Rien de ce qui était annoncé. La partie n’est certes pas encore jouée, mais le tsunami islamiste ne s’est pas produit.

Pour l’instant, deux ans après les événèments du printemps arabe, nous n’avons toujours pas constaté la prise de pouvoir généralisée des islamistes. Pourquoi ? Parce que les sociétés arabes évoluent et vont encore évoluer, en dépit d’inévitables arrêts ou reculades. Parce que l’accès à la liberté, au développement, à la démocratie, au féminisme, à l’internet, à la vérité sur le monde, ont modifié et modifieront encore les équilibres en profondeur. Surtout l’accès à l’éducation :

Au sein des pays «à majorité musulmane», la fécondité était en moyenne à 4,3 enfants par femme dans les années 1990. Elle est aujourd’hui à 2,9 enfants par femme et devrait trouver une moyenne de 2,3 enfants par femme en 2030 (rejoignant le taux moyen de fécondité des femmes occidentales). Il apparaît notamment que dans les huit pays à majorité musulmane où les filles ne bénéficient que de quelques années de scolarisation, le taux de fécondité par femme (5 enfants) est plus du double que dans les neufs pays où les femmes profitent de la scolarisation la plus longue : elles ont alors 2,3 enfants en moyenne[18].

 

L’islam est en train de faire face à son plus grand défi : l’ouverture au monde. Le musulman entre dans le monde, et le monde entre lui aussi dans le musulman. La preuve finira par être faite que l’islamisme est lui aussi soluble dans ce développement et dans cette ouverture que plus personne ne peut arrêter. De même que le christianisme, l’islam va faire face à l’épreuve du consumérisme, dont certains pensent qu’elle pourrait bien être cette «vague de la tentation qui vient sur toute la terre habitée»[19], vague qui emporte toute maison, tout édifice qui n’est pas construit sur le roc. Le grand corps des croyants, la fameuse unité religieuse, existe aussi longtemps que les femmes subissent, que les jeunes se taisent et que les hommes ne vivent que pour la religion, avec un minimum d’instruction et de convoitises. Mais si la conscience personnelle s’éveille, si la soif de vivre prend le pas sur l’esprit de mort, alors le grand bloc se fragmente, et l’unité se fissure.

LA VÉRITABLE QUESTION CHRÉTIENNE

La véritable question chrétienne n’est pas de chercher à identifier les menaces qui entourent «le camp des saints », mais encore et toujours … d’offrir nos corps (et nos pensées) en sacrifice vivant, car nous ne nous appartenons pas, puisque nous avons été rachetés (1 Cor. 6/19).

Toutes les «sentinelles» qui pensent faire œuvre utile en nous annonçant la catastrophe du siècle, la menace ultime, la peste verte, sont aussi toxiques que celles qui sont revenues de Canaan en faisant fondre le cœur du peuple, et en détruisant la foi en Dieu (Deut. 1/28). Parce que l’enjeu tourne toujours autour de la foi, vise toujours la foi : «Nous sommes comme des sauterelles, ils sont comme des géants», voilà le message de l’islamophobe, comme un poisson dans son bocal : il voit le monde au travers d’une loupe grossissante. C’est pour cette raison que Jésus s’interroge : « Mais, quand le Fils de l’homme viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre? » (Luc 18/8). Parce que l’ennemi cherche à détruire la foi, en délogeant le chrétien de sa place dans les lieux célestes, pour l’entraîner, avec lui, dans les contingences terrestres. Dieu cherche, encore aujourd’hui, des Josué et des Caleb, par des prophètes à la petite semaine, qui vont chercher inspiration chez les penseurs qui évoluent parmi les sans-Dieu.

 

Il n’y a personne aujourd’hui, aucun chrétien digne de ce nom, qui, mourant à lui-même et offrant sa vie pour devenir un vrai disciple de Christ, pourrait alimenter la haine entre deux peuples ou deux religions. Personne. C’est l’enseignement de la Bible. Et c’est à genoux, dans la prière, le jeûne et l’intercession, que ces âmes se tiendraient dans la maison de Dieu, pour le salut des perdus. Mais beaucoup partent du principe que l’islam est une religion diabolique et que les musulmans représentent l’armée sur laquelle s’appuyera l’antichrist pour détruire Israël. Et c’est à ce titre qu’aujourd’hui, le chrétien islamophobe considère tout musulman comme perdu. C’est un aveuglement. Car le problème du christianisme ne vient pas de l’extérieur, mais de l’INTÉRIEUR. En effet, si le peuple de Dieu qui est sorti d’Égypte a péri dans le désert (la génération des hommes de guerre) ce n’est ni à cause des circonstances, ni à cause de leurs ennemis, mais c’est à cause de leur INCRÉDULITÉ[20] face à la Parole de Dieu.

De même, sachons nous souvenir que ce qui a mis un terme à la pratique du judaïsme traditionnel, et ce qui a détruit le temple, ce ne sont pas les romains, mais ce sont les juifs eux-mêmes. La Parole de Dieu du Deutéronome les rattrappait inexorablement. Et quand bien même un croyant averti de cette époque serait parvenu à comprendre, au moyen de la prophétie qui avait été donnée à Daniel, que Rome était une des Bêtes, en connaissant sa date d’émergence et ses points faibles, cela n’aurait rien changé à l’issue. Il n’y avait aucun appel à combattre contre la vague romaine, mais contre la vague de rébellion intérieure, contre le refus de la souveraineté de Dieu. Pour nous aujourd’hui, en Christ, nous devons entendre ce même message, afin de Lui accorder les droits qu’Il s’est acquis par le sang de la croix. Et ce message, cet appel de Dieu, parcourt les écrits prophétiques de presque toutes les époques. Il faut élever la vision.

Nous ne pourrions et nous ne devrions qu’avoir HONTE aujourd’hui du moindre appel chrétien, direct ou indirect, à l’islamophobie, parce que c’est une insulte aux enseignements de Jésus, que nous chantons et prêchons tous les dimanche. Le chrétien qui serait infecté par une vision islamophobe s’inscrira en contradiction avec les pensées qui étaient en Jésus-Christ. Il préfèrera une bonne croisade. Ça fait plus viril et c’est plus réaliste. Il préfèrera cultiver la rhétorique qui vient des égoûts du diable, des blogs antisémites et islamophobes, et se faire l’écho de mails inspirés par des sites d’extrêmes-droites nationalistes, plutôt que de la sagesse du conseil de la Parole de Dieu. Le chrétien islamophobe appellera à craindre et à combattre la «peste verte» alors que le psaume 91 encourage à ne pas la craindre, ni elle, ni aucune des pestes passées, présentes et à venir. C’est à cette sorte de fruit qu’on reconnaît l’inspiration de ceux qui nous enseignent.

CONCLUSION

Cet article n’a pas été écrit pour stigmatiser mais pour plaider en faveur d’un retour à une considération biblique de la question de l’islam. C’est également une demande pressante de SÉPARATION des sources corrompues.

«C’est pourquoi ainsi parle l’Eternel: Si tu te rattaches à moi, je te répondrai, et tu te tiendras devant moi; Si tu sépares ce qui est précieux de ce qui est vil, tu seras comme ma bouche» (Jérémie 15/19).

Que ceux qui croient en Jésus confirment sa parole, ou qu’ils s’enfoncent encore plus profondément dans son rejet et sa négation : « Que celui qui est injuste soit encore injuste, que celui qui est souillé se souille encore; et que le juste pratique encore la justice, et que celui qui est saint se sanctifie encore» (Apocalypse 22/11).

«Néanmoins, le solide fondement de Dieu reste debout, avec ces paroles qui lui servent de sceau: Le Seigneur connaît ceux qui lui appartiennent; et: Quiconque prononce le nom du Seigneur, qu’il s’éloigne de l’iniquité» (2 Tim. 2/19).

Jérôme Prekel©www.lesarment.com

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ANNEXE 1 – LISTE DE BLOGS ET SITES

Pour ceux qui seraient intéressés par les infos et articles qui considèrent l’islam comme «la peste verte» et qui prônent un monde sans islam, il est possible de visiter les sites suivants, dont on trouve la liste sur : http://unmondesansislam.wordpress.com/2012/09/01/le-web-resistant/

 

Le Taghouthttp://taghout.blogspot.frRiposte Laïque  –  http://ripostelaique.com

Résistance Républicaine  –  http://www.resistancerepublicaine.euVigilance halal, le halal dévoiléhttp://vigilancehallal.comGénération Identitaire – http://www.generation-identitaire.com

Jean Robin – http://www.tatamis.fr/sites/journalisme/article/article.php/id/111529

Vérités sur l’Islamhttp://www.mosci.info/pdf/verites_sur_islam.pdfRaymond Ibrahim  –  http://www.raymondibrahim.comBrisons le mythe – http://brisonslemythe.canalblog.com

Coranix  –  http://coranix.org   –   http://coranix.org/action/sita.htmCyber-résistance  –  http://webresistant.over-blog.comCyberDissidents  –  http://cyberdissidents.orgEx-musulmans  –  http://ex-musulmans.over-blog.comCampagne Boycott Islam  –  http://campagne-boycott.blogspot.frThe politically incorrect truthhttp://www.thereligionofpeace.comPoliticalislamhttp://www.politicalislam.com/tears/pages/tears-of-jihadEnquête & Débathttp://www.enquete-debat.fr/archives/maurice-vidalNo mosques at Ground Zerohttp://nomosquesatgroundzero.wordpress.comFranck Gaffneyhttp://muslimbrotherhoodinamerica.comToutes les Femmes du Monde contre l’islam http://www.facebook.com/ToutesLesFemmesDuMondeContreLIslamThérèse Zrihen-Dvirhttp://therese-zrihen-dvir.over-blog.comDes femmes contre l’islam : http://noislam.wordpress.comObservatoire de l’islamisation  –  http://www.islamisation.fr

Ben Ammar Salem  –  http://www.tunisie-news.com/artpublic/auteursAmpus-Casanova  –  http://www.ampus-casanova.comBivouac-ID  –  http://www.bivouac-id.com

Alain Jean-Mairet  –  http://www.ajm.ch/wordpressPoste de veille  – http://www.postedeveille.ca

Gérard Barzon  –  http://www.gerard-brazon.comPoint de Bascule  –  http://pointdebasculecanada.caEurope-Israël  –  http://www.europe-israel.org

Observatoire de la Christianophobiehttp://www.christianophobie.frChrétiens d’Orient  –  http://orient.chretien.free.frBloc identitaire  –  http://www.bloc-identitaire.com

L’Islam mine l’Europe  –  http://islamineurope.unblog.frNonali, association pour l’interdiction de l’islamhttp://www.nonali.orgSITAmnesty – http://sitamnesty.wordpress.com/about

Révoltes en Europe –  http://revoltes-en-europe.over-blog.comDreuz.info  –  http://www.dreuz.infoKacem El Ghazzali  –  http://atheistica.com

On peut ajouter à cette liste les sites et blogs souverainistes, nationalistes, se situant généralement idéologiquement à la droite de la droite (la première catégorie et la seconde sont compatibles, et on retrouve beaucoup de ces sites/blogs dans les deux catégories) :

http://fr.novopress.infowww.l-union-fait-la-force.info – www.francaisdefrance.wordpress.com – www.defrancisation.comwww.polemia.comwww.observatoiredeleurope.comwww.geostrategie.com (antisioniste) – www.egaliteetreconciliation.fr (antisioniste) – www.partiantisioniste.comwww.renouveaufrancais.com – ww.thomasjoly.fr

www.pn-vigilance.frwww.sentinelles-lappeldusixmai.blogspot.fr (collectif d’adhérents à l’UMP)

www.islamisme.fr, la voix de ICLA  International Civil Liberties Alliance – http://www.libertiesalliance.org (Déclaration de Bruxelles – Pour sauvegarder les libertés et les droits de l’Homme) – http://udcc.fr (Union Des Citoyens et Contribuables), Union indépendante dite apolitique, fondée par Alain Wagner, président de ICLA.

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Sources :

– The Myth of the Muslim Tide : Do Immigrants Threaten the West ? (Doug Saunders, Vintage 2012)

– Le mythe de l’islamisation, essai sur une obsession collective (Raphaël Liogier, Seuil)

http://blogs.mediapart.fr/edition/cent-paroles-d-aix-journal-local-alternatif/article/270213/lislamophobie-en-question-mediapart-et-ailleurs

– L’islam imaginaire. La construction médiatique de l’islamophobie en France 1975-2005 (2005), de Thomas Deltombe.

– Wikipedia

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ANNEXE 2 : EXEMPLE DE MANIPULATION

Je cite ici in extenso le contenu d’un mail qui circule actuellement et qui véhicule le poison toxique de l’islamophobie[21].

Début :

LE SILENCE DES PANTOUFLES EST PLUS DANGEREUX QUE LE BRUIT DES BOTTES …

Ce texte de Martin Niemöller (1892-1984) Un homme dont la famille faisait partie de l’aristocratie allemande, avant la seconde guerre mondiale, possédait un certain nombre de grandes usines et de propriétés. Quand on lui demandait combien d’allemands étaient de véritables nazis, il faisait une réponse qui peut guider notre attitude au regard du fanatisme. «Peu de gens sont de vrais nazis » disait-il, « mais nombreux sont ceux qui se réjouissent du retour de la fierté allemande, et encore plus nombreux ceux qui sont trop occupés pour y faire attention. J’étais l’un de ceux qui pensaient simplement que les nazis étaient une bande de cinglés. 

Aussi la majorité se contenta-t-elle de regarder et de laisser faire. Soudain, avant que nous ayons pu réaliser, ils nous possédaient, nous avions perdu toute liberté de manuvre et la fin du monde était arrivée. Ma famille perdit tout. Je terminai dans un camp de concentration et les alliés détruisirent mes usines. »

Aujourd’hui, des « experts » et des« têtes bien pensantes », ne cessent de nous répéter que l’Islam est la religion de la paix, et que la vaste majorité des musulmans ne désire que vivre en paix. Bien que cette affirmation gratuite puisse être vraie, elle est totalement infondée. 

C’est une baudruche dénuée de sens, destinée à nous réconforter, et, en quelque sorte, à diminuer le spectre du fanatisme qui envahit la Terre au nom de l’Islam. Le fait est que les fanatiques gouvernent l’Islam, actuellement. Ce sont les fanatiques qui paradent. 

Ce sont les fanatiques qui financent chacun des cinquante conflits armés de par le monde. Ce sont des fanatiques qui assassinent systématiquement les chrétiens ou des groupes tribaux à travers toute l’Afrique et mettent peu à peu la main sur le continent entier, à travers une vague islamique.  Ce sont les fanatiques qui posent des bombes, décapitent, massacrent ou commettent les crimes d’honneur. Ce sont les fanatiques qui prennent le contrôle des mosquées, l’une après l’autre. Ce sont les fanatiques qui prêchent avec zèle la lapidation et la pendaison des victimes de viol et des homosexuels.

La réalité, brutale et quantifiable, est que la «majorité pacifique », la « majorité silencieuse » y est étrangère et se terre. La Russie communiste était composée de Russes qui voulaient tout simplement vivre en paix, bien que les communistes russes aient été responsables du meurtre d’environ vingt millions de personnes. La majorité pacifique n’était pas concernée. L’immense population chinoise était, elle aussi, pacifique, mais les communistes chinois réussirent à tuer le nombre stupéfiant de soixante-dix millions de personnes. Le japonais moyen, avant la deuxième guerre mondiale, n’était pas un belliciste sadique. Le Japon, cependant, jalonna sa route, à travers l’Asie du sud-est, de meurtres et de carnages dans une orgie de tueries incluant l’abattage systématique de douze millions de civils chinois, tués, pour la plupart, à coups d’épée, de pelle ou de baïonnette. 

Et qui peut oublier le Rwanda qui s’effondra dans une boucherie. N’aurait-on pu dire que la majorité des Rwandais était pour « la Paix et l’Amour”. Les leçons de l’Histoire sont souvent incroyablement simples et brutales, cependant, malgré toutes nos facultés de raisonnement, nous passons souvent à côté des choses les plus élémentaires et les moins compliquées: les musulmans pacifiques sont devenus inconséquents par leur silence. 

Les musulmans pacifiques deviendront nos ennemis s’ils ne réagissent pas, parce que, comme mon ami allemand, ils s’éveilleront un jour pour constater qu’ils sont la proie des fanatiques et que la fin de leur monde aura commencé.

Les Allemands, les Japonais, les Chinois, les Russes, les Rwandais, les Serbes, les Albanais, les Afghans, les Irakiens, les Palestiniens, les Nigériens, les Algériens, tous amoureux de la Paix, et beaucoup d’autres peuples, sont morts parce que la majorité pacifique n’a pas réagi avant qu’il ne soit trop tard.  Quant à nous, qui contemplons tout cela, nous devons observer le seul groupe important pour notre mode de vie : les fanatiques. Enfin, au risque de choquer ceux qui doutent que le sujet soit sérieux et détruiront simplement ce message, sans le faire suivre, qu’ils sachent qu’ils contribueront à la passivité qui permettra l’expansion du problème. Aussi, détendez-vous un peu et propagez largement ce message! 

Espérons que des milliers de personnes, de par le monde, le liront, y réfléchiront et le feront suivre. «Quand ils sont venus chercher les communistes, je n’ai pas protesté parce que je ne suis pas communiste. Quand ils sont venus chercher les Juifs, je n’ai pas protesté parce que je ne suis pas Juif. Quand ils sont venus chercher les syndicalistes, je n’ai pas protesté parce que je ne suis pas syndicaliste. Quand ils sont venus chercher les catholiques, je n’ai pas protesté parce que je ne suis pas catholique. Et lorsqu’ils sont venus me chercher, il n’y avait plus personne pour protester. » Texte de Martin Niemöller (1892-1984), pasteur protestant arrêté en 1937 et envoyé au camp de concentration de Sachsenhausen. Il fut ensuite transféré en 1941 au camp de concentration de Dachau. Libéré du camp par la chute du régime nazi, en 1945.

 

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La manière dont ce texte est construit laisse penser que l’opinion exprimée ici est celle de Martin Niemöller, pasteur protestant allemand qui a été un résistant et qui a effectivement été emprisonné en camps de concentration. L’introduction parle de Martin Niemöller (et fait parler MN) et la conclusion utilise le célèbre poème de Niemöller, et qui a été écrit en captivité. Mais tout ce qui est écrit entre cette introduction et cette conclusion n’émane pas de Martin Niemöller, mais d’un bloggeur islamophobe qui communique sa vision toxique par tous les moyens (ici, un mail repris et multiplié par tous ceux et celles qui adhèrent à sa vision du monde).

Cette propagande islamophobe se trouve en abondance sur les sites et blogs d’extrême-droite, souverainistes et racistes. Ce qui est triste et affligeant, c’est que des chrétiens entrent dans cette spirale et deviennent à leur tour des rouages de cette communication. Ils applaudissent quand on compare l’islam au nazisme, comme dans ce mail nauséabond, mais ils oublient que l’antisémitisme a fonctionné EXACTEMENT sur le même principe de stigmatisation d’une population, pour EXACTEMENT les mêmes raisons.

Ne soyons pas si légers, si inconscients : celui qui sème le vent récolte la tempête et celui qui sème la haine, la division, ne connaît pas Dieu (1 Jean 4/8). Le message de l’Évangile n’a jamais supposé triompher en assujetissant l’autre, fut-il menaçant. Martin Niemöller était un pacifiste convaincu et il s’est dressé contre Hitler pour défendre justement cette vision biblique : «tu aimeras l’étranger » (Lev. 19/34) et «tu aimeras ton prochain comme toi-même» (Mat. 19/19) et «si vous aimez seulement ceux qui vous aiment, que faites-vous d’extraordinaire ?» (Mat. 5/46). Les armes du christianisme véritable sont celles de la lumière, pas des ténèbres (Rom. 13/12). Ceux qui brassent les peurs, haines, le rejets, ne servent pas Dieu, mais la cause de l’adversaire.

Non seulement les Écritures ne contiennent nulle trace, prophétique ou pas, d’un affrontement religieux dans la fin des temps, mais nous avons au contraire l’Histoire du Christianisme pour témoigner à charge contre cette vision.


[1] Les sages émettent des idées nouvelles, les sots les répandent. [Heinrich Heine]

[2] Le nom similarité est dérivé de l’adjectif similaire. On l’utilise pour désigner une ressemblance à peu près exacte entre deux choses ou deux personnes. Ce nom n’exprime pas une idée de parfaite ressemblance comme le nom similitude.

[3] http://www.lemonde.fr/politique/visuel/2012/12/26/carte-de-la-blogosphere-politique-2013_1809704_823448.html

[4] http://blogs.mediapart.fr/edition/trans-europe-extremes/article/160511/blogosphere-d-extreme-droite-cartographie-des-rese

[5] Ephésiens 1/10 : « pour le mettre à exécution lorsque les temps seraient accomplis, de réunir toutes choses en Christ, celles qui sont dans les cieux et celles qui sont sur la terre».

[6] Sur sur 68,5 millions d’allemands, soit près de 0,8% de la population.

[7] Le pacifiste israélien Adam Keller, dans une lettre de protestation envoyée le 2 juin 2008 à l’éditeur israélien de Eurabia : l’axe euro-arabe, écrit :« En 1886, l’antisémite français Edouard Drumont publiait La France juive, créant la fausse image cauchemardesque d’une France dominée par les Juifs, semant les grains empoisonnés qui devinrent fruits quand les dirigeants de la France de Vichy collaborèrent à l’assassinat de masse des juifs français. […] Bat Ye’or marche dans ces célèbres traces en créant la fausse image cauchemardesque d’une Europe dominée par les arabes et les musulmans. »

[8] The Economist a qualifié le concept d’Eurabia d’alarmiste. Matt Carr écrit que « Ce qui a commencé comme une théorie conspirationiste farfelue est devenu un dangereux mythe islamophobe »

[9] Jihad Watch, animé par l’Américain Robert Spencer – que Breivik cite souvent, le proposant même pour le prix Nobel de la paix. Il y a aussi Atlas Shrugs, de Pamela Geller, directrice d’American Freedom Defense Initiative (AFDI), et Stop Islamization of America (SIOA). Le site Internet le plus rassembleur est Gates of Vienna.

[10] Scott Chanes, New York Times

[12] Bernard Bruneteau, Le siècle des génocides. Paris : Armand-Colin, 2004

[13] http://www.lexpress.fr/actualite/monde/europe/vatican-un-cardinal-s-excuse-apres-la-diffusion-d-une-video-alarmiste-sur-l-islam_1175663.html

[14] http://www.dreuz.info/2012/12/islam-religion-etat-et-monde-barbarie-neo-nazie/

[15] Apocalypse 2/18

[16] Matthieu 5/22

[17] http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2011/02/07/01016-20110207ARTFIG00664-la-population-musulmane-en-forte-progression.php

[18] Selon une étude publiée en 2011 par l’institut américain Pew Research Center intitulée «Le futur de la population musulmane globale»

[19] Apocalypse 3/10 : « Parce que tu as gardé la parole de la persévérance en moi, je te garderai aussi à l’heure de la tentation qui va venir sur le monde entier, pour éprouver les habitants de la terre».

[20] Deut. 2/14 : « Le temps que durèrent nos marches de Kadès-Barnéa au passage du torrent de Zéred fut de trente-huit ans, jusqu’à ce que toute la génération des hommes de guerre eût disparu du milieu du camp, comme l’Eternel le leur avait juré. La main de l’Eternel fut aussi sur eux pour les détruire du milieu du camp, jusqu’à ce qu’ils eussent disparu»

[21] islamophobie : peur de l’islam, qui entraîne par extension la peur et le rejet des personnes de confession musulmane. Le partage et la communication de cette peur donne naissance à une idéologie de masse.

 

10 comments On L’erreur chrétienne islamophobe- article complet

  • Si vous vous prévenez du piège de l’islamophobie, vous êtes en tout cas tombé dans celui de l’antisémitisme.

    • Kabod,
      Merci pour votre intervention.
      Si je comprend bien votre phrase, ceux qui dénoncent la haine islamophobe sont des antisémites, c’est ça ?
      Bien sûr, je ne partage pas votre point de vue, mais je comprend la logique ! Je pense que vous n’avez pas compris le propos des articles qui concernent le sujet, que vous n’avez probablement pas lus, vous contentant de réagir au titre. C’est pour cette raison que je ne vais pas argumenter avec vous : je ne pense pas qu’un échange supplémentaire pourrait changer quoi que ce soit à votre mode de pensée. Bénédictions. JP.

  • Avez-vous habité dans un pays musulman, si non vous ne pouvez pas comprendre l’islamiste. Le musulman bon copain devant vous, près à planter un couteau quand vous avez le dos tourné, et j’en sais quelque chose de ce coté. Ce qui se passe ces jours du côté d’Israël avec le hamas devrait vous ouvrir les yeux, et ne confondez pas islamophobe avec antisémite ! Je ne vais pas polémiquer et finir de lire votre article de mauvais goût, et ne vais certainement pas le propager, vous un pro musul

  • Voici ma réponse :

    PREMIÈREMENT : Vous dites que cet article est de mauvais goût, alors que vous reconnaissez ne pas l’avoir lu jusqu’au bout. Excusez-moi, mais ça en dit long sur le processus de constitution de vos jugements. Je pourrais faire dans la dentelle chrétienne et vous dire que votre avis est respectable, et qu’il a le mérite d’exister, mais pas du tout : votre avis, de votre propre aveu, ne vaut rien du tout. Commencez donc pas finir d’essayer de comprendre, et il sera toujours temps de donner votre avis. Je crois que c’est biblique : «Celui qui répond avant d’avoir écouté Fait un acte de folie et s’attire la confusion» (Proverbes 18/13).

    DEUXIÈMEMENT : Vous pensez peut-être que la trahison que vous décrivez est seulement l’apanage des musulmans ? Moi j’ai des histoires à vous raconter (à la pelle) de bons chrétiens qui trahissent d’autres bons chrétiens. Pareil pour les juifs. La trahison, la lâcheté, le meurtre, sont malheureusement le propre de l’homme non-régénéré, quelle que soit sa couleur ou sa religion.

    L’étude que j’ai réalisé sur le phénomène de l’islamophobie, (qu’on va appeler également racisme de bas étage, ou myopie spirituelle), consiste à démontrer que la RÉALITÉ (le sang, a haine) est le fruit d’une IDÉOLOGIE. Mon travail a pour but de lutter au niveau de l’idéologie et de rappeler AUX CHRÉTIENS qu’on ne PEUT PAS combattre le mal par le mal. Si nous croyons en la Parole de Dieu, le recours à l’islamophobie, même passive, nous est INTERDIT. Je ne sais pas si vous êtes chrétien, mais si vous l’êtes, alors ne soyez pas un serviteur de la réalité, celle qui est injuste, répréhensible, abjecte, mais soyez un serviteur de Dieu !

    Je m’explique : on nous raconte souvent (par exemple) que les jeunes musulmans non pratiquants, lorsqu’ils se retrouvent en prison pour des faits de droit commun, fréquentent une délinquance qui évolue au niveau au-dessus, et que c’est à ce contact que ces gamins sont manipulés et fanatisés, et qu’on les transforme en terroristes en puissance. Comment ? En faisant ce que vous faites ! En leur mettant le nez dans la réalité du péché de l’autre ! Bien sûr, c’est une réalité antisémite, mais dans le camp d’en face, les faucons s’alimentent à la même source ! Et comme elles sont intarissables, alors cette voie N’A PAS DE FIN.

    Ce n’est pas la vision de Dieu. Je ne sais pas si vous me comprenez, je ne sais même pas si vous pouvez encore comprendre autre chose que la logique de haine, de comptabilité sanglante. Si vous êtes chrétien, vous devez savoir que ce n’est pas contre la chair et le sang que nous avons à lutter, mais contre les puissances spirituelles qui évoluent dans l’invisible (Ephésiens 6/12). Nous sommes appelés à lutter et à vaincre l’idéologie de la haine par l’idéologie de l’amour, celle de Christ. Les deux idéologies ont leur propre Dieu, et leurs prophètes. Puis aussi leurs apôtres. Dans quel camp voulez-vous lutter ?

    Mais comme je l’ai montré dans cette brochure, il est beaucoup plus facile de proclamer une croisade ! C’est la méthode “chrétienne” ! Eh bien nous devons renier ce christianisme. C’est le royaume de Dieu et sa justice que nous sommes appelés à chercher (Matthieu 6/33), et à la construction duquel nous serons impliqués par le Saint-Esprit, et non à une guerre, mûe par la peur, contre une autre religion menaçante.

    J’ai honte pour ce christianisme, qui est déjà jugé par Dieu, parce que ce qui compte aux yeux de ces gens, ce n’est pas ce que Dieu dit ou commande, mais c’est le sens de la justice et la puissance émotionnelle de l’Homme. Voilà de bonnes bases pour construire le règne de l’antichrist : Une religion et une vision bien humaine, mais qui continue à porter l’étendard de Dieu, et d’agit “au nom de Dieu”.
    Une grande partie de l’armée de l’antichrist, des penseurs et idéologues de son programme, seront ces “chrétiens-là”. Mais pour le voir et pour le comprendre, il faut sortir du système. Et je ne parle pas ici des appels à sortir des systèmes religieux, mais du système de la pensée de l’homme.

  • Merci de votre réponse, je peux me faire un meilleur opinion sur vous, sans vous connaître pour autant. N’ayant pas le temps de polémiquer, d’autre écrit attende, recevez mes salutations cordiales. C. Burgat

  • Le site, très très intéressant et instructif, merci !

  • Bonsoir Jérôme,

    J’ai bien aimé votre article sur l’islamophobie de certains chrétiens.
    En effet, nous n’avons pas « à lutter contre la chair et le sang »…
    Un petit détail, vous devriez corriger l’erreur de calcul de la note de renvoi n° 6 : la population juive ne représentait pas 8% mais 0,8 % (525 000 / 68 500 000 x 100 = 0,766). En termes,quantitatifs, le bouc émissaire des nazis était ridiculement insignifiant. Les 6 millions de Juifs de la Shoha viennent principalement des pays envahis par l’Allemagne nazie (Pologne, Ukraine, Roumanie etc.).
    J’aimerais vous faire part également d’une réflexion personnelle que vous évoquez très brièvement.
    Il y a une grande mode dans les cercles évangéliques français : le voyage en Israël. Beaucoup reviennent de ce « pèlerinage », transformés en chrétiens sionistes, et prennent parti dans le conflit israélo-palestinien.
    Pour ma part, je crois que les prophéties concernant Israël se réaliseront. Mais Dieu n’a pas besoin de notre assistance pour qu’elles s’accomplissent. Le destin du peuple d’Israël n’est pas la mission que Jésus a assigné à ses disciples. Notre rôle c’est de prêcher l’évangile de la justification (Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son fils …), et de la sanctification ( la voie par excellence : l’amour).
    Cette prise de position pro-sioniste n’est que de la sentimentalité, donc une manifestation de la chair.
    La perte de la Palestine est vécue comme une humiliation par le monde arabo-musulman qui représente 10% de l’humanité auxquels nous devons apporter le message de l’amour de Dieu pour les Hommes et de l’amour du prochain. Le « christiano-sionisme » est une manipulation du Prince des ténèbres pour empêcher un peu plus ces populations de recevoir la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ.
    Un musulman qui se converti à l’évangile devient mon frère en Christ. Puis-je en dire autant du fondamentaliste juif pour qui la croix de Jésus est un scandale et qui jette des pierres à ceux qui tentent de lui parler de l’évangile ?
    Mais on m’objectera qu’il y a des juifs messianiques qui sont d’authentiques chrétiens. Amen, gloire à Dieu ! Ils sont aussi mes frères, sans restriction! Malheureusement, ils ne sont pas très nombreux.
    Vous me direz aussi que les islamistes persécutent les chrétiens dans les pays musulmans. C’est vrai, et prions pour nos frères qui vivent dans la persécution, et soutenons les œuvres qui les soutiennent comme « Portes ouvertes ». Mais ces persécutions touchent essentiellement les chrétiens qui vivent dans ces pays, et ça n’empêche pas l’œuvre de Christ de prospérer (« le sang de nos martyres est semence des chrétiens », Tertullien).
    Encore une fois, pour nous Chrétiens n’oublions pas : son royaume n’est pas de ce monde.

    • Merci pour votre contribution que je rejoins pour une bonne part, et merci pour la correction de la coquille de la note 6. Vous avez raison de souligner que la plus grande part des victimes juives de la shoah venaient des pays d’Europe centrale, et non d’Allemagne. Cependant, malgré un quantitatif « ridiculement insignifiant » selon votre expression, il n’en reste pas moins vrai que cette population a bel et bien cristallisé la haine nazie, sans doute parce que la proportion de la présence juive dans les élites allemandes était très grande. À ce moment là, le Juif est identifié à la mobilité de l’argent et de la finance, le cosmopolitisme et l’universalisme abstrait, le droit international et la culture urbaine « métissée ». Au début du xxe siècle, les Juifs possèdent 6 à 7 % de la fortune du Reich, représentent 25 % des membres des conseils d’administration et 14 % des directeurs de grandes entreprises. Plus de 80% de la communauté est entrée dans la bourgeoisie allemande, ce qui est proportionnellement exceptionnel. Ceci explique cela. En tous cas il est important de bien connaître ce contexte, qui éclaire de manière saisissante ce que nous connaissons aujourd’hui, dans certains mécanismes en place dans les médias. Les outils de manipulation des masses sont identiques.

  • Globalement, j’adhère à cette analyse. Il est bon de prendre du recul par rapport à la « gestion » de l’Islam
    Par rapport à notre situation spirituelle Européenne, j’ai souvent pensé que nous sommes un peu dans la situation qui est rapportée dans le livre des juges. Pas de réelle autorité, abandon et rejet de Dieu…Et présence des Philistins oppressant le peuple et ses dirigeants (ou plutôt leur absence)
    Notons que les Philistins ont été envoyés par Dieu. ( Très important). Lorsque la situation est arrivée à un stade réellement préoccupant, les Israélites sont revenus à Dieu dans une attitude de repentance…Et Dieu, lui, a envoyé un libérateur
    C’est alors que le pays a retrouvé son état paisible pour quelques temps. Cela s’est répété plusieurs fois
    Hélas nous sommes très loin actuellement d’une attitude de réelle repentance. Nous nous sommes plutôt polarisés sur une « liberté d’expression » laquelle est utilisée comme justification de notre médiocrité.
    La dernière crise du livre des Juges nous rapporte que cette période s’est terminée par une guerre civile, suite à un acte sordide perpétré en Israël. Sans vouloir faire de parallélisme trop facile, nous ne sommes pas très loin de ce genre d’ « atmosphère ». Difficile donc d’être optimiste dans ce temps que nous traversons. Néanmoins, et malgré tous les ferments anxiogènes qui sont à l’oeuvre, nous avons la certitude que notre Dieu règne. La permanence de cette pensée est déterminante en ce moment pour notre foi quotidienne.

    • Merci Armand pour ce commentaire profond. La compréhension du phénomène de l’islam est captive, la plupart du temps, de la sphère émotionnelle (comme bien d’autres sujets d’ailleurs). Alors que les chrétiens devraient voir et comprendre toutes choses au travers du filtre de l’Esprit, parce qu’ils occupent (normalement) une position spirituelle élevée dans les lieux célestes, on est confrontés à des analyses tellement terrestres défendues dans une atmosphère passionnelle (symptôme logique du gouvernement émotionnel).

      « Difficile d’être optimiste dans ce temps que nous traversons » : Optimisme, pessimisme … en fait, c’est le réalisme spirituel qui compte, comme le démontre la conclusion de ton commentaire : « Néanmoins, et malgré tous les ferments anxiogènes qui sont à l’oeuvre, nous avons la certitude que notre Dieu règne. La permanence de cette pensée est déterminante en ce moment pour notre foi quotidienne ». Amen.

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