Ta houlette et ton bâton me rassurent

« Quand je marche dans la vallée de l’ombre de la mort, Je ne crains aucun mal, car tu es avec moi, ta houlette et ton bâton me rassurent. » (Psaume 23:4)

La houlette du berger peut servir à ramasser et lancer, très loin et avec précision, une pierre ou une petite motte de terre arrachée, tout cela sans avoir à se baisser, en direction d’une bête qui s’est écartée du troupeau. Ainsi elles reviennent apeurées vers le groupe.

La partie en crochet sert à saisir aisément le petit bétail, sans se baisser ni l’effrayer par son approche. La courbe du crochet et son écartement sont conçus pour permettre au berger de se saisir d’une brebis, d’un bélier, d’un agneau, d’une chèvre, d’un bouc ou d’un cabri par la patte arrière, afin de lui administrer par exemple des soins.

Le crochet permet au berger de se tenir à une plus grande distance de l’animal que s’il devait s’en saisir à la main. Cet outil est d’autant plus utile que les ovins et les caprins, même familiers, restent méfiants et ressentent la tension qui apparaît lorsque le berger forme le projet d’attraper un animal du troupeau. Les ovins sont des animaux peureux, sensibles au stress et la fuite représente leur seule défense. Ils fuient le danger immédiatement et sans retenue dans un premier temps, puis leur instinct grégaire les pousse à se regrouper aussitôt même si la cause du danger est toujours présente. Il s’ensuit un vrai mouvement de panique dans le troupeau, qu’un berger avisé évite par des gestes mesurés et une attitude calme lors de ses interventions.

Ce bâton facilite en outre la marche du berger et le soulagera, lors des longues stations debout, en lui offrant un appui sous forme de trépied[1].

 brebis

Un berger ne frappe pas ses brebis, son bâton ne lui sert pas à corriger son troupeau, mais à le conduire et à le soigner. David a compris que la houlette et le bâton sont des instruments qui servent à protéger, et non à sanctionner. Même lorsque la brebis s’éloigne, ou qu’elle veut n’en faire qu’à sa tête. Ainsi en est-il de tout instrument de Dieu à notre égard, y compris la loi : ils nous protègent. La loi est bonne[2], elle a été donnée dans un but pédagogique[3] et protecteur.

La Parole de Dieu contient tous les éléments dont nous avons besoin pour notre croissance, et notre guérison, même (et peut-être même particulièrement) dans ses diverses répréhensions : « L’oreille attentive à la répréhension qui mène à la vie habitera au milieu des sages » (Proverbes 15/31).

Le cœur naturel cherche toujours l’approbation et la confirmation, effrayé par la répréhension divine, qui n’est perçue que comme un courant de sanctions, de punitions, de désapprobations qui, pense-t-il, mènent au rejet. On associe alors inconsciemment la répréhension divine à une situation de danger et on confond la peur de Dieu avec la crainte respectueuse. Parce que nous n’avons pas encore connu l’amour de Dieu, sa profondeur, sa hauteur, sa largeur, son engagement, sa fidélité, son choix et sa volonté de nous aimer.

Mais pour ceux qui sont entrés dans une relation vivante, la répréhension rassure, car c’est justement le signe tangible de l’amour du Père, pour lui : « Moi, je reprends et je châtie tous ceux que j’aime » (Apocalypse 3/19).

JP©www.lesarment.com

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[1] D’après une définition Wikipedia

[2] 1 Timothée 1/8 et Romains 7/16

[3] Galates 3/24 et 25

7 comments On Ta houlette et ton bâton me rassurent

  • Bonjour,

    La traduction exacte d’Apocalypse 3:19 est : « Moi, tous ceux que j’aime, je les convaincs et les éduque ».

    Ce qui s’explique justement par l’amour du Père :
    – reprendre ne sert à rien si on ne convainc pas
    – châtier, c’est corriger, dans le bon sens du terme, pour éduquer

    Fraternellement

    • Bonjour,
      Merci pour la contribution. Le verbe «châtier» est un vieux verbe qui n’est plus employé, et il est très connoté. Il est donc utile de réfléchir à la manière de le restituer d’une façon plus adéquate. L’étymologie donne «réprimander, blâmer», dont le sens est effectivement constructif, alors qu’on l’associe (culturellement parlant) à la notion de sanction.
      «Réprimander, blâmer», comme «Reprendre», c’est «rediriger», avec l’idée de revenir, de ramener dans la bénédiction. C’est ce que Dieu veut dire, lorsque par exemple il exprime son cœur et sa justice dans le livre de Jérémie : «Je te châtierai/corrigerai/reprendrai avec équité/avec mesure, car je ne peux pas te laisser impuni» (30/11 et 46/28). Nous sommes toujours dans la même idée qui est exprimée à Laodicée. Dieu ne nous abandonne pas dans nos erreurs et nos égarements, Dieu parle, enseigne, éduque, reprend, exhorte …

      Il faut peut-être ajouter que parfois, nous subissons tout simplement les conséquences de nos choix irraisonnés, et que ces conséquences peuvent être douloureuses : ce n’est alors par Dieu qui frappe, mais nous-mêmes qui, après nous être égarés, récoltons ce que nous avons semé.

  • « L’étymologie donne «réprimander, blâmer» » : oui, dans les dictionnaires bibliques, déjà connotés.

    Mais ce verbe veut aussi dire « éduquer » dans le grec de l’époque.

    Quant à « reprendre », il est beaucoup plus aimant (« ceux que j’aime ») de le traduire par « convaincre » (aussi dans le grec de l’époque, non « connoté bible »).

    • Vous avez raison d’insister dans la direction de « convaincre », et c’est tout-à-fait l’idée de l’article.
      Pour autant, il ne me semble pas que Dieu se soit toujours inscrit seulement dans cette démarche, au cours de l’Histoire. Parce que Sa révélation est progressive, même en Christ, et que l’éducation passe par différentes phases de maturation, dans lesquelles « la discipline » peut avoir aussi sa place. Une multitude d’exemples le prouvent. Je n’évoque pas ce point pour contredire ce que vous avez écrit (ou ce que j’ai moi-même écrit) mais pour rappeler que l’équilibre a besoin d’extrêmes.
      Et nous savons que la Justice de Dieu (et la personne du Seigneur) devra être respectée et honorée, que ce soit aujourd’hui par un « convaincre » respectueux de la créature, ou demain par un jugement sans appel qui consumera les rebelles. Il y a un temps pour tout.

      • C’est vrai qu’il y a un temps pour toutes choses.
        Et nous sommes dans le temps de la grâce ou notre Dieu appelle tous les pécheurs à la repentance.
        Notre Dieu est donc assis sur ton trône de grâce actuellement et non sur son trône de jugement. Et sa grâce est manifestée en la personne de notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ (Jn 3:17).
        Certe, nous ne devons pas voir cette grâce de la part de Dieu, comme de la faiblesse mais plutôt la manifestation de son AMOUR envers les hommes (ses créatures), que nous devons saisir. Car le salaire du péché c’est la mort (Rom 6:23).
        Certes l’histoire du peuple de Dieu (Israël), nous rappelle le châtiment, la punition de la part de Dieu par rapport à leur idolâtrie et la violation de l’alliance mais, notre incapacité à l’obéissance totale à amener Dieu dans son amour à DONNER son fils unique pour prendre et porter le péché de l’humanité.
        Cette nouvelle alliance est d’abord basée sur l’obéissance de Christ (sa mort à la croix) et notre décision de l’accepter comme Seigneur et Sauveur.
        Aussi vouloir voir seulement notre Dieu qui châtit et qui punit comme dans l’ancien testament occulte l’œuvre de la croix.
        Car sept.fois le juste tombe, sept fois il se relève (Prov 24:16). Jésus lui dit: Je ne te dis pas jusqu’à sept fois, mais jusqu’à septante fois sept fois (Mat 18:22), montre la notion du pardon, de la patience et du desir de Dieu de nous réconcilier avec lui.
        Pourquoi donc le BÂTON devrait-il être l’instrument de la peur pour ceux qu’ils veulent se réconcilier avec lui et le suivre.
        A quoi sert-il à notre Dieu, de nous châtier ou nous punir jusqu’à la mort physique si nous ne sommes pas sauver ?
        Dieu nous donne l’exemple au travers de tous ces Papas aimant qui éduquent et conduisent leurs enfants pour que nous puissont comprendre comment, il agit avec nous et lui le fait à la perfection (Mat 7:11).
        De nos jours, cette notion d’un Dieu qui punit les fautes même s’il nous pardonne (au lieu de parler des conséquences que peuvent avoir les péchés que nous avons commis. Exple : Si tu braque une épicerie, tu ira en prison), n’encourage pas ceux du dehors à entrer dans la bergerie. (car l’idée de la mort Éternel n’effrait pas beaucoup d’hommes sur cette terre de nos jours).
        C’est L’AMOUR DE NOTRE DIEU PAR JÉSUS-CHRIST QUI AMÈNE À LA REPENTANCE ET AU SALUT.
        Jn 8:1-11 La femme adultère
        v4-5 Jugement des hommes
        V11 Jugement du Seigneur JÉSUS-CHRIST
        Quelle est notre position aujourd’hui ?

  • Vous trouverez une explication plus complète ici :
    http://bibletude.blogspot.com/2014/06/apocalypse-319.html

    Fraternellement

  • Je viens de prendre connaissance de cet édifiant et pertinent partage entre vous deux. Je suis édifié par l’amour et le respect qui règne dans cet échange. Ceci reflète l’amour de Christ…

    Que Dieu vous bénisse.
    Alain Cazes

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