Une académie invite les garçons à porter une jupe

16 mai 2014

L’académie de Nantes a invité les garçons fréquentant les établissements rattachés aux Pays de la Loire à venir en jupe durant toute la journée du 16 mai 2014. Cette opération baptisée “Ce que soulève la jupe” est présentée comme une action d’inspiration étudiante : en 2013, des élèves, élus au Conseil Académique à la vie lycéenne (CAVL) de l’académie de Nantes, s’étaient mobilisés, au sein d’une commission “discrimination – citoyenneté”, pour la mise en œuvre d’une action de lutte contre le sexisme.

 

Leur constat initial s’appuyait sur le sentiment d’une discrimination quotidienne, au lycée, à l’égard des filles, portant atteinte au climat scolaire et au vivre-ensemble au sein du lycée. Ils ont souhaité proposer une action pour favoriser la prise de conscience, susciter les échanges et faire évoluer les représentations de chacun[1].

Le dossier de presse, qui se trouve à cette adresse , explique le principe qui est le suivant :

-> à Inviter filles et garçons, élèves et adultes, le temps d’une“ journée évènement” à porter une jupe ou un auto- collant “je lutte contre le sexisme, et vous ?”;

-> à proposer aux établissements , pour animer cette journée, différentes ressources pour approfondir les échanges sur les différentes formes de discriminations, de sexismes et de préjugés à l’égard des filles.

Pour la première édition de 2013, une vingtaine de lycées étaient partants. Pour la seconde édition, ils sont 27.

Décryptage

Cette opération a fait couler beaucoup d’encre (c’est fait pour) et suscité des réactions contrastées. Plusieurs réflexions peuvent être faites :

1) Le constat initial des élèves du CAVL (Conseil Académique à la vie Lycéenne) s’appuye «sur le sentiment d’une discrimination quotidienne à l’égard des filles» : il aurait sans doute été intéressant d’avoir accès aux études, sondages et statistiques qui ont forgé la détermination du rectorat pour s’associer à cette opération. Elle ne peut pas être motivée seulement par un «sentiment» lycéen. C’est d’ailleurs étrange de communiquer sous cet aspect-là. Elles doivent être assez graves, ces études, pour motiver une telle initiative, d’abord locale, puis régionale, et demain peut-être : nationale.

2) Les lycéens prennent place aux avant-postes de la lutte contre le sexisme … Très bien. La subversion de cette proposition faite aux garçons de porter une jupe, est manifeste, même si l’initiative se veut innocente : pour une journée dans l’année, ce n’est pas si grave ! On voudrait que chacun prenne la chose comme un jeu, ce qui est sans doute vrai à un certain niveau, mais pas à tous. L’idée de l’appropriation d’un code féminin par le masculin est marquée par un profond tabou, mais ne fait finalement que suivre un processus qui s’est amorcé depuis longtemps par le féminin. Les hommes sont juste un peu en retard, c’est tout ! Des initiatives apparaissent, ici depuis 2007, pour militer en faveur de la jupe pour les mecs. Après tout, les écossais ont bien su conserver leur virilité !

Sauf que les contextes culturels ne sont pas comparables.

3) Pas si innocent que ça : sous couvert de défense des droits féminins, on déconstruit patiemment l’image du masculin. On profite d’une cause légitime pour en promouvoir une autre, qui n’a rien à voir avec la lutte contre les discriminations : celle de l’effacement des différences, de la confusion du masculin/féminin. Et comme par hasard, c’est à l’ouvrage (et aux travaux) de Christine Bard[3] qu’on fait référence, universitaire, une personnalité influente du féminisme homosexuel[4]. De la même manière qu’à la racine de la théorisation de la confusion des genres on trouve une autre femme influente de la communauté féministe homosexuelle, également universitaire : Judith Buttler [5]. Ce n’est donc pas un hasard de retrouver ici encore cette inspiration, à la base d’une action transgressive qui vient provoquer le front croyant, toujours sur le même terrain de la contestation des assignation sexuées, en somme : de la différence. Au pretexte de lutte contre le sexisme. Comment ne pas remarquer toujours cette même coïncidence de la présence d’une pensée et d’une action homosexuelle à la base de cette volonté de repousser les lignes morales en faveur des femmes ? Pourquoi les homosexuelles sont-elles le fer de lance de l’ultra-féminisme et de la lutte pour l’effacement des différences entre le masculin et le féminin ?

3) L’aspect provocateur à l’égard des genres (masculin/féminin) n’a évidemment échappé à personne. Une telle initiative, soutenue et portée par l’administration de l’Enseignement (donc par l’argent public), en France, aurait été inimaginable il y a seulement dix ans. Mais nous faisons des «progrès» rapides : en couronnant par exemple un travesti (Conchita Wurst) lors du dernier concours Eurovision, le gotha culturel européen permet «l’avancée» d’une nouvelle morale ou plutôt l’émergence d’une vision plus moderne de l’humanité, qui s’affranchit des codes désuets et rigoristes du judéo-christianisme. Nous n’avons pas seulement couronné un travesti (cela s’est déjà produit), mais un homme-femme portant une barbe, ce qui n’est pas du tout anodin. Le détail a été soigneusement pensé, car il fallait associer l’idée d’un féminin qui soit pleinement masculin, d’une manière à la fois totalement inhabituelle, choquante et magnifique, loin des clichés des désordres psychiques liés à la confusion identitaire. Il fallait normaliser cette confusion sur la scène du monde, la démythifier, crucifier publiquement sa répréhension morale et sa condamnation religieuse dans un concert d’applaudissement en forme d’absolution mondiale.

4) La subversion désigne un processus par lequel les valeurs et principes d’un système en place, sont contredits ou renversés. Chacun peut lui conférer un sens positif ou négatif, en fonction de sa propre position par rapport aux valeurs du système en place ou à celles dont se réclament les acteurs de la subversion[6]. C’est pourquoi les choses doivent pouvoir s’exprimer, afin que les intentions de chacun soient manifestées. Tout doit venir à la lumière. Il se trouve que les actions et prises de positions transgressives à l’égard du modèle judéo-chrétien se multiplient à une cadence qui va en accélèrant, démontrant une volonté pugnace d’une certaine communauté socio-culturelle, et une stratégie qui transite par les médias (le mieux-disant culturel), et l’Enseignement des enfants. Et cette poussée subversive entraîne mécaniquement une rétractation graduelle du modèle moral d’hier. Un peu à l’image de cette banquise qu’on nous montre périodiquement sur nos écrans et qui recule inexorablement à cause du réchauffement de la planète. Nous sommes contraints d’assister, impuissants, à l’effritement de tel grand iceberg dont nous voyons des pans entier s’abîmer dans la mer.

Il est néanmoins nécessaire de continuer à réagir contre l’apostasie généralisée de la société, qui abandonne et renie ce qui faisait sa force (2 Timothée 3/5). Car si plus aucune transgression ne nous fait réagir, si les provocateurs bénéficient de notre absolution bienveillante au nom de la liberté, demain nous sourirons encore lorsque d’autres signes de la foi seront renversés. Grâce à la Parole de Dieu, que nous tenons fermement, nous sommes avertis que dans les derniers temps apparaissent ouvertement des moqueries et des railleries sur la foi et ses fondements, sur Dieu et Ses valeurs, ces choses étaient annoncées (2 Pierre 3/2). La vérité doit continuer d’être annoncée, et surtout incarnée, jusqu’à ce que Dieu retire ce qui retient le déferlement de l’iniquité (2 Thessaloniciens 2/7).

C’est donc à nous qu’il appartient d’adopter l’attitude adéquate, spirituellement inspirée, dans un témoignage et des choix qui seront de plus en plus coûteux, en terme de rejet social. C’est une manière pour Dieu de faire entrer Son Église dans une nouvelle phase, une préparation sanctifiante (dans le sens de la mise à part), avant qu’un terme soit mis à toute l’errance et à toute l’erreur qui a pris possession du monde et de la nature humaine.

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www.lesarment.com/J. Prekel

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[1] En italique : extrait du dossier de presse de l’académie de Nantes

[2] http://www.i-hej.com/

[3] Allusion à l’ouvrage «Ce que soulève la jupe – Identités, transgressions, résistances». L’auteure, a écrit une thèse sur les féminismes en France de 1914 à 1940, elle a étendu ses recherches à l’antiféminisme, à la mode « garçonne » des années 1920 et aux femmes travesties. Ses travaux s’articulent autour de l’évidence de la peur de l’indifférenciation des sexes et des genres. Dans une perspective toujours politique, sociale et culturelle, Christine Bard travaille sur les significations du vêtement dans les classes populaires et prépare une histoire politique du pantalon. Elle est également la coordinatrice scientifique de Musea7, musée virtuel d’histoire des femmes et du genre, édité par l’université d’Angers, pour lequel elle a notamment conçu deux expositions : Femmes au masculin et Visages du suffragisme français.

[4] Christine Bard est pacsée depuis 2001 avec l’historienne Corinne Bouchoux sénatrice (EELV) de Maine-et-Loire.

[5] http://www.lesarment.com/2013/07/gender-et-theorie-du-genre-lesprit-qui-est-a-loeuvre/

[6] Définition Wikipedia

 

 

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