Attaquer les pasteurs ?

Le mot «évangélique», en Ecosse, a un sens précis; il signifie l’adhésion à tous les fondements de la foi et une croyance ferme en l’inspiration intégrale de toute la Bible. De plus, ceux qui se réclament de ce nom comprennent la responsabilité qui s’y rattache, et le démontrent dans leur témoignage privé et public.
Lorsque je vins en Suisse, j’ignorais que le sens du mot «évangélique» y était bien différent, beaucoup plus large. C’est seulement après plusieurs années de service que je compris que quelques uns se nommaient «évangéliques» tout en niant l’inspiration divine des Ecritures et même la divinité absolue du Seigneur Jésus. J’exposai alors la situation confuse qui en résultait dans deux brochures : Icabod, et un peu plus tard Camouflage, déclarations franches et loyales, fruits d’expériences faites au milieu de cette confusion. Elles atteignirent leur but et apportèrent de la clarté dans l’atmosphère religieuse d’alors. Dans les réunions publiques, au moment du réveil, j’élevai la voix contre le rationalisme théologique. Je le fis par conviction, sachant que c’était le moment opportun.

La pensée «d’attaquer les pasteurs», comme on me l’a reproché, ne m’est jamais venue à l’esprit, mais bien la nécessité de dévoiler l’erreur et d’attirer l’attention des gens trop crédules sur ces questions d’importance primordiale. Ce sont là deux choses bien distinctes. L’on ne peut être assez précis dans le domaine de «la foi une fois délivrée aux saints».
La loyauté et la franchise les plus absolues doivent exister non seulement dans la relation personnelle du serviteur de Dieu avec son Sauveur, mais en ce qui concerne ses convictions personnelles et ses exposés publics de la Parole devant les hommes qui sont si souvent sans soupçon et sans discernement. Il doit établir la vérité et en dévoiler les contrefaçons.
Les premières paroles de notre Bible ne sont-elles pas : «Il appela la lumière jour, et les ténèbres nuit» ?
Si je m’arrête à cette question, c’est qu’elle a joué un rôle capital au moment du réveil en Suisse romande et dans les luttes qui suivirent. Beaucoup de personnes prétendirent avoir été «attaquées»; à vrai dire, elles s’étaient plutôt senties atteintes par la vérité exposée en toute simplicité et précision, non pas en visant les hommes quels qu’ils fussent, mais l’erreur elle-même, qui ne peut jamais être dévoilée avec assez de force et de franchise. La chose à faire alors eût été bien simple : se désassocier de l’erreur. Mais c’est précisément ce que l’on ne fit pas …

Mais la vérité poursuit toujours son chemin, en dépit des hommes qui s’y opposent. La lumière luit dans les ténèbres, bien que les ténèbres ne la reçoivent point. Il arrive toujours un moment où les ténèbres intellectuelles ou autres sont obligées de se manifester comme telles; c’est une loi divine.

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