Le perfectionnement d’un homme parfait

C’est dans le livre de Job que nous pouvons trouver matière à développer ce thème  : on y trouve traitée, au premier niveau, la question du juste éprouvé par satan, mais il y a bien d’autres richesses cachées. On dit que ce livre constitue historiquement le premier roman métaphysique de la littérature universelle. Il est difficile à dater, et une certaine tradition rabinique attribue la mise par écrit de cette ancienne histoire orientale à Moïse. Job est très vraisemblablement contemporain des patriarches. Les thèmes de la réaction face à la souffrance, ainsi que la compréhension humaine de la justice de Dieu sont au centre de cette œuvre unique. Cependant, un autre enseignement parcourt en filigrane l’ensemble de cette histoire : celui de la perfection, et du perfectionnement de la perfection selon Dieu. Il nous parle donc de sanctification, d’une manière unique : c’est ce point qui nous intéresse. On ne traitera donc pas ici de l’analyse exaustive du livre, ou de la justification de la souffrance, mais de la mise en œuvre, par le Saint-Esprit, d’une évolution spirituelle extraordinaire, qui va passer par une régression, pour mieux faire apparaître la gloire de Dieu.

Un serviteur parfait

Dès le début du livre, la perfection de Job est constatée par Dieu lui-même[1]. C’est le témoignage de sa fidélité aux préceptes divins dont il avait la révélation. Il avait embrassé le Bien de toute son énergie, et combattait le Mal de toutes ses forces. Sa vie était donc remplie de bénédictions, en toute logique. Il était un arbre de vie pour son entourage[2] et portait du fruit en toute saison. Ses possessions étaient bénies et sa descendance était nombreuse. La sagesse de Dieu avait infusé en lui et l’avait élevé au-dessus de ses contemporains : il était le plus grand de tous les fils de l’orient (1/3).

 

Sa conception de la justice de Dieu reposait sur une révélation qui semble très large (1/5), bien qu’elle soit antérieure à la Loi donnée au Sinaï, et il évoluait dans sa révélation de tout son cœur, de toute son âme et de toute sa pensée. Il suffit de lire attentivement les déclarations de Job concernant son statut pré-tribulationniste pour constater que son investissement était total et, pour l’amour de Dieu et de sa Parole, il avait mis toute sa personne sur l’autel de Dieu en disciplinant sa vie, son corps, son âme et ses pensées[3].

 

C’est pour ces raisons que Job est un de ces exemples que Dieu se plaît à citer, à regarder, un homme en qui Dieu trouve son plaisir. Job est un enfant de Dieu qui est agréé par l’Esprit et, quand on le considère, quand on le rencontre, quand on regarde sa vie, on est enseigné. C’est un juste, dans toute la dimension que peut en donner les Écritures. Et un juste, pour Dieu, ce n’est rien de moins que le fondement du monde[4]. Un juste, pour Dieu, c’est quelqu’un dont la vie proclame que l’Eternel est Dieu ! Chacun de ses renoncements, de ses sacrifices, de ses obéissances, résonne dans les lieux célestes.

 

Il s’ensuit des conséquences spirituelles logiques, par l’observance de la Parole de Dieu, car Dieu est avec son juste, Dieu se lève en faveur de son juste[5], Dieu défend son juste, Dieu protège son juste, Dieu donne à son juste ce que son cœur désire[6], Dieu fait abonder les bienfaits dans la vie de son juste[7]. Et les plus grandes choses sont dites à propos de ce juste, dans les lieux célestes, devant la face de Dieu, devant le trône de Dieu, dans le conseil secret de Dieu et de ses anges : l’Eternel pense à son juste[8], il est le centre de ses pensées, il est comme la prunelle de son œil[9]… Dieu se prononce d’une manière extraordinaire en faveur de son juste, il le distingue au milieu de ses frères, de son pays, Il fait de lui la tête et non la queue, afin que tous reconnaissent qu’il est comme un fils de Dieu. Son juste reçoit le témoignage de Dieu qu’il est juste, comme Hénoch, et ainsi le juste a l’assurance qu’il est connu de l’Eternel, reconnu du Dieu vivant[10].

 

Il n’y a rien de plus grand qui puisse arriver dans la vie d’un homme. Dieu dit de Job : “avez-vous remarqué mon serviteur Job : il est parfait …”

 

Le perfectionnement de la perfection

Cependant, dans le but de faire entrer Job dans une nouvelle dimension spirituelle, encore plus grande — une nouvelle révélation de la Personne divine — Dieu va engager son serviteur et son ami dans une phase paradoxale. La révélation que possédait Job, qui était authentique et à partir de laquelle il avait édifié son “temple”, sa maison spirituelle, allait devoir être modifiée, prolongée, amplifiée[11] et purifiée de ses composantes terrestres, et ne pouvait l’être que par le moyen d’une crise. Et cette crise allait mettre un terme à un système spirituel qui était pourtant agréé, fonctionnel, efficient, et qui reposait sur la mise en pratique (l’exploitation ?) d’un domaine de connaissance révélé et acquis, afin de permettre l’entrée dans un autre.

 

Pourquoi ? Parce que lorsque l’homme apprend les principes divins, il les assimile premièrement comme des moyens de se tenir dans la bénédiction divine, bien davantage que des moyens de connaître l’Eternel. C’est inhérent à la nature humaine. Les lois spirituelles qui assurent les bénédictions dont nous avons besoin sont perçues inconsciemment comme des mécanismes que l’homme intègre dans un système dont il est, à son insu, le centre. C’est le principe de la religion. Il perd de vue le vrai Centre et la finalité[12], ce qui entraîne comme conséquence d’amener, d’attirer, d’intégrer la divinité dans la dimension humaine, alors que Dieu travaille pour une dynamique inverse. C’est la cause principale d’une incompréhension récurrente entre le terrestre et le céleste, qui se transforme inévitablement en distorsion et en conflit, parce que deux forces antagonistes s’exercent. L’homme religieux exerce une tension pour faire entrer le divin dans sa dimension, et le Saint-Esprit résiste, enseigne et attire le terrestre vers le céleste, ce qui provoque une mort aux choses anciennes et temporelles.

 

Beaucoup des choses spirituelles que nous vivons, ou auxquelles nous aspirons, ne sont envisagées par nous que dans le cadre de notre dimension personnelle et terrestre.

Dieu, dès le départ, travaille dans une perspective éternelle, mais il est difficile à la créature, évoluant dans le cadre de la nature déchue, de le comprendre. Et il est à craindre qu’elle ne puisse pas le comprendre. Dieu travaille toujours dans une perspective éternelle, car l’éternité, c’est Lui. C’est la Personne divine qui est le point d’origine et le But de toutes choses. Or il est malheureusement incontestable que l’homme cherche inconsciemment à s’approprier les attributs de la divinité, plutôt que de laisser Dieu vivre en lui. Parce que la nature déchue (qui subsistera en tout homme, même croyant, à divers statdes) ne peut s’empêcher de travailler (inconsciemment et consciemment) à sa réhabilitation spirituelle et à gagner l’amour de Dieu. Et le Seigneur le sait : ce n’est rien d’autre qu’un effet de la loi du péché dans l’âme, y compris dans l’âme obéissante, un germe enfoui profondément qui devra finir par être dévoilé, amené à la lumière, afin d’être abandonné, rejeté, pour que la souveraineté bienfaisante de Dieu s’étende à la personne toute entière.

 

C’est par exemple l’expérience du frère du fils prodigue, qui est l’image du serviteur obéissant, alors que son frère, égoïste, volage et dépensier, ne pense qu’à lui-même. Mais la fin de l’histoire démontre que le fils obéissant ignorait tout de l’amour paternel et même le contestait. On peut servir Dieu et ne pas Le connaître comme Il désire être connu (dans la perspective de Son intention et donc de Son but). On peut assimiler les principes spirituels et les intégrer dans notre service – et donc être reconnus comme des fils obéissants – mais être coupés d’une réalité éternelle qui transcende la dimension terrestre. Or nous sommes exhortés et avertis que le terrestre, tout ce qui émane du terrestre, est considéré comme mort, et doit entrer concrètement dans une mort[13].

 

On trouve également ces germes dans le cœur des serviteurs[14] auxquels Dieu a confié sa vigne, et qui voient d’un mauvais œil que le Maître donne aux ouvriers de la 11è heure le même salaire qu’à eux, qui ont travaillé pour lui depuis plus longtemps. Aussi surprenant que ce soit, il nous faut bien reconnaître que cette mentalité existe dans des cœurs de (vrais) serviteurs de Dieu ! … Et que nous sommes peut-être encore porteurs de ces germes-là, sans le savoir vraiment, jusqu’à ce qu’une situation appropriée le révèle à nos yeux. Tout cela est le fruit d’une obéissance/sanctification à laquelle il manque quelque chose d’essentiel, et qui se targue de connaître Dieu, tout comme Job en était convaincu.

 

Ce perfectionnement de la perfection ne peut être que dans la main de Dieu

C’est Dieu qui signale Son serviteur à Satan, et qui prend l’initiative, d’une certaine manière, d’engager Job dans un nouveau développement. Mais dans son processus de perfectionnement, Job va avoir toutes les peines du monde à comprendre que son système spirituel, construit sur SA révélation de la Justice de Dieu — ce système fonctionnel qui le justifiait et le protègeait — ne fonctionne plus. Il ne va pas comprendre (parce qu’il ne le peut pas) pourquoi la protection divine, issue “mécaniquement” de son obéissance et de ses sacrifices[15], n’a pas été opérante pour le garder des multiples malheurs qui l’ont atteint. Dieu semble l’avoir abandonné, pire : la réalité est une sorte d’affirmation qu’Il l’a abandonné; ses enfants sont morts, il a perdu l’ensemble de ses biens matériels et même sa santé paraît irrémédiablement compromise. Les armées d’anges qui campaient autour de sa vie se sont retirées[16] et il ne sent plus sur lui l’ombre du Tout-Puissant[17]. La parole de Dieu devient comme fausse, et son chandelier éteint, sa lumière devient ténèbres … terrible constat. Job est parfaitement conscient que ce n’est pas lui qui a bougé, qui s’est déplacé, mais c’est bien l’Eternel. Pourquoi ? Qu’a-t-il donc fait pour mériter ce qui ressemble à un châtiment ?

 

Job devait être amené dans le perfectionnement de sa perfection, c’est-à-dire dans l’abandon de sa justice (pourtant reconnue comme valide par Dieu pendant un temps), pour entrer dans la justice de Dieu, dans la souveraineté de Dieu. C’est un peu comme quelqu’un qui aurait l’habitude de naviguer sur un lac, et qui est transporté sur un océan sans limite.

Dans le but que la gloire de Dieu lui apparaisse telle qu’elle voulait se révéler, il était nécessaire que la gloire de son service, de son obéissance et de sa justice – sa gloire – soit invalidée. Plus l’homme est petit et plus son Dieu est grand. Alors le vieux système – fonctionnel, précédemment inspiré – est rendu caduc, par le principe de la mort et de ses effets implacables, c’est-à-dire de la croix. Si la mort n’agit à un moment donné en nous, pour que le cœur terrestre soit touché, il sera impossible à la Vie céleste d’agir en nous également, telle qu’elle le souhaite : le processus est totalement indispensable[18]. Le grain de blé doit connaître la terre[19], l’obscurité de l’ensevelissement, s’il veut voir le fruit.

 

Le paradoxe de la sanctification chrétienne

Nous pouvons transposer cette vision dans la Nouvelle Alliance et découvrir qu’un croyant peut parfaitement évoluer sur une ligne proche de celle de Job, ou du frère du fils prodigue, en dépit de la nouvelle naissance et des enseignements explicites de l’apôtre Paul sur la Grâce, par exemple.

Il est parfaitement possible de nous trouver dans la situation d’un serviteur reconnu, efficient, et que Dieu décide de nous entraîner dans une nouvelle révélation qui nécessite que nos possessions, nos droits, nos œuvres, notre service et nos prérogatives spirituelles passent par une phase paradoxale.

 

Nous pouvons tout à fait évoluer à l’intérieur d’un système spirituel fonctionnel et productif, pas forcément construit sur la Loi, mais pas non plus construit sur l’amour — aussi loin que nous soyons capable de l’analyser. En effet, lorsque la sanctification est vécue comme un moyen de bénédiction, et non comme le fruit d’un état d’union avec Christ, le germe insidieux de la propre justice est réveillé et développera ses effets cachés.

Comprenons bien la difficulté : nul ne peut s’exonérer de mettre en pratique la Parole de Dieu, de se garder du Mal et de pratiquer le Bien, et donc de travailler à une séparation/sanctification, car les exhortations néo-testamentaires sont sans compromis à ce propos. Nous avons donc le devoir, connaissant la Vérité, de chercher à vivre pieusement, sobrement et justement[20]. Sur la base de ces enseignements, chaque croyant cherchera donc à découvrir, s’approprier et optimiser “le vouloir et le faire[21]” pour marcher dans une sanctification conquérante et triomphante. Mais nous venons de démontrer que cette sanctification n’est pas le but, et même qu’elle ne peut l’atteindre : la sanctification ne produit pas l’amour. Elle peut même ne pas conduire à la connaissance de Christ. Nous trouvons donc ce paradoxe : sans la sanctification, nul ne verra le Seigneur[22], mais le point d’orgue d’une sanctification totale (offrir sa vie) est réputé inutile si l’amour de Christ n’en est pas le point de départ et le but ultime[23].

 

Nous ne devons cependant pas conclure, comme font certains, qu’il existe une mauvaise et une bonne sanctification[24], mais que Dieu nous conduit sur le chemin de la perfection, pour y vivre dans un état de perfection perfectible[25] qu’il mènera à bonne fin, s’il nous trouve sur ce chemin.

 

À ce propos, il est important de remarquer que dans les exemples de Job ainsi que celui de Saül de Tarse, nous découvrons des serviteurs qui ont été conduits dans une plus grande lumière alors qu’ils étaient des hommes engagés, des cœurs qui allaient au bout de leurs convictions, même si le système dans lequel ils évoluaient était obsolète. Ils n’étaient pas des croyants posturés. Dieu conduit dans le perfectionnement des hommes qui déploient tout leur zèle pour la révélation qu’ils possèdent. C’est une leçon pour tout ceux qui vivent dans l’attentisme : qu’ils n’espèrent pas entrer dans les révélations qu’ils attendent : ils ne verront rien du programme que Dieu avait écrit pour eux, et qu’Il leur avait donné de pressentir. C’est une leçon également pour ceux qui ont enterré leur talent, leur potentiel spirituel, alors qu’ils ont été appelés à servir et à s’engager. Parfois, notre connaissance intellectuelle suralimentée nous paralyse plus sûrement qu’une armée ennemie, et il est malheureusement possible de mourir  dans l’ignorance, alors que de grands projets avaient été prononcés sur nous.

 

La métaphore dispentationnaliste[26]

L’histoire de Job, au travers de cette interprétation d’un instrument parfait qui est conduit dans la perfection, par le ministère de la souffrance et de la mort, est également une métaphore du salut des juifs.

En effet, Israël a reçu et connu la loi de Dieu, ils en ont été les instruments choisis, et ils ont vécu par elle, parce que c’était ce que Dieu demandait à ce peuple durant tout le temps du ministère de cette Révélation. L’homme qui mettait en pratique ces lois vivait par elles[27]. Puis le temps est venu d’entrer dans une nouvelle alliance, destinée à amener dans une nouvelle révélation divine. Et lorsqu’une nouvelle alliance arrive, il est nécessaire de déclarer l’ancienne[28] comme révolue. La Loi est venue par Moïse, la Grâce est venue par Jésus-Christ. La loi a été accomplie, emmenée dans la mort, et les ordonnances-mêmes qui finalement nous étaient contraires, ont été clouées à la croix[29] en Christ.

 

De même que Job a été confronté à la fin de son système béni et bénissant (qui a été pour ainsi dire plongé dans la mort), ainsi également Israël, gardien de la Loi, a été amené à la fin de son système, qui a été plongé dans la mort : Christ a accompli la Loi, le temple a été détruit, le peuple dispersé, et le sacrifice perpétuel a été arrêté.

Comme Job le fut pendant un temps, Israël est dans une phase de rejet apparent, jusqu’à ce qu’ils disent : “béni soit Celui qui vient au nom du Seigneur[30]”. “En ce jour, le rejeton d’Isaï sera là comme une bannière pour les peuples; les nations se tourneront vers lui, et la gloire sera sa demeure. Dans ce même temps, le Seigneur étendra une seconde fois sa main, Pour racheter le reste de son peuple, dispersé en Assyrie et en Egypte, à Pathros et en Ethiopie, à Elam, à Schinear et à Hamath, et dans les îles de la mer” (Esaïe 11/11).

 

Pour Israël, c’est la sacralisation de la Loi, de l’héritage Mosaïque, qui les empêchèrent de reconnaître le caractère messianique du ministère de Christ. Il a donc été nécessaire que l’ancienne protection, issue non seulement de l’élection mais aussi de la révélation de la Loi, devienne inopérante, et que la démonstration en soit faite d’une manière incontestable et douloureuse, afin que cette remise en question puisse permettre à ce peuple de trouver la porte étroite.

 

 

L’enjeu d’un royaume de Dieu céleste, et non terrestre

L’ensemble des croyants a besoin d’être conduit dans une révélation vivante d’un Dieu vivant, et dans une communion vivante et personnelle qui seule, contiendra les anti-corps nécessaires pour combattre la maladie de la religion. La religion est une vision terrestre de Dieu et une pratique terrestre du royaume de Dieu.

Ce qui est vrai à l’échelle personnelle est encore plus vrai à l’échelle communautaire : les efforts déployés pour faire fonctionner un corps terrestre, appelé le corps de Christ, l’Église, avec des moyens terrestres est probablement la pire de toutes les choses.

Si on avait expliqué à Job (ou à Saül de Tarse) à quel point ils étaient dans l’ignorance de Dieu et à quel point ils étaient opposés en eux-mêmes au développement de Son ultime révélation, ils n’auraient pas pu le comprendre. Il n’a pas été possible de les intégrer à une nouvelle mesure du céleste sans les dés-intégrer du terrestre. Et jusqu’à ce moment arrive, Dieu permet que les hommes continuent de se mouvoir dans leur révélation fragmentaire.

Jésus n’a pas tellement insisté sur la dénonciation de l’ancien système, mais il s’est employé à faire la démonstration que le royaume de Dieu était autre. Il a même été capable de fréquenter un temple pourtant vide, de sacrifier des sacrifices vains, et d’encourager certaines personnes à le faire. Aujourd’hui, trop de chrétiens zélés sont employés à détruire le temple déserté : ils devraient incarner l’alliance suivante, mais ils sont trop occupés à se nourir du corps mort. Tout cela n’est toujours pas le royaume de Dieu.

 

Le royaume de Dieu est un état sur lequel Jésus-Christ est Seigneur. Le royaume de Dieu commence dans mon cœur : je n’y entre pas, c’est lui qui entre en moi (ou pas). On a développé une image du royaume de Dieu qui est calquée sur l’image de l’église, comme si on entrait dans le royaume de Dieu lorsqu’on entre dans l’église. C’est faux, bien sûr. La pauvreté de la représentation visible du royaume de Dieu (qui ne vient pas de manière à frapper les regards) pousse les hommes à chercher à constituer une enceinte visible, un parvis et un temple. La pauvreté de la représentation visible de ma sanctification me pousse à développer des parties apparentes, à les mettre en valeur, ostensibles témoins d’une réalité de papier. Parce que ma notion de la sanctification est encore prisonnière du même cadre que celui de Job.

Satan avait raison sur un point : ce n’est pas pour rien que Job servait Dieu, et ce n’était donc pas pour Dieu non plus, mais pour son intérêt propre. Cette formule est attachée au cœur de l’homme, jusqu’à ce que Dieu enclenche le processus qui conduit au détachement d’une chose pour l’attachement d’une autre chose.

 

C’est la vraie formation de Christ dans nos cœurs. Pas de la formation de notre être sublimé, de notre personne sanctifiée par nos œuvres ou de notre perfection. Ces choses sont là, elles ne sont pas sans existence, ni sans valeur, et il faut qu’elles soient présentes, parce que la foi sans les œuvres est morte, mais le point central n’est pas là. La finalité est autre, ce qui entraîne la définition d’un autre but, et forcément d’autres moyens.

 

Le royaume de Dieu frappe à la porte de mon cœur, cherchant simplement à entrer et à souper avec moi. Et ce royaume est établi sur la Vérité, la Justice, et l’amour. Sa bannière sur moi, c’est L’AMOUR.

C’était d’ailleurs prophétiquement le premier article de la Loi, et l nous est donné aujourd’hui d’entrer dans son expérimentation en Christ. Le Seigneur savait que nous n’en étions pas capables, parce que nous sommes, nous-même, le centre de tout. Comme Pierre l’a démontré, nous pouvons croire en Jésus et penser l’aimer, en nous trompant du tout au tout sur la véritable nature de notre amour, de ce que nous appelons amour. Tout cela relève du système de l’intérêt : satan avait raison, ce n’est pas pour rien que se maintient le système de la sanctification. Il est inévitable, il est indispensable, mais il sera tout aussi inévitable que nous entrions dans la sanctification accomplie de Christ pour nous.

C’est notre héritage, notre Canaan, notre terre promise. Alors renouvelons notre prière dans ce sens, reprenons espoir, ne cherchons pas à nous convaincre que nous sommes riches, si nous sommes pauvres. Ne moisissons pas non plus dans le misérabilisme, mais gardons les yeux ouverts : Seigneur, je veux changer de système, viens, sois le Seigneur de tout.


[1] Job 1/1 : “Il y avait dans le pays d’Uts un homme qui s’appelait Job. Et cet homme était intègre et droit; il craignait Dieu, et se détournait du mal”.

[2] Proverbes 11/30

[3] Job 31/1 : “J’avais fait un pacte avec mes yeux, Et je n’aurais pas arrêté mes regards sur une vierge”.

[4] Proverbes 10/25 : “le juste est le fondement du monde” (Chouraqui), “ un fondement perpétuel” (Martin), et 1 Timothée 3/15 : “afin que tu saches comment il faut se conduire dans la maison de Dieu, qui est l’assemblée du Dieu vivant, la colonne et le soutien de la vérité”.

[5] Esaïe 60/2 : “Car voici, les ténèbres couvriront la terre, et l’obscurité profonde, les peuples; mais sur toi se lèvera l’Éternel, et sa gloire sera vue sur toi”.

[6] Psaume 37/4 : “Fais de l’Eternel tes délices, Et il te donnera ce que ton coeur désire”.

[7] Psaume 84/11 : “Car l’Eternel Dieu est un soleil et un bouclier, L’Eternel donne la grâce et la gloire, Il ne refuse aucun bien à ceux qui marchent dans l’intégrité”.

[8] Psaume 40/17 : “Moi, je suis pauvre et indigent; Mais le Seigneur pense à moi”.

[9] Zacharie 2/8 : “Car ainsi dit l’Éternel des armées: Après la gloire, il m’a envoyé vers les nations qui ont fait de vous leur proie; car celui qui vous touche, touche la prunelle de son oeil”.

[10] 1 Jean 3/21 : “Bien-aimés, si notre coeur ne nous condamne pas, nous avons de l’assurance devant Dieu”.

[11] Ephésiens 3/16 : “afin qu’il vous donne, selon la richesse de sa gloire, d’être puissamment fortifiés par son Esprit dans l’homme intérieur, en sorte que Christ habite dans vos coeurs par la foi; afin qu’étant enracinés et fondés dans l’amour, vous puissiez comprendre avec tous les saints quelle est la largeur, la longueur, la profondeur et la hauteur, et connaître l’amour de Christ, qui surpasse toute connaissance, en sorte que vous soyez remplis jusqu’à toute la plénitude de Dieu”.

[12] Apocalypse 22/13 : “Je suis l’alpha et l’oméga, le premier et le dernier, le commencement et la fin”.

[13] 1 Corinthiens 15/50 : “Ce que je dis, frères, c’est que la chair et le sang ne peuvent hériter le royaume de Dieu, et que la corruption n’hérite pas l’incorruptibilité”, Romains 6/6 : “sachant que notre vieil homme a été crucifié avec lui, afin que le corps du péché fût détruit, pour que nous ne soyons plus esclaves du péché”, Colossiens 3/2 : “pensez aux choses qui sont en haut, non pas à celles qui sont sur la terre, car vous êtes morts, et votre vie est cachée avec Christ en Dieu.”.

[14] Matthieu 20/6

[15] Romains 4/4 : “à celui qui fait une oeuvre, le salaire est imputé, non comme une grâce, mais comme une chose due”

[16] Alors que pourtant, le Psaume 34/7 affirme : “L’ange de l’Eternel campe autour de ceux qui le craignent, Et il les arrache au danger”.

[17] Psaume 91/1 : “Celui qui demeure sous l’abri du Très-Haut Repose à l’ombre du Tout Puissant”.

[18] 2 Cor. 4/11 : “Car nous qui vivons, nous sommes sans cesse livrés à la mort à cause de Jésus, afin que la vie de Jésus soit aussi manifestée dans notre chair mortelle”.

[19] Jean 12/24 : “En vérité, en vérité, je vous le dis, si le grain de blé qui est tombé en terre ne meurt, il reste seul; mais, s’il meurt, il porte beaucoup de fruit”.

[20] Tite 2/11-13 : “La grâce de Dieu est apparue à tous les hommes, et nous enseigne à renoncer à l’impiété et aux convoitises mondaines, et à vivre dans le siècle présent selon la sagesse, la justice et la piété, attendant la bienheureuse espérance et l’apparition de la gloire de notre grand Dieu et Sauveur Jésus Christ”.

[21] Philippiens 2/13 : “car c’est Dieu qui produit en vous le vouloir et le faire, selon son bon plaisir.”

[22] Hébreux 12/14

[23] 1 Corinthiens 13

[24] Les raisonnements déséquilibrés peuvent nous conduire dans deux positions opposées : passive, d’une part, qui cultive le relativisme, le fatalisme, ou encore une vision déséquilbrée de la prédestination; et religieuse d’autre part, dans une conception charnelle de la sanctification, par le légalisme et les œuvres mortes.

[25] Hébreux 10/14 : “Car, par une seul offrande, il a rendu parfaits à perpétuité ceux qui sont sanctifiés”, 2 Corinthiens 13/11 : “Au reste, mes frères, réjouissez-vous, tendez à vous rendre parfaits, soyez consolés, soyez tous d’un consentement, vivez en paix, et le Dieu de charité et de paix sera avec vous”, Philippiens 3/15 : “Nous tous donc qui sommes parfaits, ayons cette même pensée; et si vous êtes en quelque point d’un autre avis, Dieu vous éclairera aussi là-dessus”, 1 Corinthiens 2/6 : “Cependant, c’est une sagesse que nous prêchons parmi les parfaits, sagesse qui n’est pas de ce siècle, ni des chefs de ce siècle, qui vont être anéantis”;

[26] Le dispensationalisme est un mode de lecture de la Bible. Il se base essentiellement sur trois éléments : a) La reconnaissance d’une distinction entre Israël et l’Église, b) Le principe d’une interprétation littérale de la Bible, c) L’idée selon laquelle le dessein fondamental de Dieu concerne sa propre gloire plutôt que le salut de l’humanité. Il découpe l’Histoire en 7 périodes : L’innocence, La conscience, Le gouvernement humain, La promesse, La loi, La grâce, Le royaume.

[27] Romains 10/5 : “En effet, Moïse définit ainsi la justice qui vient de la loi: L’homme qui mettra ces choses en pratique vivra par elles”.

[28] Hébreux 8/13 : “En disant: une alliance nouvelle, il a déclaré la première ancienne; or, ce qui est ancien, ce qui a vieilli, est près de disparaître”.

[29] Colossiens 2/14 : “il a effacé l’acte dont les ordonnances nous condamnaient et qui subsistait contre nous, et il l’a détruit en le clouant à la croix”;

[30] Matthieu 23/39 : “car, je vous le dis, vous ne me verrez plus désormais, jusqu’à ce que vous disiez: Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur! ”


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