L’église dématérialisée

Le temps de confinement généralisé de ces derniers mois nous a tous contraints à une rupture quasi-totale des interactions sociales. Les églises n’ont pas été fermées, mais on a interdit aux chrétiens de se rassembler — ce qui revenait un peu au même. Du jour au lendemain, la crise Covid-19 aura provoqué la dématérialisation de l’Église, complètement inimaginable sauf dans les scénarios apocalyptiques à la Tim Lahaye, ce qui a entraîné un blocage de la vie cultuelle habituelle. 

Lorsque les portes physiques de l’Église se sont fermées et qu’il a fallu admettre que communion rimait avec contagion — ce qui laissera quelques stigmates dans la théologie charismatique — l’Église virtuelle a pris le relais. 

Les croyants confinés se sont adaptés, tout comme les juifs déportés à Babylone, qui s’étaient retrouvés coupés de Jérusalem, privés du temple et donc de toute vie cultuelle. Les synagogues s’étaient alors substituées, et avaient permis la survivance du judaïsme, parce qu’il fallait se réinventer. Mais ce n’était plus le modèle que Dieu avait inspiré, et auquel il avait lui-même mis un terme. Vous et moi, nous savons que le vrai centre de gravité spirituel de ce moment-là n’était pas dans les synagogues, où les prêtres cherchaient à recoller les morceaux, mais dans les messages que Dieu avait confié à Daniel, Ezéchiel, et Jérémie. La compréhension des temps, l’espoir et la vie étaient dans la Parole de Dieu.

Le jour d’après

Dans la plupart des communautés, on ne pense qu’à rebondir. Il faut reprendre les activités, parce qu’une partie de ce qui caractérise l’Église dans l’espace public d’aujourd’hui, c’est une représentation extérieure. Sur ce plan-là, si on ne paraît pas, on disparaît. Il y a un espace à occuper et pour l’occuper il faut le remplir. Et si l’Église ne le fait pas, quelqu’un d’autre le fera. Alors tout le monde est dans les starting-blocks, pour relancer la dynamique, ce qui se comprend. Nous voulons tous une Église forte et des saints animés.

Une question se pose et qui paraît centrale est celle de la communion : aurons-nous seulement les moyens d’une restauration satisfaisante ? Quelques doutes subsistent.

Probablement à cause d’une transformation des mentalités, plus profonde qu’on ne le pense ; dans la tempête, nous avons perdu une chose dont la valeur nous échappait : l’insouciance. Désormais, liberté a fait place à un sentiment de vulnérabilité qui s’est installé dans notre univers, avec la peur, parce que le risque est omniprésent. Pour le dire d’une manière un peu raccourcie, « l’autre » est devenu un problème. 

Alors que nous avions besoin de davantage de communion, c’est la séparation qui va être augmentée.

Finie la bise, la poignée de main, les saintes embrassades, le hug fraternel, qui sont des manifestations d’affection, pas seulement des marques de politesse. Elles sont aussi des moyens d’expression de nos dispositions intérieures à l’égard de l’autre. Ce sont des actes de confiance, de rapprochement, d’acceptation dans notre zone personnelle, qui vont être remplacés par une attitude de défiance, même si elle est bien admise de tous.

Et l’obligation de distanciation ne va pas arranger l’autre distanciation, dont on se plaignait déjà avant la crise : les chrétiens étaient trop distants, trop indifférents, trop centrés sur eux-mêmes, pas assez fraternels. Alors que nous avions besoin de davantage de communion, c’est la séparation qui va être augmentée. Même Jésus ne parviendrait pas à organiser aujourd’hui le saint repas comme il l’a fait. La Covid-19 va donc sérieusement complexifier le fonctionnement des églises, surtout les grandes.

Il y a un message dans la dématérialisation 

Lorsque les juifs sont revenus de Babylone, après 70 ans de captivité, ils ont bien sûr commencé par reconstruire le temple, parce que c’était le centre de gravité de la nation. Mais le véritable objectif n’était pas le temple. Car le temple est seulement le moyen. Le véritable objectif de tout, y compris de la dématérialisation, c’est d’être un peuple à part. Un royaume de sacrificateurs qui contraste avec tous les autres royaumes, et qui obéit scrupuleusement à des lois et des valeurs d’inspiration divine. Un univers qui ne change pas, contrairement au monde qui se vante d’être en constants progrès dans tous les domaines.

La dématérialisation a un objectif réformateur personnel

Contrairement à certains standards évangéliques pré-covid19, Dieu ne cherche pas à ce que ses enfants soient les influenceurs d’une culture chrétienne qui a trouvé sa place dans le monde, et dont les enseignements sont compatibles avec les préoccupations et les attentes du monde. Le christianisme authentique n’est pas une culture qui va se mettre au service de la recherche du bonheur terrestre espéré par le monde. Mais Dieu travaille à former des adorateurs, un peuple de sacrificateurs, de prêtres, de prophètes. Des hommes et des femmes qu’il s’emploie à faire sortir du monde et de ses valeurs, parfois par une dématérialisation, qui contribue à établir une distance et une rupture.

Lorsque Dieu a voulu libérer son peuple de l’emprise de l’Égypte (qui symbolise toujours le monde, dans la Bible), et pour le faire sortir de quatre siècles d’assimilation dans cette société idolâtre, Dieu a exercé sur le monde une pression croissante. Pharaon ne voulait pas laisser partir le peuple de Dieu, ne voulait pas qu’ils arrêtent de travailler, mais le peuple de Dieu ne voulait pas partir non plus : le stress lié à leur vie difficile les empêcha d’entendre la voix de Dieu. Mais là encore, l’Éternel a provoqué une sorte de dématérialisation. Après avoir créé une tension insupportable, le monde a été frappé et mis à genoux, son économie mise en pièces. Jusqu’à ce qu’Israël sorte.

La dématérialisation passe par le désert, qui ouvre l’oreille de l’esprit

Pour pouvoir saisir et suivre la voix qui dit « Voici l’Époux, sortez à sa rencontre » il faut l’entendre et la comprendre. Et le désert (la dématérialisation) fait ça. Il nous apprend, ou nous réapprend, à écouter le murmure de Dieu par-delà le tumulte des bruits du monde, mais aussi du brouhaha intérieur de nos pensées, de nos besoins, de nos stress continuels et des illusions de nos convoitises. La dématérialisation est un des sens du désert.

« C’est pourquoi voici, je veux l’attirer et la conduire au désert, et je parlerai à son cœur. Là, je lui donnerai ses vignes et la vallée d’Accor, comme une porte d’espérance, et là, elle chantera comme au temps de sa jeunesse, et comme au jour où elle remonta du pays d’Égypte. En ce jour-là, dit l’Éternel, tu m’appelleras : Mon mari ! et tu ne m’appelleras plus : Mon maître ! »

C’est le genre de prophéties qui nous font aimer le désert et le rendre presque désirable. Parce que nous en voulons le résultat, bien sûr, et que le mode opératoire nous plaît : c’est Dieu qui prend l’initiative, et qui conduit au désert. Et là, Il va nous parler. Et ensuite les choses vont rentrer dans l’ordre, la bénédiction attendue va se produire.

La réalité est différente, et ce n’est pas si mal si nous ne la connaissons pas à l’avance. 

Le prophète Osée donne cette prophétie 2 siècles avant son accomplissement. Elle raconte en filigrane l’état d’adultère spirituel d’Israël (le thème principal d’Osée), c’est-à-dire sa désobéissance face aux enseignements divins, sa relativisation des appels de Dieu, et les libertés prises avec les philosophies, les coutumes et les dieux des nations. La suite nous la connaissons : la surdité et la non-reconnaissance des prérogatives divines vont amener la chute de Jérusalem, sa destruction et celle du temple de Salomon. Puis l’exil à Babylone, durant 70 ans de dématérialisation religieuse et spirituelle. 

 «Qui est celle qui monte du désert, appuyée sur son bien-aimé ?»

Cantiques des cantiques, 8/5

C’est cela, que dit la prophétie : je l’attirerai au désert (de l’échec total, de l’annihilation politique, de l’humiliation complète et du dépouillement), et je ferai durer ce désert pendant 70 années. Et c’est là, dans ce trouble de l’incompréhension et de la repentance (Acor), qu’elle redeviendra capable d’entendre ma voix, et je la restaurerai dans la relation d’amour : elle comprendra que je l’aime. Elle se verra dans une relation d’amour et non de service. Parce que c’est elle que je veux en premier, avant ses œuvres. 

Tel est l’exemple du désert d’Israël, qui va de l’obscurité la plus profonde vers la lumière : «Qui est celle qui monte du désert, appuyée sur son bien-aimé ?» (Cantiques des cantiques, 8/5).

Similitudes

Dans l’expérience de la dématérialisation de l’Église de 2020, nous trouvons certains effets comparables au désert (rupture de la vie sociale, isolement, solitude, privation de liberté, simplification de la vie, face-à-face avec soi-même, arrêt du temps), mais tout le monde était bien conscient que la chose était simplement temporaire. Or, c’est le caractère définitif de la dématérialisation, la rupture sans marche arrière possible, la perte irrécupérable, qui permet d’entrer dans une autre vision, d’accéder à un autre plan. Et d’envisager de nouveaux enjeux spirituels.

Il en faudra donc davantage ! Pour que la vision change, pour qu’un nouveau chemin soit emprunté, il faut que les anciens chemins se ferment. 

« Encore une fois … j’ébranlerais non seulement le ciel, mais la terre »

Dans ce temps actuel de l’Histoire de l’humanité, marqué par une vague de déchristianisation, par le rejet des institutions (religieuses, politiques) et par la contestation, en fait, de toute autorité, il faut une lumière forte pour produire un effet, car les ténèbres spirituelles s’épaississent. Les bonnes intentions et les bons sentiments sont insuffisants.

Or, l’augmentation du mal est toujours le prélude d’un jugement divin : c’est vrai du Déluge, de la tour de Babel, de la destruction de Sodome et Gomorrhe, et de la fin des temps. Et si Dieu n’a pas épargné l’ancien monde, il ne reculera pas devant la nécessité du juger la rébellion du monde moderne. C’est pourquoi nous pouvons comprendre, à la lecture des Écritures, que ce monde devra encore une fois être secoué, par des soubresauts qui provoqueront des peurs plus grandes encore que toutes celles que les habitants de la terre auront connues dans leur Histoire.

Ce sont ces choses que l’Église devra affronter, et pour lesquelles Dieu essayera de la préparer. Nous devons nous attendre à l’augmentation d’une insistance de l’Esprit auprès des croyants, comme jamais, et d’une pression croissante sur le monde.

« Encore une fois, j’ébranlerai non seulement la terre, mais aussi le ciel. Ces mots: Une fois encore, indiquent le changement des choses ébranlées, comme étant faites pour un temps, afin que les choses inébranlables subsistent. C’est pourquoi, recevant un royaume inébranlable, montrons notre reconnaissance en rendant à Dieu un culte qui lui soit agréable, avec piété et avec crainte, car notre Dieu est aussi un feu dévorant. »

15 comments On L’église dématérialisée

  • Bonsoir,

    « La dématérialisation a un objectif réformateur » personnel » c’est certainement possible quoique de façon jamais automatique.
    Mais si cela devait concerner l’église de 2020 je n’y crois pas un seul instant et je crois même que rien ne changera sauf une évolution en pire.
    Tu me trouves désabusée ?

    • Bonsoir Eliane
      La dématérialisation, qui est proche de l’image du désert dans le sens biblique du terme (rupture, séparation, dépouillement, etc) a un objectif réformateur personnel dans 100% des cas, pour un croyant. Mais je dirais même pour un non croyant. Beaucoup de personnes ont réfléchi à leur vie d’une manière nouvelle, avec cette cassure du confinement. J’en ai rencontré. Mais le fait qu’il y ait un objectif de réforme personnelle ne signifie pas qu’il soit atteint pour tout le monde. Il en faudra davantage.
      Ça me fait penser que personne ne sait vraiment si les 10 plaies d’Égypte n’étaient que pour Pharaon. Le peuple de Dieu a également été affecté, et en a été enseigné (même si ça n’a pas suffit à les transformer complètement en adorateurs). Comme je le dis aussi dans cet article, les anges ont eu du mal à faire sortir Lot de Sodome.
      Dans certaines circonstances, Dieu doit mettre le paquet, dirons-nous.

      Il me semble que tu parles plus largement d’une réforme de l’église de 2020, comme si le confinement/dématérialisation pouvait l’engendrer (ce que je ne dis pas). Moi non plus je ne crois pas dans la possibilité d’une « nouvelle réforme », parce que ça ne va pas dans le sens de l’eschatologie, telle que je la comprends (avec la nécessité de faire descendre du ciel une nouvelle cité (Apoc. 21), c’est-à-dire une nouvelle société). Manière de dire qu’aucun recyclage n’est possible. Ce n’est même pas la question des dénominations, ou du système, qui seraient réformables ou pas, mais c’est la question de l’humain. Toute la terre est dans l’admiration de ce qui est anti-Dieu (Apoc. 13). Et il faudrait vraiment être naïf et/ou aveugle, pour disposer dans cette configuration un christianisme victorieux.
      Ceci étant dit, ça ne doit pas nous empêcher de travailler à notre propre réforme continuelle, ce qui correspond au mouvement de l’Esprit pour chacun, et de servir le Seigneur. Travailler tant qu’il fait jour, même si la lumière baisse.

  • @ Jérôme,

    Ton texte soulève bcp de choses très importantes. J’ai hésité à poster car une fois encore je serai longue.
    Mon post est lié au fait que tu évoques aussi le » jour d’après » pour ceux qui ont tout misé sur ce qu’ils auraient subi des pertes douloureuses par ce confinement. Et là je dis que rien ne changera même après mea culpa et bonnes résolutions.
    Concernant le côté réformateur personnel je l’ai dit c’est possible et réel quoique non automatique mais concernant l’église dans sa généralité, non. Ton texte dans certains trucs abordés (et avec justesse) a remué en moi un sentiment d’irritation par rapport au fait que bcp fondent de l’espoir sur une réformation de l’église ou un réveil comme miracle qui allait émaner des suites du confinement et du désastre économique du covid 19.

    Peut être Ezéchiel était il dans cet état d’irritation. Ezéchiel 3/14 la version Français courant le dit « triste et agité » à la place de « furieux et irrité » de la version second. J’ai mis du temps à comprendre ce sentiment et donc trouver des mots pour le dire et me résoudre à le poster. Mais il est là, je suis comme ça à l’intérieur en ce moment. C’est lié a un sentiment d’inutilité, savoir que tu dis un truc mais que finalement le dire ne servira pas à grand chose. Une souris bouge plus facilement qu’ un éléphant.

    1-> Tu dis « le vrai centre de gravité spirituel de ce moment-là n’était pas dans les synagogues, où les prêtres cherchaient à recoller les morceaux, mais dans les messages que Dieu avait confié à Daniel, Ezéchiel, et Jérémie. La compréhension des temps, l’espoir et la vie étaient dans la Parole de Dieu ».

    Ces 3 prophètes ont connu ce sentiment d’inutilité du message dont il étaient porteurs. Daniel a donné la signification de son rêve à Nébucadnetsar, celui-ci l’a remercié et à loué le Dieu de Daniel et ordonné qu’on l’honore en tout lieux. Pourtant cela ne l’a pas empêché d’agir comme si il n’avait en rien été averti.
    Ezéchiel et Jérémie eux, ont connu dès leur appel ce sentiment de devoir faire un service apparemment inutile puisque au départ Dieu leur avait dit qu’ils parleraient à ce peuple qui ne les écouteraient pas (Jérémie 7/27 et Ezéchiel 2/5 à 7). Puis encore Jérémie 42.21 où le peuple lui demande la parole du Seigneur alors qu’il sait très bien que ça changera rien à ce qu’il a déjà prévu de faire.

    2-> tu dis « Lorsque les juifs sont revenus de Babylone, après 70 ans de captivité, ils ont bien sûr commencé par reconstruire le temple, parce que c’était le centre de gravité de la nation ».
    Mais là aussi nous savons que ça n’a rien changé à l’état du peuple car les choses ont été rebâties à l’identique sans vraie refondation profonde là où ça avait failli. Ils ont fait les choses dans les règles de l’art selon le spirituellement correct -> avant de rebâtir le temple ils ont rebâti l’autel sur ses fondements (Esdras 3.3). Dieu a même accompagné facilité et béni cette reconstruction de bout en bout ce qui pouvait laisser penser que tout était ok pour Lui. Pourtant rien n’avait changé fondamentalement et Dieu le savait : le cœur du peuple était resté pareil : un peuple au cœur encore adultère. Preuve en est que dès leur retour en terre promise, ils ont repris les mêmes vieilles habitudes d’infidélité (Esdras 9) ; quand le cœur est idolâtre on aura beau changer les habitudes ou les enrober de nouveauté il reproduira les mêmes travers. -> vanité ou inutilité de la reconstruction du temple.

    3-> tu dis « Or, c’est le caractère définitif de la dématérialisation, la rupture sans marche arrière possible, la perte irrécupérable, qui permet d’entrer dans une autre vision, d’accéder à un autre plan. Et d’envisager de nouveaux enjeux spirituels. Il en faudra donc davantage ! Pour que la vision change, pour qu’un nouveau chemin soit emprunté, il faut que les anciens chemins se ferment ».
    Tu vois toi aussi tu sembles un peu désabusé//

    Je crois vraiment à la réforme personnelle. L’Esprit nous y engage individuellement car la victoire est individuelle et personnelle « celui qui vaincra ». Mais je veux parler ici de l’Église en tant que rassemblement dans une matérialité territoriale, parce que tu as évoqué les Juifs rebâtissant le temple à l’époque d’Esdras. C’est cet aspect-là. Car cette question est cruciale en ce moment. Et il faut bien y faire face puisqu’il y a aussi des questionnements quant au jour d’après comme tu dis dans un sous-titre.
    Je crois que seuls ceux qui n’ont rien à perdre seront prêts à accepter la déconstruction des mauvais schémas (issus souvent d’une vision déformée) ou la fermeture véritable des anciens chemins (pour reprendre tes mots). En dehors de ça tout le monde recommencera toujours les mêmes vieux échafaudages avec les colmatage habituels de fortune.
    La vérité est que ces reconstructions, si elles sont vaines, seront toujours vouées à la destruction dans le temps.

    Ce qui est juste, c’est ce qui s’est relaté au chapitre 3 d’Esdras du verset 1 au verset 4 : ->après avoir rétabli l’autel sur ses fondements ils ont célébré la fête des huttes (ou des tabernacles) « comme cela est prescrit « . Cette fête des huttes est celle qui représente la volonté de Dieu pour l’église édifice spirituel fait des pierres vivantes structurées autour de la pierre angulaire. La fête des huttes illustre par excellence le fait que l’église ne peut faire l’objet de matérialité sédentaire en ce monde car elle y séjourne comme en terre étrangère.
    Je sais tu vas me dire qu’il faut être pratique, il faut un lieu de rassemblement etc etc etc : mais tous ces « pragmatismes » tuent dans l’œuf le vrai travail d’interpellation que pourrait faire la perte de repères inutiles comme nous l’avons vécu durant ces semaines de confinement ; et c’est ce qui fait finalement repartir comme en l’an 40 car on n’est pas vraiment prêts en fait à une vraie réflexion de fond qui fermerait vraiment les chemins anciens (pour reprendre tes mots). Et c’est pour cela que je dis que rien ne changera et que je parais dépitée en le disant.
    Evidemment qu’il y a eu comme tu le relèves des vraies remises en question à la faveur de ce confinement et je le crois. A plein d’égards, il est vrai, il y aura des choses qui seront remaniées de façon individuelle mais si on parle de l’Église de son fonctionnement — si on veut aller au fond des choses sans se mettre de limite — il faut bien admettre que cette secousse là ne changera rien vraiment. Si on emprunte un nouveau chemin comme tu dis, mais pour aller dans une même mauvaise direction on sera toujours dans la mélasse et condamné à tourner en rond dans les mêmes errements. Et en fait ce sera toujours comme s’il s’était rien passé. Et c’est bien pour cela que chaque temple matériel reconstruit a été détruit. et ce sera le cas jusqu’à la fin.

    As-tu lu l’allégorie de la Caverne ? Pour celui qui est dans la caverne, la seule réalité est celle qu’il aperçoit sur les murs de la caverne où il est confiné. Le problème est qu’il ne s’agit là que de l’ombre d’une réalité située à l’extérieur de la caverne, et que le soleil projette sur les murs intérieurs de la caverne. Ce que perçoit celui qui est dans la caverne est donc une ombre et non la réalité. Mais vivant confiné à l’intérieur de la caverne il finit par s’habituer à vivre avec l’ombre en la trouvant suffisante et satisfaisante.
    Ma foi il n’y a aucun mal à ça ; sauf que en ce qui concerne les choses spirituelles dans la nouvelle alliance (et l’église en l’occurrence), si l’ombre prend la place de la réalité, elle est vouée à la destruction.
    Et si on n’arrive pas à concevoir la réalité de l’existence et la permanence de l’église en dehors de l’existence d’un édifice matériel (je parle pas de son utilité mais de l’aspect indispensable qui lui est souvent attribué au point que son manque ait pu être ressenti durement pour certains durant ce confinement), c’est la preuve que l’ombre a fini par remplacer la réalité. Et dans ce cas on aura beau avoir compris le sens de la fête des tabernacles et la fêter avec joie après avoir rebâti les fondements de l’autel, on sera condamné à rebâtir en reproduisant les mêmes choses qui justifieront d’autres crises /secousses jusqu’àu dernier ébranlement et la dernière destruction touchant les fondements même de la représentation du religieux.
    Alors oui je suis irritée ou encore triste et agitée ; je passe d’irritation en abattement profond car je sais que les gens écoutent mais n’entendent pas. Et il m’arrive de trouver inutile le fait de dire un truc dont on sait qu’il sert à rien car nous avons des oreilles comment n’en ayant pas. Sinon comment les vendeurs de camelote évangéliques pourraient-ils encore prospérer sur le net comme jamais en ce moment ? Et qui plus est, comment la plupart pourraient croire ce qu’ils disent alors que l’Esprit dit de façon évidente le contraire ? Alors cela m’irrite et me rend triste et agitée. Car comme tu le dis : Non il n’y aura pas de nouvelle réforme et aucun recyclage n’est possible.

    Je veux malgré tout terminer sur une note réjouissante -> lorsque la nouvelle cité dont tu parles (Apocalypse 21) descendra -> serons-nous dématérialisés ou non? Je ne sais mais ce que je sais c’est qu’ il n’y aura plus de temple car Dieu Lui-même sera le temple ainsi que l’Agneau.
    En attendant ..

    • Bonsoir Eliane
      Merci pour ton post édifiant.J’aurais envie de dire qu’il ne faut pas confondre : « désabusé » et … « lucide » ;).
      Il me semble que le regard que tu portes sur la trajectoire spirituelle du peuple de Dieu, sur son état présent, est lucide, mais pas désabusé. Mais si pour toi, être désabusée correspond à un observateur sans illusion, alors oui, je crois que c’est mon cas .
      Dans cette trajectoire du peuple de Dieu, on lit d’ailleurs toutes les choses qui permettent de comprendre le plan divin et l’échec compréhensible de toutes les tentatives humaines. Et les épisodes que tu rappelles (Esdras, Ezéchiel, Jérémie) nous parlent tous de l’incapacité du peuple de Dieu (de l’humain, en fait) de se tenir dans la vérité et d’y demeurer. Avec ou sans temple, car tu aurais pu ajouter dans ton argumentaire l’histoire de l’Église, même l’Église originelle, qui n’a pas pu garder sa place en dépit de la puissance de la résurrection et de l’onction du Saint-Esprit. Et pourtant, ils étaient les pierres vivantes !
      C’est pourquoi je continue de penser que la formule actuelle (en tous cas celle d’hier) d’un christianisme construit autour de lieux de rassemblement (et dans des bâtiments) est plutôt un symptôme, qu’une cause. Inverser cette proposition, reviendrait à oublier que le problème vient du cœur, de la survivance de l’orgueil, de l’ignorance quant à l’étendue de la lèpre du péché dans le cœur humain, et d’un manque de la révélation de qui est Christ. Mon peuple périt faute de connaissance (vivante) ce qui produit une configuration de plus en plus appauvrie.
      Sur cette base-là, on peut bien enlever toutes les églises et renverser tous les bâtiments, et ils seront reconstruits, ou on fera des cabanes pour être + biblique, comme tu disais.

      Sur l’inutilité de la parole prophétique. Je rappelle simplement ici ce passage d’Ezéchiel (33) qui va dans le sens de ce que tu exprimais : « Voici, tu es pour eux comme un chanteur agréable, possédant une belle voix, et habile dans la musique. Ils écoutent tes paroles, mais ils ne les mettent point en pratique ».
      En dépit de ça, et même si Dieu avertit son prophète, il continue de donner des révélations, et donc d’alimenter le ministère … pour qu’il parle !
      à suivre, donc

      • @ Jérôme,
        Tu dis
        « C’est pourquoi je continue de penser que la formule actuelle (en tous cas celle d’hier) d’un christianisme construit autour de lieux de rassemblement (et dans des bâtiments) est plutôt un symptôme, qu’une cause. ».

        En réalité le problème n’est pas celui de l’existence de lieux de rassemblement mais le fait que ces lieux aient fini par se confondre avec l’église on a finit par les appeler « l’église » et c’est certainement pourquoi tu écris ceci
         » Lorsque les portes physiques de l’Église se sont fermées et qu’il a fallu … »

        C’est pourquoi je pense que la fermeture de ces lieux est une vraie opportunité de réfléchir à ce qu’est l’église. Il y a ce qui est et ce qui devrait. ET il faut aussi ne pas avoir peur d’en parler.

        On est toi et moi en tension entre le « déjà » et le « pas encore ». Le déjà me ravit mais je suis maintenue en insatisfaction constante par rapport au « pas encore » . Et ce sera certainement ainsi jusqu’au retour du Seigneur ou du moins jusqu’à ce que ma course soit achevée.

        Pour que tu comprennes l’intention, je ne fais pas un combat à la don quichotte contre l’église bâtiment car de toutes façons quand l’église se réunit (en dehors du confinement) elle le fait quelque part physiquement territorialement. Donc comprends bien que pour moi le problème n’est pas maison Vs bâtiment/salle, sinon ce serait ridicule car c’est pas forcément le type de lieu qui fait le contenu même si il y a certaine contribution et j’y reviendrai.

        Ce que je dénonce c’est ce qui devient une « fin en soi « au lieu de rester un instrument, un moyen. Si la disparition du moyen devait signifier la disparition ou l’interruption dans la continuité de l’église il y aurait un problème et c’est là ce que j’ai souhaité toucher du doigt et je pense que le confinement était vraiment l’opportunité d’y réfléchir.

        Le fait d’être confiné ne devrait pas poser problème à la continuité de l’église ni même à la Cène qui peut se faire si dans une même maison il se trouvent des Chrétiens (parents et enfants par ex; 2 suffisent à mon avis) pas besoin d’une salle ni d’un cérémonial spécial pour partager ce mémorial ; bien entendu cela n’a pas pu être possible pour ceux qui n’ont pas eu de vis-à-vis Chrétien chez eux.

        Mais si le fait de ne pas pouvoir prendre la Cène devait constituer un manquement sérieux dans notre attachement au Corps de Christ alors je dis que c’est problématique ; car pensons à ceux qui malades, ne peuvent se rendre physiquement aux rassemblements ou encore ceux qui sont en prison.
        Sont- ils retranchés du Corps parce qu’ils ne participent pas à la Cène ?
        Je crois profondément à c que symbolise la Cène dans le discernement du corps de Christ Pourtant la communion au Corps ne peut se limiter au fait d’y participer ensemble sinon les différentes assemblées qui ne sont pas réunies ensemble durant ce moment-là ne pourraient être en communion. Pour moi la communion est faite par l’Esprit et cela va au-delà du fait d’être ensemble au même endroit.

        Être en communion d’esprit ne signifie pas être en contact physique et visuel sinon nous serions en communion d’esprit avec nos voisins non chrétiens que nous côtoyons chaque jour. Quand Paul était en prison il était uni en Esprit avec l’église assemblée loin de sa prison, absent de corps mais uni avec eux il a pu exercer l’autorité dans des décisions spirituelles de la plus haute importance ou se réjouir : 1 Corinthiens 5/2 et Colossiens 2/5 . ça c’est le miracle de la communion dans l’Esprit Saint.

        Il faut peut être faire évoluer notre compréhension pour ne pas être pris au dépourvu dans les jours mauvais -> je veux dire entrer dans une souplesse de l’Esprit car nous pourrions y être contraints plus vite que prévu et le confinement est un exemple de ce qui pourrait arriver aux Croyants dans les jours mauvais.
        Souplesse -> je parle ici d’une « adaptabilité spirituelle », une souplesse pour suivre Dieu sur un chemin qui peut sembler inédit et déroutant dans un quotidien inédit et déroutant qu’il nous donne de vivre , et non pas une façon de nous réinventer en fonction des circonstances il y a nuance. Il nous faut demander à Dieu l’intelligence qui possède la sagesse pour les temps difficiles, car nous en aurons besoin pour suivre l’arche là où elle se déplace sans rester là où elle n’est plus : suivre l’arche parfois sur un sentier qui n’était pas prévu sur la feuille de route qu’on avait fini par s’inventer à cause d’une pratique bien ancrée que rien n’avait jusqu’alors démenti ( La marche par l’Esprit n’inclut pas de feuille de route justement pour que ce soit une dépendance de chaque instant dans l’écoute de la voix divine) .
        C’est aussi pourquoi Dieu a souvent détruit ce qu’il avait Lui-même donné un temps et qui était peut être juste mais qui avait fini par prendre la place de ce qui devait être considéré (souviens toi de Néhushtan). Et c’est là que je dis que lorsque l’ombre s’installe en lieu et place de la réalité elle doit disparaître.

        Je persiste à dire que aujourd’hui, en bcp d’endroits le  » lieu de rassemblement » n’est pas juste un symptôme c’est vraiment devenu une « cause ». La preuve : quand les gens vont au lieu de rassemblement ils disent « je vais à l’église ». Les mots reflètent vraiment la réalité vécue on doit y prêter attention. De même certains disent je vais assister au culte et non pas je vais rendre un culte : ça revêt aussi une réalité telle qu’on la vit et il faut en parler pour y réfléchir afin d’évoluer là-dessus aussi. Car on dit ça parce qu’on a toujours dit ça mais est-ce juste de continuer à faire comme on a toujours fait sans se poser de questions ? Je pense vraiment que le confinement est assez pédagogique. Et nous devrions peut être pousser la réflexion au-delà des sentiers battus. Ton texte s’y prête vraiment. Même si peu interviennent je pense que il y a là matière vraiment à poser de vraies pistes de réflexion.
        Autre point que tu abordes : Je pense que ceux qui ont souffert bcp d’un manque de communion durant le confinement,(en dehors de ceux qui n’ont pas le téléphone) sont pour la plupart ceux qui n’avaient de communion avec d’autres chrétiens que lors des rassemblements physiques dans les lieux de culte. Les bises ne sont pas les seuls signes de communion (Juda en a donné un parfait contre exemple).

        Lorsque la communion est entretenue de façon continue et indépendante des activités coordonnées autour du lieu de culte, elle ne souffre pas de la distance liée au manque de contact physique, mais se maintient dans le temps et l’espace. Sinon cela voudrait dire que toi et moi (ça fait combien de temps déjà qu’on s’est pas vus ?), ça veut dire qu’on n’est pas en communion ? C’est pas bizarre ça ?

        Je vois bien aussi que tu m’as pas comprise quand tu dis encore « Sur cette base-là, on peut bien enlever toutes les églises et renverser tous les bâtiments, et ils seront reconstruits, ou on fera des cabanes pour être + biblique, comme tu disais. ».

        La fête des huttes si c’est ce dont tu veux parler (remplace huttes par tabernacle : terme selon version second), c’est une fête qui symbolise quelque chose de précis comme j’ai dit et qui doit toucher notre compréhension de comment l’église devrait être en ce monde. En pèlerinage donc pas d’installation possible, ni d’enracinement.

        (Là permets-moi un peu de taper sur l’effet bâtiment 🙂

        -> Or avoir un bâtiment fixe qu’on le veuilles ou non finit par contribuer à un enracinement et à induire que l’église est finalement le bâtiment une sorte de lieu saint, un sanctuaire à qui on apporte de nombreux soins, alors que le temple qui mérite le soin c’est le croyant . Il y a là un déplacement injuste de centre de gravité.

        Le développement des lieux de culte tel qu’il s’est fait depuis quelques années provoque qu’on le veuille ou non un « enracinement » charriant une sédentarité spirituelle de très mauvais aloi, il y a souvent un investissent en finances en temps etc etc et parfois au mépris du temps et aux soins dus à la famille; le bâtiment vole le ministère des saints et finit par absorber toute la graisse des brebis qui devrait être offerte au Seigneur. Et pourtant au départ ce n’est jamais ainsi mais c’est toujours le danger et le glisse est facilement induit. L’investissement change de direction les pierres mortes deviennent le point focal de l’attention et de l’investissement au détriment des pierres vivantes. La vie structurée autour du bâtiment épuise l’énergie et les ressources des pierres vivantes dans une mauvaise direction.

        Il y a quelque chose de cette idée que tu illustres bien dans ce qui suit et c’est ça qui m’a encore plus plongée dans l’abattement :
        « Il faut reprendre les activités, parce qu’une partie de ce qui caractérise l’Église dans l’espace public d’aujourd’hui, c’est une représentation extérieure. Sur ce plan-là, si on ne paraît pas, on disparaît. Il y a un espace à occuper et pour l’occuper il faut le remplir. Et si l’Église ne le fait pas, quelqu’un d’autre le fera. Alors tout le monde est dans les starting-blocks, pour relancer la dynamique, ce qui se comprend. Nous voulons tous une Église forte et des saints animés. ».

        Tu l’as dit « il faut exister occuper l’espace public » et le lieu de culte fait partie de la stratégie. S’il apparaît misérable il n’attire pas, il faut du tape à l’œil il y a une surenchère et c’est bien pourquoi le choix est fait de grossir plutôt que de grandir puis se disperser en plusieurs rassemblements de taille humaine car plus c’est gros plus on pèse au regard extérieur (logique !).

        Les gens ne considèrent comme « église » que ceux qui se réunissent dans une salle . Si c’est dans une maison les gens ont du mal à dire église ils disent « groupe »(on voit bien que la forme du moyen a quand même un impact de lecture -> une église c’est forcément dans un bâtiment/salle , tu comprends pourquoi je te dis que il y a quelque chose qui a dévié dans la compréhension ?

        Ensuite après le bâtiment il y a le nom car il faut un nom pour peser « ton église s’appelle comment ». La mienne n’a pas de nom c’est triste non ? Dans dénomination il y a « nom ». Alors forcément si vous n’avez pas de nom vous ne pouvez pas faire partie d’une dénomination.
        Mais à quoi sert le nom ? À être « reconnu » dans la société et avoir une existence juridique et ça a pas mal d’avantages surtout si on est association type 1901 et 1905. Si vous n’avez pas de nom vous n’existez pas donc..

        A quoi sert la dénomination ? À peser dans la société.
        Si vous n’êtes pas affilié à une dénomination vous ne comptez pas.

        Est-ce si important ? Pour le moment oui certainement ! Mais il faut peut être se préparer au temps ou tout cela sera rendu vain et il arrivera assez vite ce temps. Tous les supports inutiles proposés par l’Egypte : ses chars et ses chevaux seront enlevés. Et si nous tombons à ce moment-là c’est bien que la branche qui nous portait n’était finalement pas le bras du Seigneur. Alors si c’est le bras du Seigneur qui nous porte pourquoi craindre qu’on nous enlève des vêtements qui ne sont pas ceux dont Dieu nous a couverts ?

        Mais l’esprit de Caïn est dans bcp de ces choses : Dieu lui avait dit qu’il devait être un « déraciné » sur la terre or la première chose qu’il a faite symbolisait un « enracinement » : il a bâti une ville puis lui a donné un nom.

        Après le déluge Dieu avait dit à Noah de remplir toute la terre (donc de se disperser) mais la première chose que ses descendants ont fait c’est de construire une ville avec une tour pour rester ensemble au même endroit et …se faire un nom pour être reconnu.
        On peut dire « c’est comme ça on doit faire avec » Mais on doit aussi pouvoir dire que cela ne devrait pas être comme ça.
        J’ai juste voulu élargir le débat mais c’est ton article qui suscite tout ça il dit tellement de choses !

        En fait il y a 2 niveaux dans ton message Il y a une ligne de lecture en considérant la réalité actuelle. Et dans cette réalité là Dieu n’est pas absent : Il accompagne et bénit .
        Mais moi en lisant tout de suite je me propulse dans l’autre niveau : la réalité où on doit être rendu. Je suis tendue vers le « pas encore » que je trouve utile à considérer et que la situation de cconfinement que tu relèves a bien mis en évidence. Élargir la réflexion c’est quelque chose qui nous fait avancer sans nous satisfaire du statu quo.

        Dieu ne veut pas qu’on pique de tente à un endroit qui n’es t pas la ligne d’arrivée souhaitée. Si ceux qui nous ont précédé avaient fait cela et s’étaient arrêtés, nous n’en serions pas aujourd’hui toi et moi là où nous en sommes.
        IL faut dérouler la vision rien que la vision mais toute la vision telle qu’on la perçoit de l’endroit où l’on est parvenu. Or la vision elle-même est aussi appelée à évoluer à mesure qu’on avance. C’est une donne qu’il faut intégrer et accepter. Sinon on stagne dans les eaux mortes alors que l’eau à la base du Trône est en mouvement perpétuel parce que le Trône bouge comme Ézéchiel l’a vu.

        La réalité du moment n’est pas la vérité ; celle-ci est dans l’idéal à atteindre. Il arrive un moment où les regards doivent être orientés au delà des effets d’ombre : c’est à dire en direction de la vraie réalité qu’il faudrait atteindre. Car à niveler par le bas, on n’atteint pas le but.

        La bible nous dit « soyez parfaits comme le Père céleste est parfait. On pourrait se dire selon la sagesse populaire que puisque personne n’est parfait autant rester au point où on est arrivé, c’est déjà pas si mal. Pourtant le travail que produit en nous l’Esprit de Dieu consiste à nous faire avancer d’une gloire vers une autre gloire ; et ça passe par un renouvellement de notre intelligence pour voir où nous en sommes et comprendre où nous devons aller. Ce devoir d’inventaire est nécessaire. Car nous sommes engagés dans une course en avant pour tenter de remporter le prix de la vocation céleste de Dieu en Jésus Christ.
        C’est un dépassement constant où l’Esprit nous entraîne lui-même sur un chemin où il produit Lui-même en nous cette sanctification/ transformation qui nous fait perdre chaque fois un peu plus de nous pour revêtir un peu plus de Jésus-Christ jusqu’à ce qu’il vienne .
        C’est ça le but de Dieu du travail de Dieu dans l’église : la transformer pour en faire une épouse pure et parfaite. Et ce processus n’intègre pas de nivellement par le bas.

        Sur l’inutilité -> Je suis profondément persuadée de la justesse de « certains trucs » que je dis ci dessus, pourtant je pense que le dire est possiblement inutile et une perte de temps que j’assume.
        Énoncer une vérité ne transforme pas forcément une réalité.

        • Eliane

          Tu dis : « Ce que je dénonce c’est ce qui devient une « fin en soi « au lieu de rester un instrument, un moyen. Si la disparition du moyen devait signifier la disparition ou l’interruption dans la continuité de l’église il y aurait un problème et c’est là ce que j’ai souhaité toucher du doigt et je pense que le confinement était vraiment l’opportunité d’y réfléchir. »

          Je suis d’accord avec la plupart des éléments de ton propos. Peut-être que j’exprimerai un ou deux point différemment, mais je n’ai pas de divergence de fond — enfin, aussi loin que j’ai pu comprendre, et on sait que les échanges écrits ne valent pas une conversation orale à bâtons rompus :).

          Comme tu le dis, c’est une réflexion de fond, oui, et on échange sur la base d’un raisonnement spirituel au niveau des principes, mais qui se confrontent à la réalité du vécu, de l’Histoire, et au chamboulement d’une crise qui vient remuer tout ça. Et on partage finalement sur notre compréhension de la volonté de Dieu, et ce n’est pas un petit sujet. Pour aller dans ton sens, c’est assez évident que la focalisation de la vie chrétienne autour de l’église-bâtiment (ou de la vie communautaire autour du culte) engendre des distorsions spirituelles, plus ou moins graves selon les contextes. Pour moi ça ne fait pas débat.

          Il est donc important de communiquer une vision et de mettre en lumière des contrastes (comme disait Michaël) et de confronter des modèles, de les remettre en question, ce que nous faisons dans une certaine mesure ici. Merci de partager ce que Dieu te met à cœur, librement. Bénédictions.

  • Bonjour,
    L’Eglise a besoin de voir les contrastes entre ce qui est la construction de l’homme et celle du Seigneur,
    Entre le fonctionnement selon l’homme et selon l’Esprit, si il n’y a personne qui le dit comment la révélation va venir dans les cœurs.
    Pour ma part vous avez contribué a cela dans ma vie.
    C sur que l’on aimerait voir une grande réforme dans l’Eglise, mais je crois que se qui pourrait arriver de mieux c ce qui c passé sous le règne de Josias, il est allé jusqu’aux racines de l’iniquité d’Israël, pour purifier son royaume, c pour cela qu’il n’y a pas eu de roi comme lui avant et après, ce fut le dernier réveil des rois d’Israël, même si le jugement été acté.
    le Seigneur veut susciter des leaders comme Josias et des ministères prophétique qui révèle ces contrastes par la Parole,
    Continuez a proclamer ces contrastes, ne vous décourager pas, les secousses on leur par dans l’action du Seigneur, mais c surtout la vérité qui est puissante pour affranchir.
    Fraternellement
    Michaël

    • @Mikaël,
      Bonsoir Mikaël. On va pas se le cacher il arrive tôt ou tard le moment où on aurait envie de se coucher et s’endormir sous un genêt.
      Mais merci vraiment pour vos encouragements. Vous dites « L’Eglise a besoin de voir les contrastes entre ce qui est la construction de l’homme et celle du Seigneur, ». Entre le fonctionnement selon l’homme et selon l’Esprit, si il n’y a personne qui le dit comment la révélation va venir dans les cœurs. »
      Ca me fait réfléchir et je me dis que peut être bien que ce qui est dit touche l’intelligence sans vraiment aller jusque dans les cœurs. Car en vrai lorsque la révélation vient dans les cœurs on peut pas repartir comme avant c’est impossible.
      Combien de révélations sont données, sont appréciées pour ce qu’elles sont provoquant parfois émerveillement face à la bonté de Dieu (Cf Nébucadnetsar ou même dans l’église aujourd’hui) sans pour autant que ça change quoi que ce soit ! Le peuple de Dieu idolâtre les paroles de connaissance et de révélation sans comprendre qu’elles ne sont pas une fin en soi mais un moyen, un chemin ; le but est la transformation pour parvenir à la ressemblance de Christ le Chef, la tête du Corps. C’est parfois désespérant. Alors il m’arrive de dire à quoi bon.
      Je pense qu’il arrive qu’une parole de Dieu touche davantage des incroyants qui y sont confrontés pour la première fois que des enfants de Dieu ; c’est comme ça je vous assure : il arrive que des gens du monde aient plus soif que les enfants de Dieu qui sont gâtés par la manne et les cailles qui tombent parfois sans qu’ils aient demandé. Il faudrait que cette parole devienne rare pour qu’elle soit considérée comme plus précieuse que l’or. C’est souvent quand Dieu se tait qu’on cherche le plus à l’entendre.
      Merci pour l’excellente référence au roi Josias. Il est allé dites-vous jusqu’aux racines de l’iniquité d’Israël. Mais lorsque Dieu touche les racines je crois que ça fait peur car il y a un temps où la nudité peut être visible c’est nécessaire mais peu de gens acceptent de laisser l’épée du Seigneur aller en profondeur. Ca reste souvent superficiel sans que les racines aient pu être vraiment touchées ça peut dérouter ou provoquer de l’inconfort. Le confinement est un cas où une sorte de nudité a pu paraitre car on a été dépouillé de certains Oripeaux. Ces choses étaient-elles des vêtements dont Dieu avait prévu de vêtir l’église ? Je n’en suis pas persuadée. C’était aussi ça que je voulais dire mais je ne sais si Jérôme a bien saisi la pensée. Je m’en expliquerai avec des phrases tirées de son txte ce que j’aurais du faire pour faire plus précis dans l’intention.
      Lorsque la parole de Dieu n’a pas pu aller en profondeur pour toucher les racines, ce qui est en surface semble éradiqué et on pense que le travail a été fait cependant qu’en profondeur les racines sont sauves. Que la pluie vienne alors arroser le sol on est tout heureux, on se dit que Dieu bénit en ouvrant les écluses des cieux et on crie réveil ! Pourtant c’est problématique car ce qui va pousser à la faveur de cette pluie sera encore le fruit des anciennes racines non éradiquées. Quand l’épée de Dieu descend pour mettre la cognée aux racines ça fait mal et mais c’est plus pareil après, les anciennes racines sont éradiqués et le terrain peut recevoir autre chose.
      Mais il arrive qu’ on passe de paroles bienfaisantes de Dieu en paroles bienfaisantes de Dieu sans que ça change quoi que ce soit en profondeur parce qu’ en fin de compte le statu quo fait moins peur que la nudité et la souffrance de la herse consécutives au labourage profond des jachères.
      Le but du Seigneur c’est notre transformation jusqu’à ce que Jésus revienne. Mais on peut résister et se satisfaire du stade où on est parvenu : « jusqu’ici Seigneur pas plus loin ». Pourtant on chantera « jusqu’au bout je veux te suivre ». Est-ce à dire le Seigneur fait du surplace ?

      Merci en tout cas pour la contribution.
      Bonne soirée

    • Merci Michaël pour la réflexion. Sur ce blog, nous essayons effectivement de dénoncer les dérives, pointer (par ex) la mauvaise prophétie pour la confronter à la vraie. Je pense que c’est ce que tu veux dire en parlant à 3 reprises de « voir les contrastes, de révéler les contrastes et de les proclamer ».
      Josias que tu cites ne s’est pas contenté de rencontrer les contrastes, les mensonges et les hérésies sur le terrain des idées, mais il les a traités jusqu’à la racine, comme tu disais et les a détruits. Momentanément, malheureusement. Car si on peut (et on doit) combattre une idée, on ne peut pas la détruire (chez les autres), c’est l’étang de feu qui réglera ça définitivement.
      Josias avait ce pouvoir et en a usé, de procéder à un ménage spirituel et physique, comme Elie avec les prophètes de Baal. Parfois il faut trancher, il y a des heures pour ça, des moments. Et parfois il faut semer. Car la vie et la mort restent toujours au pouvoir de la langue, et à son retour, le Seigneur Jésus détruit ses ennemis par l’épée qui sort de sa bouche. La Parole de Dieu, la vérité, est puissante, comme tu le rappelles à la fin de ton post. Nous en avons un exemple avec l’extraordinaire ministère de Ravi Zacharias, qui vient malheureusement de nous quitter, et qui rencontrait lui, l’athéisme sur son terrain, et qu’on a vu tant de foi terrasser son ennemi, de manière tellement magistrale. C’était un guerrier que le Seigneur avait équipé pour ça.

      Pour finir, je vois dans l’histoire de Josias l’allégorie de mon propre réveil : tout commence par une décision, déterminée, de commencer à restaurer le temple de l’Éternel, qui avait été laissé à l’abandon. Et nous sommes le temple de Dieu, et le temple de Dieu symbolise le « lieu » de notre rencontre avec lui, qui peut être notre chambre ou le retour vers l’espace de relation et de communion, qui peut être l’église, le rassemblement des croyants (quel qu’il soit). Et comme par hasard, en commençant à agir dans ce sens, on retrouve la Parole perdue de Dieu, celle qui remue, celle qui bouleverse et celle qui fait pleurer. Et à partir de cet épicentre, des ondes vont se déployer et couvrir tout le pays, et renverser les idées, les philosophies, les idolâtries, les faux cultes qui s’étaient installés au temps de ma négligence, de mes compromis et de ma légèreté.
      Pour un enfant de Dieu qui s’est éloigné, qui a perdu la communion, rien ne peut vraiment être rétabli sans un retour, une décision, je pense que c’est le sens de beaucoup d’interpellations prophétiques à revenir à l’Éternel.

  • Bonjour Éliane et Jérôme,
    A la question « Est ce a dire que le Seigneur fait du surplace ? » , C’est bien nous qui faisons du surplace, parce que l’on veut bien connaître la parole de Dieu(prophétique ou écrite), mais pas se laissé éclairer par elle.
    Passer de l’enfance a fils légitime de notre Père Céleste n’est pas a première vue réjouissant car son châtiment nous attriste, mais cela produit plus tard un fruit paisible de justice et de sainteté.
    Bon nombre d’enfants de Dieu se comportent comme des fils illégitime, ne voulant pas prendre leur croix et préférant un évangile ou celui qui en est la force est renier,
    Maintenant est ce que le peuple de Dieu a entendu Christ a appris Christ ?, L’illusion Laodicéene est détruite quand il y a retour au Par Lui et Pour Lui.
    Ce qui est remarquable dans l’histoire de Josias, c’est qu’il a non seulement détruit tous les autels d’adoration de faux dieux, mais il a traité de la même façon les hauts lieux de la fausse adoration du vrai Dieu, personnes n’avait fait cela avant lui.
    Est je crois que c celà qu’il faut mettre en lumière, (c’est ce que vous faite selon ce que le Seigneur vous donne), afin que le peuple de Dieu discerne et reviennent a adorer et servir dans le seul Temple Jésus-Christ.
    Pour moi, le lieu du rassemblement importe peu, tant que le Seigneur y est le Berger du troupeau et reconnu comme tel.
    Fraternellement
    Michaël

    • Michaël
      « Ce qui est remarquable dans l’histoire de Josias, c’est qu’il a non seulement détruit tous les autels d’adoration de faux dieux, mais il a traité de la même façon les hauts lieux de la fausse adoration du vrai Dieu, personnes n’avait fait cela avant lui ».

      On aime les rois de réveil, parce qu’ils sont à chaque fois comme un rayon de lumière dans l’obscurité de l’apostasie, du recul ou de l’abandon de la vraie foi.
      En fait Josias n’est pas le seul à s’être attaqué aux faux dieux ET à la fausse adoration du vrai Dieu. Ezéchias s’est également employé à ça notamment en détruisant le serpent d’airain (2 Rois 18) auquel on apportait de l’encens.
      Il avait même commencé son action de nettoyage par la maison de Dieu (le premier jour du premier mois de son règne) en s’adressant à la caste des lévites et sacrificateurs, par un discours magnifique (2 Chr. 29) dans lequel il partageait sa vision. Je trouve que ce texte n’a pas vieilli, et qu’il contient une exhortation toujours tellement puissante.

      Ezéchias a réussi une prouesse spirituelle, celle de communiquer sa vision dans tout le pays, pour sensibiliser le peuple éloigné de Jérusalem et élargir ce qui aurait pu rester un effet de cour. Là où Josias « obligea tous ceux qui se trouvaient en Israël à servir l’Éternel leur Dieu » (2 Chr. 34/33), Ezéchias « parle au cœur de tous les lévites, qui (du coup) montraient une grande intelligence pour le service de l’Éternel » (2 Chr. 30/22).
      Ezéchias a parlé également au cœur du peuple, qui d’un bloc a répondu présent : « un peuple nombreux se réunit à Jérusalem … ils se levèrent, ils firent disparaître les autels sur lesquels on sacrifiait dans Jérusalem et tous ceux sur lesquels on offrait des parfums » (2 Chr. 30/13).

      Après une Pâque mémorable (comme du temps de Josias) que nous pouvons interpréter (dans notre perspective) comme l’empreinte centrale de l’Agneau évidemment (signe indispensable du vrai réveil), « tous ceux d’Israël qui étaient présents partirent pour les villes de Juda, et ils brisèrent les statues, abattirent les idoles, renversèrent entièrement les hauts lieux et les autels dans tout Juda » (2 Chr. 31).

      En me remémorant ces choses, qui ont nourri mon propre réveil, je me demandais comment serait un roi aujourd’hui (disons une des autorités spirituelles du moment, par ex) qui parlerait au cœur de l’Église, des castes dirigeantes, et du peuple de Dieu, au point de lui donner envie de briser les statues, d’abattre les idoles, de renverser les hauts lieux, de faire disparaître les autels … des expressions qu’il faudrait réactualiser et qu’on pourrait remplacer par toutes les formes de mélange, d’erreur et de corruption de l’Église..

      La réponse à cette question se trouve en filigrane dans les visions et prophéties de la fin, qui montrent à l’évidence que Dieu ne suscite pas de réforme pour relever l’Église et remotiver ses troupes, mais que la dérive et la dégradation sont laissées aller à leur terme, tandis qu’en face, l’adversaire lève l’antichrist. L’amour se refroidit, la foi disparaît, la lumière baisse, tandis que les ténèbres augmentent, la fierté du péché et l’élévation de l’humain. Mais la victoire finale est assurée parce que Christ seul doit être glorifié. Pas d’Église terrestre, mais une Église (une cité) qui descend du ciel.

      On comprend bien sûr que c’est Christ le roi de réveil, et que les autres sont des types. Quiconque a vécu un réveil personnel, un baptême de l’Esprit, sait à quel point l’énergie d’Ezéchias ou le zèle de Josias sont présents DANS le cœur, pour amener la personne à faire le ménage dans sa vie. Plusieurs de mes amis ont brûlé certains de leurs livres. Ça vient de l’intérieur. Je ne crois que dans ça. Toutes les autres choses sont de l’imitation.

      • @ Jérôme,

        Nehushtan ! hé bien voilà !!!

        Non mais franchement tu m’as laissé écrire tout ce pavé plus haut alors qu’il te suffisat de poster ton ancien texte sur Néhushtan ! Je viens de le relire à l’instant.https://lesarment.com/2007/09/nehushtan/

        je cite :
        [« Puis un jour, un roi s’est levé, clairvoyant, et inspiré. La religion et la tradition avaient moins de prix à ses yeux que la Vérité et la justice. Alors, dans une action destinée à frapper les esprits, il vint à l’instrument, et considérant qu’il générait une forme d’idolâtrie, il s’adressa à lui en changeant solennellement son nom afin de le ramener dans son identité véritable aux yeux de tous. Il faut appeler un chat : un chat !

        Sous un certain aspect, aux yeux de peuple de Dieu, cette action a pu ressembler à un crime de lèse-majesté, une profanation d’une chose sainte, divine, un choc violent pour ceux qui voyaient encore Dieu en lui. Mais Dieu ne s’y trouvait plus. Et le roi le savait.
        Comme Ezechias, nous ne devons pas regarder aux apparences. Dieu Lui-même emploie le serpent d’airain, puis abandonne ce moyen. La Vie véritable est toujours en mouvement, plus proche de l’inattendu que du prévisible religieux. Comme Ezechias nous ne devons pas craindre de considérer les choses pour ce qu’elles sont, si nous sommes conduits à le faire, et dans l’intérêt commun fraternel. »].

        Hé bien je vais te dire : ce côté iconoclaste ok c’était il y a un siècle, mais il me manque ;
        Tu es devenu bien trop sage il faut recommencer à appeler un chat un chat !
        Le marteau et la clef plate je les ai aperçu au fond de l’eau mais le morceau de bois est aussi à proximité il peut encore les faire surnager.
        allez hopla donc !
        De toute façon tu n’y couperas pas 🙂

        • Eliane
          «Hé bien je vais te dire : ce côté iconoclaste ok c’était il y a un siècle, mais il me manque ;
          Tu es devenu bien trop sage il faut recommencer à appeler un chat un chat !»

          Merci pour les encouragements :). Ce texte a été écrit suite à une réflexion/révélation reçue 10 ans avant la publication sur le site, qui elle, date de 2007. L’intérêt des archives publiées, et signées, réside dans le fait qu’on peut faire le point, quelques décennies plus tard, et mesurer la distance :). L’auteur s’expose au jugement, ce qui est un signe de transparence.
          Personnellement, je me sens toujours sur le même axe, mais tu ne sembles pas de cet avis. Il faudra peut-être me préciser, ça peut être intéressant (mais je ne suis pas certain que ça intéresse tt le monde, je ne veux pas détourner l’attention sur moi, non plus, notre mission est de mettre en valeur le Seigneur).

          Tu sais, nous admettons que l’Esprit est en constant mouvement, qu’Il n’agit pas toujours de la même manière, et il faut accepter pour nous aussi que l’Eternel, qui enseigne nos mains au combat, nous apprenne différentes armes ou techniques de combat. Pas toujours l’attaque de front, parfois il faut attendre d’entendre des bruits de pas dans les mûriers :). L’expérience spirituelle, l’élargissement et l’approfondissement de la révélation apportent de manière inévitable des transformations, je crois que c’est ça aussi, l’explication de Romains 12.
          Mais pour aller dans ton sens, il ne faut pas évacuer la possibilité de se ramollir sur la distance. Notre plus grande épreuve, c’est de surmonter celle du temps. Bénédictions !

  • Bonjour Jérôme,
    J’ai évoqué Josias car il représente le zèle comme vous dîtes, il a était unique dans sa façon de revenir a l’Éternel (2roi23v25).
    Ezechias était unique dans sa confiance a l’Éternel 2roi18v5.
    LES 4 rois de réveil ont abattu les hauts lieux idolâtre, Ezechias plus que ceux d’avant, mais il en resté toujours, c’est pour cela que j’ai dit qu’il est allé jusqu’à la racine de l’iniquité d’Israël, notamment les hauts lieux que Salomon avait fait en face de Jérusalem (2roi23v13) et celui de Béthel construit par Jéroboam, 300 ans avant cela avait était prophétisé que Josias allé le détruire.(1roi13v2)
    Il a du faire plus de ménage qu’aucun notre roi puisqu’il est venu après Manassé.
    Je crois que ce zèle manque beaucoup dans ces derniers temps, c’est pour cela que Jésus dit a Laodicée : »Moi, je reprends et je châtie tous ceux que j’aime. Aie donc du zèle, et repens-toi.
    Apocalypse 3:19
    C’est vrai que Josias représente plus un réveil personnel et je crois que l’on est dans un temps propice a cela, le Bon Berger veut donner ses soins a ses brebis éparse, il veut aller en profondeur.
    C’est pour cela qu’il faut des ministères qui dépeignent clairement le faux du vrai, et que ceux qui auront le coeur vivement touché puisse voir et prendre le chemin qui mène a la vie.
    C’est vrai qu’il n’y aura qu’un reste, que le troupeau est petit, les vainqueurs ne serons pas en grand nombre, mais cela ne nous appartient pas de faire des statistiques, que le plus possible soit éclairé.

  • @ Jérôme ,

    Mais c’est super que tu évoques Ezéchias. Mais la fin d’une chose vaut mieux que son commencement. Aussi, allons plus loin que 2 Rois 18 pour comprendre pourquoi il serait vain d’envier ou de vouloir reproduire le passé.

    Allons 2 chapitres plus loin : en 2 Rois 20 lorsque le roi de Babylone envoie une ambassade auprès d’Ezéchias.

    Certainement après la nouvelle de sa guérison spectaculaire qui avait du faire le tour du monde connu à cette époque là car enfin c’était pas rien quel témoignage pour l’église envers le monde dirions nous aujourd’hui !
    Les annales de mémoire de nombreux peuples ont du répertorier cette Evènement cosmique : le recul de l’ombre du soleil de 10° : ça s’invente pas ! Et ça se constate où qu’on soit sur la terre et ça fait du bruit dans le Landerneau !

    Et voilà que notre roi de Babylone vient au x nouvelles pour s’enquérir de ce petit royaume de Juda capable de faire bouger avec tant de puissance le doigt de Celui qui règne sur le monde habité.
    Un Ezéchias réjouit (qui ne le serait ?) qu’un roi d’un si grand empire s’intéresse à lui va être bavard très bavard jusqu’à révéler plus que ce qu’on lui demande. Il est dit qu’il n’y a rien dans ses « trésors » qu’l n’ait montré au roi de Babylone.
    Et Esaïe de lui dire de la part du Seigneur :  » Voici les temps viendront où l’on emportera à Babylone tout ce qui se trouve dans ta maison.. on prendra de tes fils pour en faire des eunuques dans le palais du roi de Babylone ».

    Quelle fin ironique pour celui qui avait avec tant de zèle nettoyé le pays des lieux d’idolâtrie !

    En ce moment les évangéliques n’ont jamais été autant médiatisés. Hier et encore aujourd’hui on en parle dans des médias pour dire que le CNEF communique aux évangéliques concernant la façon de bien déconfiner : un guide pratique pour la reprise des cultes de 30 Pages ( une montagne de consignes juste pour rendre ensemble un culte à Dieu ; quelle vie ! double peine pour ceux qui s’y colleront ) .

    Les représentants rencontrent les autorités discutent avec elles sur une base d’égalité avec les cultes acceptés et établis depuis longtemps dans la société. Quelle sanche ! En fin de compte on est enfin reconnu comme les autres ! On va pouvoir montrer aux autorités à quel point on est un peuple bénis ! Ils pourront « venir vérifier » tout ce qui se passe et voir qu’on est capable de faire les choses bien comme il faut ! ils « verront » à quel point on est une chance pour le pays ! De quoi effacer la mauvaise image de cluster que l’ennemi leur a enfoncé dans le crâne. On pourra leur « montrer ».. et leur montrer …et ils pourront « voir » et comprendre que on est un peuple béni ..et bien comme il faut propre sur tous rapports …et une chance pour le pays car le trésor hé bien c’est chez nous qu’il est : ils « viendront et ils verront ». Ils sauront enfin que nous ne sommes pas des méchants virus.

    Puis Manassé le fils d’Ezéchias régna après la mort de son père et alors :
    « Il rebâtit les hauts lieux qu’Ezéchias, son père, avait détruits, il éleva des autels à Baal, il fit une idole d’Astarté, comme avait fait Achab, roi d’Israël, et il se prosterna devant toute l’armée des cieux et la servit. Il bâtit des autels dans la maison de l’Eternel, quoique l’Eternel eût dit: C’est dans Jérusalem que je placerai mon nom. Il bâtit des autels à toute l’armée des cieux dans les deux parvis de la maison de l’Eternel. Il fit passer son fils par le feu; il observait les nuages et les serpents pour en tirer des pronostics, et il établit des gens qui évoquaient les esprits et qui prédisaient l’avenir. Il fit de plus en plus ce qui est mal aux yeux de l’Eternel, afin de l’irriter. Il mit l’idole d’Astarté, qu’il avait faite, dans la maison de laquelle l’Eternel avait dit à David et à Salomon, son fils…….Alors l’Eternel parla en ces termes par ses serviteurs les prophètes: Parce que Manassé, roi de Juda, a commis ces abominations, parce qu’il a fait pis que tout ce qu’avaient fait avant lui les Amoréens, et parce qu’il a aussi fait pécher Juda par ses idoles, voici ce que dit l’Eternel, le Dieu d’Israël: Je vais faire venir sur Jérusalem et sur Juda des malheurs qui étourdiront les oreilles de quiconque en entendra parler. J’étendrai sur Jérusalem le cordeau de Samarie et le niveau de la maison d’Achab; et je nettoierai Jérusalem comme un plat qu’on nettoie, et qu’on renverse sens dessus dessous après l’avoir nettoyé. J’abandonnerai le reste de mon héritage, et je les livrerai entre les mains de leurs ennemis; et ils deviendront le butin et la proie de tous leurs ennemis, parce qu’ils ont fait ce qui est mal à mes yeux et qu’ils m’ont irrité depuis le jour où leurs pères sont sortis d’Egypte jusqu’à ce jour.

    L’église aime à marcher sur les traces des modèles du passé.
    Mais je crois ce que le Seigneur demande c’est de chercher à entendre Sa voix pour discerner les sentiers d’aujourd’hui. Ça j’en suis persuadée. Reproduire les modes opératoires c’est jamais forcément le chemin de l’Esprit de Dieu même durant la conquête de Canaan le peuple a du apprendre cela en payant un lourd tribu. Si l’idée générale et le but reste les mêmes, mais la méthode n’est pas forcément la même.

    Il faut pas être nostalgique : le chemin n’est pas derrière il est devant; avant c’était pas mieux que maintenant. Les hommes sont toujours pareils sinon dans le passé il n’y aurait eu auparavant ni déluge ni destruction à Sodome ni tout ce qu’il y a eu après.
    L’histoire passée c’est bien mais pour nous aujourd’hui l’histoire Dieu l’écrit avec nous alors que nous regardons aujourd’hui dans la direction qu’Il nous indique.. Les anciens sentiers c’est pas ceux d’autrefois mais ce que Dieu a trace Lui -même et qui changera pas avec le temps.

    Mikaël dit « Je crois que ce zèle manque beaucoup dans ces derniers temps ».

    C’est vrai je crois qu’on doit aspirer à recevoir ce zèle de feu qui ne laisse pas tranquille; et ça aura certainement un coût élevé dans les temps qui viennent : Ps 69/8 et 9 « je suis devenu un étranger pour mes frères .. Car le zèle de ta maison me dévore ».

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