Pour célébrer Halloween (ou Samhain, l’un des plus importants sabbats de l’année), inutile de porter une tenue particulière, ni de jouer à se faire peur. Gardez une place à table pour vos défunts, posez une bougie sur le rebord de votre fenêtre pour guider les esprits et les saluer ou encore, dressez une liste de choses/habitudes dont vous aimeriez vous débarrasser et brûlez-la lors d’une petite cérémonie. Voilà quelques uns des conseils que donne la journaliste, auteure et sorcière française, Jack Parker, aux quelque 2000 abonnés de sa newsletter « Witch, Please » en ce mois d’octobre 2017.
Cela vous fait sourire? Derrière les bougies et les rituels de ces sorcières, le retour en force des années 90, l’écologie, les réseaux sociaux, le marketing, mais aussi le féminisme sont à la manœuvre. La sorcière de 2017 passe beaucoup de temps sur Tumblr et Instagram, se fournit en ligne, s’intéresse aux combats de son époque et conquiert sa part de pouvoir.
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Il n’est plus seulement question de sombres forums, ni de petits blogs où certaines internautes s’échangeaient des rituels et de vieux livres new wave datés. Désormais, sur Instagram et surtout sur tumblr, derrière les hashtags comme #witch #witchcraft ou #witchesofinstagram, de nombreux internautes s’échangent leurs meilleures recettes et la composition de leur autel.
C’est ce que le site américain The Establishment a surnommé la « sorcière tumblr ». Elle est jeune, ne se prend pas au sérieux et expérimente beaucoup. Sur ce réseau social, des recettes pour concocter des amulettes à base de cannelle et de poivre s’échangent et provoquent des centaines de commentaires, comme d’autres rituels plus complexes. …
Le matériel nécessaire se vend aussi en ligne sur eBay et de manière plus artisanale sur Etsy au travers de petites boutiques bien souvent basées aux Etats-Unis et en Angleterre. … Le magazine américain féminin et féministe Rookie qui s’adresse aux adolescentes traite dans chacune de ses parutions de tarot avec des tutoriels et des séances en podcast.
Difficile de restreindre ce phénomène à une simple mode. En janvier 2015, la rappeuse Azaelia Banks tweete « Je suis vraiment une sorcière » avant d’expliquer qu’il en est de même pour tous les peuples opprimés et en premier lieux les Afro-américains et les Juifs. La rappeuse est coutumière des sorties controversées mais elle remet alors sur le devant de la scène la figure de la sorcière engagée qui en dresse les contours, tout en l’associant au regain d’intérêt des jeunes générations pour la sorcellerie.
… La suite de cet article de Sandra Lorenzo sur le huffingtonpost