Conversion et guérison de Jean Delville

retranscription audio par LE SARMENT

Si je suis venu à l’évangile, c’est simplement parce qu’un jour je me suis trouvé dans une situation déplorable. Dès l’âge de 14 ans, malgré que j’avais été élevé religieusement, j’ai commencé à boire. Pourquoi ? simplement parce que des hommes m’ont appris à boire, et parce que dans le métier que je faisais, on boit beaucoup. Et tout le monde disait à ma mère : «vous avez de la chance d’avoir un fils comme ça : il est gentil, il est tranquille, il est honnête, on ne le voit jamais faire la bringue avec les autres…» oh, non, et pour cause : j’avais bien soin d’aller me cacher dans les villages d’à côté. Mais je buvais énormément, et de plus en plus. J’ai commencé à l’âge de 14 ans à boire de l’alcool à 45 et à 53 degrés : Le chnaps principalement.

Et quand à l’âge de 20 ans, à un moment donné je me suis retrouvé dans une mauvaise situation, moi qui avais dit à mon père : «oh, je n’ai pas besoin de vous pour faire ma vie, je la ferai bien à ma manière»… peut-être vous avez prononcé les mêmes paroles – tous les jeunes le disent aujourd’hui. Et mon père m’avait dit : «prends garde à toi, tu paieras cher cela». Et moi je répondais : «vous, vous n’avez pas réussi, mais moi je réussirai».

J’ai tellement bien réussi, qu’à l’âge de 20 ans, je me suis retrouvé dans une cellule de 2m sur 2m, capitonnée, parce que je me tapais la tête contre les murs pour me tuer, pour me suicider. J’étais atteint de crises de deliruim tremens (1), à l’âge de 20 ans ! Je vous assure que c’est terrible. Si vous n’avez jamais vu de crise comme ça, eh bien demandez à ceux qui en ont eu, ou aux médecins, et qu’ils vous expliquent. C’est affreux, abominable; je me lançais littéralement, toujours la tête en avant, toujours ma tête, ma tête.
Et pour essayer de me calmer, une petite piqûre normalement fait de l’effet, non ? eh bien non. Moi c’était le chnaps, et aussitôt sorti, je recommençais à boire. J’ai même eu des ruptures de sang dans le cerveau, et le docteur a dit : «je savais bien que tu finirais par en arriver là»; et on a tout fait pour essayer de me faire abandonner la passion de l’alcool, on a mis des produits dans mon verre, on m’a fait des piqûres, on m’a donné des médicaments, rien à faire ! On m’a placé en cellule, car j’étais près à devenir fou, et là je me sauvais la nuit par la fenêtre et j’allais boire dans les cafés du village, et je rentrais à l’aube à l’insu de tous. Et je semblais bien calme ! Ça n’a pas duré longtemps, mais un beau jour quand même on m’a mis dehors, et disant : «essayez de vous guérir vous-même»; et quand je suis rentré chez moi, j’ai essayé par tous les moyens de ne plus boire.

L’IMPASSE

Excusez-moi, je ne vais faire ici le procès de personne, mais je dis dis seulement ce que j’ai vécu : les boîtes de bougies, de chandelles, combien je suis allé en mettre devant les statues un peu partout ? j’ai essayé par tous les moyens, je priais ici, je priais là bas : jamais je n’ai été secouru. Je n’ai jamais rien trouvé, mon coeur était vide. La puissance de Satan était tellement forte au-dedans de moi que je ne pouvais pas lutter, rien dans le monde ne pouvait me délivrer. Et un jour j’ai dit : « je n’arrive à rien, eh bien maintenant c’est fini : je vais me suicider ».

Et je suis descendu dans la ville avec cette ferme détermination en moi que j’allais en finir avec la vie. Quand je suis arrivé sur la place de la République, il y avait des gens, là, attroupés. Et une main s’est posée sur mon épaule. Et un homme m’a dit : «ne veux tu pas venir écouter l’évangile ?». J’ai dit : «qu’est-ce-que c’est encore que cela?». Il m’a dit : «on te parlera de Dieu, de Jésus-Christ…» j’ai dit «oh, non ! …». Je ne vous dirai pas les mots que j’ai dit. Et je suis parti. Mais pendant que cet homme me parlait, mes yeux certainement avaient vu l’adresse du lieu sur le prospectus.

Je suis parti dans la direction le Meuse pour m’y jeter et la salle où on prêchait l’évangile était de ce côté-là. Comment j’y suis arrivé ? je n’en sais rien, mais je me suis retrouvé … à l’avant-dernier banc dans la salle. Et là j’ai écouté l’évangile. Mais j’avais bien trop de soucis, je n’ai rien compris. Mais l’idée de suicide était passée. Je suis rentré chez moi. J’ai dit à ma mère : «vous ne savez pas où je suis allé hier ?».
«Oh, tu es certainement allé dans de beaux endroits» répondit-elle ironiquement. Je lui dit : «non, je suis allé écouter l’évangile; il y avait un espèce de curé défroqué». C’est exactement ce que j’ai dit hein, je vous raconte exactement comme je l’ai dit à ce moment. Elle me dit : «ne vas pas là-dedans hein ?! C’est du spiritisme!»

Le dimanche suivant : même scénario. Je buvais tous les jours, du matin au soir, et encore et encore ! même la nuit. Je suis descendu, et le même scénario s’est répété. La même main s’est encore mise sur mon épaule, et m’a dit : «ne veux-tu pas écouter l’évangile ?».
Et j’ai dit : «Oh, non, fichez moi la paix avec cela, moi je n’en veux pas !».
Et je suis parti, toujours le même direction… et je me suis retrouvé dans le fond de la salle. Comment ? Je ne sais vraiment pas, mais j’étais toujours dans un état second, à cause des doses importantes d’alcool. Je ne sais pas comment je suis arrivé là, impossible de m’en rappeler.

J’ai écouté l’évangile, j’ai écouté le grand pasteur, -1 m 93 -, qui parlait, qui parlait… oh ! j’étais en colère, j’étais dans une colère ! Il semblait qu’à ce bonhomme, on lui avait raconté toute ma vie, tout ce que j’étais, tout ce que je faisais, et il me le répétait du haut de sa tribune comme s’il savait TOUT de moi. J’ai pensé : «ah oui, maintenant je comprends; ils savent tout ces gens là, ce sont des spirites, c’est ceci, c’est cela, et il me répète tout cela : en fait ils me connaissent».

Je suis parti encore, mais la pensée du suicide était vraiment passée ! Le 3è dimanche, le même scénario, et je me retrouve à nouveau là dans le fond de la salle. Et j’ai entendu un message qui m’a touché. C’était le message merveilleux du fils prodigue. Quand j’ai compris ce que le pasteur voulait dire avec cette histoire, j’ai réalisé véritablement que j’étais perdu. J’avais ma petite religion à moi, mais ça ne valait rien! je n’étais pas mieux qu’un athée, j’avais les mêmes péchés qu’un athée, je faisais les mêmes choses qu’un athée.

LE SALUT

Alors le pasteur à parlé directement à mon coeur : «tu penses peut-être que le suicide va te délivrer de toutes choses mais saches qu’après la mort il y a le jugement; et si tu n’as pas accepté Christ comme ton sauveur personnel, si réellement tu ne le prends pas comme ton maître, ton conducteur, si tu ne te repens pas de tes péchés, tu es perdu, et tu passeras dans l’éternité perdu pour toujours».

A ce moment là, j’ai compris. Et quand le pasteur à demandé «S’il y a quelqu’un ce soir qui veut accepter le Seigneur comme son sauveur, qu’il lève la main». Je ne sais pas pourquoi, mais Dieu le sait, moi j’ai levé les deux mains, et j’ai dit : «Seigneur, je sais que je suis perdu, je sais que sans toi c’est fini pour moi, c’est la folie, c’est la mort qui m’attend. Seigneur, je veux bien t’accepter comme mon sauveur personnel, Seigneur je veux que tu sois mon guide, mais à une condition, Seigneur ! je ne VEUX PLUS boire ! » J’en avais assez de la boisson ! A 20 ans, on ne veut pas mourir quand même ! Satan me poussait pour me détruire. «Seigneur, délivre moi, je ne veux plus boire». Et à l’instant même, j’ai senti sur moi comme une huile fraîche qui descendait. Mais en même temps que je sentais cela sur mon corps – pas sur mes vêtements, sur mon corps – je le sentais en même temps à l’interieur; je me sentais changé, transformé, dans tout mon corps. Et à ce moment là, alors que j’avais encore les mains levés, j’ai dit «merci seigneur ! maintenant je sais que je suis sauvé».

Je savais que j’étais sauvé. Je suis sorti à toute allure hors de la salle. Le pasteur m’a dit après : «je croyais bien que tu ne reviendrais jamais plus». Mais je suis parti parce que mon coeur débordait de joie, il y avait en moi quelque chose de merveilleux, une nouvelle vie. Je n’avais pas acquis une nouvelle vie moi-même, mais j’étais entré en possession du salut de Dieu, de la vie éternelle que Dieu offre en Jésus-Christ. Je savais, j’avais compris que j’étais sauvé. Et quand je suis passé dans la rue pour arriver place de la République Française – c’était toujours mon chemin – je suis passé en face de tous les bistrots, mal famés bien entendu, je suis passé en face, et quand je suis arrivé au bout, je me suis retourné et j’ai dit : «vous m’avez eu jusqu’à aujourd’hui, vous ne m’aurez JA-MAIS- PLUS ! » Et jamais plus je n’ai bu; c’est fini, même les frères et les soeurs sont là pour témoigner, je ne bois même plus une goute de vin ! Non pas parce que c’est défendu, non ! Ca m’écoeure ! Le Seigneur m’a bien guéri ! Ça me rend malade, quand je bois un peu de vin, brrr… Quand Dieu fait quelque chose, il fait bien en toutes choses, bien en son temps. Et c’est cela qu’il a fait avec moi.

Maintenant converti, c’est-à-dire que j’ai fait demi-tour, pour moi c’est fini la vie passé, une nouvelle vie est en moi, j’ai marché avec le Seigneur de tout mon coeur, de toute mon âme, je m’étais réellement donné tout entier, et j’ai fait vraiment des expériences merveilleuses avec mon Dieu. J’ai fait des expériences dans mon foyer, avec des enfants malades prêt à mourir, on leur donnait encore une heure, deux heures à vivre, c’était fini. Et je priais simplement de tout mon coeur de chrétien; oh, je ne courais pas après les pasteurs dans tous les coins, non non non ! Et le Seigneur guérissait immédiatement.

LA MALADIE

Et en 1945, pendant la guerre, il y avait déjà un certain temps que je souffrais de mes jambes, de mon dos, et parfois quand les condition atmosphériques étaient perturbées, l’électricité dans l’air comme on dit, je tombais à genoux sans pouvoir plus avancer. Et en 1945, tout au début, il y eut un orage, un cyclone plutôt sur l’Atlantique, qui venait de l’Amérique et moi, en Belgique, au moment même où je suis rentré chez moi, on aurait dit que j’avais mis ma main sur une poignée à laquelle on avait raccordé le courant électrique. Je suis tombé à genoux et je ne me suis plus relevé. Fini, je ne marchais plus, c’était fini, paralysé. On a cherché tout les moyens, toutes les radiographies possibles pour savoir ce qu’il y avait. Impossible, personne ne trouvait rien, aucun médecin ne trouvait la raison. Je priai, je disais «Seigneur, je sais que tu es celui qui guérit, mais pour moi, qu’est ce qui se passe, pour quelle raison est ce que je suis malade ? »

Et 3 ans et demi presque ont passé. Et un jour, alors que j’avais attrapé une petite grippe, un médecin est venu chez moi, un nouveau médecin et il m’a dit «mais, tu es paralysé toi?!»
J’ai dit «oui».
«Ça fait combien de temps ?»

Je lui dit «depuis début 1945».
«Ah. Je vais te donner un médicament pour ta grippe, et je viendrai te chercher demain, parce que moi, dit il, je sais ce que tu as». Alors il m’a conduit à l’hopital, j’ai passé à la radiographie, rien, rien, rien. Mais il était sûr de lui : «je sais ce que tu as». Il m’a mis immédiatement en rapport avec le professeur Christophe qui était le chirurgien attitré de la cour royale de Belgique et il a dit : «voilà, j’ai un malade chez moi, je voudrais que tu l’examine». Il est venu me voir à l’hopital, et il a dit : «c’est un cancer à l’épine dorsale». Juste à l’endroit qu’un appelle la queue de cheval, juste à l’endroit où le nerf sciatique quitte pour aller dans les jambes. C’est là que le cancer se trouvait. Et il était tellement bien caché que les radios ne le voyaient pas.

Vous savez, les lois sociales sont en Belgique comme en France, si vous n’êtes pas soigné, on vous coupe tout, alors j’ai été obligé de passer par l’opération. Et effectivement ils ont trouvé le cancer sur le nerf sciatique. Il était dans la colonne vertébrale qui tenait les deux nerfs sciatiques. Et un des nerfs était presque coupé. Et c’est donc là que j’ai eu ce cancer qui a débuté. Et il paraîtrait que j’ai eu cela d’une chute que j’avais fait à l’âge de 17 ans, et j’en avais 34.

J’ai porté ça en moi pendant des années et des années. Et ils m’ont donc opéré. Je suis resté 5 jours dans le coma. On ne savait même pas si j’allais m’en sortir. On m’a coupé le nerf sciatique de la jambe droite d’à-peu près 7 cm et on l’a regreffé. C’est pour cela que je ne peux pas lever mes jambes en haut. En arrière ça va mais pas en avant. Et l’autre à peu près 3 cm. Et puis, le professeur est venu me voir quand je suis revenu à moi et m’a dit ces paroles : «écoute mon petit, j’ai fait tout ce que j’ai pu; je t’ai sauvé la vie peut-être, mais tu es condamné à la chaise roulante pour toute ta vie».
J’étais encore plus paralysé qu’auparavant, parce que, s’il y a des des infirmiers ou des docteurs ici, ils le savent; j’ai eu des docteurs qui sont venu me voir d’Italie et même en Belgique pour savoir ce qui c’était réellement passé. Et ils ont confirmé : c’est vrai, c’est cela.

Alors, quand on opère à l’intérieur de colonne vertébrale (vous savez, c’est comme des cheveux à l’intérieur), il y a des risques, et il m’a dit : « j’ai certainement coupé par accident quelque chose, parce qu’on ne peut pas faire une chose semblable sans toucher le nerf, c’est impossible ».

Et j’étais plus paralysé qu’auparavant; j’étais dans une faiblesse extrême, ma voix était tellement faible, je ne savais même plus pour ainsi dire bouger mes bras, ni rien du tout, simplement je pouvais les mettre un petit peu sous ma couverture ou sous les draps, mais pas plus, les jambes totalement inertes; j’étais dans une coquille pour que je ne bouge pas et à côté de moi j’avais une infirmière continuellement; jour et nuit j’avais quelqu’un à côté de moi, on ne pouvait pas me laisser seul. Je ne pouvais pas boire, il fallait me mettre un tuyau dans la bouche, pour manger, c’était du liquide, rien d’autre. Je ne savais plus rien faire. Et j’avais 5 enfants.

Je vous assure que dans une situation semblable on penserait bien au suicide. Mais ce n’est jamais venu à ma pensée, jamais. Je disais «Seigneur, je sais une chose, je t’aime, de tout mon coeur, toute mon âme, il y a une raison pour laquelle je suis là, tu le sais, tu me l’as dit. Je ne comprends pas mais tu m’as dit qu’un jour je comprendrais. J’attends». Et vous savez, quand vous mettez votre confiance dans le Seigneur, il y a toujours un autre derrière, vous savez, celui qu’on appelle Satan. Il est toujours là prêt à vous jouer un sale tour. Pourquoi faire ? Parce qu’il désire que personne ne mette sa foi en Dieu. Satan ne veut pas que quelqu’un reste fermement, solidement ancré sur la Parole de Dieu, sur cette Bible que Dieu nous a laissé, dans laquelle sont incluses toutes les promesses que Dieu veut pour chacun de nous, il ne veut pas cela.

L’ÉPREUVE

On m’a demandé à un moment donné si je voulais bien que l’on mette dans ma chambre, (car j’étais seul), dans le lit en face, un paralysé comme moi. C’était un homme qui pouvait avoir dans les 50 ans. Oh, j’ai dit oui, pourquoi pas (avec la tête, car je ne parlais pas). Alors on l’a mis là, et puis à un moment donné, il y avait deux jours, trois jours qu’il était là, et la jeune infirmière qui était près de moi et que je connaissait très bien, était partie. Cet homme à fait un noeud coulant à son lit et s’est laissé tomber hors du lit. Et j’étais là, moi en face, paralysé comme lui. Excusez mon expression, mais c’était à vous faire perdre les pédales, c’est à vous mettre la folie dans la tête : voir un homme paralysé comme vous qui était tellement découragé qu’il se suicide, et vous, vous êtes dans le même situation, et je ne pouvais même pas prendre la sonnette, je ne pouvais même pas pousser un cri, rien ! Et cet homme est mort, et je l’ai vu gigoter pendant tout un temps avant qu’il rende son âme. A qui ? Peut-être perdu pour l’éternité. Quand l’infirmière est revenue, elle a vu l’autre pendu.

Quelle était ma situation à moi, quelle serait ma réaction? Quelle aurait été la vôtre ? Pensez à cela si vous étiez dans cette situation et que vous n’aviez aucune espérance, aucun appui de quoi que ce soit. Alors, le lendemain de cet incident, au-dedans de moi, j’ai parlé à mon Dieu : j’ai dit «Seigneur, tu m’as dit un jour que ta grâce me suffisait, et que un jour je comprendrais». Mais, vous comprenez, c’était dans mon coeur puisque je ne pouvais pas prononcer les paroles, je ne parlais pas. J’ai dit «Seigneur, pour quelle raison suis-je là ? Seigneur je t’en prie, parle-moi, aide moi».

Et à mon oreille, d’une façon audible – ce n’était pas dans me tête, ce n’est pas une pensée qui m’a traversé, car je connais la voix de mon Dieu, je l’avais déjà entendu, et je la connais. Quand Jésus parle à son enfant, sa parole va au plus profond du coeur, tellement elle est douce et merveilleuse. C’est comme un vent de paix qui vous pénètre. Alors il m’a dit simplement ces parole : «Ecoute, la foi sans les oeuvres est morte !». (Jean Delville s’adresse à l’auditoire) : Vous entendez là-bas dans le fond, oui ? «la foi sans les oeuvres est morte».

Et au fond de mon coeur je disais : «Seigneur, je ne comprends pas». Et de nouveau de façon audible, mais un peu plus forte, il a redit : « la foi sans les œuvres est morte » Alors j’étais un peu comme irrité, énervé, parce que dans mon pays, et peut-être qu’ici c’est la même chose, faire des oeuvres, ça veut dire donner une pièce de monnaie à un pauvre et ainsi de suite n’est-ce pas? Et j’ai Seigneur (au-dedans de moi toujours), «Comment veux-tu que je fasse des oeuvres moi ? Je suis paralysé, je ne peux pas bouger, comment veux-tu que je donne des choses à un malheureux ? Je ne saurais pas, ce n’est pas possible».

Alors une troisième fois le voix du Seigneur vint à mon oreille et me dit … Vous avez compris les chrétiens ? Vous avez compris, vous qui peut-être entendez l’évangile pour la première fois ? Vous qui peut-être Le connaissez, mais qui n’avez pas encore compris toute la grâce, toute la puissance de Dieu. Cet évangile de puissance qui à été donné pour vous. La foi sans l’action est morte !

LA GUÉRISON

Et à ce moment-là j’ai compris ! Je me suis mis à trembler, trembler, et puis ma main est partie, de ce côté là, oui, et puis j’ai dit tout doucement à mon infirmière: «Josée, donne moi mon pyjama», vous m’entendez oui ? J’ai dit : «Josée, donne-moi mon pyjama», mais tout bas.

Elle me dit : «mais qu’est-ce-que tu veux faire ?»
J’ai dit : «Je veux me lever, donne moi mon pyjama.»
«Mais reste tranquille, ne bouge pas!»
«Donne-moi mon pyjama!».
Et ma main est partie et puis tout à coup j’ai mis ma main sur son épaule. Quand elle a vu ça elle était saisie car – elle savait elle, elle me connaissait – elle savait qu’il n’y avait plus rien à faire, le professeur le lui avait dit. Quand elle a senti sur son épaule ma main qui la serrait avec force, immédiatement elle a sonné, une infirmière est accourue, parce que quand le n°73 sonne, il fallait venir tout de suite.
«Vite, va chercher le professeur Maréchal, le 73 veut se lever».
Alors j’ai dit «Josée (ma voix s’est élevée), donne-moi mon pyjama, je VEUX me lever».
«Mais non, attends un peu, le professeur Maréchal va arriver».

J’ai dit «non, non, donne-moi mon pyjama ou je me laisse tomber hors du lit» (et j’étais tout nu, mais aucune importance). Ce qui comptait c’était l’action qui était en moi. Il y avait une vie qui me pénétrait, il fallait agir. Si réellement j’avais la foi, il fallait montrer que cette foi était dans mon coeur. Et aussitôt, la jeune fille m’a passé la culotte de pyjama, elle a tourné la coquille. J’ai tourné sur le lit, n’est-ce-pas, et j’ai laissé tomber mes jambes par terre.

Vous savez, quand vous avez dix jours de lit et que vous mettez vos pieds par terre pour la première fois, vos pieds n’ont aucune force. Alors imaginez au bout de 3 ans et demi, 90 jours d’hôpital après l’opération. Mes jambes tremblaient, mais j’ai dit «au nom de Jésus, je marcherai». Et avec ma main, qui avait retrouvé sa force, j’ai poussé ma jambe droite en avant, et puis j’ai appuyé mes deux mains, et vous auriez vu le portrait de ma pauvre infirmière à côté de moi, elle tremblait plus que moi ! Alors j’ai dit «au nom de Jésus je marcherai». J’ai poussé mes jambes en avant, je me suis déséquilibré et je me suis retrouvé dans le vestibule, dans le grand corridor de l’hôpital, juste au moment où le professeur Maréchal arrivait. Il a dit «c’est un miracle, le 73 qui marche !»

Et le bruit à couru dans tout l’hôpital et dans l’usine (c’était l’hôpital de l’usine où je travaillais avant) et toute l’usine à su que le charpentier, puisqu’on m’appelait le charpentier, remarche ! Pourquoi ? Parce que quand on crie à Dieu du fond de son coeur, quand on est dans le besoin – et Dieu n’est pas un Dieu qui se trouve à un million de kms de nous et qui ne nous voit pas – «si quelqu’un crie à moi, je lui répondrai», dit le Seigneur. Et si quelqu’un a besoin de lui, Il viendra à lui immédiatement, mais il faut que notre foi soit une foi vivante. Il ne faut pas que notre foi soit une foi morte. Il ne faut pas dire avec une pauvre voix «Seigneur, je suis malade, guéris-moi Seigneur», et ne pas bouger.

Si je ne m’étais pas levé, je serais encore paralysé aujourd’hui, mais le Seigneur a fait son oeuvre. J’étais debout, je marchais, heureux, content ! On a téléphoné à mes gosses qui étaient dans un orphelinat, et immédiatement ils ont dit : «papa, on retourne à la maison hein ?!» On a ramené les enfants à la maison, et moi je les ai rejoins le lendemain. Et le lendemain je jouais au football dans la rue avec eux. Et cela pourquoi ? Parce que quand Dieu fait quelque chose, il le fait avec une certitude que la chose est bien faite, d’accord ? C’est cela voyez-vous, dont vous avez besoin.

Jean Delville

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(1) conséquence neurologique sévère du syndrome de sevrage d’alcool

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